Une plage est vivante, en ce sens qu'elle augmente sa consistance grâce aux dépôts
d'alluvions et qu'elle cède du terrain sous les chocs répétés des vagues (48% des plages
françaises métropolitaines subissent cette érosion qui peut atteindre 1 à 1,5 mètres par an
pour les plages du Calvados et 1,5 m pour celles de la Côte d'Aquitaine).
Son maintien spontané ne peut résulter que d'un état d'équilibre dynamique et son
maintien artificiel suppose de lourdes interventions de l'homme.
Ce phénomène a été expliqué en partie par le principe de BRUUN qui a montré que
l'érosion continue de la plage et le recul du trait de côte s'accompagnent du maintien de
l'épaisseur de la tranche d'eau littorale. Si ce n'est qu'en cas d'élévation du niveau des
eaux, ce sont de plus hautes vagues qui peuvent déferler sur la plage.
3. La nature et l'importance de l'élévation du niveau de la mer
Encore une fois, votre Rapporteur doit rappeler que le niveau de la mer n'a cessé de
fluctuer au cours de l'histoire de notre planète comme cela a déjà été décrit dans la
première partie du présent rapport à propos de la paléoclimatologie.
Le satellite Topex-Poséïdon, lancé en 1992, a indiqué que, au cours de la dernière
décennie, le niveau global moyen de la mer a augmenté de 2,5 mm par an. Il a surtout
montré, ce qui fut une révélation, que l'élévation du niveau de la mer n'était pas du tout
uniforme sur l'ensemble de la surface des océans et que cette hausse était parfaitement
corrélée avec la dilatation thermique de l'océan causée par le réchauffement climatique
(Audition de Mme Anny CAZENAVE du C.N.E.S. ).
Au cours du XXème siècle, la mer s'est élevée d'environ 10 à 20 cm (1 à 2 mm par an).
Les rapports du G.I.E.C. prévoient pour le XXIème siècle, une élévation moyenne du
niveau de la mer oscillant entre 40 cm et 98 cm, étant précisé d'emblée que l'impact d'une
telle élévation varie très fortement selon la configuration des côtes considérées. Les
plages en subiront donc des modifications bien plus importantes que dans le passé récent.
Un rapport du ministère chargé de l'environnement relatif aux plages françaises a montré
que, en cas d'élévation du niveau de la mer d'un mètre, le recul de la plage pourrait
atteindre cent mètres mais que le sable érodé irait se déposer ailleurs.
4. Les constructions destinées à protéger les plages
Pour empêcher le recul du trait de côte, des constructions sont édifiées soit parallèlement
à la plage, soit perpendiculairement à celle-ci. Il peut s'agir de jetées assimilables à des
murs ou encore de cordons d'enrochements mieux à même d'absorber l'énergie des
vagues.
Ces solutions d'ingénieur sont d'une grande efficacité et d'un coût non négligeable. Mais,
au fil des ans, il a été constaté qu'elles avaient des conséquences négatives sur
l'environnement, notamment en favorisant la réflexion des vagues sur l'obstacle formé par
ces constructions.