Plan : 1) Prologue : explication de la base de la sociologie (TD n°1

Plan :
1) Prologue : explication de la base de la sociologie (TD n°1).
2) La sociologie comme science du social : histoire de la discipline.
3) Les démarches et les techniques d’enquête en sociologie : la question de départ à la
construction du modèle d’analyse (TD n°2).
4) Techniques d’enquête.
5) Démarche théorique à travers différents systèmes d’interprétation, de paradigmes :
l’analyse causale et la sociologie compréhensive (TD n°3-4-5).
6) La rupture épistémologique : sondages d’opinions (TD n°6).
Chapitre 1 : PROLOGUE
Durkheim « le suicide » (1987) / Baudelot et Establet « Durkheim et le suicide » (1984).
Baudelot et Establet sont des sociologues marxistes, « Durkheim et le suicide » a été écrit en même
temps que « la reproduction sociale » de Bourdieu. Les sociologues se placent différemment vis-à-vis
de la société, il y a donc une différence de discours.
Test de Baudelot et Establet :
les femmes se suicident plus que les hommes ?
Les vieux se suicident plus que les jeunes ?
+ samedi et dimanche que la semaine ?
+ le printemps que l’été ?
Les enseignants > aux paysans ?
Ouvriers > intellectuels ?
Divorcés > veufs ?
+ jour ?
+ soir ? + matin
+ dans les grandes villes ?
Le moyen le plus utilisé : la corde ?
Pour chaque phénomène, il y a des préjugés. Selon Establet, il y a 5 types de sources d’information sur
le suicide :
l’expérience directe ou indirecte : impression que le phénomène est important, on va
généraliser à partir de quelques cas. Le suicide est un phénomène de faible ampleur, on n’a
jamais un échantillon ayant une bonne vision pour tous les milieux sociaux. L’expérience
qu’on peut avoir déforme le phénomène : on se donne une idée incomplète et toujours
sociologiquement orientée.
La presse, les journaux, les médias : il y a une différence importante entre le travail du
sociologue et du journaliste. Le sujet est rarement évoqué, si on regarde les données, on parle
plus de meurtres que de suicides dans les journaux alors qu’il y a moins de meurtres que de
suicides, il y a une déformation. Les suicides apparaissent dans les médias quand ils sont
étonnants et paradoxaux. Différence du travail du journaliste par rapport au sociologue : le
suicide c’est un thème particulier car il est massif, régulier et singulier (aboutissement
d’évènements bien particuliers) ce qui est différent des victimes de guerre, pour le journaliste
c’est difficile de tout retranscrire, le suicide est donc plus banal : il est attiré par l’exception,
ce qui est totalement différent du sociologue qui s’intéresse à la norme, la moyenne. Dans
l’homicide, il y a un côté révolte et injustice ce qui est différent du suicide qui traduit une
inquiétude : l’homicide va raviver les normes sociales en discutant de ceux-ci mais le suicidé
est l’acteur et l’objet.
La littérature : acte romantique (ex : Emma Bovary)
La source historique : les statistiques sur le suicide ne sont pas très anciennes mais avant la
comptabilité du suicide, on avait pas d’idée de l’ampleur de ce phénomène et les suicides de
personnalités importantes de 1er plan sont connus. Dans l’histoire, on a une vision déformante.
Ces 4 sources principales peuvent être biaisées, les informations que ces sources donnent ne sont pas
suffisantes pour en faire un sujet sociologique car ça donne des cas individuels et non une
généralisation. Le travail de Durkheim était le passage du fait individuel au fait social : Durkheim
appelle ça des prénotions car ce n’est pas démontré et il faut s’en méfier.
les données statistiques : Durkheim s’appuie sur ces sources pour écrire son ouvrage, c’est la
source la moins connue de cette époque et c’est Durkheim qui va les construire par rapport
aux certificats de décès de médecins : il va tout compter lui-même, les statistiques vont
permettre le passage du fait individuel au fait social. La démarche mise en place est
transposable sur d’autres exemples et est très claire. A partir des statistiques, on va montrer
que le suicide peut être appréhendé de manière globale et le suicide est lié à d’autres variables
(âge, sexe, situation géographique et maritale, CSP, etc.). La statistique a permis une vision
plus complexe du phénomène.
