Les méthodes gravimétriques

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Master Professionnel CIS
jean-Pierre Fourno
Les méthodes électromagnétiques
I.- Introduction
Par opposition aux méthodes électriques, les méthodes électromagnétiques
mesurent directement le champ magnétique associé au flux de courant dans le
sous-sol.
Lorsque les régions de résistivité électrique anormales sont très locales, il est plus
instructif de mesurer le champ magnétique associé à un courant électrique plutôt
que de mesurer la distribution de courant dans le sous-sol à l'aide d'électrodes de
potentiel.
Lorsqu'un champ électromagnétique alternatif, qui est causé par un courant
alternatif qui circule, soit dans un câble métallique relié au sol par une paire
d'électrodes, soit dans une bobine métallique, se propagent dans le sous-sol, il
induit des courants électriques dans des conducteurs situés à proximité. Ces
courants secondaires circulent de façon telle que leur champ électromagnétique
(champ secondaire) s'oppose au champ électromagnétique inducteur (champ
primaire). L'intensité des courants alternatifs est plus grande dans les zones où la
conductivité électrique est plus élevée. Dans l'aire située au-dessus d'un
conducteur, le champ magnétique résultant se compose du champ primaire ou
"normal" produit en l'absence du conducteur et d'un champ secondaire dû à la
circulation des courants à la surface et dans le conducteur. De la même façon, des
corps de susceptibilité magnétique élevée perturbent le champ primaire mais
généralement à un degré moindre que les contrastes de résistivité appréciables. Le
champ magnétique résultant est généralement détecté à l'aide d'une bobine mobile
et sans attache au sol dans laquelle une force électromotrice est induite. L'intensité
des courants induits dépend, entre autre chose, de la résistivité électrique du
conducteur ou de la susceptibilité de la masse magnétique ainsi que de la fréquence
d'émission du champ primaire alternatif. Les courants secondaires sont d'autant
plus intenses que la résistivité est plus faible la susceptibilité plus grande et la
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fréquence plus élevée. A n'importe quel point d'un champ électromagnétique, il
existe une intensité de champ électrique et une intensité de champ magnétique.
Une classification des méthodes électromagnétiques est nécessairement arbitraire.
La classification la plus élégante et la plus pratique consiste à diviser les méthodes
électromagnétiques en deux groupes distincts, soit les méthodes dans lesquelles la
source du champ primaire (émetteur) est fixe tandis que le récepteur est mobile et
les méthodes dans lesquelles l'émetteur et le récepteur sont mobiles. Dans le
premier groupe, on peut rencontrer des méthodes par conduction et des méthodes
par induction. Dans le premier cas, on fait circuler un courant alternatif ou continu
entre deux électrodes tandis que dans le second cas, on émet un champ magnétique
alternatif à la surface du sol. La distribution du courant dans le sous-sol peut être
déterminée au récepteur par deux techniques, soit à l'aide d'un magnétomètre qui
mesure directement l'intensité et/ou la direction du champ magnétique associé au
flux du courant dans le sous-sol, soit à l'aide d'une bobine orientée sur la surface
terrestre. La force électromotrice induite par l'intensité du champ magnétique
résultant est mesurée. La seconde technique est celle que l'on emploie couramment
de nos jours. En courant alternatif, la bande de fréquence utilisée varie entre 100 et
5000 Hertz.
II. Théorie
Si un champ magnétique primaire Hp =  Hp max(sin t) de fréquence f=    
agit sur un système électrique, une bobine par exemple, la force électromotrice
induite dans le secondaire est à  /2 en retard de phase par rapport au champ
primaire. Si R et L représentent la résistance et l'inductance de la bobine, le courant
circulant dans la bobine de même que le champ magnétique secondaire Hs =  Hs
max[sin( t-/2-)] produit par ce courant sont en retard de phase de  /2 par rapport
à Hp et  = tan-1L/R
Le déphasage  /2 est causé par la loi fondamentale d'induction et l'angle par les
propriétés électriques du circuit secondaire. Un bon conducteur produit un champ
secondaire Hs qui est quasi en opposition de phase du champ primaire Hp, car R 
0, ,    /2 et en conséquence Hs = Hsmax sin(t-) ; le champ résultant
Hr=Hp+Hs est alors minimum. Par contre, un mauvais conducteur produit un
champ secondaire HS qui est à  /2 en retard de phase par rapport à Hp car R   ,
  0 et en conséquence Hs = Hsmax sin(t-/2) ; le champ résultant est alors
maximum. La variation de fréquence f= du champ primaire Hp (ou
l'inductance dans le secondaire) ont le même effet. Si la fréquence est accrue et
devient très grande,    ,    /2 et en conséquence Hs = Hsmaxsin( t- )
2
de sorte que Hr devient minimum. Si la fréquence décroît et à la limite devient très
petite,   o,   o et Hs =  Hs maxsin(t-/2) de sorte que Hr devient
maximum.
