Un organisme génétiquement modifié ou OGM est « un organisme vivant dont le patrimoine génétique a été modifié par génie génétique, soit pour accentuer certaines de ses caractéristiques ou lui en donner de nouvelles considérées comme désirables, soit au contraire pour atténuer, voire éliminer certaines caractéristiques considérées comme indésirables »1 selon la Commission de l’éthique de la science et de la technologie du Québec. Gènes de résistances aux insectes [modifier] Cette résistance est conférée aux plantes par des gènes codant une forme tronquée d'endotoxines protéiques, fabriquées par certaines souches de Bacillus thuringiensis (bactéries vivant dans le sol). Il existe de multiples toxines, actives sur différents types d'insectes : par exemple, certaines plantes résistantes aux lépidoptères, tels que la pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis), portent des gènes de type Cry1(A). Article détaillé : Maïs Bt. Gènes de tolérance aux herbicides [modifier] Il s'agit par exemple de gènes conférant une tolérance au glufosinate d'ammonium (que l'on peut trouver dans l'herbicide Basta) et au glyphosate (dans le Roundup). Les OGM possédant ces gènes sont vendus par les semenciers comme plus respectueux de l'environnement car nécessitant moins d'herbicides, mais il est à noter que certaines plantes sauvages (au moins 28 recensées) résistent à ces herbicides, et qu'il faut donc à court terme augmenter les doses d'herbicides, ce qui a été démontré dans certains cas en Argentine3, ces gènes de tolérances peuvent, dans ces situations, avoir alors un intérêt limité. Gènes utilisés pour réaliser des animaux transgéniques [modifier] GloFish le premier animal génétiquement modifié vendu comme animal de compagnie. Exemples très nombreux : souris et mouches pour expériences scientifiques (gène de fluorescence, souris Knock out...), modèles de maladies génétiques. Production de médicament, bioréacteur vivant. Animaux de compagnie (GloFish, poisson rouge fluorescent). Enjeux [modifier] Article détaillé : Enjeux liés aux OGM. Les OGM offrent d’importantes opportunités : économiques, écologiques, de développement humain. En parallèle, les partisans de la lutte anti-OGM estiment que quelques OGM, ou tous, poseraient des risques sanitaires et environnement Les plantes transgéniques : les grandes étapes 1973 : Identification du plasmide Ti dans la bactérie Agrobacterium tumefaciens. Ce plasmide permet d’accueillir le gène porteur du caractère recherché, qu’il est en mesure d’introduire dans le génome d’une plante. 1983 : Première plante transgénique obtenue (tabac au stade expérimental). 1985 : Première plante transgénique résistante à un insecte. 1987 : Première plante transgénique tolérante à un herbicide total. 1988 : Première céréale transgénique (maïs résistant à la kanamycine). 1990 : Première commercialisation d’une plante transgénique (Chine : tabac résistant à un virus). 1994 : premier légume transgénique commercialisé (tomate Flavr savr à maturation retardée). 1997 : Premier tabac producteur d’hémoglobine. France : première autorisation de la culture transgénique : maïs résistant à la pyrale. 1999 : 40 millions d’hectares de plantes transgéniques dans le monde. 2000 : séquençage du génome d’Arabidopsis thaliana. 2002 : 58,7 millions d’ha de plantes transgéniques cultivées dans le monde. 2003 : 67,7 millions d'hectares de plantes transgéniques cultivées dans le monde. 2004 : 81 millions d'hectares de plantes transgéniques cultivées dans le monde. 2005 : 90 millions de plantes transgéniques cultivées dans le monde. Qu'est-ce que le génie génétique ? Le génie génétique n'est ni une nouvelle science ni une nouvelle branche de la science. Il consiste plutôt en une série de procédés de recherche, de stratégies et de méthodes mises au point récemment. Il permet aux chercheurs de s'approcher du gène, d'en clarifier la structure et d'en étudier la fonction. Grâce au génie génétique les chercheurs peuvent identifier avec précision le gène correspondant à un caractère recherché (ex. résistance à un insecte, à une maladie ...) ; ils peuvent extraire ce gène de l'organisme où il a été identifié et l'introduire à l'intérieur d'un autre organisme, d'une plante, d'un ferment. Ces derniers (ainsi que leur descendance) disposent alors du caractère souhaité. Le transfert de ce caractère se fait ainsi de façon beaucoup plus précise et rapide qu'avec les méthodes de sélection traditionnelles, basées sur les croisements. Le génie génétique permet aussi de supprimer ou diminuer un caractère indésirable (par exemple, un caractère allergisant de certains végé Qu'est-ce que les biotechnologies ? C'est l'ensemble des techniques et des sciences qui permettent de faire produire une substance utile à l'homme par des agents biologiques. La transgénèse fait donc bien partie des biotechnologies puisqu'elle permet de faire produire par des organismes vivants (des plantes) des substances utiles à l'homme. Comment fabrique t'on une plante transgénique ? La fabrication d'un OGM nécessite plusieurs étapes : ETAPE 1 - Identifier, isoler, intégrer et multiplier un gène d'intérêt La première étape est l'identification d'un caractère que l'on veut introduire dans la plante, comme par exemple des caractères de qualité nutritionnelle, la résistance à certains insectes, à certaines maladies, à des herbicides, etc. Le gène d'intérêt peut provenir de tout organisme vivant, plante, animal ou bactérie puisque le code génétique est universel. Il doit ensuite être isolé de l'organisme donneur. Il est intégré dans une construction génétique associant souvent un gène marqueur. Ce gène marqueur permet de sélectionner les cellules qui ont intégré le gène d'intérêt. La construction est ensuite multipliée (clonée) afin de disposer d'une quantité suffisante d'ADN pour son introduction dans les cellules végétales que l'on veut transformer. ETAPE 2 - Transférer le gène Il y a plusieurs méthodes pour introduire un gène dans une cellule : La transformation biologique. Cette technique utilise une bactérie du sol, Agrobacterium, qui a la propriété de réaliser naturellement la transformation génétique d'une plante, afin de la parasiter. Ainsi, une construction génétique introduite dans la bactérie (rendue avirulente au préalable) sera transférée dans la plante et intégrée à son génome. C'est la technique la plus couramment utilisée. Le transfert direct. Cette technique fait intervenir : o soit une projection d'ADN dans les cellules de la plante par l'utilisation d'un canon à particules qui projette dans les cellules des microparticules enrobées d'ADN (biolistique) ; o soit l'introduction d'ADN dans des protoplastes, par action d'un agent chimique ou d'un champ électrique (électroporation). Les cellules issues de différents types de tissus végétaux peuvent être soumises à la transformation. Selon les espèces, ce seront des disques foliaires, des sections de tige, des cotylédons, des embryons, des microspores ou des protoplastes. Par exemple, chez le tabac et la tomate, on utilise des disques foliaires ; chez la pomme de terre, la transformation génétique peut se faire sur des protoplastes. ETAPE 3 - Régénérer et évaluer les plantes transformées Après sélection de cellules transformées, il faut régénérer les nouvelles plantes transgéniques. Les cellules transformées se développent d'abord en cals, larges amas de cellules indifférenciées. Après quelques semaines, on observe le développement de pousses. Elles sont alors placées dans un nouveau milieu de culture permettant le développement des racines. Quand les racines sont suffisamment développées, les plantules sont repiquées en pot et acclimatées en serre. La régénération in vitro des cellules transformées est une étape difficile à maîtriser. Aussi, le génotype, le type de tissus et les conditions de culture sont choisis en fonction de leur aptitude à la régénération. Les plantes régénérées sont ensuite analysées pour confirmer l'insertion de la construction génétique dans leur génome. Des analyses moléculaires sont conduites dans ce sens. Des études sur l'expression du gène ont lieu à plusieurs stades, ce qui permet de caractériser le niveau d'expression et le comportement de la plante exprimant le nouveau caractère. ETAPE 4 - Incorporer le gène dans une variété commerciale Les plantes transformées obtenues sont soumises à des croisements contrôlés pour