EVI 781 M. Alain SARRIEAU EVOLUTION, PHYLOGENIE et REPRODUCTION CHAPITRE I HISTOIRE DES THEORIES DE L'EVOLUTION ET DE LA SYSTEMATIQUE : Aristote est le premier naturaliste connu. Il a écrit plusieurs ouvrages sur les espèces, la fonction des organes, ... C'est aussi le premier à établir une classification des espèces qu'il classe en 2 grands ensembles : Les Vertébrés : Tous les Mammifères sauf les Cétacés, Reptiles et Amphibiens, les Oiseaux et les Poissons (dont les Cétacés considérés comme des poissons) Les Invertébrés : Tous ceux connus actuellement « Si dans un animal, chaque partie est indispensable au tout, le tout est plus que la somme des parties » Aristote. On ne peut comprendre la fonction d'un organe seulement en l'étudiant tout seul. Il faut aussi l'étudier dans son contexte. Aristote n'avait pas une vision réductionniste comme c'est le cas dans les différentes domaines d'études de la biologie. Elle est aussi en accord avec le principe d'émergence. L'évolution est la « façon » dont le monde vivant est apparu sur Terre et comment il s'est transformé pour obtenir toutes les espèces actuelles. Le concept d'émergence : On part d'un exemple, l'oxygène et l'hydrogène. Ensemble ils forment une molécule H2O qui la propriété d'être aqueuse et qui ne provient pas de la propriété de l'oxygène ni de l'hydrogène. On a une nouvelle propriété issue de la combinaison des 3 atomes. Le cœur et le rein peuvent ensemble faire émerger et réguler la pression artérielle. Les cellules gliales et les neurones séparément n'expliquent pas les mécanismes de mémoires. Cette notion semble nous amener vers un monde vivant encore plus complexe, ce qui est faux. De nombreux organismes semblent être complexes alors qu'ils possèdent des structures dites « archaïques ». Les transformations d'un être vivant n'implique pas nécessairement une complexification de son matériel génétique. Une naissance et l'émergence d'une espèce n'est pas pareil. La naissance est précise dans le temps (date d'anniversaire). L'émergence est à cheval sur une fourchette de milliers d'années. (l'Homo sapiens est apparu, a émergé vers 180 000 à 200 000 ans) Le concept d'émergence montre une transformation progressive et non pas la formation d'un coup des espèces comme le disent les Créationnistes (leur théorie n'est pas une théorie scientifique). Aristote a également fait de la biologie anatomique. Il a constaté qu'il existait des concordances entre le nageoire antérieure des poissons et l'aile des oiseaux et entre la nageoire postérieure et les pattes. C'est l'homologie. Geoffroy St Hilaire redéveloppe cette idée vers 1800 et Richard Owen en donne une définition dans le milieu du 19ème siècle. Homologie : 2 Structures sont homologues quand elles sont présentes chez des animaux d'espèces différentes mais qu'elles conservent la même organisation anatomique et conservent les mêmes connexions avec les structures avoisinantes. Elles peuvent présenter un aspect ou des fonctions différentes. On parle d'homologie de position (ou primaire) Différence de taille, de fonction (nage, vol, marche) On retrouve cependant les mêmes ceintures. ( voir page 5 poly évolution et phylogénie) Structures communes aux Tétrapodes. Homologie secondaire : Ressemblance entre 2 structures appartenant à 2 ou plusieurs animaux différents. Ces structures pourraient provenir d'un ancêtre commun. Si c'est le cas on parle d'homologie de filiation sinon d'homoptasie. Une structure sur 2 espèces distinctes. Elle peuvent donc apparaître ailleurs de manière aléatoire. Pour Aristote les espèces animales ont une « force vitale » qui les pousse vers un but final. C'est une vague idée de l'évolution. C'est la théorie finaliste. L'espèce humaine est selon lui une espèce à part, cette idée et nombre d'autre vont perdurer jusqu'au Moyen Âge. Pierre Belon réalise des dissections et étudie les squelettes. Il constate qu'il y a des analogies entre certains os. Analogie ≠ Homologie Une analogie désigne