La polarisation elliptique
Si l'espace dans lequel Hp est émis, contient des conducteurs, un champ
électromagnétique secondaire Hs se crée et il existe un déphasage  entre
Hp = Hpmax sin(t) et Hs = Hsmax sin(t-/2- ) orientés dans l'espace de
façon arbitraire et faisant un angle  entre eux. Le champ résultant (domaine des
fréquences ou des temps) Hr = Hp + Hs = Hrmaxsin( t- ). Si l'on considère un
plan qui contient les deux vecteurs Hp et Hs, le champ vecteur résultant Hr se
déplace dans un plan et son extrémité (i.e. amplitude) décrit une ellipse qu'on
appelle l'ellipse de polarisation.
Le champ résultant Hr décrit une ellipse     par seconde. Ce champ résultant
est toujours polarisé elliptiquement indépendamment de la nature et du nombre de
circuits secondaires dus au(x) conducteur(s).
- Le cas d'un bon conducteur
Dans le cas d'un très bon conducteur, Φ=π/2
Hr=Hp.sin(t) +Hs. sin(t-)
Hr=Hp. sin(t)-Hs. sin(t)=(Hp-Hs). sin(t)
L'ellipse de polarisation dégénère donc en une ligne droite lorsqu'on a affaire à un
bon conducteur (polarisation linéaire). Si on applique cette théorie au cas d'une
veine ou d'un dyke vertical mince représentant un très bon conducteur ( 2 >> 1),
on peut alors imaginer que la majeure partie de la densité de courant se localise au
sommet du dyke et peut être représentée par une ligne ou un fil.
Si on appelle  l'angle d'inclinaison entre le champ primaire Hp et le champ
résultant Hr on obtient le profil suivant.
Le cas d'un mauvais conducteur
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Dans le cas d'un mauvais conducteur, on obtient :
Hr = Hp sin( t) + Hs sin( t- /2)
Hr = Hp sin( t)-HS cos( t)=X+Z et X=Xmaxsin t, Z=Zmaxcos  t.
(X/Xmax)2+(Z/Zmax)2=1 l'équation de l'ellipse de polarisation devenant celle du
cercle (polarisation circulaire).
La classification des méthodes électromagnétiques (Angle d'inclinaison, Turam,
Slingram)
Les méthodes EM conventionnelles se prêtent tout aussi bien à des relevés en
profilage vertical qu'en profilage horizontal quoique le dernier mode soit de
beaucoup le plus couramment employé. Les trois méthodes EM les plus
communément utilisées sur le terrain actuellement sont les méthodes de l'angle
d'inclinaison, Slingram et Turam ; pour cette raison, l'auteur insiste davantage lors
de la description de ces méthodes.
La méthode de l'angle d'inclinaison
Cette méthode consiste à mesurer l'inclinaison de l'axe majeure de l'ellipse de
polarisation. On supposera d'abord qu'on effectue un profil EM orienté à 90° par
rapport à un conducteur allongé enfoui dans le sous-sol ; on représentera la
projection supérieure de ce conducteur comme étant un long fil. Le champ
magnétique primaire Hp est transmis au moyen d'une bobine ou d'un cadre orienté
dans le plan vertical et faisant un angle de 90° avec le profil de sorte que le vecteur
Hp est parallèle au profil.
