Thème 3 : Travail, emploi et chômage
Regards croisés
Chap. 5 : Le fonctionnement du marché du travail
I Le marché du travail est-il un marché de concurrence pure et parfaite ?
1 Le modèle néoclassique
2 Les limites de ce modèle
II Le marché du travail est une construction sociale
1 La fixation du salaire
2 D’autres sujets de négociations possibles
3 Evolution de la norme de l’emploi
Vocabulaire : Taux de salaire réel, coût salarial unitaire, salaire d'efficience, salaire minimum, contrat de
travail, conventions collectives, partenaires sociaux, segmentation du marché du travail, normes d'emploi
Vocabulaire 1ère : salaire, marché, productivité, offre et demande, prix et quantité d'équilibre, preneur de
prix, rationnement, asymétries d'information, hiérarchie, coopération, conflit, institutions marchandes
Thème 3 : Travail, emploi et chômage
Regards croisés
Chap. 5 : Le fonctionnement du marché du travail
Notions de terminale
Acquis de 1ère
IC
Taux de salaire réel, coût salarial
unitaire, salaire d'efficience, salaire
minimum, contrat de travail,
conventions collectives, partenaires
sociaux, segmentation du marché du
travail, normes d'emploi
salaire, marché, productivité, offre et
demande, prix et quantité d'équilibre,
preneur de prix, rationnement,
asymétries d'information, hiérarchie,
coopération, conflit, institutions
marchandes
- On expliquera l'analyse néo-
classique du fonctionnement du
marché du travail.
- Relâcher les hypothèses du modèle
de base en introduisant
principalement les hypothèses
d'hétérogénéité du facteur travail et
d'asymétrie d'information.
- Le taux de salaire dépend du
résultat de négociations salariales et
de l'intervention de l'État et que
celle-ci ne se limite pas à la question
du salaire.
- L'institutionnalisation de la relation
salariale, qui est un enjeu
majeur des relations professionnelles,
résulte à la fois du conflit et de la
coopération.
Introduction :
Il faut absolument trouver une activité pour commencer.
Magnard : Introduction p. 332 portant le contrat de travail lié aux Etats-Unis pour les immigrés.
Faire une recherche sur les conditions de travail et les droits des salariés depuis le 19ème en France ?
Un modèle théorique pour comprendre le marché du travail. L’objectif va être de voir comment la théorie
néoclassique a décrit le marché du travail, puis comment elle a pris en compte certaines critiques qui lui
étaient adressées.
I Le marché du travail est-il un marché de concurrence pure et parfaite ?
1 Le modèle néoclassique
Marché du travail : lieu de rencontre entre l’offre et la demande de travail et se fixent les quantités
échangées et le prix.
Autres notions connues par cœur : marché, offre et demande.
- L'approche néo classique
Le travail est considéré par les auteurs néo classiques comme une marchandise au même titre que les
autres biens. Il est par hypothèse une ressource rare qui trouvera toujours à s'employer à condition
d'accepter une rémunération économique adéquate.
D'une façon générale, les économistes néoclassiques conçoivent la société comme un ensemble
d'individus libres et égaux. Ce postulat de départ les conduit à raisonner au niveau micro économique à
partir d'hypothèses sur le comportement des agents (l'agent est rationnel, il calcule, cherche à maximiser
son utilité ou son profit) et sur le fonctionnement des marchés ces agents se rencontrent (concurrence
pure et parfaite).
Les néo classiques font 2 hypothèses :
Les hypothèses du modèle : marché de concurrence pure et parfaite.
Pure :
- Atomicité : vendeurs et acheteurs sont suffisamment nombreux pour qu’aucun n’influe sur les prix,
- Homogénéité des produits : produits sont jugées identiques par tous les acheteurs (pas de distinction).
Les transactions portent sur des unités homogènes de travail. Les compétences, les aptitudes ne
constituent pas des signes distinctifs entre salariés. Les connaissances requises pour accomplir telle tâche
peuvent être assimilées très rapidement.
- Libre entrée et libre sortie : aucune entrave à l’entée ou à la sortie du marché pour un producteur. Le
marché est fluide,
Parfaite :
- Transparence des marchés : info parfaite et gratuite, chaque participant doit avoir connaissance de tout
ce qui peut influencer son choix. Les agents sont pleinement informés sur les salaires proposés, sur les
caractéristiques des emplois, sur les aptitudes et la motivation des candidats travailleurs.
- Mobilité des facteurs de production: les facteurs de production peuvent se déplacer du marché d’un
produit à celui d’un autre produit. Les capitalistes peuvent substituer facilement du capital au travail.
