Les vingt mystères du Rosaire MYSTERES JOYEUX (Pour les lundis et les samedis, de l’avent jusqu’au dimanche des prêtres) 1-L’Annonciation : L’humilité (Luc 1/26-38) 2-La Visitation : La charité fraternelle (Luc 1/39-45) 3-La Nativité : Le détachement (Luc 2/1-7) 4-L’Offrande de Jésus au temple : la pureté (Luc 2/21-40) 5-Le Recouvrement de Jésus au temple : L’obéissance (Luc 2/41-50) MYSTERES LUMINEUX (Pour les Jeudis) 1- Le Baptême au Jourdan: Miséricorde, mission, vocation. (Mat. 3/17) 2- Le début des signes à Cana: Intercession de Marie ( Jn 2/1-12) 3- La Prédication: Ecoute de la parole de Dieu. Conversion. (Mc. 1/15) (Mc.2/3-13) (Jn.20/22-23) 4- La Transfiguration: Contemplation, prière, union à Dieu. (Lc. 9/35) 5- L'institution de l'Eucharistie: Adoration eucharistique et action et grâce. (Jn. 13/1) MYSTERES DOULOUREUX (Pour les mardis et les vendredis, du Dimanche des prêtres jusqu’au Dimanche de la résurrection) 1-L’Agonie de Jésus au jardin : Le repentir 2-La Flagellation : La mortification des sens 3-Le couronnement d’épines : Le mépris de la gloire mondaine 4-Jésus porte sa Croix : La patience et la soumission 5-La mort sur la Croix : Le pardon des ennemis (Luc 22/39-46) (Jn 19/1) (Ma 27/27) (Jn 19/17-22) (Luc 23/44-49) MYSTERES GLORIEUX (Pour les mercredis et les dimanches du Dimanche de la résurrection jusqu’à la pentecôte) 1-La résurrection : Le relèvement du péché (Jn 20/1-18) 2-L’ascension : Le désir du Ciel (Luc 24/50-53) 3-La pentecôte : l’écoute du St Esprit (Ac 2/1-13) 4-L’assomption : La bonne mort (Pape Pie XII : définit le dogme de l’assomption en 1950) 5-Le couronnement de la Vierge au Ciel : la vénération de la Vierge (Ap 12/13) Les 20 Mystères Mystères joyeux : ... Par les Mystères Joyeux, Marie nous conduit à la connaissance du secret de la joie chrétienne, en nous rappelant que le christianisme est avant tout "Bonne Nouvelle", dont le centre, plus encore le contenu lui-même, réside dans la personne du Christ, le Verbe fait chair, l'unique Sauveur du monde. Jean-Paul II - extrait de la Lettre "Rosarium Virginis Mariae" 1er : Annonciation de l'Ange à Marie L'Ange Gabriel annonce à la Vierge Marie que Dieu désire qu'elle devienne la Mère de son Fils. Marie accepte avec foi et humilité. "Je t'ai aimée d'un amour éternel." Jérémie 31,3 Avec Marie, apprenons à nous laisser aimer de Dieu. Conformité à la volonté de Dieu, humilité. 2e : Visitation de Marie à sa cousine Elisabeth Marie visite sainte Elisabeth qui va devenir mère de saint Jean-Baptiste. Elle rend service à Elisabeth pendant trois mois. "Par la charité, mettez-vous au service les uns des autres." Galates 5,13 Demandons la charité de Marie, l'amour fraternel. Charité, œuvres de miséricorde temporelle. 3e : Nativité de Jésus à Bethléem Jésus-Christ, Fils de Dieu, naît dans une étable. Sa Mère le dépose dans la crèche. Les bergers et les Mages le visitent. "Pour vous Il s'est fait pauvre, de riche qu'il était. Luc 2,7 Demandons l'humilité de Dieu. Joie, paix, détachement des biens matériels. 4e : Présentation de Jésus au Temple Marie et Joseph vont au Temple de Jérusalem, présenter l'Enfant-Jésus à son Père du ciel. "Que l'Eternel te bénisse." Jérémie 31,23 Laissons-nous conduire à Dieu par Marie. Esprit de sacrifice, obéissance. 5e : Recouvrement de Jésus au Temple Marie et Joseph recherchent pendant trois jours l'Enfant-Jésus qu'ils ont perdu et le retrouvent au Temple. "Je t'instruirai, je t'apprendrai la route." Psaume 32,8 Demandons la fidélité à l'appel de Dieu sur nous. Ferveur, réponse à l'appel de Dieu. Mystères lumineux : La révélation qui, au moment du Baptême au Jourdain, est donnée directement par le Père et dont le Baptiste se fait l'écho, est sur les lèvres de Marie à Cana et devient la grande recommandation que la Mère adresse à l'Eglise de tous les temps : "Faites tout ce qu'il vous dira" (St Jean 2,5)... constituant le fond marial de tous les Mystères de Lumière. Jean-Paul II - extrait de la Lettre "Rosarium Virginis Mariae" 1er : Le Baptême au Jourdain "Et voici qu'une voix venue du ciel disait : "Celui-ci est mon Fils Bien-aimé qui a toute ma faveur"." Mat 3,16 Vivre notre Baptême dans la dignité des enfants de Dieu. 2e : Les noces de Cana "... Le vin des noces était épuisé... Marie, la mère de Jésus dit aux servants : "Faites tout ce qu'il vous dira"." Jean 2,5 Avec Marie, ouvrir nos coeurs à la puissance d'amour de Jésus. 