L'angle entre le champ primaire émis dans une direction horizontale suivant la
ligne de cheminement et le champ résultant Hr s'appelle l'inclinaison et il est
déterminé à l'aide d'une bobine réceptrice dont l'axe horizontal est orienté à 90° par
rapport au profil. On fait alors effectuer une rotation à cette bobine autour de l'axe
horizontal jusqu'à ce que Hr soit contenu dans le plan de cette bobine. Le nombre
de lignes de flux du champ magnétique Hr qui recoupe l'aire à l'intérieur de la
bobine est minimum et on obtient donc la position du signal minimum aux
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écouteurs. Si l'émetteur est un dipôle magnétique horizontal orienté parallèlement
au profil, le conducteur est situé en-dessous du point d'inflexion de la courbe de
réponse, ou en d'autres termes, du point où l'angle d'inclinaison est égal à zéro. Si
l'émetteur est un dipôle vertical, la position de l'angle de moindre inclinaison
s'exprime par un minimum sur la courbe de réponse et se situe au-dessus du
conducteur.
La méthode Turam
Le champ magnétique primaire Hp est produit par un cadre rectangulaire de grande
dimension ou un long câble relié au sol par une électrode ponctuelle à ses
extrémités dans lequel circule un courant alternatif. Deux bobines réceptrices
identiques reliées l'une à l'autre par un amplificateur, un compensateur et des
écouteurs sont séparés par une distance de quelques 15 m. A chaque point
d'observation on fait une mesure du rapport des amplitudes des voltages induits et
de leur différence de phase   à l'aide d'une unité compensatrice.
En général, les unités Turam comportent 2 ou 3 fréquences d'émission.
Les bobines mobiles sont orientées suivant l'horizontale et l'on fait le rapport des
voltages et la différence de phase de la composante verticale HzR du champ
résultant. Les quantités mesurées avec la méthode Turam sont V2/V1, V3/V2…
Vn/Vn-1 et  2- 1 =   1,  3- 2=  2… n- n-1=  n-1, où V représente le voltage
relatif aux amplitudes de la composante verticale du champ moyen résultant HzR et
  le déphasage de ce champ aux stations 1, 2, 3…n.
Pour corriger la variation de la composante verticale du champ primaire, soit HzP
en fonction de la distance de mesure de la source, les rapports Vn / Vn-1 sont divisés
par les rapports d'amplitude normale rn / rn-1, les rapports de voltage normalisés
V2r1 / V1r2, V3r2 / V2r3, Vnrn-1 / Vn-1rn sont tous égaux en l'absence de conducteur
enfouis dans le sous-sol et leur valeur est 1.0.
Les écarts du rapport normalisés de le valeur 1.0 constituent une mesure du
gradient horizontal de l'amplitude du champ secondaire. Cette méthode présente
une excellente discrimination car on mesure la dérivée première de la composante
verticale du champ. Le procédé Turam est très sensible pour localiser de petits
conducteurs à grande profondeur.
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Les différences de phase sont essentiellement une mesure du gradient horizontal de
la phase.
Aux endroits où le sous-sol est un bon conducteur, la variation de différence de
phase peut être appréciable pour des distances relativement courtes.
Chaque point d'inflexion observé sur la composante verticale du champ résultant
représente une variation de conductivité ou un conducteur séparé. Ce
renseignement est très utile lorsqu'on veut délimiter une zone conductrice
constituée de plusieurs feuillets conducteurs individuels parallèles ou subparallèles. Dans une aire prospectée relativement complexe, la méthode Turam
apparaît être supérieure aux autres méthodes EM fixes ou mobiles pour ce qui a
trait à la discrimination de conducteurs.
La méthode Turam est surtout effective dans les régions où une bonne
discrimination entre les conducteurs est désirable, où l'épaisseur du mort-terrain
moyennement conducteur est passablement grande, où la topographie est
relativement accidentée.
- Les méthodes EM où la source émettrice de même que l'unité réceptrice sont
mobiles
La source consiste en un oscillateur de fréquence alimenté par des piles sèches qui
envoie un courant alternatif dans une bobine émettrice. Le récepteur placé à une
distance fixe de l'émetteur est relié à un amplificateur et à une unité de
compensation qui reçoit le voltage de référence de l'émetteur. Le champ résultant
Hr qui agit sur le récepteur est mesuré en pourcentage du champ primaire Hp
mesuré au récepteur lorsque le système émetteur-récepteur est localisé sur un
terrain aussi parfaitement homogène que possible. Le voltage dans le récepteur est
décomposé en deux composantes dont l'une (la composante réelle) est en phase
tandis que l'autre (la composante imaginaire) est à 90° en retard de phase par
rapport au voltage de référence.