La définition su fait social à laquelle aboutissent Baudelot et Establet est très intéressante (voire TD
n°1) car elle montre qu’un fait social est un ensemble d’actions humaine qui a une régularité
statistique qui va être mesurée par des variables qui vont changer les statistiques : c’est un phénomène
qui est corrélé à d’autres variables sociales. C’est une définition restrictive car le phénomène doit
pouvoir être mesuré statistiquement (régulier et prévisible) : la démarche sociologique de Durkheim
est intéressante pour ce type de phénomène mais elle ne s’applique pas à tous les phénomènes (ex :
l’élection présidentielle : Lepen 2ème : pas prévisible).
Si on reprend la définition du fait social de Durkheim, on voit que ce n’est pas le même type de
définition que Baudelot et Establet : dans ces deux définitions, la société va modeler par contraintes
les comportements individuels et comme il y a les mêmes contraintes pour les mêmes CSO, la
statistique est régulière car il y a le même comportement.
Durkheim dit qu’on explique le social par le social : on voit sa mise en application dans ses statistiques
su suicide car d’autres variables sociales sont prises en compte. Durkheim émet la théorie du
fonctionnement de la société : un lien entre le recueil des données statistiques et sa théorie de la
société, entre le concept d’intégration et la question du suicide. Ce qui est important, c’est de souligner
la cohérence de la méthode et qu’il fait un cadrage théorique général mais c’est pas obligatoirement le
même pour tous les sociologues.
Chapitre 2 : La sociologie comme science du social : histoire de la discipline.
Intro : Qu’est ce que la sociologie ?
Berthelot JM in K. Van Meter « la sociologie »
Bourdieu et Alui « le métier de sociologue »
La sociologie est un discours sur le social qui étudie la société de façon scientifique : c’est la science
de la société. La socio va chercher une explication des activités des individus, de leur conduite, de
leurs actions dans le système social lui-même. On va rechercher dans l’organisation sociale, la
structure économique, l’idéologie d’une société l’explication des comportements des individus. L’idée
de départ de la sociologie c’est d’expliquer ce qui nous arrive à partir des relations sociales en général.
La psychologie répondra de façon différente : elle étudie le fonctionnement des groupes sociaux et la
transformation de ces groupes (pourquoi tel groupe va évoluer ? Par les règles, les normes sociales,
etc.) Ex : comment se construisent les solidarités familiales ?
Il y a un côté disparate dans les sujets d’études. Cela peut poser certaines questions : la question des
frontières de la sociologie, le problème de visibilité mais problème d’affichage, pas faire de la
sociologie. Qu’est ce qui définit le phénomène comme un phénomène social ? Ca va de paire avec les
diverses méthodes sociologiques.
Son histoire donne un tronc commun aux sociologues.
I- La sociologie a-t-elle toujours existé ?
On peut penser que bien avant le 19ème il y avait une existence de la sociologie car l’homme vivait déjà
en société. Le sociologue a lui aussi une connaissance des règles de la vie en société car il y vit. Tout
le monde a des opinions qu’on utilise souvent sans réfléchir : la sociologie spontanée (Bourdieu), ça
reste du côté de l’opinion. La sociologie spontanée est une première connaissance mais aussi un 1er
handicap car elle n’est pas parfaite mais incomplète, tributaire des valeurs de chaque groupe social : la
sociologie c’est la remise en question de la sociologie spontanée, la rupture épistémologique. La
sociologie a toujours existée mais le sociologue doit prendre du recul par rapport à elle
II- Les facteurs d’opposition de la sociologie
Il y a deux catégories : les facteurs qui permettent l’émergence d’une discipline scientifique et les
facteurs sociaux de l’apparition de la sociologie.
La notion de science est développée à partir de la renaissance (15 et 16ème) et la sociologie va se
référer à cette notion pour se développer. Cette science se réfère à différents principes : quand on dit
science, on parle de développements de la rationalité et celle-ci va se développer par rapport à 4
principes principaux :
- le travail intellectuel : on va plutôt faire des efforts de compréhension que de conception,
d’exécution ou d’action.
- Procéder par essai et erreur.
- Va et vient entre conception et réalité empirique.
- Va dégager des vérités partielles : déterminer scientifiquement et historiquement mais elles
peuvent être approfondies.
Ca a mené au développement de la science physique, etc. ils vont travailler autour de la notion de
cellule, d’atome. Les 1er sociologues vont prendre le même modèle que les scientifique : la vision de la
société sera faite comme celle d’un organe où l’individu est une cellule.
Les conditions sociales d’apparition de la sociologie est favorisée au 19ème par la constitution de la
bourgeoisie comme classe dominante grâce à la révolution de 1789 qui supprime les 3 ordres de
l’ancien régime mais on passe à une autre stratification sociale où la bourgeoisie va être la classe
dominante, la révolution industrielle va prolétariser un certain nombre d’individus, la réduction des
conditions de la vie ouvrière entraîne la naissance du prolétariat urbain et revendicatif : c’est un
facteur de désordre social, la sociologie est née pour le comprendre et essayer d’y remédier.