Remplir le tableau p. 322
Les agents font des calculs : recherche de l'optimum (rationalité en finalité). Homo oeconomicus.
- L’offre de travail
Texte 1 p. 330 : Travail ou loisir ? Q1 & 2
L'offre de travail émane des ménages qui se livrent à un calcul d'optimisation sous contraintes. Ils opèrent
un choix entre 2 biens supposés désirables : le loisir et un revenu réel. Le travail et donc une renonciation
au loisir. On utilise le salaire réel pour faire un calcul en terme de pouvoir d'achat.
Chaque individu a un salaire de réserve en fonction de ses goûts, de ses contraintes : en dessous de ce
salaire, il ne souhaite pas travailler.
L'offre de travail est croissante en fonction du taux de salaire.
Ce raisonnement permet de comprendre les critiques adressées au RSA. Avec le versement du RSA-socle,
certaines personnes préfèrent toucher ce revenu de transfert plutôt que de travailler.
Salaire : Rémunération d’un travail fourni
Salaire réel : Salaire nominal divisé par l’indice des prix
- La demande de travail
La demande de travail émane des entreprises.
A long terme : Elle fait un arbitrage entre travail et capital. Si le coût du travail est trop élevé,
l’entrepreneur utilisera le capital.
Document polycop1 : La demande de travail des entreprises [Nathan, p. 320]
A court terme, la quantité de capital est fixe. Il y a un arbitrage sur la quantide travail et le volume de
production en fonction du profit. Le raisonnement est marginaliste. Le chef d’entreprise compare le coût
d’un travailleur supplémentaire (le salaire) et ce que cela lui rapporte : recette marginale (le chiffre
d’affaires généré par ce salarié ; au final, c’est la productivité du salarié). On dit donc que l’entrepreneur
compare la productivité marginale au coût marginal.
Puisque la productivité du travail est décroissante, la demande de travail est décroissante.
La demande de travail est une fonction décroissante du salaire.
Productivité : quantité produite par unité de facteurs de production
Rapport entre la production et la quantité de facteurs de production utilisée
- L’équilibre sur le marché du travail
Faire le TD Hachette : Le fonctionnement du marché du travail selon les néo-classiques. P. 374
Ainsi, à la rencontre des deux courbes D & O, se détermine le point d'équilibre, avec le taux de salaire et le
niveau d'emploi d'équilibre. C'est un point d'équilibre puisqu'il égalise les quantités offertes et demandées,
en excluant du marché tous les offreurs qui se seraient manifestés pour un niveau supérieur de salaire, et
tous les demandeurs qui espéraient un niveau inférieur.
Mais, si les salaires sont flexibles (ce qui est le cas en concurrence pure et parfaite), le chômage sera vite
résorbé, car tous ceux qui accepteront le nouveau salaire d'équilibre seront employés. Le chômage
involontaire ne saurait donc être durable si le marché du travail est parfait.
2 cas de déséquilibre :
- si O > D : prix baisse donc la demande augmente et l’offre baisse = équilibre.
- Si O < D : prix augmente donc le demande baisse et l’offre augmente = équilibre.
Prix et quantité d’équilibre : situation où l’offre égale la demande.
Sur le marché, salariés et entrepreneurs sont preneurs de prix.
Enseignements :
1 L’équilibre automatique de plein emploi
Le libre jeu de l’offre et de la demande permet une allocation optimale des ressources. C’est la variation
du salaire réel qui assure égalité offre - demande. Régulation spontanée par les mécanismes du marché
(régulation par la flexibilité des prix).
2 - En CPP, avec personnes rationnelles, le chômage est volontaire : lié au fait que les travailleurs
n’acceptent pas de travailler au niveau de salaire qui assurerait l’équilibre sur le marché du travail. Des
travailleurs préfèrent le loisir au travail, dont ils jugent la rémunération trop faible.
- Dans la réalité, l’entrepreneur utilise le coût du travail pour raisonner.
Coût salarial unitaire = salaire net + cotisation salariale part du salarié + cotisation salariale part patronale
Le salarié raisonne en salaire net, tandis que l’entrepreneur raisonne en coût du travail. La différence
s’appelle le coin socio-fiscal. Cela explique le débat sur les charges sociales.
Coût du travail
Cotisations patronales
Cotisations patronales
Charges sociales
Salaire brut
Cotisations salariales
Salaire net
Salaire net
- Comprendre l’impact du SMIC.