En principe, n'importe quelle orientation mutuelle de l'émetteur et du récepteur
peut être utilisée mais la plupart des relevés sont effectués avec les deux bobines
dans une position horizontale ou dans une position verticale ; c'est ce qu'on appelle
une configuration symétrique.
Si la configuration n'est pas symétrique (v.g. une des bobines est horizontale et
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l'autre verticale), la forme des anomalies dépend de la façon dont l'émetteur et le
récepteur sont introduits le long d'un profil de cheminement.
Bobines horizontales et coplanaires
Cette configuration est la plus communément employée dans la prospection EM
sur le terrain parce que le coefficient d'inductance mutuelle est maximum. Le
système émetteur-récepteur effectue généralement des mesures suivant des lignes
perpendiculaires aux formations géologiques ou à l'orientation longitudinale d'un
présumé conducteur. Lorsque le système passe sur le conducteur, les deux
composantes deviennent négatives et le point minimum de la courbe indique la
position du conducteur. Si le conducteur est vertical, la courbe est parfaitement
symétrique tandis que si le pendage n'est pas vertical, les composantes réelle et
imaginaire sont asymétriques de part et d'autre de la trace du conducteur en surface
; le plus grand maximum se situe du côté où le feuillet conducteur a un pendage.
Bobines verticales et coaxiales
Cette configuration est employée en prospection électromagnétique sur le terrain et
aéroportée ou héliportée. Le système émetteur-récepteur effectue des profils
perpendiculairement à la direction des formations géologiques ou la direction
allongée de présumés conducteurs. La composante réelle est caractérisée par 2
maxima de part et d'autre du feuillet conducteur et un minimum au-dessus du
conducteur tout comme dans le système horizontal et coplanaire, mais l'intensité
des maxima et du minimum est de beaucoup moindre. Par contre, le profil de la
composante imaginaire ne présente le plus souvent qu'un maximum situé au-dessus
du conducteur.
Bobines verticales et coplanaires
On emploie surtout cette configuration en relevés aéroportés mais aussi, à
l'occasion, dans des relevés effectués sur le terrain lorsqu'on désire supprimer
l'effet de mort-terrain conducteurs. Le plan des bobines émettrices et réceptrices
doit être orienté parallèlement à la direction du conducteur. Lorsqu'on effectue des
relevés aéroportés, les bobines fixées aux ailes de l'avion sont orientées avec leur
axe parallèle à la ligne de vol qui est elle-même orientée perpendiculairement à la
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direction longitudinale des formations géologiques ou des conducteurs susceptibles
d'être rencontrés dans la région prospectée.
Sur le terrain, on effectue généralement des profils parallèles à l'orientation
principale des conducteurs de la région. On oriente le plan des bobines émettrices
et réceptrices parallèlement au cheminement et on prend des lectures à des
distances relativement espacées. Il faut que l'espacement qui sépare les
cheminements soit passablement rapproché si l'on ne veut pas manquer de
conducteurs. Le profil des composantes réelle et imaginaire du système vertical et
coplanaire est le moins sensible aux variations de conductivité du feuillet
conducteur et les anomalies correspondantes sont les plus simples au point de vue
interprétation. La composante réelle est exprimée par un maximum étalé en-dessus
du feuillet conducteur tandis que la composante imaginaire indique un minimum
étalé. La configuration verticale et coplanaire est quelquefois utile lorsqu'on
effectue des relevés dans des régions où la topographie est accentuée.
Des corrections topographiques sont quelquefois nécessaires lorsqu'on emploie les
configurations horizontale et coplanaire ou verticale et coaxiale.
En présence d'accidents topographiques, le champ primaire du récepteur est altéré
et la variation de Re qui l'accompagne peut être interprétée comme étant une
anomalie due à un conducteur enfoui dans le sous-sol. Si les bobines d'une
configuration horizontale et coplanaire ne sont pas dans le même plan à cause de la
pente du terrain, une correction topographique de 300(h2/2) % doit être ajoutée à
la composante réelle Re car la différence d'élévation  h entre les bobines séparées
d'une distance r crée une anomalie fictive de -300(h2/2) % .