3e : Jésus annonce le Royaume de Dieu "Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche : repentez-vous et croyez à l'Evangile." Marc 1,15 Avec Marie conformer notre existence à la volonté de Dieu, notre Père. 4e : La Transfiguration "... Comme il priait, l'aspect de son visage devint autre, ... ils virent sa gloire." Luc 9,29 Avec Marie découvrir la divinité de Jésus, pour mieux le suivre. 5e : L'institution de l'Eucharistie "Jésus prit du pain, le bénit, le rompit et le donna à ses disciples en disant : "Prenez et mangez, ceci est mon corps"." Mat 26,26 L'amour de la Sainte Eucharistie. Mystères douloureux : Les Evangiles donnent une grande importance aux mystères douloureux du Christ... comprenant que là se trouve le point culminant de la révélation de l'amour et que là aussi se trouve la source de notre salut... les mystères douloureux conduisent le croyant à revivre la mort de jésus en se mettant au pied de la croix avec marie, pour pénétrer avec elle dans les profondeurs de l'amour de Dieu pour l'homme... Jean-Paul II - extrait de la Lettre "Rosarium Virginis Mariae" 1er : Agonie de Jésus au jardin des oliviers Jésus prie au jardin des oliviers. La pensée de nos péchés et des souffrances qui l'attendent lui font suer le sang. "Priez pour ne pas entrer en tentation." Marc 14,38 Accorde-moi, Seigneur, la grâce du repentir et de la prière. Repentir et résignation à la volonté de Dieu. 2e : Flagellation de Jésus au poteau Jésus est mis à nu, attaché à la colonne et flagellé jusqu'à ce que son corps soit ensanglanté et couvert de plaies. "Les hommes qui le gardaient, le bafouaient et le battaient." Jean 19 Donne-moi, Seigneur, le pardon de mes fautes, et la grâce de pouvoir pardonner. Mortification et pardon. 3e : Couronnement d'épines Une couronne d'épines est enfoncée dans la tête de Jésus. Ses yeux sont remplis de sang et de larmes. On se moque de Lui. "Je suis Haut et Saint, mais je suis avec l'homme contrit et humilié." Isaïe 57,15 Délivre-moi, Seigneur, de l'esprit de domination et de vanité. Humilité et courage. 4e : Portement de la croix Jésus porte sa lourde croix jusqu'au Calvaire. Marie accompagne son Fils sur la voie douloureuse. "S'accablant Lui-même de leurs fautes." Isaïe 53,11 Seigneur Jésus, accorde-moi la compassion et la persévérance dans l'amour. Patience dans les épreuves. 5e : Crucifiement et mort de Jésus sur la croix Cloué à la croix, Jésus expire en présence de sa Mère, après trois heures d'agonie. "Tu rachetas pour Dieu, au prix de ton sang, les hommes de toute race, langue, peuple." Apocalypse 5,9 Donne-moi la conscience de l'amour unique que tu as pour moi. Persévérance et pardon aux ennemis. Mystères glorieux : Il est Ressuscité ! Depuis toujours le Rosaire exprime cette conscience de la foi, invitant le croyant à aller au-delà de l'obscurité de la Passion, pour fixer son regard sur la gloire du Christ dans la Résurrection et dans l'Ascension. En contemplant le Ressuscité, le chrétien redécouvre les raisons de sa propre foi, et il revit la joie non seulement de ceux à qui le Christ s'est manifesté, mais aussi la joie de Marie.... Jean-Paul II - extrait de la Lettre "Rosarium Virginis Mariae" 1er : Résurrection de Jésus Victorieux de la mort, Jésus sort du tombeau, glorieux et immortel, au matin de Pâques. Il nous ouvre les portes du ciel. "Ne crains pas, je suis le Vivant ; je fus mort et me voici vivant pour les siècles des siècles." Apocalypse 1,18 Demandons le renouvellement de la foi. Foi. 2e : Ascension de Jésus Quarante jours après sa Résurrection, Jésus monte au ciel, en présence de sa Mère, de ses Apôtres, de ses disciples. "Je monte vers mon Père et votre Père." Jean 20,17 Demandons une ferme espérance dans les paroles de Jésus. Espérance. 