Quand on étudie la bourgeoise, on distingue 2 principes : l’individuation et la rationalité. Avant le
19ème, l’individu ne peut pas être pensé comme tel (pas d’existence réelle) car ils sont les membres
d’une classe sociale, d’un groupe et cette position est immuable de sa naissance à sa mort : la société
est bloquée et on y existe comme membre d’un groupe social. Avec l’individuation, ce n’est plus
imposé par la naissance, c’est par ses choix personnels que l’individu peut changer de groupe social :
c’est « l’avènement de l’homme privé », une vie en dehors qui fait référence à la solidarité mécanique
et organique. La rationalité, on la retrouve dans le commerce, dans la production de biens industriels,
dans les transactions économiques : c’est le début de la mise en place de la comptabilité, etc.
La sociologie naît donc de l’accession de la bourgeoisie à la position dominante avec ces principes
d’individuation et de rationalité qui rendent possible l’étude de l’homme abstrait, par le constat de la
différence entre les sociétés (la colonisation) mais aussi par le constat de la différence entre les
groupes sociaux dans une même société qui produisent du conflit social et une peur associée.
III- La constitution d’une discipline
Les révolutions entraînent la remise en question des sociétés. La révolution industrielle : la
construction de la sociologie par l’apparition du prolétariat qui entraîne un besoin de la comprendre et
de l’observer, pour la bourgeoisie c’est un danger, la sociologie c’est donc pour favoriser l’ordre
social. Il y a eu des développements d’enquêtes sociales qui analysent le prolétariat et qui sont menées
par les médecins (Villerme Quétdet La Play) où on trouve les 1er principes de la sociologie : la
réflexion politique, la méthode statistique, la réflexion scientifique, le développement d’idée
d’évolution sociale et de progrès humain.
Le terme de sociologie est utilisé pour la 1ère fois par Auguste Comte en 1839 (remplacement du mot
physique sociale) et quand il apparaît c’est dans le sens « d’étude positive (avec démarche
scientifique) des lois fondamentales propres aux phénomènes sociaux ». Les fondateurs sont
Durkheim (1858-1947) et Weber (1864-1920).
Le 1er temps : 1839-1914 : la période de formation de la sociologie en France par des universitaires
sociologues (juristes et philosophes), se sont les 1er a donner des cours de science sociale. La 1ère
chaîne de sociologie c’est celle occupée par Durkheim en 1887 à Bordeaux. Durkheim est de
formation philosophe. En même temps que vont se développer des revues qui reflètent l’existence de
la sociologie mais aussi des pratiques de recherches. Les pouvoirs publics s’interrogent et veulent
comprendre le fonctionnement de ces groupes sociaux : par des enquêtes sociales et des recensements,
c’est le 1er recueil des techniques d’enquêtes et ça va se perfectionner. Le but est toujours d’observer
les phénomènes sociaux. Elle remplit bien une fonction : résoudre les problèmes de la société, c’est un
but très pratique, cet intérêt de connaissance pratique influence la manière sont elle va être dirigée :
désaccord sur le fait que c’est pour la connaissance pratique.
2ème temps : 1914-1958 : à la veille de la guerre 14-18, la sociologie est une discipline reconnue, elle a
ses revues, ses sociétés savantes : elle est institutionnalisées. En 1917, Durkheim meurt et beaucoup de
ses disciples meurent pendant la guerre : on n’a plus de leader de la sociologie et en France, la
sociologie va décliner pendant cette période mais il va y avoir encore quelques disciples de Durkheim
comme Simand, Halbwachs, Bouglée… mais il vont avoir une idée différente ce qui entraîne des
conflits et il y a une favorisation du déclin avec le climat politique et économique de l’après guerre
mais le développement de l’ethnologie et de l’histoire. La sociologie est peu productive et ne
progresse plus dans son institutionnalisation : c’est aux Etats-Unis que la sociologie va surtout se
développer car il y a eu une immigration de savants et la société est plus épargnée par les crises
politiques et c’est aux Etats-Unis que se développent 2 grandes enquêtes sociologiques dans l’entre
deux guerre car on va avoir un questionnement important sur la méthodologie. C’est là où vont se
développer les cadres d’interprétations (c'est-à-dire les cadres théoriques) ainsi que plein de courants
de pensée sur le social.