Lorsqu'on emploie la configuration verticale et coaxiale dans des régions
accidentées, une correction de 150(h2/2) % doit être ajoutée au profil d'anomalie
de la composante réelle Re à cause de la différence d'élévation  h entre l'émetteur
et le récepteur. On peut ici également éviter d'effectuer un relevé topographique en
essayant d'orienter sur le terrain les deux bobines de façon que leur axe fasse un
axe commun parallèle à la surface inclinée du terrain. Les corrections
topographiques ne s'appliquent pas dans le cas de la composante imaginaire qui est
un phénomène strictement secondaire et qui représente seulement la différence de
temps  t entre l'émission de champ primaire Hp et le captage du champ résultant
Hr.
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- La méthode d'émission avant-arrière
Deux bobines identiques capables d'émettre et de recevoir un champ EM primaire
Hp ont leur axe orienté dans un même plan. L'axe d'une bobine est pointé dans la
direction de l'autre bobine avec une inclinaison  = 15° en-dessous du plan
horizontal. Quand cette bobine émet un signal, un angle d'inclinaison est mesuré à
l'autre bobine en lui faisant effectuer une rotation suivant un axe perpendiculaire à
la ligne de cheminement. Ensuite, on inverse le rôle de l'émetteur et du récepteur,
i.e. que la bobine réceptrice devient la bobine émettrice et vice-versa, mais son axe
qui est pointé dans la direction de la bobine réceptrice fait une inclinaison  = 15°
au-dessus du plan horizontal tandis que la bobine réceptrice mesure l'angle
d'inclinaison. En vertu de la symétrie du champ, les angles d'inclinaison des
champs captés dans les deux positions sont les mêmes et sont égaux à  lorsqu'il
n'y a pas de conducteurs enfouis dans le sous-sol.
Les deux mesures du champ résultant sont donc additionnées et la somme des
angles qui n'est pas égale à zéro lorsqu'un conducteur sous-jacent est présent
dépend de la forme, de la position et de la conductivité du corps conducteur enfoui
dans le sous-sol.
L'interprétation des résultats obtenus par la méthode d'émission avant-arrière est
légèrement plus compliquée que celle des méthodes de l'angle d'inclinaison.
La méthode AFMAG
La méthode AFMAG (Audito Frequency MAGnetic) utilise la source émettrice
naturelle du champ magnétique terrestre qui correspond à la bande audio (1-8000
Hertz) qui a son origine dans les décharges électriques atmosphériques (éclairs).
Cette méthode a été conçue et mise au point dans le but d'obtenir une plus grande
pénétration (de l'ordre de 700 m) des ondes EM qu'on obtient avec les méthodes
EM conventionnelles.
Lorsque l'unité réceptrice AFMAG est localisée à une grande distance de la source,
le champ électromagnétique est essentiellement une onde plane.
L'azimut et l'intensité de HP (x, y) sont plus ou moins aléatoires car les sources
(éclairs) sont distribuées un peu partout dans l'atmosphère terrestre quoique
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généralement plus concentrées dans les régions équatoriales (distribution quasialéatoire). Les champs électromagnétiques sont donc fortement polarisés avec le
champ magnétique parallèle à la surface terrestre. Cependant, lorsqu'une variation
latérale est présente dans le sous-sol d'une région donnée, le plan de polarisation et
donc la composante magnétique Hp (x, y) du champ Em naturel fait un angle
d'inclinaison par rapport à l'horizontale et l'azimut de HP (x, y) prend une direction
préférentielle. Le champ magnétique a une tendance à s'orienter normalement à la
surface de la zone conductrice car le champ magnétique secondaire HS associé aux
courants induits dans le conducteur tend à renforcer le champ HP polarisé dans
cette nouvelle orientation. La méthode AFMAG peut alors être considérée comme
une méthode d'angle d'inclinaison avec la source (les éclairs) située à l'infini.