3e : Descente du Saint Esprit sur les apôtres Dix jours après l'Ascension, l'Esprit-Saint descend, sous forme de langues de feu, sur Marie et les Apôtres. "Le Consolateur, le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, c'est Lui qui vous enseignera." Jean 14,26 Demandons une grande onction de l'Esprit-Saint sur le monde. Dons du Saint Esprit. 4e : Assomption de la Sainte Vierge Marie Les Apôtres trouvent vide le tombeau de Marie et réalisent que ce corps virginal qui a porté le Christ ne pouvait connaître la corruption du tombeau. "Après son Assomption, son rôle dans le Salut ne s'interrompt pas." Vatican II Dans nos prières, sollicitons l'intercession de Marie. Bonne mort et union avec Jésus. 5e : Couronnement de la Sainte Vierge au ciel Jésus couronne sa Mère. La Trinité accueille Marie. Jésus et chacun des élus constituent les joyaux de sa couronne… qui n'est pas matérielle mais spirituelle. "Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils." Vatican II Marie est Mère et Reine. Accueillons son amour. Dévotion envers Marie. Rosaire et monotonie …? Ne t'imagine jamais que ce soit là synonymes inévitables, Rosaire et monotonie... Chaque "Réjouis-toi Marie" peut être unique. Quand tu salues Notre-Dame, contemple à chaque fois une de ses vertus, une de ses gloires, une de ses splendeurs... Et quand tu dis le "Sainte Marie" n'as-tu pas, au moins, cinquante souffrances à présenter à l'auguste mère de Dieu, à la Mère de l'humanité ? Dom Helder Camara Notre-Dame de la transparence, en toi et à travers toi Dieu nous parle: donne-nous un coeur simple, remplis-nous d'allégresse. Ô Vierge du Fiat et du Magnificat, rends nos coeurs transparents comme le tien. Notre-Dame de l'humilité, cachée dans la foule, enveloppée dans le mystère, aide-nous à porter la Bonne Nouvelle au monde et à nous immerger dans le mystère du Christ pour en communiquer quelque chose à nos frères. Notre-Dame de la fidélité, Toi qui sans cesse «recherchais le visage du Seigneur», Toi qui as accepté le mystère et qui l'as médité dans ton coeur, Toi qui as vécu en accord avec ce que tu croyais, Toi qui fus l'exemple même de la constance dans l'épreuve comme dans l'exaltation, aide-nous à tenir nos engagements, en bons et fidèles serviteurs, jusqu'au dernier jour de notre vie sur la terre. JEAN-PAUL II A Marie dans nos épreuves Marie, nous te prions, fais-nous découvrir toujours plus profondément l'Esprit, au milieu des vicissitudes comme au milieu des joies de notre vie. Nous portons chacun dans notre épreuve: épreuve de santé, épreuve du vieillissement, épreuve du handicap, épreuve de la séparation et du deuil, épreuve de l'arrachement... Si nous ne les avons pas attendues, maintenant nous savons qu'il aurait fallu les attendre: que le Seigneur disposait de nous, toujours pour notre bonheur, dans son inlassable amour. Alors Vierge Marie, nous t'en prions, permets-nous d'accueillir l'événement comme un don de l'Esprit, permets-nous d'accueillir nos joies et nos faiblesses comme un don de l'Esprit. Nous te le demandons, Marie, aide-nous à accueillir ce coeur nouveau fait à l'image de ton coeur, cet esprit nouveau fait à l'image de l'Esprit qui est venu en toi et t'a comblée. Que ton âme magnifie encore le Seigneur à travers nos paroles, à travers nos chants. Que le Seigneur nous aide, Marie, à découvrir plus profondément l'Esprit qu'Il nous donne. Alors avec toi nous attendrons pour demain, pour toute notre vie, cet Esprit qui transforme tout et nous permet de vivre en toi. MGR HENRY L'HEUREUX Prière publiée dans la revue Prier, mai 1990, p.22. Marie, Mère de l'Eglise Ô Marie, tu étais au Cénacle, quand l'Église a commencé, quand l'Esprit vous a brûlé le coeur, à toi et aux apôtres. Tu es toujours là, toi qu'on nomme justement la Mère de l'Église. Nous sommes tes enfants: protège-nous, aide-nous à grandir dans la foi et l'amour, fais de nous des amis de Dieu et montre-nous le chemin de la sainteté. Marie, Mère de l'Église, prie pour nous. JULES BEAULAC Souviens-toi de tes enfants Vierge Marie, notre mère, souviens-toi de tes enfants qui trouvent la vie pesante et risquent de se décourager: sois près d'eux, Marie, ranime leur