étudier les modalités de transmission du nouveau caractère à la descendance. La transformation et la régénération étant des opérations délicates, le génotype de la plante choisie est celui facilitant ces étapes. C'est pourquoi les plantes retenues sont ensuite soumises à une succession de rétrocroisements afin d'introduire le gène dans le matériel élite et d'obtenir de nouvelles variétés commerciales exprimant ce caractère. Les prises de positions Depuis la création des premiers OGM, une réglementation s'est mise en place pour encadrer la recherche et la mise en culture des plantes génétiquement modifiées. Cette réglementation, qu'elle soit nationale, européenne ou internationale, s'est considérablement étoffée pour répondre à toutes les inquiétudes suscitées par les OGM mais également pour mettre en œuvre toutes les sécurités nécessaires à leur développement. Face à tous les nouveaux projets de réglementation, les professionnels des semences et de la protection des plantes prennent régulièrement position pour que celle-ci soit techniquement faisable et économiquement réaliste. C’est ainsi qu’ils interviennent sur des thèmes tels que : le droit à la recherche la protection des inventions et la diffusion de l'innovation la coexistence des filières pour offrir un véritable choix au consommateur. Ces prises de position sont souvent déclinées sous forme de documents diffusés aux élus, aux relais d’opinion et à tous les responsables du monde agricole. Parallèlement, face à des actes illégaux de destruction d’essais ou à des actions de désinformation, les professionnels estiment qu’il est de leur devoir de réagir pour pouvoir continuer à assurer la recherche et que l’information diffusée soit une information responsable. Ils réagissent également à d’autres événements qui peuvent survenir sur les OGM. Ce type d'information est beaucoup plus souvent diffusée sous forme de communiqués de presse en raison de son actualité. Les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) se répandent comme du pollen par grand vent… Ils sont imperceptibles, ils sont là mais on ne les voit pas, on ne les sent pas. Il y en a dans nos assiettes et seules quelques personnes averties savent ce qui se cache derrière ces trois lettres. Les OGM laissent rarement indifférent ! On raconte beaucoup de choses au sujet de ces nouveaux aliments : que c'est dangereux, ou bien que c'est bien pour l'environnement, qu'ils vont pouvoir nourrir la Terre pour faire face à l'explosion démographique. Au sujet des OGM, il y a beaucoup d'affirmations mais aussi beaucoup d'interrogations, et d'indécisions juridiques…. Mais pourquoi ? Que sont ces petites bêtes ? En mange-t-on ? Le profane, c'est à dire les deux tiers d'entre nous, ignore de quoi il s'agit et va même les assimiler au clonage humain !!! Alors, doit-on en avoir peur ? En ces temps de procès du sang contaminé, le public a un sentiment de défiance à l'égard de l'expertise scientifique, attisé par la presse qui diabolise d'une manière ridicule les OGM. Il est temps de savoir où nous en sommes et expliquer pourquoi nous en sommes là. C'est pour cela que nous allons essayer de comprendre ce qui se passe dans nos assiettes. Depuis quelques années, les progrès de la recherche permettent de doter une espèce de caractéristiques qu'elle ne possède pas naturellement. Cette évolution a donné lieu à de nombreux travaux, motivés par l'énorme pouvoir que confère à l'homme la transgénèse : la capacité maîtrisée de créer de la diversité génétique, c'est-à-dire, la possibilité de transférer un gène d'un organisme à un autre, en s'affranchissant de la barrière de genre et d'espèce. Cet organisme, affecté de ce nouveau gène, est ainsi appelé Organisme Génétiquement Modifié (OGM). Par exemple, les melons mûrissent ainsi moins vite, les fraises ne pourrissent plus, les tomates se conservent mieux… Tous ces produits n'ont pas encore fait leur apparition sur les étals français mais existent déjà aux EtatsUnis. Mais d'une manière technique, comment obtient-on OGM ? Comment obtient-on un OGM ? o Les techniques de transformation 1. Le transfert direct 2. Le transfert indirect o Suivi de l'expression du gène 1. Sélection des cellules transformées 2. Régénération des plantes 3. Suivi du gène dans la plante Liste des OGM présents (ou pouvant être présents dans le futur) dans l'assiette du consommateur Comment obtenir ? Liste des OGM ou produits issus d'OGM pouvant être présents dans l'assiette du consommateur à plus ou moins long terme : Additifs, Enzymes et Hormones produits à partir d'OGM : Aspartame (édulcorants commercialisés sous divers noms (Canderel, Nutrasweet, Sucrelle, Tutti Free...) et présents dans les boissons et chewing gum dits " light ", produits dits " allégés ", produits " minceur ", produits laitiers " 0% "... et plus généralement tous les produits sur lesquels figure la mention " Attention contient de la phénylalanine ") Amylase utilisée dans la fabrication du pain, de la farine et de la bière Enzymes intervenants dans la fabrication du fromage rBGH (Hormone de croissance bovine) Micro-organismes : Levures d'intérêts dans les process agro-alimentaires (œnologiques...) Bactéries d'intérêts dans les process agro-alimentaires par exemple les bactéries lactiques qui jouent un rôle dans la fabrication des fromages, yaourts, beurre, produits de salaison (saucisson...), certains pains, choucroute et divers légumes fermentées, les olives, le vin, le cidre, certains condiments comme la sauce de soja et pour l’alimentation animale, puisque l’ensilage est le produit d’une fermentation lactique Viande : Bétail nourrit à partir de plantes transgéniques (maïs, soja) Bovins élevés avec rBGH Poissons : Crevette Saumon Poisson-chat Végétaux : Les enjeux Ces dix dernières années, nous avons vu se développer des OGM de première génération, où la productivité et le rendement étaient ciblés, et depuis peu, la seconde génération, où l'on s'est intéressé à la qualité intrinsèque du produit (conservation, saveur, texture…) dans un souci de respect de l'environnement. Pour terminer, nous aborderons les enjeux économiques, en termes de balance commerciale et de croissance. Les Enjeux Agricoles o Protection des cultures 1. Tolérance des plantes aux herbicides 2. Résistance aux conditions climatiques extrêmes 3. Résistance aux insectes 4. Résistance aux maladies o Amélioration des conditions d'élevage 1. La lutte contre les maladies animales 2. L'amélioration de la nutrition animale o Application aux Industries Agro-alimentaire 1. L'amélioration de la qualité des aliments 2. Intervention dans le processus de transformation alimentaire II. Les Enjeux Environnementaux III. Enjeux Économiques et Commerciaux o A. L'enjeu agricole international o B. Un secteur riche en croissance et en création d'emplois Les Enjeux Agricoles Protection des cultures La transformation génétique des plantes vise à améliorer les conditions de cultures en développant des mécanismes de tolérances ou de résistances ayant pour effet d’augmenter les rendements. 1. Tolérance des plantes aux herbicides L’insertion d’un gène de tolérance à un herbicide dans une plante d’intérêt permet, via la résistance induite, une sélectivité du traitement vis à vis des plantes indésirables. Ce gène assure donc une protection de la plante contre le principe actif de l’herbicide par une modification de la cible, une voie de biosynthèse alternative ou un changement de perméabilité membranaire. De nombreuses espèces végétales, comme le colza, la betterave, le soja, le blé et le tournesol ont déjà bénéficié de cette technique. 2. Résistance aux conditions climatiques extrêmes Une grande partie de la surface de la planète est impropre à l’agriculture du fait de conditions défavorables (froid, sécheresse, salinité...). Les biotechnologies pourront apporter une réponse aux pays en voie de développement en créant de nouvelles espèces adaptées à ces conditions. 3. Résistance aux insectes Les pertes occasionnées par les insectes représentent une part non négligeable des récoltes. Les insecticides employés jusqu'à maintenant présentent des inconvénients : atteintes à l’environnement et apparition de formes résistantes d’insectes ayant pour conséquence l’emploi de doses croissantes de ces produits. Par ailleurs, la lutte biologique nécessite un suivi poussé des cultures et une recherche approfondie ne permettant pas d’apporter une solution économiquement viable face aux dégâts causés par les ravageurs. La synthèse de protéines toxiques pour ces insectes par modification génétique de la plante constitue donc une voie majeure de progrès. 