Performance, art et anthropologie. Quai Branly 11-12 mars 2009 Organisateurs : Caterina Pasqualino (CNRS) et Arnd Schneider (University of Oslo) La circulation des pratiques culturelles constitue une source de mutations qui ne cesse d’étonner. Ce colloque propose une analyse croisée des rituels issus des sociétés traditionnelles et des performances produites par les artistes contemporains. Ce rapprochement mettra à contribution deux cultures scientifiques : d’une part, l’anthropologie, héritière d’un débat nourri sur la question du rituel, et, d’autre part, l’histoire de l’art, discipline directement concernée par les performances artistiques, mais aussi curieuse des traditions non occidentales. Les dénominateurs communs entre performances artistiques et performances rituelles concernent la spatialité en jeu, la nature des éléments de la manipulation, le temps hors norme de l’action et la production de symbolique. Il est opportun de se pencher sur ces convergences de significations. Nous aborderons, dans ce cadre, trois thématiques qui nous paraissent centrales. La première concerne une mise en perspective historique de la performance, la seconde est liée à l’implication du corps, la troisième questionne la valeur épistémologique des rituels et de la performance. 1) L’évolution actuelle des performances artistiques et rituelles. Nombreux sont les artistes qui se sont inspirés de pratiques rituelles : quelles sont les conséquences de tels déplacements ? Il semble que les rituels ne s’orientent pas nécessairement, contrairement à ce que l’on a pu penser, vers une uniformisation des pratiques découlant de la globalisation. Les processus d’emprunt sont complexes et restent à étudier. 2) La transformation du corps au cours de la performance. Les performances artistiques et rituelles unissent, le temps de l’action, acteurs et spectateurs. Elles établissent dans ce dessein un hors temps pendant lequel le corps est soumis à un ensemble de transformations pouvant aller jusqu’à plonger les participants dans un état second. Comment analyser ces phénomènes qui atteint au point de déposséder de son identité ? 3) La valeur épistémologique du rituel et de la performance. Au même titre que les performances studies, l’anthropologie théâtrale ou certains dispositifs d’échange proposés par les artistes contemporains, le travail de l’anthropologue sur le terrain peut être considéré comme une "performance interculturelle". Dans cette perspective, nous envisagerons les différents médias permettant de travailler au-delà de l'analyse discursive. Présentation du comité d’organisation Caterina Pasqualino chercheur au CNRS (CNRS IIAC Institut Interdisciplinaire d’Anthropologie du Contemporain), Maison des Sciences de l’Homme, 54, bd. Raspail, 75006 PARIS. Tél : 0149542198 [email protected] Enseignante à l’EHESS/INHA (Institut National d’Histoire de l’Art): « La performance filmée ». Direction de l’axe « Circulation des pratiques culturelles : esthétisation et ethnicisation » du GDRI Anthropologie et L’Histoire de l’Art dirigé par Anne Christine Tylor au Quai Branly. Comment des objets d’art ou des pratiques rituelles acquièrent de nouvelles significations et de nouvelles valeurs, dès lors qu’ils franchissent les aires géographiques, les clivages sociaux et culturels qui leur sont habituellement impartis ? Caterina Pasqualino travaille plus spécifiquement sur l’étude de l’ensemble des productions artistiques non matérielles. Elle aborde les actions rituelles des sociétés dites traditionnelles, non seulement comme un complément indispensable à la compréhension des objets (l’objet masque ne saurait être appréhendé sans la prise en compte du rituel auquel il participe), mais comme des pièces artistiques à l’instar des performances ou des films produits par les artistes de la scène contemporaine. Depuis 2006, à partir de son enseignement « La performance filmée » dispensé à l’EHESS/INHA, elle travaille sur la comparaison des performances artistiques et rituelles. Parmi les publications de l’auteur : . 2005, « Ecorchés vif. Pour une anthropologie des affects », Systèmes de pensée en Afrique noire, numéro spécial dirigé par Dominique Casajus : « L’excellence de la souffrance », n° 17, 2005, pp. 51-69. . 2007, « Filming emotion: The Place of Video in Anthropology », Visual Anthropology Review, special issue on European Anthropology, co-editors Peter di Biella and Colette Piault. . 2007, « Le ralenti comme instrument de connaissance. Filmer les chants gitans » in Ethnomusicologie et anthropologie musicale historique de l'espace français, co-éditeurs Yves Defrance and Luc Charles-Dominique, L’Harmattan. . 2008, « The Gypsies, Poor but Happy: A Cinematic Myth”, Third Text. . 