courage, garde-les dans l'espérance. Souviens-toi de tes enfants pris dans l'esclavage du péché et qui n'ont pas la force d'en sortir: sois près d'eux, Marie, assure-les de la miséricorde du Seigneur. Souviens-toi de tes enfants qui se sont éloignés de la Maison et ne s'occupent plus de Jésus et de son Église: sois près d'eux, Marie, qu'ils sachent que tu es encore leur mère et que la porte leur est toujours ouverte. Souviens-toi de tes enfants qui ont à coeur de suivre Jésus et veulent tenir compte de sa parole: sois près d'eux, Marie, pour soutenir leur générosité, et leur rappeler la joie promise aux disciples fidèles. Souviens-toi de nous, tes enfants, heureux de te proclamer bienheureuse parce que tu es sainte et belle, parce que tu es vivante auprès de ton fils. Sois près de nous, qui sommes encore en chemin; sois près de nous, comme un signe d'espérance et de consolation. Souviens-toi de nous, Marie, ne nous oublie pas! HERVÉ AUBIN, O.M.I. Pourquoi je t'aime, o Marie Oh! je voudrais chanter, Marie, pourquoi je t'aime Pourquoi ton nom si doux fait tressaillir mon coeur Et pourquoi la pensée de ta grandeur suprême Ne saurait à mon âme inspirer de frayeur. Si je te contemplais dans ta sublime gloire Et surpassant l'éclat de tous les bienheureux Que je suis ton enfant je ne pourrais le croire Ô Marie, devant toi, je baisserais les yeux!... (...) Tu nous aimes, Marie, comme Jésus nous aime Et tu consens pour nous à t'éloigner de Lui. Aimer c'est tout donner et se donner soi-même Tu voulus le prouver en restant notre appui. Le Sauveur connaissait ton immense tendresse Il savait les secrets de ton coeur maternel, Refuge des pécheurs, c'est à toi qu'Il nous laisse Quand Il quitte la Croix pour nous attendre au Ciel. (...) Bientôt je l'entendrai cette douce harmonie Bientôt dans le beau Ciel, je vais aller te voir Toi qui vins me sourire au matin de ma vie Viens me sourire encor... Mère... voici le soir!... Je ne crains plus l'éclat de ta gloire suprême Avec toi j'ai souffert et je veux maintenant Chanter sur tes genoux, Marie, pourquoi je t'aime Et redire à jamais que je suis ton enfant!... SAINTE-THÉRÈSE DE L'ENFANT-JÉSUS Garde moi un cœur d'enfant Sainte Marie, Mère de Dieu, garde-moi un coeur d'enfant, pur et transparent comme une source; obtiens-moi un coeur simple, qui ne savoure pas les tristesses; un coeur magnifique à se donner, tendre à la compassion, un coeur fidèle et généreux qui n'oublie aucun bienfait et ne tienne rancune d'aucun mal. Fais-moi un coeur doux et humble, aimant sans demander de retour, joyeux de s'effacer dans un autre coeur devant ton divin Fils; un coeur grand et indomptable, qu'aucune ingratitude ne ferme, qu'aucune indifférence ne lasse; un coeur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ, blessé de son amour et dont la plaie ne guérisse qu'au ciel. Ainsi soit-il. LÉONCE DE GRANDMAISON À celle qui est Marie Parce qu'elle est pleine de grâce. À celle qui est pleine de grâce. Parce qu'elle est avec nous. À celle qui est avec nous. Parce que le Seigneur est avec elle. À celle qui intercède. Parce qu'elle est bénie entre toutes les femmes. Et que Jésus, le fruit de son ventre, est béni. À celle qui est pleine de grâce. Parce qu'elle est pleine de grâce. Celle qui est infiniment reine Parce qu'elle est la plus humble des créatures. Parce qu'elle était une pauvre femme, une misérable femme, une pauvre juive de Judée. ...À celle qui est infiniment loin Parce qu'elle est infiniment près. À celle qui est la plus haute princesse Parce qu'elle est la plus humble femme. À celle qui est la plus près de Dieu Parce qu'elle est la plus près des hommes. À celle qui est infiniment sauve Parce qu'à son tour elle sauve infiniment. À celle qui est la plus agréable à Dieu. À celle qui est pleine de grâce Parce qu'aussi elle est pleine d'efficace Maintenant. Et parce qu'elle est pleine de grâce et pleine d'efficace Et à l'heure de notre mort ainsi soit-il. Charles Péguy Le Porche du Mystère de la Deuxième Vertu (Gallimard) Salut, Marie, j'aime vous regarder dans votre humanité quotidienne, jeune fille et femme, inconnue