4. Résistance aux maladies Sur le même principe, les biotechnologies s’orientent vers la lutte contre les virus, bactéries phytopathogènes, mycoplasmes et champignons. Des résultats ont déjà été obtenus sur des plantes comme la pomme de terre, la tomate ou la betterave. Les risques Toute technologie nouvelle est susceptible d'entraîner des risques directs ou induits, mais ceux-ci ne sont pas appréhendés de la même façon par tous les pays. Depuis plusieurs années déjà, des plantes transgéniques sont déjà commercialisées et cultivées en Amérique du Nord. L'Europe, quant à elle, a choisi d'appliquer le principe de précaution, c'est à dire d'évaluer les risques potentiels de cette nouvelle méthode de création variétale qu'est la transgénèse, avant toute exploitation à grande échelle. Il importe pour elle de connaître ces risques et de les maîtriser. Mais il nous faut d'emblée préciser qu'aucune réponse globale à l'étude de ces risques ne peut être proposée car tout dépendra de l'espèce cultivée concernée et du gène introduit. A l’heure actuelle nous n’avons pas le recul nécessaire pour l’évaluation de ces risques sur l’environnement et sur le consommateur. Les risques pour l’environnement Transmission par pollinisation et croisements inter variétaux 1. Cas d’étude 2. Résultats 3. Remarques Apparition d'insectes résistants aux plantes transgéniques 1. Les avantages des plantes résistantes aux ravageurs 2. Les inconvénients L'éventuel impact sur les insectes utiles comme l'abeille Modification des pratiques agricoles Risque de réduction de la biodiversité L'impact sur la rhizosphère Les risques pour le consommateur Le risque potentiel toxicologique Le risque allergène 1. Les précautions à prendre 2. Les méthodes d’évaluation de l’allergénicité : Les risques théoriques : Le transfert de gène de résistance aux antibiotiques aux microorganismes du tube digestif. Les risques pour l’environnement Transmission par pollinisation et croisements inter variétaux Dans l’espèce végétale, les flux de gènes s'opèrent par croisements sexuels. C'est le pollen qui est le vecteur privilégié de cette dissémination, il est transporté par le vent ou les insectes pollinisateurs. Cette transmission peut se faire entre plantes de la même espèce ou en direction d'espèces sauvages apparentées (dites mauvaises herbes). Mais ces flux de gènes s’opèrent différemment selon les espèces et l'écosystème concerné ; donc la seule approche raisonnable est l'étude au cas par cas. 1. Cas d’étude Dans le cadre d'un système de bios vigilances souhaitées par les pouvoirs publics, l'INRA a mis au point des modalités de suivi des cultures transgéniques sur trois expérimentations localisées à Chalons sur Marne, Dijon et Toulouse. Afin de mesurer la fréquence des échanges de gènes au sein des populations cultivées et des mauvaises herbes, trois estimations ont été faites : la distance de dispersion du pollen de trois cultures (colza, betteraves et maïs), les possibilités de croisements entre les variétés dans chacune des cultures, les possibilités de croisements entre des cultures et des espèces adventices apparentées (se dit d'une espèce végétale présente dans la culture d'une autre espèce). Ainsi pour chaque espèce (colza, betterave et maïs), plusieurs variétés résistantes aux herbicides ont été semées sur des parcelles identifiées, ainsi que des espèces apparentées en bordure de parcelle. Ensuite, le nombre de simple, double ou triple résistance a été mesuré sur l'espèce incriminée et les espèces apparentées à différentes distances. Afin de rassurer le consommateur, le texte concernant la mention obligatoire d’étiquetage des OGM, mis en place par Bruxelles, est entré en vigueur le 3 septembre 1998 (complétant le règlement CE n° 258-97). Mais nous pouvons nous demander sous quelles conditions cet étiquetage est réalisé à la vue du nombre très important de points qui restent actuellement en suspend. Les techniques de contrôles o Technique sérologique ou immuno-enzymatique o Technique basée sur la PCR (Polymérase Chain Réaction) 1. Détection par PCR 2. Identification par PCR La traçabilité o Définition o Modalité de la traçabilité Choix entre une structure privée ou publique Les techniques de contrôles A ce jour, il n’existe pas de méthodes normalisées de détection, aussi bien au niveau français qu’au niveau européen, mais deux techniques peuvent être mises en avant. Technique sérologique ou immuno-enzymatique Cette technique repose sur l’analyse de la protéine exprimée par le transgène. On utilise pour cela des techniques sérologiques (anticorps mono ou poly clonaux) ou immunoenzymatiques qui permettent par des tests classiques de type Elisa de révéler la présence d’une protéine donnée. La société Agrevo (filiale de Hoechst) a mis au point, il y a environ un an et demi, un kit adapté à la protéine issue du gène PAT de résistance à l’herbicide Basta. Les points faibles : Bien que cette méthode de test rapide reste séduisante, elle ne peut pas constituer une stratégie valable pour le contrôle sur toute la chaîne agroalimentaire. Les conditions de milieu, les traitements et les transformations que vont subir les matières premières dans le processus de fabrication de produits finis alimentaires auront des effets importants sur la structure de ces protéines. Les protéines spécifiquement recherchées peuvent être ainsi dénaturées ou détruites. Cette caractéristique a donc tendance à réduire considérablement le champ d’application dans la chaîne agroalimentaire de cette technique aux produits agricoles bruts (fruits, légumes) ou obtenus par des transformations " douces ". Il faut aussi remarquer que cette technique basée sur le contrôle des protéines ne peut pas rendre compte de la totalité de la plante impliquée dans le produit alimentaire. Prenons l’exemple du maïs Bt, qui n’exprime normalement la toxine que dans les parties vertes de la plante (plus particulièrement les feuilles). Si l'on doit détecter cet OGM sur un produit alimentaire contenant des grains de maïs (partie non verte), il y a de forte chance que la protéine spécifique ne soit pas présente et donc pas détectée. La détection est donc faussée. Technique basée sur la PCR (Polymérase Chain Réaction) La deuxième technique est une méthode de détection, voire d’identification par PCR, basée sur l’analyse de l’ADN. Cette technique permet d’obtenir une détection sur l’ensemble du génome et est moins dépendante des conditions de traitement, car l’ADN est une molécule relativement stable et résistante à certains traitements thermiques et chimiques. La méthode de la PCR peut à son tour se diviser en deux fonctions : la première étant une méthode de détection, la seconde correspondant à une identification. 1. Détection par PCR Pour déceler la présence d’un ADN génétiquement modifié (détection) on a recours à des amorces non spécifiques mais présentes dans la plupart des constructions génétiques végétales (promoteur 35 S, terminateur NOS, séquence régulatrice, séquence de résistance à un antibiotique …). Les points faibles : Si la présence de ces fragments est détectée, la conclusion de l’analyse sera qu’il y a un ADN génétiquement modifié. Par contre, s’il n’y a pas de détection , il est impossible de conclure à l’absence de ce type d’ADN. Car l’OGM peut avoir été construit avec un autre promoteur et un autre terminateur. Le risque de " faux positif " doit aussi être pris en compte. Il peut y avoir dans la nature d’autres ADN que ceux d’un OGM qui répondent à ces sondes . Avec le maïs, par exemple, des " faux positifs " peuvent éventuellement être présents par la contamination de celui ci par Bacillus thuringiensis. 