une ressemblance fonctionnelle entre 2 structures d'un individu ne possédant pas le même plan d'organisation. Exemple : l'aile du papillon et celle des oiseaux Un analogie est une ressemblance fonctionnelle entre 2 espèces n'ayant aucun lien de parenté. Moyen Âge: Apparition de nouvelles classifications (près d'une centaine), la plupart farfelues mais qui remettent en question les idées d'Aristote. Siècle des Lumières : La transformation du Jardin du Roi en Muséum d'histoires Naturelles de Paris (Buffon, Lamarck, Jussieu, ...) Il y a 2 précurseurs à toutes ses grandes têtes : Maupertuis : La Vénus Physique, dissertation physique à l'occasion du nègre blanc. Il émet une hypothèse sur ce petit garçon qui aurait subi des transformations par rapports à ses descendants. Ces transformations se mettraient en place lors de la fécondation et seraient issues de l'influence de l'environnement, de l'alimentation. Elles sont issues de 2 sources : l'acquis et l'innée. B. De Maillet : Telliamed. Il expose 3 idées : La Terre se serait formée à une époque bien plus antérieure à celle dite dans la bible. Les êtres vivants seraient nés dans le milieu aquatique. Au cours de la vie de la Terre, celle-ci a subi des périodes d'assèchements qui auraient permis l'émergence de la vie terrestre. Cette idée mais actuellement très peu probable. De nouvelles classifications sont faites notamment par des botanistes (Jussieu, Limnée,...) et non par des zoologistes car la botanique avec beaucoup de succès (médecine). Jussieu invente le principe de subordination : les classifications sont hiérarchisées mais basées seulement des ressemblances ou dissemblances. Classification Linnéenne utilisée jusqu'en 1950 Classification taxonomique (groupe, classe, taxon, ...) 1950 Entomologiste Allemand Henning développe une classification dite cladistique ou cladisme basée sur une relation de parenté (phylogénétique) l'évolution est visible. Il classe les espèces en recherchant leurs ascendants. Il utilise des caractères physiques et des caractères moléculaires. (voir page 5 figure 2 poly évolution et phylogénie ) Ils ont un ancêtre commun car ils possèdent tous une colonne vertébrale. Mammifères et Oiseaux présence d'un poumon, caractère dérivé du caractère primitif branchie. Phylogénie moléculaire (utilisation actuelle pour les classifications) Une classification n'est qu'une proposition, ce n'est jamais définitif. Il existe d'autres méthodes tel que phénétique, la méthode de compatibilité et méthode probabiliste. Phénétique : on trace des phénogrammes (arbres) en utilisant des indices de similitudes (généralement moléculaire) On réalise des séquençages. Il n'y a pas nécessairement de lien de parenté si il y a des similitudes. 2 gènes peuvent être différents mais codent pour la même molécule. Peut-on réellement définir une espèce à partir de quelques séquences sachant qu'il y en a des milliers ? Méthode de comptabilité : utilisation du maximum de caractéristiques. Méthode probabiliste : on tient compte des gènes et des protéines, voir comment ils évoluent au cours du temps (méthode peu fiable). Pas plus de 5% des gènes codent pour les aspects morphologiques. Généralement les différentes méthodes arrivent à des résultats quasi similaires. (voir figure 3 page 6 poly évolution et phylogénie) Le critère morphologique est trompeur car la vache est plus proche du dipneuste du fait de phénomènes de divergences très rapides chez la vache. Les dipneustes sont qualifiés de « fossiles vivants ». On s'aperçoit que lorsque l'on a suffisamment de données sur des espèces, la cladistique donne des résultats plus fiables que la phénétique. Limnée n'émet aucune hypothèse, la cladistique comporte un certain nombre d'hypothèse, montre l'histoire évolutive (ancêtre commun) mais exclu certain groupe dès que l'on est incapable de leur trouver un ancêtre commun. Les poissons s'appellent maintenant des CRANIATES APODES et d'ailleurs on ne devrait pas les appeler poissons.