de tous, mère attentive, épouse soigneuse, femme semblable à toutes les femmes, et toujours disponible quand Dieu lui demande : "Où es-tu?" J'aime aussi vous voir au tympan des cathédrales, la femme aux douze étoiles, la Vierge des icônes au manteau de pourpre royale. Mais, avec Thérèse de l'Enfant Jésus s'exprimant sans mots superflus, je m'émerveille : "Elle est plus mère que reine." Oui, tout le reste est fioritures devant les trois mots : "Mère de Dieu". "Mère de Dieu", ces trois mots, je n'aurai jamais trop d'heures de silence pour les contempler. Comme ces plantes du désert qui attendent des jours, des années peut-être, une pluie pour germer, il nous faut les redire jusqu'à ce que votre Fils les féconde en nous. C'est pourquoi avec la Tradition entière, je redis sans me lasser la prière des pécheurs et des saints: "Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort." Jacques Loew Marie des va-nu-pieds Il est midi, Mère! Je viens te rencontrer. Je ne sais pas toujours prier mais je suis là, à te regarder. Tu es la Mère des va-nu-pieds, de ces enfants abandonnés. Notre-Dame des nos errances, Notre Mère de l'espérance, tu es là, dans notre quotidien, dans ces tâches monotones qu'il nous faut accomplir chaque jour, ces mille choses qui nous attendent sans parfois en trouver le sens. Tu es là, dans nos heures de souffrances, quand la nuit se fait longue et l'absence pesante; quand le coeur se fait lourd d'attente, de soucis, d'avenir incertain quand la peur nous terrasse, toi, Marie, au pied de nos croix, tu es là, près de nous. Et ton "oui" devient nôtre, notre quotidien trouve sens et prend sa source en Lui, Christ, Ressuscité! Rozenn (publiée dans la revue Prier, no 221, mai 2000, p.15) Notre Dame de l’Accueil Ô Marie, donne-nous des coeurs attentifs, humbles et doux pour accueillir avec tendresse et compassion tous les pauvres que tu envoies vers nous. Donne-nous des coeurs pleins de miséricorde pour les aimer, les servir, éteindre toute discorde et voir en nos frères souffrants et brisés la présence de Jésus vivant. Seigneur, bénis-nous de la main de tes pauvres. Seigneur, souris-nous dans le regard de tes pauvres. Seigneur, reçois-nous un jour dans l'heureuse compagnie de tes pauvres. Amen! Jean Vanier Ô Marie, au coeur du monde, au commencement des temps, à l'aube de nos vies. Marie, dans la nuit de Bethléem, qui donne la terre à Dieu. Marie, tendresse et fidélité, tenant la Vie dans nos mains humaines. Marie, douce et fragile, la force et la lumière, pauvre et humble, la gloire et la richesse. Marie, au pied de la croix, mère et fille, seule, transpercée et radieuse, humaine dans ta souffrance, divine dans ton visage. Marie, mère de notre sauveur, salvatrice toi-même pour notre monde en déroute. Marie, fille et mère de notre humanité, au pied de notre croix. Marie, notre force et notre lumière, notre gloire et notre richesse. Marie, au matin de Pâques discrète et presqu'absente. Marie des jours d'allégresse, heureuse et oubliée. Marie, notre joie, notre sourire, main tendue au pécheur, secours des affligés, Marie - pardon. Marie, au soir de Pentecôte, rempart des apôtres, notre soutien dans la tourmente de nos incertitudes. Marie, notre espérance, qui donne chaque jour au monde notre divinité. Amen. Albéric de Palmaert Notre Dame des quatre saisons Quand le froid nous assaille, attisant nos douleurs En janvier-février, au plus noir des tempêtes, Nous cherchons ta présence, ô Vierge des douceurs Et nous te présentons nos multiples requêtes. NOTRE-DAME-DU-RÉCONFORT Quand mars enfin s'achève au doux temps revenu Quand le soleil plus chaud réveille la nature, Nous prions Marie en notre coeur ingénu: «Nous le voulons, fais-nous aimer Dieu sans rature.» NOTRE-DAME-D'ESPÉRANCE Lorsqu'en juin enfin, après trop long de temps, La gloire de l'été efface notre peine Toutes nos dévotions, comme fleurs au printemps, Exhalent ton parfum, Auguste Souveraine. NOTRE-DAME-DE-DÉLIVRANCE Quand l'automne fait naître au jardin des couleurs des sentiments nouveaux, empreints de nostalgie, Ton sourire, ô Marie, écho du vrai bonheur, Du pinceau