HENRI KHUNRATH SYMBOLE PHYSICO-CHIMIQUE 3
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Lequel, encore qu'il soit Ruah Elohim et petit monde, fils du grand monde, n'est
toutefois pas deux choses, mais naturellement et catholiquement, par la
naturelle et catholique huile de liesse, il est un Maschiah, c'est-à-dire un christ
ou oint naturel; et aussi il est (après la passion de sa préparation), un naturel,
physico-artificiel et catholique conservateur du grand monde.
Or il est un Ruah Elohim, non par confusion ou embrouillement de la première
matière, mais par l'assomption et extraction de la matière première, de Ruah
Elohim.
Il est absolument un, non par confusion de substance, mais par l'unité de son
individu (ou pour ainsi dire, par l'unité de sa personne). Car ainsi que l'âme
raisonnable et la chair, moyennant l'esprit (selon Saint Luc, I, 17 et
Thessaloniciens V, 23 et Hébreux IV, 12) est un homme; de même Ruah Elohim
et le sperme primatériel du grand monde est un oint, c'est-à-dire un christ
naturel, catholique, conservateur du grand monde et son Rédempteur, puisqu'il
délivre des superfluités contraires à sa pure nature : fils du macrocosme,
Magnésie.
Lequel après avoir physico-chimiquement souffert pour le salut du grand
monde, descend aux enfers de son sépulcre, physiquement très artificiel, et
après la troisième opération de cet honnête art susdit, ressuscite de mort à vie,
sans tache ni corruption.
Il monte aux cieux de perfection et clarification non pareille. Il sied à la dextre
de la puissance et vertu du macrocosme, qui est son père, beaucoup puissant en
sévérité cristalline et en rougeur d'escarboucle. Il est comme tout quintessencié
de corps, d'âme et d'esprit. De là, il vient juger physico-chimiquement les sains
et les malades et les microcosmiques, à l'avènement duquel tous les fruits, de
tous les éléments, savoir les végétaux, les animaux et les minéraux sont
examinés éprouvés et jugés en leurs corps, esprits et âmes.
Et chacun d'eux, selon son mode, rend témoignage de sa propre bonté ou
malignité.
Et ce qu'il y a de bon en eux est reçu en l'état de glorification, et ce qui est
mauvais est consumé par le feu.
Voilà la vraie et catholique doctrine des sages, touchant le Mercure universel
des Philosophes, laquelle si un chacun des chimiques ne croit fidèlement; même
ne sache et n'observe fermement, il ne peut être vrai philosophe physico-
chimique, ni jamais acquérir la catholique et grande Pierre des philosophes.