2. Identification par PCR La deuxième stratégie permettant d’identifier un ADN d’origine OGM nécessite cette fois-ci des amorces spécifiques (utilisation de banque de gènes et de logiciels spécifiques) à chacune des constitutions génétiques possibles et connues. Les points faibles : L’ADN est supposé résistant à certains traitements chimiques ou thermiques. Au mois de février 1997, l’INRA annonçait avoir mis au point une technique permettant, en moins de 48 heures, de détecter la présence d’OGM dans les produits alimentaires transformés, cependant, ce test reste encore hypothétique sur des produits transgéniques ayant subi un traitement de transformation drastique ou violent (exemple : purée de tomates). Car dans ce cas la probabilité de trouver de l’ADN transgénique est infime (destruction de l’ADN au cours du processus). Il en ressort néanmoins que cette technique a été validée au niveau européen sur des produits bruts ou de première transformation (grains, farine, semoule…) et sera normalisée, si tout suit un cours normal, dans les mois à venir. La méthode n’a cependant pas été validée pour les produits finis. C’est une des raisons pour lesquelles, pour le moment, les services officiels de contrôle ne peuvent que se montrer indulgent. Un autre problème n’a pas été résolu, c’est la définition d’un seuil minimal de détection. Celui ci n’a pas encore été fixé par Bruxelles alors que la méthode de PCR est très sensible et que l’on pourrait déceler d’infimes traces d’OGM (10-3 à 10-5 selon la maîtrise des opérateurs). L’existence de seuils est nécessaire et sert à éviter la mention de la présence d’ingrédients ou de substance à l’état de trace. A titre de comparaison, une teneur de moins de 0.5 % en alcool, n’entraîne pas l’étiquetage de la mention " contient de l’alcool ". Il est donc important de s’interroger sur un taux de détection raisonnable et de plus il serait " absurde " de rechercher un taux plus faible que celui de 1% utilisé dans les échanges commerciaux pour garantir la pureté du produit. A la suite de cela il restera encore à définir les modalités d’échantillonnage et de préparation des échantillons. Au final, la méthode actuellement la plus adaptée au contrôle des OGM sur les produits alimentaires semble être la PCR mais encore faut-il savoir de quelles manières l’utiliser, celle ci pouvant se décliner de différentes façons. Reste à accorder les pays européens sur un protocole d’investigation complet et à le standardiser. Car la technique de détection adoptée doit être applicable pour tous les contrôles et d’une manière générale dans le cadre du champ d’application des Directives 90/219/CE et 90/220/CE et utilisable aussi bien pour les graines que pour les ingrédients et les produits finis. La traçabilité Les lacunes du règlement sur l’étiquetage et les faiblesses des méthodes d’analyse limitent la liberté de choix des consommateurs. La mise en place de filières indépendantes de production peut être une réponse pour permettre au consommateur de faire un choix éclairé. Définition La traçabilité est donc une organisation qui permet de relier tous les stades de la filière agroalimentaire, de l’agriculteur au produit fini présenté aux consommateurs. Elle doit retracer, dans la transparence : l’origine du produit, son historique, ses composants. La traçabilité doit en plus permettre de donner une réponse immédiate à toute question provenant du consommateur concernant un risque alimentaire réel ou fictif relatif au produit commercialisé. Modalité de la traçabilité La première étape, où l’on doit tracer les gènes introduits, correspondra à la sortie du laboratoire du semencier jusqu’à la commercialisation des semences génétiquement modifiées. En effet, il serait nécessaire d’identifier le ou les gènes introduits par attribution d’un numéro d’immatriculation. Cette codification doit suivre les grains tout au long de la chaîne : aussi bien au niveau des laboratoires de sélection, de la production au sein des usines et sur les sacs de semences. Il sera aussi nécessaire d’évaluer la faisabilité de ce système pour les producteurs qui assurent leur mise en culture sans s’approvisionner sur le marché des matières premières. La seconde étape concernera les producteurs de matières premières qui seront à même grâce à la codification (vue dans la première étape) de garantir la nature de leur culture. Mais même en misant sur la discipline des producteurs, qui ont déjà l’habitude de séparer leur récoltes dans différents silos, la séparation des filières " avec " et " sans OGM " supposerait la mise en place de deux équipements entiers de collecte ; un pour les plantes " conventionnelles " un pour les plantes modifiées, sans quoi les risques de contamination croisée seraient possibles. Une deuxième difficulté serait de savoir comment le producteur de culture " sans OGM " pourra-t-il assurer la non contamination de ses cultures si un champ voisin contient des OGM ? Une solution serait une organisation efficace des cultures en éloignant le plus possible les champs contenant les même espèces végétales, évitant ainsi par la distance les pollinisations inter espèces (distance de sécurité entre parcelles). Un autre problème concernerait les végétaux pour lesquels nous sommes en grande partie liés à d’autres pays par l’importation. C’est l’exemple concret du soja importé des USA. La question qui se pose est : " Comment dans ce cas là peut-on avoir un pouvoir de pression assez grand pour obliger dans d’autres pays la séparation des filières ? ". Il est vrai que vis à vis des coûts induits, les pratiques de stockage et de transport outre atlantique par bateau empêchent toute séparation. La dernière étape est la production industrielle qui implique la matière première dans un processus visant à aboutir à un produit fini commercialisable. C’est la fin de la chaîne agroalimentaire et tout ce qui concerne donc la séparation des filières en industrie est forcement lié à la traçabilité des matières premières. On pourrait retrouver ici un système de suivi par code barre. Autrement dit, la création d’une filière d’agriculture labellisée "sans OGM", sur le modèle de la filière "agriculture biologique" se développera certainement. Mais elle ne sera pas facile à mettre en place d’autant plus que cette traçabilité rencontrera une complexité croissante au fur et à mesure que l’on avance dans la chaîne agroalimentaire. Il ne suffit alors pas d’intéresser les agriculteurs mais aussi les courtiers, les transporteurs et les transformateurs qui devront tous assurer l’origine, l’historique, la nature du produit et ainsi garantir sa non contamination. C’est finalement l’installation d’une gigantesque filière "parallèle" qui serait nécessaire et impliquerait donc un contrôle et un suivi des matières premières de leur semence à leur transformation finale. Pour cela il faudrait : des semences certifiées "sans OGM", des champs séparés pour assurer la non pollinisation, des moyens de récolte, de transport et de stockage spécifiques, des industries ayant des lignes protégés et dédiées, Tout cela avec une communication rigoureuse et un esprit de confiance. Une solution serait peut être une production assez localisée c’est à dire que les récoltes de matières premières et leurs transformations devraient rester en territoire proche pour être bien suivi. Cette séparation des filières apporterait bien sûr une forte augmentation des produits "sans OGM" en comparaison un peu avec "les produits bio". Reste maintenant à savoir qui devra payer le surcoût (5 à 10 % selon les produits) de cette filière. Car il serait paradoxal que ceux qui souhaitent éviter les produits transgéniques soient condamnés à supporter des hausses de prix alors que, comme le soulignait la Conférence des Citoyens, les consommateurs français n’ont jamais été demandeurs d’OGM. Choix entre une structure privée ou publique La création d’une nouvelle unité de contrôle, semble dans le contexte actuel intéressant. Les associations de consommateurs veillent à ce que la législation soit appliquée bien que les OGM ne soient pas encore bien connus du grand public. La pression exercée par la presse éveille peu à peu le consommateur à ces nouveaux problèmes. Tout permet de dire que la loi va s’affiner dans les prochains mois et que le contrôle scientifique des OGM dans les aliments sera une étape incontournable pour tous les industriels concernés par la présence de maïs ou de soja. A l’heure actuelle, la détection des OGM n’est pas un automatisme des industries du fait des carences législatives, mais demain une fois le seuil de détection déterminé, les méthodes validées, les demandes seront croissantes car rendues obligatoires. Le problème qui se pose à cette étape est de définir la structure que nous allons choisir pour créer cette nouvelle activité de contrôle en prévention de la répression des fraudes. Une structure privée dont l’activité serait exclusivement dédiée