de l'artiste inspire la magie. NOTRE-DAME-DE-RECOUVRANCE Passe, passe le temps et coulent les saisons Bonne et douce Marie, accepte notre hommage. Viennent, viennent les jours où ta sublime image Devra céder devant tout ce qu'elle présage. NOUS TE SALUONS MARIE-DE-TOUTES-LES-SAISONS FERNAND LABERGE, prêtre Marie, nous voici venus Marie, mère du Christ qui a remis ta confiance entre les mains de Dieu, nous voici venus de partout avec nos questions répétées devant la vie et la mort et le monde et le bonheur que nous cherchons! Marie, mère du Christ, femme de chez nous, nous voici venus de si loin pour puiser auprès de toi le courage de répondre joyeusement aux appels permanents que Dieu nous adresse dans la discrétion de chaque jour. Marie, mère du Christ, notre sœur humaine, nous voici venus tels que nous sommes, pour devenir à ton image les passages par lesquels Dieu continue à mettre sa Parole au monde. Marie, mère du Christ, nous voici venus afin que tu nous éduques, toi, mère de chez nous, à prendre avec ton Fils le chemin de l'Évangile sur lequel rien d'autre ne compte que l'amour livré pour la joie du monde. CHARLES SINGER Marie de tous nos désirs et de nos espérances Je te salue Marie, mère de tous nos désirs d'être heureux. Tu es la terre qui dit oui à la vie. Tu es l'humanité qui consent à Dieu. Tu es le fruit des promesses du passé et l'avenir de notre présent. Tu es la foi qui accueille l'imprévisible, tu es la foi qui accueille l'invisible. Je te salue Marie, mère de toutes nos recherches de ce Dieu imprévu. Du Temple où tu le perds, au Calvaire où il est pendu, sa route te semble folle. Tu es chacun de nous qui cherche Jésus, sans bien comprendre sa vie et ses paroles. Tu es la mère des obscurités de la foi, toi qui observes tous les événements dans ton coeur, creuses et médites tous nos «pourquoi?» et qui fais confiance en l'avenir de Dieu, ton Seigneur. Je te salue Marie, mère de toutes nos souffrances. Tu es la femme debout au pied de l'homme crucifié, tu es la mère de tous ceux qui pleurent l'innocence massacrée et le prisonnier torturé. Je te salue Marie, mère de Jésus et du disciple qui a cru. Tu es la mère des hommes et de l'Église, tu es au carrefour de l'histoire du salut que Dieu invente depuis Abraham et Moïse. Je te salue Marie, mère de toutes nos pentecôtes. Tu es, avec les apôtres, l'Église qui prie et accueille les dons du Saint-Esprit. Je te salue Marie, mère de toutes nos espérances. Tu es l'étoile radieuse d'un peuple en marche vers Dieu. Tu es l'annonce de l'humanité transfigurée, tu es la réussite de la Création que Dieu a faite pour son éternité. MICHEL HUBAUT Marie, j'aime vous regarder dans votre humanité quotidienne, jeune fille et femme, inconnue de tous, mère attentive, épouse soigneuse, femme semblable à toutes les femmes, et toujours disponible quand Dieu lui demande: «Où es-tu?» J'aime aussi vous voir au tympan des cathédrales, la femme aux douze étoiles, la Vierge des icônes au manteau de pourpre royale. Mais, avec Thérèse de l'Enfant Jésus s'exprimant sans mots superflus, je m'émerveille: «Elle est plus mère que reine.» Oui, tout le reste est fioritures devant les trois mots: «Mère de Dieu.» «Mère de Dieu», ces trois mots, je n'aurais jamais trop d'heures de silence pour les contempler. Comme ces plantes du désert qui attendent des jours, des années peut-être, une pluie pour germer, il nous faut les redire jusqu'à ce que votre Fils les féconde en nous. Cette phrase, pour moi, est souverainement essentielle: «Femme, voilà ton fils, Fils, voilà ta mère», ces ultimes paroles que dit Jésus en croix aujourd'hui me sont dites, à moi: déjà réalisées à l'instant de l'Annonciation... C'est pourquoi avec la Tradition entière, ajoutant ma voix à la multitude qui accomplit votre prophétie: «Oui, désormais, tous les âges me diront bienheureuse» (et nul ne vous connaissait alors), je redis sans me lasser la prière des pécheurs et des saints: «Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.» JACQUES LOEW Il est midi. Je vois l'église ouverte. Il faut entrer. Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier. Je n'ai rien à offrir et rien à demander. Je viens seulement, Mère, pour vous regarder. Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela Que je suis votre fils et que vous êtes là. Rien que pour un moment pendant que tout s'arrête. Midi! Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes. Ne rien dire, regarder votre visage, Laisser le coeur chanter dans son propre langage. Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu'on a le coeur trop plein, Comme le merle qui suit son idée en ces espaces de couplets soudains. Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée, La femme dans la Grâce enfin restituée, La créature dans son honneur premier et dans son épanouissement final, Telle qu'elle est sortie de Dieu au matin de sa splendeur originale. Intacte ineffablement parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ, Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance et le seul fruit. Parce que vous êtes la femme, l'Eden de l'ancienne tendresse oubliée, Dont le regard trouve le coeur tout à coup et fait jaillir les larmes accumulées. (...) Parce qu'il est midi, parce que nous sommes en ce jour d'aujourd'hui, parce que vous êtes là pour toujours, simplement parce que vous êtes Marie, simplement parce que vous existez, Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée! PAUL CLAUDEL (extrait de «La Vierge à midi», Poèmes de Guerre, N.R.F., 1914-1915) La Vierge sans piédestal Moi, Marie, je suis votre sœur. J'ai le même Père que vous qui m'a créée du néant. J'ai le même Seigneur que vous qui m'a sauvée du péché. Je marche dans le même chemin que vous, portée par la même foi. Alors, je ne veux pas de piédestal, ni de bronze, ni de paroles. Ma place est au ras du sol, avec vous. C'est là que je vous attends, que je vous comprends, que je vous aime. Moi, Marie, je suis votre Mère. Et la place d'une mère, c'est d'être tout proche pour aider ses enfants à venir au monde, pour leur apprendre à accueillir la vie. Ainsi, je veux vous servir en vous montrant mon Fils qui est la Vie et en vous apprenant à l'accueillir. Je veux être présente à vous pour vous apprendre à être présents à Dieu. Et pour cela, je n'ai pas besoin de piédestal, mais de votre coeur. GEORGES MADORE, s.m.m Sainte Marie, Vierge du matin Donne-nous la joie de deviner, dans les brouillards de l'aurore, les espoirs du jour nouveau. Inspire-nous des paroles de courage. Fais que notre voix ne tremble pas quand, en dépit de toutes les méchancetés et des péchés qui vieillissent le monde, nous osons annoncer que des temps meilleurs viendront. Ne permets pas que sur nos lèvres la plainte l'emporte jamais sur l'étonnement, que le découragement domine le travail, que le scepticisme écrase l'enthousiasme, et que la lourdeur du passé nous empêche de faire crédit à l'avenir. (...) Donne à nos voix la cadence des alléluias de Pâques. Imprègne de rêves les sables de notre réalisme. Fais-nous aimer les chaudes utopies par les plaies desquelles l'espérance saigne sur le monde. Aide-nous à comprendre que montrer les bourgeons qui poussent sur les branches vaut plus que de pleurer sur les feuilles qui tombent. Et donne-nous la certitude de celui qui voit déjà l'orient s'incendier aux premiers rayons du soleil. Tonino Bello Prière de l'Arche Ô Marie, donne-nous des coeurs attentifs, humbles et doux pour accueillir avec tendresse et compassion tous les pauvres que tu envoies vers nous. Donne-nous des coeurs pleins de miséricorde pour les aimer et les servir, éteindre toute discorde, et voir en nos frères souffrants et brisés l'humble présence de Jésus vivant. Seigneur, bénis-nous de la main de tes pauvres. Seigneur, souris-nous dans le regard de tes pauvres. Seigneur, reçois-nous un jour dans l'heureuse compagnie de tes pauvres. Amen. Marie, femme des frontières Sainte Marie, femme des frontières, nous sommes fascinés de te voir dans l'histoire du salut, perpétuellement en tête, sur les lignes frontalières, tendue non pas à séparer mais à unir des mondes différents qui s'affrontent. Tu es debout sur les lignes de crête qui séparent l'Ancien et le Nouveau