BULLETIN DE REINFORMATION DU MARDI 22 MARS 2016
(Extraits)
Grands sujets
La Russie crée sa propre agence de notation
La Russie investit tous les champs de bataille. Décidée à briser le monopole
étatsunien des agences de notation financière, Moscou va se doter de sa propre
agence, dénommée ACRA, et qui devrait recevoir sa licence de la Banque
centrale de Russie, cette semaine. Toutefois, l’agence de notation ne se veut pas
« agence d’Etat » : elle est privée et son président, Karl Johansson, est
américain ; de même, plusieurs de ses concitoyens y ont été embauchés comme
analystes. L’activité de la nouvelle structure devrait débuter à la fin du mois.
Cette décision est une décision stratégique
En effet : dans l’économie de la finance mondiale, les agences de notation
disposent d’un pouvoir gigantesque quant à l’évaluation de la solvabilité d’une
entreprise ou d’un pays. Par leurs analyses, les agences de notation influent sur
la crédibili d’une structure et, ainsi, sur les investissements, la réputation, et
donc la dette. Les publications d’agences étatsuniennes comme Moody’s,
Standards & Poor's ou Fitch, ont déjà plongé certains pays dans la tourmente
politico-financière.
Et ce pouvoir est loin de garantir une concurrence « libre et non faussée »
de l’économie
Effectivement. Comme bien souvent, les leviers économiques internationaux
restent avant tout des instruments de puissance entre les mains des pays qui
savent les utiliser. Sous couvert de neutralité économique, les agences de
notation étatsuniennes servent les intérêts financiers de Washington. Il suffit en
effet à ces agences d’abaisser la note de solvabilité d’un pays rival pour aussitôt
affecter sa dette souveraine, ou encore d’émettre un avis défavorable à une
entreprise concurrente d’une grande multinationale américaine pour
immédiatement favoriser cette dernière aux yeux des observateurs. Le pouvoir
de « noter » est donc un gigantesque enjeu de puissance et d’influence. La Chine
effectue les mêmes investissements pour sa propre économie. La globalisation
financière a fait du marché de la dette un champ de bataille entre puissances ;
aussi, la parcellisation de ces marchés consacre ce qu’on pourrait appeler la
défense d’une « souveraineté de notation ».
Nouvelle campagne choc du gouvernement
Le gouvernement lance une campagne choc contre
le racisme
Le gouvernement a lancé en grande pompe en fin de semaine dernière sa toute
dernière campagne médiatique antiraciste. Dans le cadre de la « Semaine
d’éducation contre le racisme et l’antisémitisme » seront diffusées à la télévision
et sur les réseaux sociaux des vidéos chocs, censées rappeler des situations
réelles, dénonçant toutes les formes de racisme. Les six vidéos ont toutes le
même format : elles durent 30 secondes et mettent en scène des agressions ou
dégradations, filmées de manière amateur, avec en superposition un dialogue
caricatural et stéréotypé tenu, on le suppose, autour d’un café. L’objectif de cette
superposition des mots et des images étant de montrer la supposée corrélation
entre un discours jugé raciste et les actes de violence mis en scène.
Malgré le discours officiel, il y a un grand absent dans cette campagne
En effet, malgré la volonté affichée de lutter unis contre, je cite : « Toutes les
formes de racisme », on ne peut que constater l’absence criante de vidéo
dénonçant le racisme anti-blanc et les actes anti-chrétiens. Sur les six vidéos,
deux vidéos dénoncent les actes anti-juifs, deux vidéos dénoncent les actes
anti-musulmans et deux vidéos dénoncent les actes anti-Noirs et anti-Arabes à
travers une mise en scène que l’on pourrait qualifier de fantasmée. La
campagne, lancée derrière le mot-dièse #TousUnisContreLaHaine, semble donc
avoir des priorités lorsqu’il s’agit de lutte contre le racisme, et ce malgré la
multiplication des actes anti-Blancs et anti-chrétiens. Face à cette critique, le
gouvernement se cache derrière les statistiques en affirmant avoir souhaité, je
cite : « Traiter des types de racisme qui sont à la source aujourd’hui des
agressions les plus fréquentes ». Fin de citation.
Combien aura coûté cette campagne ?
Cette campagne, qui doit durer jusqu’au 10 avril, aura coûté 3 millions d’euros
au gouvernement. 3 millions d’euros qui sont tirés de l’enveloppe de
100 millions d’euros mise à disposition du « plan de lutte contre le racisme et
l'antisémitisme » pendant 3 ans et qui iront a priori dans la poche de Publicis
Consultants. Mais 3 millions d’euros, cela paraît élevé pour une campagne de
communication tournant autour de 6 vidéos de 30 secondes diffusées sur les
réseaux sociaux et le service public. Un an avant les élections, il serait
intéressant d’avoir une vue plus transparente de l’allocation de ce budget.
Brèves françaises
Perquisition chez Les Républicains
Une perquisition a eu lieu ce lundi au siège des Républicains. Le motif de cette
dernière, donné par la direction du parti, en serait, je cite : « Une affaire entre
deux candidats ». Fin de citation. Il apparaît que, malgré son changement de
nom, en 2015, l’UMP-Les Républicains navigue toujours en eaux troubles, et
l’entente cordiale entre ses prétendants présidentiables ne semble être que de
façade.
Protestation des archéologues contre le changement de
législation
Hier, plusieurs dizaines d’archéologues ont bloqué les caisses du Centre
Pompidou à Paris. Ils protestaient contre la relecture par les sénateurs des
dispositions sur l'archéologie préventive contenues dans le projet de loi liberté
de création, architecture et patrimoine (LCAP).