à la détection des OGM : cette structure serait entièrement à créer, l’investissement serait important et risque d’être lourde à mettre en place. L’intégration d’une nouvelle activité de détection au sein d’un laboratoire de contrôle serait à explorer. La structure existerait déjà : statut juridique, l’investissement serait moins conséquent, et surtout une partie des analyses pourraient être demandées par les clients des analyses classiques (microbiologie et chimie). Le fichier client pourrait être exploité pour cette nouvelle activité. Les laboratoires publics de recherche ont d’énormes moyens mis à leur disposition et l’insertion d’une nouvelle activité de contrôle qu’ils pourraient vendre à des industriels privés serait pour eux très lucrative. En effet les locaux sont déjà équipés d’un matériel performant. Seules quelques modifications seraient nécessaires au sein de ces structures afin d’être accréditées " laboratoire d’essais ". Les laboratoires de recherche n’étant pas soumis aux contraintes industrielles. L’investissement dans de telles structures serait mineur et certains laboratoires travaillent déjà pour le secteur privé. Cette double casquette recherche / laboratoire d’essais leur permet une certaine rentabilité et surtout d’être en relation étroite avec le secteur industriel. L’utilisation des compétences du secteur public au service du privé n’est pas une chose exceptionnelle : il y a 15 ans, se mettait en place une structure de laboratoire analytique avec une partie des fonds de l’université d’Aix-Marseille III. Cet institut a été créé de toutes pièces : locaux, matériel avec du personnel formé et compétent universitaire. Cette structure a été vendue au secteur privé 10 ans après et poursuit son chemin dans le privé et reste bien placé dans le domaine analytique. Le développement de telles structures crée une concurrence déloyale envers les laboratoires privés qui doivent : Investir un capital Etre rentable (ils travaillent sans filet), c’est leur seul moyen de survivre Payer de lourds impôts. De plus l’investissement de ces laboratoires a des limites bien inférieures aux limites des laboratoires publics. L’état aurait, certes un moyen de gagner de l’argent, mais au détriment de la faillite de petites entreprises. Si cette double activité des laboratoires publics se généralisait il faudrait redéfinir le rôle des laboratoires de recherches fondamentales et universitaires. Les pesticides Les substances chimiques sont une menace pour le développement durable Les polluants organiques persistants, ou POP, comme on appelle de nombreux pesticides, sont très nocifs pour l'environnement et la santé. Les POP ne se dégradent pas facilement, mais restent intacts dans l'environnement pendant de longues périodes. Ils se répandent facilement sur de grandes distances, gardent leur toxicité et ont tendance à s'accumuler dans les tissus adipeux. Ils sont nocifs pour les humains, la faune, la flore et l'environnement en général. Pour ces raisons, le recours aux POP, et leur mauvaise utilisation, confrontent les dirigeants à un problème immédiat, surtout dans le contexte du tassement de la production alimentaire en Afrique subsaharienne. Un partenariat multipartite « Il est clair que les pesticides périmés représentent un danger imminent pour les Africains et leur environnement » a déclaré Marjory-Anne Bromhead, directrice sectorielle du bureau Gestion de l'environnement et des ressources naturelles de la région Afrique de la Banque mondiale. Ce problème constitue aussi une menace particulièrement insidieuse pour le développement durable du continent car il met à mal plusieurs secteurs importants de l'économie de la région. L'agriculture domine l'économie en Afrique, contribuant fréquemment pour plus de 30 % au produit intérieur brut (PIB). Ce secteur est souvent le premier employeur et la première source de revenus d'exportation. L'Éthiopie se joint à l'effort de décontamination de six autres pays Le programme ASP place les mesures de prévention et l'éducation des agriculteurs, des ménages et des populations locales au coeur de ses projets. Il a déjà remporté plusieurs succès. Le Programme d'élimination des stocks de pesticides périmés en Afrique est un partenariat qui unit les forces des pouvoirs publics, des organisations internationales, du secteur privé et de la société civile, en les faisant converger sur un problème clairement défini. Le programme ASP est né des efforts du Réseau d'action sur les pesticides - PAN UK et PAN Africa - et du Fonds mondial pour la nature (WWF). Il est le fruit d'un effort conjoint visant à apporter une solution globale d'élimination des pesticides périmés, à prévenir la reconstitution des stocks, à encourager le recours à des techniques de manipulation et de gestion sans risque, et à promouvoir l'adoption de règles sur l'utilisation des substances chimiques. Le partenariat regroupe actuellement 13 bailleurs de fonds (Belgique, Canada, Danemark, Finlande, France, Japon, Pays-Bas, Suède, Suisse, Union européenne, FEM, Mécanisme d'octroi de dons pour le développement (Banque mondiale), et CropLife International, qui représente les producteurs de pesticides). La première phase du programme a vu le démarrage des activités de décontamination et de prévention dans six pays (Afrique du Sud, Mali, Maroc, Nigéria, Tanzanie et Tunisie). Une agriculture sans pesticides Sélingué, le 24 février – Le Réseau d’action contre les Pesticides et leurs alternatives pour l’Amérique Latine (RAP-AL) est une structure qui regroupe différentes organisations sociales, organisations non gouvernementales et organisations de base, et qui cherche de combattre le modèle de production agricole appelé « révolution verte », en promouvant à son tour l’implémentation de formes alternatives d’agriculture qui s’écartent de l’emploi indiscriminée de pesticides. RAP-AL est la section latino-américaine de Pesticide Action Network (PAN), une organisation qui opère en Asie, en Afrique, en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique Latine, fondée en 1982, après de la décision de plusieurs organisations de l’environnement de se réunir en Malaisie, dans le but d’analyser les progrès atteints depuis la Conférence des Nations Unies de Stockholm sur l’Habitat, qui s’est tenue en 1972. Les organisations y réunies se sont mis d’accord sur une liste de toxiques nuisibles à niveau mondial, parmi lesquels les pesticides chimiques reflétaient un problème commun duquel personne ne s’occupait jusqu’alors ; c’est pourquoi qu’ils ont décidé d’établir un réseau pour aider à la coordination des efforts. À l’occasion du Forum sur la Souveraineté Alimentaire, Radio Monde réel a dialogué avec Elsa Nivia, Coordinatrice Régional de RAP-AL, qui nous a approché la position du réseau dans la rencontre. D’après Nivia, l’idée de souveraineté alimentaire ne peut pas s’écarter du travail qui fait RAP-AL, étant donné que l’utilisation des pesticides s’érige sur des justifications fallacieuses, qui se sont imposées sur la base d’arguments extrêmement discutables, bénéficiant aux grands propriétaires de terres et portant préjudice aux agriculteurs de moindres ressources. « On sait déjà qu’il est aussi absolument discutable l’argument de que l’agriculture, en tant que ‘révolution verte’, a augmenté les rendements en nourritures et par conséquent la faim dans le monde s’est solutionnée. On sait que le problème de la faim n’est pas aujourd’hui pour manque de production d’aliments, l’on produit même des aliments suffisants pour nourrir à tous dans le monde ; mais on sait aussi que le problème est l’accès ces aliments », a précisé Nivia. À posteriori, la Coordinatrice Régional de RAP-AL, a continué à expliquer les risques des monocultures et l’utilisation de transgéniques qui accroissent, de manière inévitable, l’emploi des pesticides. “En réalité, les multinationales qui obligent à l’emploi de semences transgéniques, savent que cela est pour améliorer leurs affaires de vente de poisons ; et il résulte qu’une agriculture dépendante de semences importées, subordonnée à des technologies qui sont uniquement sous le contrôle des multinationales, et dépendante des intrants chimiques que plusieurs multinationales vendent, ne sera absolument jamais une agriculture qui permette la souveraineté alimentaire. C’est pour cela que l’une de nos devises est ‘une agriculture sans pesticides chimiques