Testament. Tu es l'horizon qui unit les derniers contreforts de la nuit aux premières lueurs du jour. Tu es l'aurore qui précède le Soleil de justice. Tu es l'étoile du matin. C'est en toi, comme le dit la lettre aux Galates, qu'arrive la plénitude des temps, en toi que Dieu décide de naître d'une femme. Ainsi, en ta personne, s'achève un processus chronologique centré sur la justice et mûrit un autre, centré sur la miséricorde. Sainte Marie, femme des frontières, merci pour ta présence auprès de la croix de Jésus. Dressée hors des lieux habités, cette croix synthétise les faubourgs de l'histoire, elle est le symbole de toutes les marginalités de la terre: mais c'est aussi un lieu de frontière, où le futur s'introduit dans le présent, en l'inondant d'espérance. (...) Sainte Marie, femme des frontières, il est une appellation très douce par laquelle t'invoque l'antique tradition chrétienne, exprimant ta présence aux extrémités de la terre : porte du ciel. Eh bien, "à l'heure de notre mort", arrête-toi auprès de notre solitude comme tu l'as fait avec Jésus. Veille sur notre agonie. Ne t'éloigne pas d'auprès de nous. Tends-nous la main sur la ligne ultime qui sépare l'exil de la patrie. Parce que, si tu te trouves là, au seuil décisif de notre salut, avec toi nous passerons la frontière. Même sans passeport. Tonino Bello Sainte Marie compagne du voyage Oeuvre de Renée Lemay Sainte Marie, Mère tendre et forte, notre compagne de voyage sur les routes de la vie, chaque fois que nous contemplons les grandes choses que le Tout-Puissant a faites en toi, nous éprouvons un regret si vif de nos lenteurs que nous ressentons le besoin d'allonger le pas pour marcher près de toi. Satisfais donc notre désir de te prendre par la main, et accélère nos cadences de marcheurs un peu fatigués. Devenus nous aussi pèlerins dans la foi, non seulement nous chercherons le visage du Seigneur, mais, en contemplant en toi l'icône de la sollicitude humaine envers ceux qui se trouvent dans le besoin, nous rejoindrons la «ville» en hâte en lui apportant les mêmes fruits de joie que tu apportas un jour à la lointaine Élisabeth. Notre-Dame du Cap, tu es la mère de tous les jours. Tu es celle qui est entrée dans nos vies et qu'on sent toujours là. Celle à qui on aime parler spontanément sans préparer nos phrases. Celle qu'on aime prier quand on a besoin de repos. Et celle qu'on sait inlassablement disposée à répondre à nos besoins. Quand nous avons besoin de pardon, obtiens-nous le pardon. Quand nous avons besoin de courage, donne-nous le courage. Quand nous avons besoin de paix, apporte-nous la paix. Et à travers tous ces dons rapproche-nous de Jésus Christ, ton fils et rends-nous plus fidèles à son Église. Amen. MGR TONINO BELLO _____________________________ Il y a des jours où les patrons et les saints ne suffisent pas. Alors il faut prendre son courage à deux mains. Et s'adresser directement à celle qui est au-dessus de tout. Être hardi. Une fois. S'adresser hardiment à celle qui est infiniment belle. Parce qu'aussi elle est infiniment bonne. À celle qui intercède. La seule qui puisse parler de l'autorité d'une mère. S'adresser hardiment à celle qui est infiniment pure. Parce qu'aussi elle est infiniment douce. (...) À celle qui est infiniment riche. Parce qu'aussi elle est infiniment pauvre. À celle qui est infiniment haute. Parce qu'aussi elle est infiniment descendante. À celle qui est infiniment grande. Parce qu'aussi elle est infiniment petite. Infiniment humble. Une jeune mère. À celle qui est infiniment jeune. Parce qu'aussi elle est infiniment mère. (...) À celle qui est infiniment joyeuse. Parce qu'aussi elle est infiniment douloureuse. (...) À celle qui est infiniment touchante. Parce qu'aussi elle est infiniment touchée. À celle qui est toute Grandeur et toute Foi. Parce qu'aussi elle est toute Charité. (...) À celle qui est Marie. Parce qu'elle est pleine de grâce. À celle qui est pleine de grâce. Parce qu'elle est avec nous. À celle qui est avec nous. Parce que le Seigneur est avec elle. CHARLES PÉGUY (Le Porche du Mystère de la Deuxième Vertu, extraits.)