2008, Flamenco gitan, CNRS éditions, Paris. Arnd Schneider : professeur à l’Université de Oslo (Departement d’Anthropologie Sociale) P. O. box 1091 Blindern, N-0317 Oslo, Norway. Tlf: 22856526, Fax: 22854502 [email protected] Le travail de Arnd Schneider concerne, de façon générale, le rapport entre l'art contemporain et l'anthropologie et, plus spécifiquement, l'appropriation des méthodologies anthropologiques (comme le terrain) et des cultures indigènes par les artistes contemporains. Il a effectué ses recherches en Amérique latine, particulièrement en Argentine, en Uruguay et en Equateur. Ses travaux concernent l'éthique du croisement entre art et anthropologie, et le transfert des identités dans le processus de globalisation. Parmi les publications de l’auteur : . 2003, “On ‘appropriation’: a critical reappraisal of the concept and its application in global art practices”, Social Anthropology, 11, (2) 2003, 215 - 229. . 2004, “Rooting Hybridity: Globalisation and the challenges of mestizaje and crisol de razas for contemporary artists in Ecuador and Argentina”, Indiana, 21, 2004, 95 -112. . 2006, Contemporary Art and Anthropology, co-edited with Chris Wright,(With contributions from Jonathan Friedman, George E. Marcus, Susanne Küchler, Chris Pinney, and Nicholas Thomas, amongst others). Oxford: Berg Publishers. . 2006, Appropriation as Practice: Art and Identity in Argentina, Institute for the Study of the Americas(University of London)/Palgrave, New York. . 2008, “Three modes of experimentation with art and ethnography”, Journal of the Royal Anthropological Institute (N.S.), 14, (1), 171 – 194. Liste de participants Paul Ardenne (faculté des arts, Amiens) Miquel Barcelo (artiste) Lucien Castaing-Taylor (université de Harvard) Francesco Careri et Lorenzo Romito (artistes, Université de Roma TRE -Stalker / Osservatorio Nomade) Catherine Choron-Baix (CNRS) Craigie Horsfield (artiste) kjersti Larsen (université de Oslo) George Marcus (université de Californie, Irvine) Barbaro Martinez-Ruiz (université de Stanford) ORLAN (artiste) Caterina Pasqualino (CNRS/EHESS Paris) Richard Schechner (université de New York, NYU), Arnd Schneider (université de Oslo) Marthe Torshaug (artiste) Barthélemy Toguo (artiste) Chris Wright, (Goldsmiths, université de Londres) 11 mars 2009 10.00-10.15 Introduction, Caterina Pasqualino et Arnd Schneider Modérateur : George Marcus 10.15-11.00 Craigie Horsfield (artiste, Londres), The Translation of Souls 11.00-11.15 Discussion 11.15-11.30 Pause 11.30-12.00 Paul Ardenne (Faculté des arts, Amiens), Miquel Barceló et Josef Nadj, Paso Doble, présentation 12.00-12.45 Miquel Barceló (artiste, Majorque/Paris), à propos de Paso doble, extraits de la vidéoperformance de Miquel Barceló et Josef Nadj 12.45 -13.00 Discussion 13.00-15.00 Déjeuner Modérateur : Giovanni Careri 15.00-15.30 Arnd Schneider (université d’Oslo), Contested Grounds: Appropriation and Performance in Collaborations with Artists in Argentina 15-30-15.45 Discussion 15.45-16.15 Marthe Torshaug (artiste, Oslo), Comancheria (extraits du film et présentation) 16.15-16.30 Discussion 16.30-16.45 Pause Modérateur : Marc Abélès 16.45-17.15 Chris Wright (Goldsmiths, université de Londres), Observation and Context 17.15-17.30 Discussion 17.30-18.00 Francesco Careri et Lorenzo Romito (artistes/architectes, université de Rome III Stalker / Osservatorio Nomade), Fermer les « Campi Nomadi » d’Italie et d’Europe 18.00 - 18.15 Discussion 18.15-18.45 Barthélémy Toguo (artiste, Cameroun/Paris), vidéo-performance Circumcision, série (extraits et présentation) 18.45-19.00 Discussion 12 mars 2009 Modérateur : Arnd Schneider 10.00-10.30 Caterina Pasqualino (CNRS Paris), Voix d’au-delà : du rituel à l’art contemporain 10.30-10.45 Discussion 10.45-11.30 Richard Schechner (université de New York, NYU), Self-Inflicted Wounds/Art/Ritual/Popular Culture 11.30-11.45 Discussion 11.45-12.00 Pause 12.00-12.45 Lucien Castaing-Taylor (université de Harvard), Hell Roaring Creek and Into-the-jug (geworfen): An Artist’s Talk 12.45-13.00 Discussion 13.00-15.00 Déjeuner Modérateur : Richard Schechner 15.00-15.30 Kjersti Larsen (université d’Oslo), Ritual, Performance and Bodily Transformation 15-30-15.45 Discussion 15.45-16.30 Catherine Choron-Baix (CNRS Paris), Shirin Neshat et les cours d’amour au Laos (titre provisoire. Film projeté en avant-première) 16.30-16-45 Discussion 16.45-17.15 Barbaro Martinez Ruiz (université de Stanford), Kongo Atlantic Body Language 17.15-17.30 Discussion 17.30-17.45 Pause Modérateur : Anne-Christine Taylor 17.45-18.15 ORLAN (artiste, Paris), De la self-hybridation aux cellules souches 18.15-18.30 Discussion 18.30-19.15 George Marcus (université de Californie, Irvine), Further Inspirations from Theater and Conceptual Art in the Refunctioning of Ethnography 19.15-19.30 Discussion 19.30 Apéritif