DEA non publiés. Cette journée d’étude pionnière visera à initier des recherches sur ce parti, en
commençant par une région d’implantation puissante et symbolique. Deux motivations centrales
peuvent être isolées dans ce projet de journée d’étude. La première procède du paradoxe entre
l’échec électoral du PSU et la vigueur de son influence intellectuelle, tend à interroger le parti, à
comprendre sa spécificité historique, organisationnelle, idéologique. La deuxième motivation
consistera à interroger le cadre des mutations profondes en Bretagne dans les années 1960/1970
en suggérant l’impact essentiel du PSU dans la fusion des réseaux progressistes de la gauche
bretonne (intégrant les traditions chrétiennes de gauche), participant à la conversion des Bretons
au socialisme.
Dans cette optique, plusieurs thèmes et angles d’approche semblent particulièrement
féconds dans la perspective de l’étude du PSU en Bretagne. La problématique des réseaux du
PSU est ainsi centrale : leurs origines, leur impact dans la refondation du PS en Bretagne (place
des réseaux rocardiens au sein du PS après les Assises du socialisme), leurs liens avec les syndicats
(notamment avec la CFDT) et le milieu associatif (mouvement breton, militants de l’écologie,
défense des consommateurs)... Cette approche en termes de réseaux croise les questions décisives
pour l’histoire politique de la Bretagne de l’intégration des chrétiens de gauche au sein de la
gauche bretonne et la diffusion des idéaux socialistes en dehors des bastions rouges traditionnels.
Un deuxième ensemble de thèmes tournera autour des pratiques du PSU, interrogeant les
tensions au sein du même parti entre la gauche « mouvementiste » et la gauche « gestionnaire ».
De ce fait, il faut questionner les formes d’engagement du PSU dans les mouvements sociaux
(Mai 68, Joint français, luttes antinucléaires...) autant que les pratiques de notabilisation du PSU
(dans les bastions de Saint-Brieuc et Morlaix).
Un troisième ensemble de thèmes tourne autour de la dimension bretonne du PSU.
Interroger la spécificité régionale d’un parti hexagonal, c’est ainsi analyser l’idéologie du PSU : les
travaux sur la décentralisation et la réorganisation institutionnelle de la France dès les rencontres
socialistes de Grenoble, l’intégration d’une réflexion sur les « minorités nationales » à partir de
1972, et plus généralement la légitimation au sein de la gauche d’une réflexion en nouveauté sur
les questions régionales et de la diversité culturelle.
Enfin, le quatrième objectif, mesurer et comprendre l’héritage du PSU, repose sur
l’analyse des parcours des anciens militants du PSU (une matrice ?), sur le devenir des idées
structurantes (à l’instar de l’autogestion) élaborées dans le cadre innovant du PSU, caractérisé par
le thème de la rupture.
Cette première journée d’étude (qui sera probablement suivie par une seconde) visera à
faire se rencontrer des chercheurs ayant accumulé des connaissances sur le PSU pour, à terme,
déboucher sur une publication collective sur le PSU.
COLLOQUE : “FRONT POPULAIRE, CHOCS ET CONTRE-CHOCS (1934-1940)”
Organisateurs : Gilles Richard (CRAPE/IEP de Rennes)
Gilles MORIN (Centre d'histoire sociale de la PAris-1), les 4-6 décembre 2006, au Sénat et aux
Archives nationales.