Le récepteur consiste en deux bobines (une de dimension plus grande, l'autre de
dimension plus petite) reliées à un amplificateur et un inclinomètre, enroulées
autour d'un noyau de fer doux et qui permettent de déterminer le plan de
polarisation. On détermine alors l'azimut du vecteur magnétique résultant Hr par
rapport au nord astronomique puis la plongée de ce champ vecteur par rapport à
l'horizontale. La valeur de l'angle d'inclinaison est proportionnelle à l'intensité du
champ résultant. Les bobines et les amplificateurs sont synchrones sur deux
fréquences (généralement 150 et 510 hertz). On effectue donc des mesures
d'azimut et d'angle d'inclinaison aux deux fréquences choisies, l'une basse et l'autre
plus haute, et le rapport de la réponse de l'angle de plongée de la basse fréquence
sur celui de la haute fréquence fournit un index de la conductivité de la zone
conductrice. Si le rapport est plus grand que l'unité, on a généralement affaire à un
bon conducteur tandis que si le rapport est moindre que l'unité, on a affaire à un
conducteur moyen ou mauvais.
La méthode AFMAG présente une meilleure réponse que les méthodes EM
conventionnelles à de grosses masses conductrices dont le contraste de
conductivité avec le milieu encaissant est relativement faible.
- Les méthodes électromagnétiques transitoires
Les méthodes électromagnétiques transitoires (EMI) qui utilisent des formes
d'ondes transitoires (champ interrompu pendant une période de temps (de relâche)
sont employées en sondage et en profil électrique comme les méthodes EM
conventionnelles.
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A cause de la grande profondeur relative de pénétration des ondes EMT, ces
méthodes sont vouées à un avenir.
Description de l'appareillage utilisé dans les méthodes électromagnétiques
La méthode de l'angle d'inclinaison nécessite deux cadres circulaires de matière
isolante autour desquels on a enroulé du fil. De façon générale, l'unité émettrice
consiste en une source de courant alternatif et un amplificateur tandis que l'unité
réceptrice comprend un sélectionneur de fréquence et un téléphone.
La méthode de Sundberg
Elle consiste en un câble relié au sol à ses extrémités par des électrodes ponctuelles
et connectées à une source émettrice de basse fréquence.
La méthode de Turam
L'unité émettrice est similaire à la précédente. Les récepteurs consistent en deux
bobines mobiles de matière isolante, séparées l'une de l'autre par une distance fixe
et autour desquelles on a enroulé un certain nombre de tours de fil. Ces deux
bobines sont reliées entre elles par un système d'amplification, un pont
d'impédance et des écouteurs. Généralement, l'émetteur utilise deux ou trois
fréquences situées entre 200 et 1000 Hertz. Ces fréquences sont dans l'unité :
synchronisées amplificateur-pont d'impédance, à l'aide d'une unité de contrôle
sélectif.
La méthode Slingram
L'unité est constituée de deux supports circulaires de matière isolante généralement
identiques dont l'un constitue l'émetteur et l'autre le récepteur. Ces bobines sont
entourées d'un certain nombre de tours de fil et reliées l'une à l'autre par un câble
bifilaire de référence enrobé de matière isolante en série avec un système
d'amplification, un comparateur d'intensité et de phase du champ magnétique
résultant ainsi que des écouteurs.
La méthode AFMAG
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L'instrumentation est constituée de deux bobines orthogonales de même grandeur
ou de grandeur différente et dont le centre est occupé par un noyau de ferrite. Ces
deux bobines peuvent être synchronisées à deux fréquences soit 135 et 475 Hertz et
sont attachées ensemble. Elles sont suspendues à une base et sont libres de subir
une rotation autour d'un axe horizontal. On place d'abord les bobines dans une
position horizontale et on fait la rotation autour d'un axe vertical jusqu'à ce qu'on
obtienne la direction du signal maximum qui indique l'azimut de l'axe majeur de
l'ellipse de polarisation avec une précision de  5°. Lorsque l'azimut a été noté, on
place les bobines dans un plan vertical et on les oriente suivant l'axe majeur.
L'angle d'inclinaison est déterminé à l'aide de la plus grande bobine qui est reliée à
un amplificateur et à un détecteur de phase dont le voltage de référence est donné
par la plus petite bobine. On fait alors subir une rotation à la plus grande bobine
autour de l'axe normal au plan vertical passant par l'azimut jusqu'à ce qu'on
observe un signal minimum. Grâce à un amplificateur et à un enregistreur, l'angle
d'inclinaison peut être déterminé à  5° près.
