« Un matin, au sortir d'un rêve agité, Grégoire Samsa s'éveilla transformé dans son lit en une
véritable vermine. Il était couché sur le dos, un dos dur comme une cuirasse, et, en levant un
peu la tête, il s'aperçut qu'il avait un ventre brun en forme de voûte divisé par des nervures
arquées. La couverture, à peine retenue par le sommet de cet édifice, était près de tomber
complètement, et les pattes de Grégoire, pitoyablement minces pour son gros corps,
papillotaient devant ses yeux. »
Observez le premier paragraphe de La Métamorphose. Quels temps sont employés ?
Soulignez les verbes.
Quel indicateur de temps trouvez-vous dans la première phrase ?
A quel temps est le premier verbe ?
« Ce n'était pourtant pas un rêve: sa chambre, une vraie chambre d'homme, quoique un peu
petite à vrai dire, se tenait bien sage entre ses quatre murs habituels. »
Quel est le temps employé dans cette autre phrase ? Quel mot explique ou justifie cet emploi ?
LEÇON A SAVOIR
Le passé simple s’utilise pour raconter des actions importantes de premier plan, pour des faits
ponctuels ou inhabituels (valeur d’aspect). Il peut aussi s’employer pour une série d’actions brèves,
achevées situées dans des limites précises :
« Il entra, il observa la foule assemblée, puis il prit brièvement la parole. »
L’imparfait s’utilise pour exprimer tout ce qui n’est pas l’action principale. Il exprime l’arrière-plan
du récit, des actions secondaires ou des éléments descriptifs, des portraits. Il peut aussi indiquer
l’aspect répétitif ou habituel d’une action. Il exprime aussi l’aspect inachevé d’une action :
« Nous discutions encore lorsque Julien arriva pour nous annoncer sa victoire au tennis. »
APPLICATIONS
1. Pour chaque verbe indiquez à quel temps il est conjugué et justifiez l’emploi de ce temps.
Frédéric et Naïs ne se donnèrent pas de rendez-vous. Ce fut une nuit qu’ils se retrouvèrent sous un
olivier au bord de la falaise. Pendant le repas, leurs yeux s’étaient rencontrés plusieurs fois avec une
fixité ardente. La nuit était très chaude.
2. Poursuivez l’exercice en conjuguant les verbes aux temps qui conviennent.
Frédéric fumer des cigarettes à sa fenêtre jusqu’à une heure, interrogeant l’ombre. Vers une heure, il
apercevoir une forme vague qui se glisser le long de la terrasse. Alors il n’hésiter plus. Il descendre sur
le toit d’un hangar, d’où il sauter ensuite à terre, en s’aidant de longues perches posées là dans un
angle ; de cette façon, il ne craindre pas de réveiller sa mère.
E Zola Naïs Micoulin 1878
3. Récrivez le texte au passé en conjuguant les verbes au temps qui convient : imparfait ou passé
simple.
« Une ombre crépusculaire noie les profondeurs de la grange. Il y a encore beaucoup à faire pour
boucher les trous. Deux faux et trois râteaux sont pendus à des chevilles de mélèze. Isaïe contourne la
masse de foin, se penche par la trappe et crie de nouveau :
Qu’est-ce que c’est ?
Puis il se met à descendre la raide échelle de bois.
H Troyat
4. Récrivez l’extrait au passé et distinguez les passés simples des imparfaits. Quelle est la valeur
d’aspect de chaque verbe transformé ?
Un matin vers la fin d’avril, on rapporte rue des Envierges, Eugène, sur un brancard. Il a reçu une balle
en pleine poitrine, aux Moulineaux. Comme on le monte, il expire dans l’escalier. Quand Damour rentre
le soir, il trouve Félicie silencieuse auprès du cadavre de leur fils. C’est un coup terrible, il tombe par
terre et elle le laisse sangloter, assis contre le mur, sans rien lui dire, parce qu’elle ne trouve rien.
Emile Zola Jacques Damour 1880
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