Le prix du travail peut être supérieur au salaire d’équilibre. Ainsi, s’il y a des chômeurs, qui sont prêts à
travailler pour un salaire plus faible que le SMIC, ils ne pourront pas. Il y a donc un chômage involontaire.
On parle de rigidités du marché du travail, d’imperfections du marché du travail.
Il y a rationnement de l’offre dans ce cas : certains offreurs ne peuvent vendre leur travail.
Salaire minimum : salaire en deçà duquel un employeur ne peut rémunérer un employé.
Rationnement : situation où les agents ne trouvent pas à acheter ou à vendre autant de biens ou services
qu’ils le souhaitent pour un prix donné.
2 Les limites de ce modèle
Texte 1 p. 332 : Les conditions de la concurrence sur le marché du travail
A partir de ce texte et de vos connaissances personnelles, essayez de trouver des exemples montrant que
les conditions de la CPP ne sont pas respectées sur le marché du travail.
- Il n’y a pas homogénéité du travail.
Document polycopié 2 : Deux profils de travailleurs, deux marchés du travail [Hachette, p. 364]
En effet, les actifs n’ont pas tous les mêmes qualifications. Il peut donc y avoir plusieurs marchés du
travail : celui des cadres, des ouvriers, etc
Segmentation du marché du travail : situation où le marché du travail serait divisé en plusieurs parties
On assiste à une segmentation du marché du travail : développement des emplois atypiques ou précaires.
Document polycop 3 : Marc interne / marché externe du travail [Magnard, p. 348]
Marché interne concerne les personnes ayant un emploi et évoluant dans leur entreprise.
Mais il existe des mouvements d'entrée et de sortie sur le marché interne, à partir du marché externe.
Marché externe : les chercheurs d'emploi (chômeurs + personnes souhaitant changer d'entreprise) + les
personnes en emplois précaires (CDD, etc).
Ici, les conditions de travail sont difficiles. Les salaires ne sont pas régulés, les syndicats n’interviennent pas.
- Il y a des asymétries d’information sur le marché du travail.
Les chômeurs ne sont pas tous au courant de tous les emplois disponibles en France, ce qui les empêche
de postuler pour un nouvel emploi.
Il y a aussi des asymétries d’information sur les compétences des salariés (anti-sélection ou sélection
adverse ; information cachée) et la qualité de leur travail (aléa moral ; comportement caché).
Texte 1 p. 334 : Transparence ou asymétrie d’information ? Q1 & 2 & 3
Asymétrie d’informations : situation les offreurs et les demandeurs ne disposent pas de la même
information sur le bien ou service échangé
Le fait de fixer un salaire élevé pour attirer des candidats compétents ou pour s’assurer un travail de
qualité a été décrit par les théories du salaire d’efficience. Le salaire élevé évite aussi le turn-over.
Salaire d’efficience : salaire supérieur au salaire de marché et permettant d’obtenir qualité du travail et
productivité.
Texte 2 p. 334 : Mieux payer les salariés ?
Synthèse.
La théorie néoclassique permet de comprendre le comportement rationnel des agents et donc comment
arriver une situation d’équilibre sur le marché du travail (disparition du chômage).
Or, les hypothèses de la théorie néoclassique sont parfois éloignées de la réalité.
II Le marché du travail est une construction sociale
1 La fixation du salaire
Contrairement à ce que postule la théorie néoclassique, le salaire n’est pas fortement variable, permettant
d’atteindre rapidement l’équilibre.
Le salaire est le résultat de négociations, compromis et d’intervention de l’Etat et des syndicats.
Document 4 polycopié : Dialogue social en crise : la grève de l’usine Nutella [Hachette, 2 p. 370]
Texte 1 p. 336 : Comment fixer le salaire ? Q1 & 2 & 3
Il faut donc mettre en perspective cela au sein de l’histoire des relations sociales en France. Pendant une
grande partie du 19ème siècle, il n’y a pas de négociation salariale, de salaire minimum, de syndicat.
L’ouvrier est seul face au patron pour négocier son salaire. Il y a souvent une inégalité forte entre les
parties.
A partir de 1864, le droit de grève est autorisé ; les syndicats sont autorisés à partir de 1884. L’Etat va
aussi obliger les entreprises et les représentants du personnel à négocier sur les conditions de travail, les
salaires,… Les comités d’entreprise sont obligatoires dans les entreprises de plus de 50 salariés. Parfois,
l’Etat doit organise des négociations au niveau national : on l’a vu en 1936 ou 1968. C’est de moins en
moins le cas. Il y a de plus en plus de négociations décentralisées.
Marché externe à l’entreprise
Chômeurs
Emplois précaires
Marché interne à l’entreprise
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