Les systèmes électromagnétiques aéroportés et héliportés
La plupart des systèmes Em aéroportés et héliportés sont des modifications de
méthodes EM employées sur le terrain où la source émettrice de même que l'unité
réceptrice sont mobiles. Les problèmes techniques associés à la mise au point des
différents systèmes EM aéroportés utilisés de nos jours sont ardus.
1) Le bruit instrumental causé par les mouvements différentiels de l'émetteur et du
récepteur,
2) La réponse EM doit être enregistrée de manière continue.
3) L'intensité du champ primaire Hp décroît comme l'inverse du cube de la
distance à partir de la bobine émettrice et l'intensité du champ secondaire HS en
provenance des courants induits dans le conducteur enfoui dans le sous-sol décroît
suivant une valeur étalée entre l'inverse et l'inverse du cube de la distance qui
sépare le conducteur de l'émetteur. La réponse EM au récepteur peut donc varier
entre l'inverse de la distance à la puissance quatre jusqu'à l'inverse de la distance
élevée à la puissance six, de sorte qu'un léger accroissement de l'altitude de vol
diminue de façon très appréciable la réponse EM au récepteur.
Les différents systèmes EM aéro et héliportés peuvent être divisés en quatre
classes :
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- Les systèmes dans lesquels les bobines émettrice(s) et réceptrice(s) sont placées à
différentes hauteurs de vol.
- Les systèmes dans lesquels les bobines émettrice et réceptrice sont placées à une
même hauteur de vol.
- Les systèmes dans lesquels on utilise à l'émetteur des champs naturels externes
(AFMAG) ou des champs artificiels externes fixes (stations radiophoniques de
grande puissance et de très basse fréquence).
- Les systèmes semi-aéro ou semi-héliportés.
Les systèmes dans lesquels on utilise à l'émetteur des champs naturels externes
(AFMAG), courants telluriques) ou des champs artificiels externes fixes (stations
radiophoniques de grande puissance et de très basse fréquence)
Il existe actuellement trois systèmes de ce type : le premier est le système AFMAG
qui utilise des champs magnétiques naturels émis à grande distance (bande audio),
le second utilise les champs telluriques (naturels), tandis que le troisième, le
système VLF (Very Low Frequecy radio-wave) utilise des champs magnétiques
artificiels dans la bande radio de très basse fréquence (10,000 à 30,000 Hertz) en
provenance de puissants émetteurs radiophoniques militaires érigés pour les
communications navales.
Evaluation des systèmes aéro et héliportés
Pour évaluer l'efficacité des différents systèmes, il faut tenir compte d'un grand
nombre de variables dont certaines sont interdépendantes. Ces variables sont : 1) le
bruit ou le mouvement propre ;
2) le taux de décroissance de l'amplitude du signal en fonction de la hauteur de vol,
3) la sensibilité (quotient du signal sur le bruit) de l'enregistrement,
4) la séparation r des bobines émettrices et réceptrices ;
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5) la hauteur de vol h ;
6) la fréquence d'émission  = 2 f ;
7) les effets de conducteurs situés près de la surface (e.g. tourbières, argiles
glaciaires) ;
8) la discrimination ou mise en évidence de la conductivité et des dimensions
(géométrie) des conducteurs ;
9) la résolution entre des conducteurs rapprochés ;
10) la fenêtre effective d'étendue de mesure de conductivité et enfin
11) la topographie du terrain.
Le quotient du signal sur le bruit (sensibilité)
Comme les méthodes EM héli et aéroportées sont surtout utilisées dans la
recherche de métaux de base (en l'occurrence des zones minéralisées ou des
sulfures massifs), le signal peut se définir comme la réponse Em lorsque le système
survole à proximité de tels corps ; en conséquence, le signal est influencé par la
qualité (propriétés physiques) du conducteur et par sa géométrie (forme). Le bruit
se compose de deux types dont l'un est le bruit instrumental et l'autre le bruit
géologique ; le bruit géologique peut avoir plusieurs sources (v;g. mort-terrain
conducteur, marécages, tourbières, etc…). Si le rapport du signal sur le bruit
géologique est petit, les systèmes aéro ou héliportés dans lesquels l'émetteur et le
récepteur sont fixés sur une structure rigide sont généralement plus sensibles que
les systèmes aéroportés. Lorsque le bruit géologique est de l'ordre de ou moindre
que le bruit instrumental, alors, les systèmes INPUT de Barringer ou du champ
rotationnel de ABEM sont ordinairement supérieurs. Enfin, la sensibilité dépend de
la hauteur de vol choisie.