3ème temps : 1958 à aujourd’hui : après la 2nd guerre mondiale, la sociologie est en stagnation sur près
d’un siècle et elle reprend son essor en France car c’est le 1er diplôme universitaire de sociologie, les
sociologues qui vont travailler à cette époque sont Gurvitch, Friedmann, Touraine, Crozier, etc. et au
lieu de vouloir un chef de file, il y en aura plusieurs pour chaque courant de pensée différent. Il y a une
volonté de copier l’exemple des Etats-Unis et le développement du Marxisme. La sociologie est vue
comme marxiste, ce qui est différent des autres sciences humaines vues comme bourgeoises : lien
entre une science et le climat politique avec un soucis de scientificité important. Multiplication des
champs de la sociologie, toutes les thématiques vont produire une sociologie spécialisée, à partir des
années 70 la sociologie est bien installée dans tous les pays industrialisés mais aussi dans les pays en
voie de développement qui commencent a y avoir recours.
Chapitre 3 : Les démarches et les techniques d’enquête en sociologie : la question de
départ à la construction du modèle d’analyse
Intro : démarche et technique
La démarche sociologique peut être mise en pratique de façon très différente malgré tout on a des
principes de base identiques. La technique est utilisée concrètement sur le terrain : c’est un outil
comme les techniques pour décider des personnes que l’on va interroger.
I- démarche sociologique
1) les 3 actes
Trois temps principaux doivent beaucoup à la démarche des sciences exactes :
- l’identification d’un problème social : question mais pas que ce qui pose problème à la
société.
- L’objectivation : rupture épistémologique, prendre de la distance avec les prénotions et
effective par rapport au sujet.
- L’explication du problème posé au départ grâce à une théorie (ensemble structuré de
propositions) qui peut évoluer par rapport aux confrontations avec l’empirie (objet concret).
Bachelard dit dans « la formation de l’esprit scientifique » que le fait social est conquis, construit et
constaté.
Cette rupture n‘est pas concrète par rapport au sujet de recherche, on doit tt le temps faire attention,
elle se fait progressivement, cette rupture est facile à faire quand on est extérieur, c’est le problème en
sociologie de l’identification à son sujet.
Bourdieu la voit comme une double rupture ; la manière de juger les étrangers, le sens commun : les
étrangers sont différents ce qui explique que certains comportements peuvent nous paraître choquants :
le sens commun produit des jugements de valeur.
La sociologie spontanée va essayer de trouver des explications (culture différente) d’où un conflit des
cultures qui est un facteur explicatif unique. On va aussi regarder la spécificité de l’aspect
économique, politique, la localisation géographique (ghettos) des étrangers ce qui entraîne une
pluralité des facteurs avec la sociologie scientifique, ils sont reliés entre eux par des relations
complexes qu’il faudra déterminer par la recherche sociologique. La double rupture avec le sens
commun et la construction d’un objet par rapport à la sociologie spontanée. La construction ne se fait
pas d’un seul coup, on doit faire plusieurs allers-retours constants de la recherche.
2) le principe de comparaison
Le principe de comparaison est retrouvé très souvent dans la démarche sociologique : dans le mode de
raisonnement sociologique, on opère une comparaison historiquement, inter sociétale, intra sociétale.
La comparaison est un principe qui permet d’alimenter la curiosité du sociologue, apprendre quelque
chose (principe heuristique). Ex : le groupe familial : aujourd’hui la famille est en éclatement, le
moyen de comprendre est une comparaison par rapport à avant, on voit que la famille d’aujourd’hui
c’est la famille bourgeoise du 19ème siècle avec le modèle du père actif, la mère au foyer et les enfants :
c’est l‘apogée de ce type de famille à la fin de la 2nd guerre mondiale : c’est une famille bourgeoise. Il
faut voir par rapport à d’autres sociétés où le père n’existe pas (Chine) où la fonction de père est
différente. La comparaison dans les sociétés entre les groupes sociaux (milieu populaire et aisé)
montre que les solidarités familiales ne sont pas les mêmes : c’est un moyen de compréhension. La
comparaison sur le couple ressemblant/dissemblant : les choses que l’on compare peuvent être variées
selon le type de comparaison.
3) les étapes d’une démarche de recherche
7 différentes étapes :
- question de départ (identification)
- phase exploratoire (identification)
- construction de la problématique (identification et objectivation)
- construction du modèle d’analyse (objectivation)
- recueil de données : enquête de terrain (explication)
- l’analyse des données (explication)
- la rédaction des conclusions (explication)
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