ni transgéniques est possible et indispensable pour atteindre la souveraineté alimentaire’ », a-t-elle remarqué. Nivia a expliqué que la contribution de RAP-AL au Forum sur la souveraineté alimentaire, est celle d’essayer d’appuyer les organisations de base, « aux hommes y femmes à la campagne, ce sont eux qui ont dans leurs mains prendre les décisions et promouvoir les changes », a-t-elle signalé. L'agriculture malienne est fortement tributaire de la pluviométrie, ce qui la rend aléatoire et peu performante. Pour améliorer les rendements, les producteurs utilisent des pesticides pour obtenir une récolte conforme à leurs attentes. Mais le recours à ces substances chimiques n'est pas sans risques pour les producteurs, les consommateurs et l'environnement. La réduction des risques liés à l'utilisation des pesticides est un souci pour les pouvoirs publics et partant pour le Comité permanent Inter-états de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) à travers une de ses institutions spécialisées, l'Institut du Sahel (INSAH). Afin de réduire les nuisances de ces substances sur l'environnement d'une part et sur la consommation humaine d'autre part, le Comité sahélien des pesticides (CSP) a été mis en place. Le CSP, instrument principal de la gestion des pesticides au plan régional, vise à préserver la santé des populations, des animaux et à promouvoir des modes de cultures respectueux de l'environnement. La réglementation commune adoptée a le statut d'une convention régionale qui porte sur l'autorisation, la mise sur le marché, l'utilisation et le contrôle des matières actives et des formulations de pesticides dans les Etats membres du CILSS. Le Mali est le premier pays du CILSS à ratifier la version révisée de la réglementation sur l'homologation des pesticides. La cérémonie de samedi au Palais des Congrès était destinée à lancer sur les fonts baptismaux le Comité national de gestion des pesticides (CNGP). Cette cérémonie, présidée par le ministre de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche, Seydou Traoré, s'est déroulée en présence du représentant résident de la FAO au Mali, Aguinaldo Lisboa Ramos, du directeur général de la Réglementation et du Contrôle du secteur du développement rural, le Dr Héry Coulibaly et de nombreux spécialistes. Le CNGP est un cadre approprié de concertation des acteurs de la gestion des pesticides, services de réglementation, du contrôle et d'appui, importateurs, distributeurs, utilisateurs, sociétés de développement, organisations de producteurs et ONG. Il est également un relais pour l'exécution des décisions du CSP. Les activités du CNGP sont impérativement attendues dans la mesure où diverses matières actives, et parmi des plus dangereuses, sont manipulées chaque jour par les paysans et les maraîchers qui n'ont pas pleinement conscience des risques qu'ils encourent et qu'ils font peser sur les consommateurs et l'environnement. Par ailleurs, la présence sur notre territoire d'une quantité importante de pesticides obsolètes ou périmés et la commercialisation d'un nombre important de produits non encore homologués, constituent des risques majeurs pour les hommes, le cheptel et l'environnement. Le pays compte sur les compétences du CNGP pour nous débarrasser de ce danger. Le ministre qui a solennellement déclaré les membres du CNGP installés dans leurs nouvelles fonctions, attend d'eux, ainsi que le pays tout entier, des propositions et actions concrètes susceptibles d'atteindre les objectifs assignés. Agriculture bio Production de coton biologique au Mali : un nouveau créneau pour les maliennes (Le Républicain 15/11/2006) La campagne agricole 2006-2007 tire vers sa fin. Dans le cadre de cette campagne, la culture du coton biologique et équitable a mobilisé plus de 3000 producteurs, dont 40 % de femmes. La révélation a été faite par Sékou Diarra, coordinateur du programme coton biologique et équitable à Helvetas Mali, au cours de la matinée d’information organisée à la Cafo. Dans le cadre de ses semaines d’éducation populaire, d’information et de plaidoyer politicomédiatique sur la conduite de la culture du coton biologique et équitable au Mali, le programme coton bio et équitable de Helvetas Mali et le mouvement biologique malien (Mobiom) ont rencontré, le samedi 11 novembre 2006, les femmes de la coordination des associations et ONG féminines (CAFO). Selon Mme Traoré Oumou Touré, les femmes, depuis un certain temps entendent parler du coton biologique et équitable, sans en réalité savoir ce que sait. “Elles n’ont pas toujours accès à la bonne information afin de se positionner quant à certaines questions”, a-t-elle déclaré. De son côté, Anne Sophie, directrice de Helvetas Mali a salué la mobilisation des femmes de la Cafo. Elle a souhaité qu’à l’issue de la matinée que toutes les femmes présentes soient mieux informées sur le coton bio et équitable au Mali. Pour Sékou Diarra, coordinateur du programme coton bio et équitable à Helvetas Mali, avec la proportion élevée des femmes dans la population malienne, le pays ne peut se développer sans capitaliser leurs efforts. Il a estimé que les femmes doivent jouer pleinement leur partition pour le développement du Pays. “Mais pour cela, il vous faut des informations sur les grandes problématiques du développement de notre pays”, a-t-il déclaré. Dans son intervention sur le contexte de la rencontre, M. Diarra a estimé que plus de 3 millions de maliens vivent du coton. Et depuis quelques années, la chute du prix du coton sur le marché international plonge les paysans dans une extrême pauvreté. La menace des OGM “Face à cette crise, Helvetas a proposé aux paysans et paysannes la culture du coton biologique qui, en plus de son prix rémunérateur sur le marché international, est soucieux de la préservation de la santé des producteurs et productrices et de l’environnement”, a-t-il soutenu. Huit ans après le démarrage du programme, Sékou Diarra a estimé qu’il est en passe de tenir toutes ses promesses. Mieux, il a indiqué que le programme est porté par plus de 3000 paysans des cercles de Bougouni, Yanfolila et Kolondièba, parmi lesquels, 40 % sont des femmes. M. Diarra de préciser : “pour cela, nous avons souhaité venir à la Cafo pour parler du coton biologique et équitable afin d’édifier les femmes sur les enjeux et les défis de la filière”. Sékou Diarra a ensuite rappelé que la privatisation annoncée de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) peut être une menace pour la filière. Il a indiqué qu’il faut craindre que la zone de production du coton biologique et équitable au Mali ne tombe entre les mains d’un acheteur hostile à la production biologique du coton. Et pire qui serait favorable à l’introduction du coton OGM. “Nous sommes venus à vous pour voir comment nous donner la main et assurer la promotion de la filière dans l’intérêt des femmes engagées dans la production et du Mali”, a-t-il dit. De l'avis de Sidi Nguiro, directeur du mouvement biologique malien (Mobiom), structure faîtière regroupant 29 coopératives de producteurs et productrices, le coton biologique est une alternative pour les producteurs et productrices du Mali. Selon lui, l’agriculture biologique est un système de production qui valorise les ressources naturelles existantes et qui n’autorise pas l’utilisation des intrants chimiques de synthèses comme les engrais minéraux et les pesticides de synthèse. En agriculture biologique, la fertilité du sol est assurée par la rotation culturale, l’utilisation de plantes légumineuses et l’apport d’engrais organiques (fumier et compost). Système de production apprécié par les femmes En ce qui concerne la protection des plantes, il dira qu’elle se fait avec le bio pesticide fabriqué à partir des extraits végétaux, notamment des extraits de Neem (azadirachta indica) mélangés avec les huiles de Koby (carapa procera) et de Npeku (lannea microsperma) : “nous y associons des techniques alternatives d’utilisation des plantes pièges telles que le gombo, apprécié par les prédateurs du coton”. Il a ajouté que l’agriculture biologique est un système de production apprécié par les femmes parce qu’elle les éloigne du maniement des engrais et pesticides chimiques de synthèse, trop dangereux pour elles et leurs enfants. Il a ensuite fait un rappel historique du programme du coton biologique et équitable au Mali. Selon lui, une phase expérimentale, démarrée