Le taux de décroissance du signal en fonction de la hauteur de vol.
Les systèmes héliportés ont un taux de décroissance plus rapide que les systèmes
aéroportés avec émetteur et récepteur situés à deux niveaux différents car le taux
est d'autant plus petit que la distance de séparation émetteur-récepteur est grande.
Le système ABEM (à deux avions) est favorisé à ce point de vue. En général, les
systèmes dont le coefficient d'inductance mutuelle entre les bobines émettrice et
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réceptrice est maximum ont un taux de décroissance moins rapide que ceux dont le
coefficient est minimum dans le cas de conducteurs sub-verticaux. Il existe
cependant des cas où le bruit géologique est relativement grand et un coefficient
minimum d'inductance mutuelle peut alors être avantageux.
La profondeur de pénétration
On définit ici la profondeur de pénétration comme la distance verticale maximum
(à partir de la surface) où un feuillet conducteur vertical peut être détecté par un
système A EM donné. La profondeur de pénétration est d'autant plus grande que
la sensibilité (mesure du bruit instrumental) de l'enregistrement est grande et que la
hauteur de vol h est petite ; la profondeur de pénétration est donc reliée
indirectement à la sensibilité. Les effets conducteurs situés près de la surface sont
d'autant plus grands que la fréquence d'émission f est grande. On a donc
généralement avantage à employer de basses fréquences étalées entre 300 et 800
Hertz. La conductivité et les dimensions d'un conducteur influencent aussi la
profondeur de pénétration du système. La profondeur de pénétration est d'autant
plus grande que le conducteur est meilleur et occupe un plus grand volume.
Le degré de résolution entre des conducteurs rapprochés
La résolution se définit par la facilité qu'a un système AEM en particulier de
détecter et de séparer les effets de conducteurs avoisinants. Le rapport du signal sur
le bruit, le taux de décroissance du signal en fonction de la profondeur de
pénétration et la profondeur de pénétration à une altitude normale de vol ne sont
pas les seuls critères qui permettent de juger de l'efficacité d'un système EM aéro
ou héliporté. Le quatrième critère est la dimension minimum qu'un conducteur doit
avoir pour être détecté par le système EM aéro ou héliporté. Ce critère donne un
avantage aux systèmes héliportés dont la séparation entre les bobines est petite. De
tels systèmes peuvent détecter des conducteurs de petite aussi bien que de grande
dimension et sont capables d'une meilleure résolution entre les conducteurs
rapprochés. La résolution est donc fonction de la distance de séparation émetteurrécepteur et de la hauteur de vol.
La fenêtre effective d'étendue de mesure de conductance
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Tous les systèmes AEM possèdent une étendue de mesure de conductance plus ou
moins limitée. Supposons que l'étendue de conductance de cibles d'intérêt
économique varie entre 10 et 2 10-10 mhos - m-1 et que l'épaisseur des conducteurs
soit de l'ordre de 30 m. On obtient alors une conductance  e variable entre 6*10-9
et 300 mhos. Il faut consulter le diagramme d'Argand d'un système EM aéro ou
héliporté spécifique afin de savoir si la fenêtre effective peut couvrir toute
l'étendue de conductance ou seulement une partie et dans ce dernier cas, déterminer
la région couverte.
En résumé, on peut dire que dans l'état actuel des choses, tous les systèmes EM
aéro ou héliportés sont limités dans leur emploi suivant les conditions géologiques
et topographiques rencontrées.
L'interprétation des relevés électromagnétiques
Comme dans le cas des autres méthodes géophysiques, l'interprétation de relevés
EM est indirecte et se réduit au problème du potentiel inverse, i.e. à la
détermination de la forme, de l'attitude et des dimensions d'un corps conducteur
et/ou magnétique à partir de la connaissance de la distribution de son potentiel EM
à la surface du sol. Pour interpréter les données d'un relevé EM, on opère par
comparaison entre les résultats obtenus sur le terrain et 1) des modèles à échelle
réduite obtenus en laboratoire ou 2) des modèles théoriques calculés
mathématiquement en se basant sur les équations de Maxwell et les conditions aux
limites.
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