L'archéologie préventive a pour but de préserver le patrimoine archéologique
menacé par les travaux d'aménagement. C’est souvent lors des fouilles précédant
une construction que l’on découvre de nouveaux trésors. Les archéologues
dénoncent le fait que le nouveau texte favorise les intérêts privés aux dépens de
l'intérêt général. Ils trouvent notamment dangereux que les promoteurs soient
libres dans le choix du maitre d’ouvrage. Ils craignent que les entreprises
d’archéologie privées ne se fassent une concurrence sur les prix et donc sur la
qualité des fouilles.
Les médias à nouveau épinglés pour leur inconscience
L’Obs et le média belge VTM ont été pointés du doigt par le directeur de la
police judiciaire belge, Claude Fontaine. En effet, les médias vilipendés ont
révélé à la télévision la présence d’ADN appartenant à Salah Abdeslam, le
terroriste alors recherché, dans un appartement. Cette révélation quant au travail
d’investigation policière aurait pu, selon Claude Fontaine, pousser Abdeslam à
se préparer à la venue des forces de l’ordre, par exemple en se faisant sauter à
leur arrivée, ce qui aurait mis en danger policiers et riverains ; risque qui a
entrainé l’avancement de l’interpellation d’une journée entière.
L’irresponsabilité de certains médias avait déjà été dénoncée lors de la fusillade
dans l’épicerie cachère, à Paris, lorsque des journalistes avaient révélé en direct
que des victimes se cachaient au sous-sol et qu’ils n’avaient pas encore été
découverts par le terroriste, alors même que ce dernier était encore une menace.
Le gouvernement va envoyer des CV bidons
Le gouvernement a annoncé qu’il allait mettre en place une grande campagne de
mise à l’épreuve des entreprises. Le but de cette opération est de mesurer si les
personnes ayant des noms à consonance arabe sont victimes de discrimination à
l’embauche en France. Pour ce faire, le gouvernement enverra, dès début avril,
des faux CV à entre vingt et cinquante entreprises de plus de 1 000 salariés.
Malgré l’abandon des CV anonymes, faute de preuves de leur efficacité réelle, le
gouvernement n’a donc pas abandonné l’idée de surveiller les processus de
recrutement dans les entreprises au nom de la diversité.
Sven Mary, « l’avocat des crapules », défendra
Salah Abdeslam
Sven Mary est l’avocat de Salah Abdeslam, le seul terroriste rescapé des 130
assassinats de Paris, le 13 novembre dernier. Dans l’immédiat, l’avocat de la
défense compte déposer plainte pour violation du secret de l’instruction contre le
procureur de Paris François Molins. En principe, celle-ci prolongera le mandat
d’arrêt pour permettre la poursuite de l’enquête en Belgique. Ce qui retardera
automatiquement la procédure d’extradition.
Habitué à défendre des violeurs, pédophiles ou terroristes, Sven Mary ne nie pas
l’appellation d’« avocat des crapules », car il estime que, je cite : « Mon mandat
est de défendre les personnes qui me demandent de le faire ». Ce qui est plus
discutable est sa limite : en effet, il refuse catégoriquement, de plaider pour, je
cite : « Ceux qui professent le négationnisme ou ceux qui sont d'extrême
droite ». Un prévenu d’extrême droite serait-il à ses yeux, moins défendable
qu’un pédophile ?
L’Ojim dénonce la désinformation du Télégramme
Sur son site interne, l’Ojim montre comment le journal Télegramme est en
réalité une arme.
Le journal publiait le mois dernier un article sur la jungle de Calais en
soulignant la mobilisation des « Bretons » pour aider les « réfugiés ».
Le journal se considère comme affranchit de toute filiation politique. Et, au sein
de l’article, aucune mention n’est faite au sujet des orientations politiques de
l’auteur. Mais l’Ojim démasque une fois de plus cette fausse neutralité.
La journaliste, Laëtitia Gaudin participe elle-même à l’accueil des clandestins en
Bretagne et le photographe qui l’accompagnait est un militant antifasciste
rennais. Elle n’hésite pas à écrire une véritable tribu pro-immigration. Nous
sommes loin du simple journal d’information généraliste.
Brèves internationales
L’ex-ambassadeur des Etats-Unis en Russie s’interroge sur
la légitimité de Kaliningrad
Michel McFaul, ancien ambassadeur des Etats-Unis à Moscou, a provoqué de
vives réactions sur les réseaux sociaux en interrogeant la légitimité de
l’appartenance de la ville de Kaliningrad à la fédération de Russie. La ville, jadis
nommée Königsberg, était allemande jusqu’en 1945, date à laquelle elle fut
prise par l’Armée rouge. En 1946, la ville fut officiellement reconnue comme
possession russe, sous le nom de Kaliningrad, en compensation des pertes subit
par Moscou durant la 2e Guerre mondiale. Réagissant aux arguments russes sur
l’appartenance historique de la Crimée à la Russie, l’ancien ambassadeur a
affirmé, je cite : « Königsberg était une ville allemande depuis des siècles.
Est-ce que cela signifie que l’Allemagne a le droit d’annexer Kaliningrad
maintenant ?». Fin de citation. Avec 700 ans d’histoire allemande et 50 ans
d’histoire russe, cette question révèle en effet les imbroglios frontaliers
qu’entrainerait une généralisation de l’argumentation russe.
Les Etats-Unis souhaitent renforcer leur présence militaire
en Europe
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