en 1998 et achevée en 2001, a convaincu de la possibilité de produire du coton au Mali sans apport d’engrais et pesticides chimiques de synthèse. La première phase du programme de production du coton biologique (2002-2005) a été marquée par la certification bio en 2002 par ECOCERT International et par celle équitable en 2004 par Fair Trade Labelling Organisation (FLO). La deuxième phase, démarrée en 2006 et qui doit prendre fin en 2008, selon Sidi N’Guiro, va s’atteler à développer une filière autonome qui doit générer une quantité significative de coton de bonne qualité, certifié et produit en fonction des méthodes de l’agriculture biologique. Cependant, la campagne 2006-2007 n’étant pas encore bouclée, Sidi N’Guiro a levé le voile sur les prévisions de 2006. Selon lui, avec une superficie de 1810 ha, 3170 producteurs et productrices sont à pied d’œuvre pour produire 828 tonnes de coton graines. Parallèlement à la production du coton biologique, le directeur du Mobiom a indiqué que les paysans, en rotation au coton, cultivent le Sésame biologique. “Après, deux années d’expérimentation à petite échelle, la production de sésame bio et équitable a débuté pendant la campagne 2005-2006 et sur une prévision de 50 tonnes, seules 21 tonnes ont pu être produites”. Et M. N'Guiro d’estimer que le programme bénéficie d’un certain nombre d’atouts, dont le prix de vente du Kilogramme de coton graine. A l’issue de la campagne agricole 2005-2006, le kilogramme de coton biologique a été acheté au paysan à 305 F Cfa contre 160 F Cfa pour le coton conventionnel. Cependant, il a mis un accent particulier sur les défis de la filière : la production de la matière organique en quantité et qualité suffisante et l’implication des producteurs dans le mécanisme de fixation du prix. La filière est menacée par la multiplication des labels et par les discours favorables à l’introduction des OGM et la privatisation de la CMDT. Impressionnées, les femmes de la Cafo ont souhaité l’intégration des citadines dans la filière du coton biologique et équitable. Sékou Diarra a estimé qu’il y a suffisamment de place pour toutes les femmes dans la filière. Selon lui, certaines pourraient s’intéresser à la teinture des tissus fait à partir du coton biologique et d’autres à la couture. A la fin de la matinée, Mme Traoré Oumou Touré a souhaité un véritable partenariat avec le programme coton biologique et équitable de Helvetas afin que les femmes soient initiées à l’agriculture bio. Nous, plus de 500 représentants de plus de 80 pays, d’organisations de paysans, de pêcheurs traditionnels, de peuples autochtones, de peuples sans terre, de travailleurs ruraux, de migrants, d’éleveurs nomades, de communautés habitant les forêts, de femmes, de jeunes, de consommateurs, de mouvements écologistes et urbains, nous sommes réunis dans le village de Nyéléni à Sélingué, au Mali, afin de renforcer le mouvement mondial pour la souveraineté alimentaire. Nous le faisons brique par brique, en vivant dans des cases construites à la main dans le respect de la tradition locale et en consommant des aliments produits et préparés par la communauté de Sélingué…Nous avons baptisé notre démarche collective « Nyéléni », en hommage à une légendaire paysanne malienne qui nous a inspiré, une femme qui a remarquablement cultivé les terres et nourrit les siens. La plupart d’entre nous sommes producteurs et productrices alimentaires et sommes prêts, capables et désireux de nourrir les peuples du monde. Notre patrimoine en tant que producteurs alimentaires est crucial pour l’avenir de l’humanité. Cela vaut particulièrement pour les femmes et les peuples indigènes, créateurs historiques de savoirs alimentaires et agricoles, qui sont sous-estimes. Cependant, ce patrimoine et nos capacités à produire des aliments sains, de qualité et en abondance se voient menacés, sapés, par le néolibéralisme et le capitalisme mondial. La souveraineté alimentaire nous donne l’espoir et le pouvoir de préserver, de récupérer et développer notre savoir et capacité de production alimentaire. lire la suite de l'article Couverture du forum 25 avril 2007 Rapport de synthèse Nyéléni a donné son nom à notre Forum pour la souveraineté alimentaire qui s’est tenu à Sélingué au Mali. Nyéléni est une paysanne malienne devenue légendaire pour avoir été une grande agricultrice et avoir ainsi nourri les siens – elle incarne la souveraineté alimentaire de par son travail, sa capacité d’innovation et son attention aux autres. Nous, paysans, pasteurs, pêcheurs, peuples indigènes, travailleurs migrants, femmes et jeunes, rassemblés à Nyéléni 2007, producteurs et productrices d’aliments, sommes (...) lire la suite de l'article 22 mars 2007 Agrocombustibles contre souveraineté alimentaire Un projet de recolonisation impériale Le Mali, qui a accueilli en février 2007 le Forum Mondial sur la Souveraineté Alimentaire de Nyéléni**, est un des dix pays les plus pauvres du monde, si on mesure en argent. Néanmoins le pays a des ressources comme l’or et le coton -duquel il est un des principaux producteurs du continent - mais l’héritage colonial et les exigences de l’Organisation Mondiale du Commerce, du FMI et de la Banque Mondiale ont mis sa population dans la misère. Cependant le Mali Le coton au Mali Avec une production annuelle d'environ 500'000 hectares, le Mali se positionne comme premier producteur de coton en Afrique Subsaharienne. Le coton est le premier produit d'exportation et son importance sur l'économie est énorme. Organisée autour de la Compagnie Malienne de Développement des Textiles (CMDT) et les associations des producteurs de coton, la filière traverse cependant une période de crise liée surtout à la morosité des prix sur le marché. Qu'est-ce que c'est le coton bio ? L'agriculture biologique est un système de production qui valorise les ressources naturelles existantes et qui n'autorise pas l'utilisation des intrants chimiques de synthèses comme les engrais minéraux et les pesticides de synthèses. En agriculture biologique, la fertilité du sol est assurée par la rotation culturale, l'utilisation de plantes légumineuses et l'apport d'engrais organiques (p.ex. fumier et compost) ; la protection des plantes se fait avec des extraits végétaux (comme p.ex. le Neem) ou avec des techniques alternatives (p.ex. les plantes pièges). Tout produit commercialisé en Europe sous le label "bio" est soumis aux normes de certification de l'Union Européenne. La stratégie d'Helvetas Le programme de promotion du coton biologique d'Helvetas s'inscrit dans une stratégie de recherche de nouvelles opportunités d'écoulement de produits pour le marché international et local. Helvetas cherche à développer et consolider des liens entre les "acheteurs" du Nord et les "producteurs" du Sud en contribuant à l'intégration verticale de différents partenaires le long de la filière pour permettre un commerce plus équitable et des prix plus rémunérateurs pour les paysans. Les objectifs du programme Le programme définit pour la période 2002-2004 prévoit entre autre: - une production limitée de fibre (50-150tonnes) dans les deux zones de Yanfolila et Kolondièba - la mise en place d'une recherche d'accompagnement - des appuis pour la mise en place de la filière spécifique à ce produit (contrats de ventes, cadre de concertation, etc.) - la formation des cadres, agents de terrain et des producteurs et productrices sur l'agriculture biologique - la valorisation locale d'une partie de la fibre à travers la filature et le tissage traditionnel Les résultats de 2002 Dans la deuxième année de production, les 34'398kg de fibre ont été certifiés comme du "coton biologique" par Ecocert. La production sur une surface de 170 hectares a été mise en place par un total de 385 producteurs avec un rendement moyen de 475kg/ha ce qui est plus qu'en 2002 mais toujours inférieurs aux prévisions faites lors de la planification de 650kg/ha. La participation de 34% de femmes a doublé par rapport à 2002. Nombreux sont les producteurs qui aimeraient adhérer au programme. Mais la production de coton bio est contraignante. Elle demande un équipement de base, de la fumure organique et de la main d'oeuvre. Sur les 706 candidats seulement 385 ont récolté du coton bio. Un renforcement des producteurs existants et une augmentation des surfaces par producteurs sont prévues pour 2004. Le prix aux producteurs de 240FCFA/kg (0,37€) a été comme en 2002, de 20% supérieur au prix du coton conventionnel. La CMDT obtiendra aussi une hausse de prix sensiblement plus élevée par rapport à l'année précédente. Comme en 2002, l'entière production de coton bio du Mali est destinée au marché suisse après transformation par l'industrie textile indienne. Pour la première fois, une partie des producteurs a fait certifié du sésame bio. Le sésame est cultivé en rotation avec le coton et le contrôle du sésame se fait en parallèle. La recherche découvre " le bio " Bien que le coton bio soit déjà mis en place dans d'autres pays africains, la méthode est nouvelle au Mali et nombreuses questions techniques restent ouvertes. Le programme de recherche d'accompagnement mis en place en collaboration avec l'IER et l'IPR/IFRA a donné en 2002 ces premiers résultats : En entomologie : les dosages de Neem (Azadirachta indica) dans les biopesticides doivent être augmentés ; le gombo (Hibiscus esculentus) s'est confirmé comme plante piège des ravageurs du coton et des résultats intéressants ont été obtenus avec des très fortes densité de semis. En étude variétale : les différences variétales observées en milieu paysan entre les 5 variétés testées sont petites mais les tendances confirment que ce sont les meilleures variétés conventionnelles qui sont aussi les meilleures sous conditions bio. Le programme 2004 En production, l'augmentation des surfaces à au moins 340ha avec les producteurs déjà identifiés en 2003 est prévue. La meilleure maîtrise des techniques de production et aussi le renforcement des producteurs en équipement notamment grâce aux appuis du programme devrait faire augmenter le rendement moyen à 600650kg/ha. L'extension de la production à une zone à 100% d'encadrement CMDT est prévue. La diversification de la production à d'autre produits de la rotation comme le sésame et le karité sera poursuivit. En recherche, le programme 2004 prévoit la poursuite et la conclusion du programme d'accompagnement. En début 2005, un atelier international de restitution avec la participation des chercheurs de la sous-région est prévu. Les partenaires au Mali sont - Les Coopératives de producteurs de coton biologique de Yanfolila, Djeguenina, Bounounko, Nieme, Kokoun, Kolondièba, Niamala, Kadiana, Fakola et Bohi - La Compagnie Malienne de Développement des Textiles (CMDT) - L'Institut d'Economie Rurale (IER) - L'Institut Polytechnique Rural de formation et de recherche appliquée (IPR/IFRA) - Le Centre International de Recherche en Agroforesterie (ICRAF) - AGRIMULTISERVICES (Yanfolila) et SETADE (Kolondièba) - ENDA Tiers Monde Les partenaires en Suisse sont - L'entreprise PAUL REINHART AG (commerçant de coton) - Les entreprises SWITCHER SA et MIGROS GB (vente en détail des textiles) - Le Secrétariat d'Etat à l'Economie (seco) Les pesticides, ou comment s'en débarrasser Un homme inspecte un stock de pesticides retrouvé dans le village de Nanguila au Mali. 50 000 tonnes de pesticides périmés ou interdits ont été retrouvés en Afrique. (photo : AFP) Des experts, des ONG, des représentants d’organisations internationales sont actuellement réunis à Bamako pour discuter de l’élimination des stocks de pesticides. L’Afrique a peu de moyens mais compte sur une nouvelle législation internationale qui permet de confondre pesticides anciens et actuels. Imprimer l'article Envoyer l'article Réagir à l'article Près de 70 000 produits chimiques sont commercialisés un peu partout dans le monde et malgré cette très grande variété, 1 500 molécules nouvelles sont mises sur le marché chaque année. La Convention de Rotterdam, en vigueur depuis 2004, reconnaît désormais le danger potentiel de ces produits, leur gestion représentant un défi pour les gouvernements, notamment en matière de contrôle. Le traité met également l’accent sur le fait que parmi tous ces produits chimiques, un grand nombre de pesticides sont désormais interdits dans les pays industrialisés. D’autres sont encore utilisés mais de manière très réglementée. D’autres enfin continuent d’être commercialisés et utilisés dans les pays en développement. «Dans beaucoup de pays en développement, les conditions ne permettent pas aux petits paysans d’utiliser sans danger des pesticides à haute toxicité. Il en résulte de dégâts permanents aussi bien sur la santé des agriculteurs que pour l’environnement» déclarait Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, au moment de l’entrée en vigueur du traité. « La mise en œuvre de la Convention aidera les pays à réglementer l’accès aux pesticides reconnus pour leurs graves effets sur la santé et l’environnement, ainsi qu’aux pesticides extrêmement toxiques, que les petits paysans des pays en développement ne peuvent pas manipuler en toute sécurité », déclarait encore Jacques Diouf. Officiellement, 50 000 tonnes La Convention donne aux organisations internationales un droit de regard sur le marché des pesticides notamment. Auparavant, l’entrée et la sortie de pesticides d’un pays était une donnée purement commerciale, leur utilisation par les agriculteurs, une affaire privée. Quant aux dépôts sauvages de substances périmées ou dangereuses, tout le monde fermait les yeux sur une pratique qui ne concernait pas que les pesticides. La décharge sauvage a longtemps permis de se débarrasser de produits trop coûteux à détruire. Dans les années 80, la catastrophe de Bhopal (Inde) et l’errance sur les mers de plusieurs bateaux chargés de produits toxiques ont mis au grand jour le problème du devenir des substances dangereuses. Concernant les pesticides, un premier inventaire a été fait. 50 000 tonnes de pesticides périmés ou interdits ont été retrouvés en Afrique. Il s’agit des stocks connus de substances chimiques conservées dans des fûts souvent endommagés, qui fuient. «Les 50 000 tonnes de pesticides périmés en Afrique sont stockés dans de mauvaises conditions, des puits sont contaminés, les aliments et les cours d’eau aussi. Il y a danger, il faut faire vite » a indiqué Abou Thiam, coordinateur régional de Pesticide Action Network, une ONG internationale en réseau ayant un bureau à Dakar. «Ces pesticides obsolètes tuent, il y a des intoxications, il faut rassembler les stocks les détruire par les moyens les plus modernes », demandait le représentant de l’association à l’occasion de cette réunion de Bamako. Impliquer les industries Une nouvelle étude de la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’agriculture indiquait il y a quatre ans que les stocks de pesticides étaient certainement beaucoup plus importants partout dans le monde que les stocks déjà connus. Pour l’Afrique, les quantités seraient La formation des agriculteurs En dehors des stocks officiels et officieux de pesticides anciens, il y a également la montée inexorable de l’utilisation des pesticides dans l’agriculture africaine. «Bien que l’utilisation des pesticides en Afrique soit inférieure à celle des autres continents en raison de la pauvreté et de l’instabilité des précipitations, on note un usage intensif de ces produits dans certaines régions, notamment dans les grandes exploitations agricoles, les périmètres cultivés périurbains et les plantations de cultures de rente». Le chef du service de la protection des plantes à la FAO préconise donc une «assistance technique accrue» aux agriculteurs africains. En Asie, les programmes nationaux de lutte intégrée contre les ravageurs ont fait leurs preuves. Ils ont permis de réduire de 70% l’utilisation des pesticides tout en obtenant des rendements plus importants en riziculture. En Asie, un million de paysans ont reçu une formation pour savoir mieux utiliser les produits chimiques en fonction des conditions météo et des sols. Au moment où l’Afrique cherche des solutions pour se débarrasser des pesticides, un rapport parlementaire montre les dangers d’une substance, le chlordécone, commercialisé aux Antilles françaises entre 1981 et 1990, et même jusqu’en 1993 suite à deux dérogations. Le chlordécone servait lutter contre le charançon, un insecte amateur de bananes. Mais des traces de ce produit chimique ont été découvertes dans l’eau potable. Des analyses ont également détecté des résidus de ce produit dans des cultures de base de l’alimentation antillaise, dachine (chou) et igname. Les auteurs du rapport demandent une formation continue à l’usage des pesticides pour les agriculteurs de métropole comme d’Outre-mer.