Climate Support Facility WO26 - Rapport mission «Collaboration CILSS - CSF: la formation des formateurs sur
l'intégration du changement climatique dans les stratégies et politiques de développement au Niger»
Atelier de formation sur l’intégration du changement climatique dans les stratégies et les politiques de développement au Niger, Niamey
du 22 au 26 juillet 2013
Ordre de mission n° 26
Collaboration CILSS - CSF: la formation des formateurs sur l'intégration du
changement climatique dans les stratégies et politiques de développement au
Niger
Rapport de mission
Mission de terrain du 22 au 26 Juillet 2013
Isabelle Mamaty (Key Expert 4)
Contrôle de qualité: Manuel Harchies
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Atelier de formation sur l’intégration du changement climatique dans les stratégies et les politiques de développement au Niger,
Niiamey du 22 au 26 juillet 2013
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Contexte de la mission
1. Dans le cadre de la mise en œuvre des initiatives de l’Alliance Mondiale Contre le
Changement Climatique en Afrique de l’Ouest (AMCC/GCCA) et de l’Adaptation du
changement climatique dans les secteurs de l’agriculture et de l’eau (FFEM-CC), le
CILSS, en partenariat avec le Climat Supports Funds (CSF), organise une série de
formation sur l’intégration du changement climatique (CC) dans les politiques
nationales dans les pays de l’espace CILSS-CEDEAO.
2. Le présent atelier est le premier de cette rie. Il est organisé au Niger en partenariat
avec le Secrétariat Exécutif du Conseil National de l’Environnement pour un
Développement Durable (CNEDD) et vise à renforcer les capacités d’une masse
critique d’experts nationaux en vue d’assurer une meilleure prise en compte de la
dimension changement climatique dans le processus de la planification et de la
budgétisation du pays. L’atelier a eu lieu du 23 au 26 juillet 2013 à Niamey et a
regroupé 25 représentants des différents départements ministériels, des élus et de la
société civile (cf. liste des participants en annexe 1).
3. La première journée du lundi 22 juillet a été consacré à deux réunions de travail : (1)
la première réunion a permis aux formateurs CILSS et l’expert KEY 4 du CSF de
revoir les modules et leur personnalisation dans le contexte du Niger, personnalisation
qui n’avait pas été finalisée (cf feuille de route proposée lors du WO 20), (2) la
deuxième réunion entre l’équipe de formateurs CILSS et le coordinateur pays et son
équipe a permis de faire le point sur l’aspect organisationnel et surtout d’adapter
l’agenda à la période de ramadan.
4. L’atelier a donc débuté le mardi 23 juillet jusqu’au vendredi 26 juillet, soit 4 jours.
Chaque module était composé d’une partie présentation et d’un ou 2 exercices
pratiques.
5. Le Key expert 4 a encadré les formateurs du CILSS et apporté son appui aux
formateurs pour les aider :
a. Dans la présentation des modules, l’identification des messages clé à délivrer et
la préparation des exercices
b. en contribuant par des informations complémentaires au cours de la
présentation des modules
c. en procédant à un débriefing avec toute l’équipe des formateurs CILSS pour
souligner les points forts et les points faibles et comment améliorer les
présentations pour les autres pays tests (e.g Burkina-Faso et Bénin)
Les principales conclusions de l’atelier
6. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Docteur Kamaye MAAZOU, Secrétaire
Exécutif du Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable
(CNEDD), CNEDD. Il avait à ses côtés Messieurs Mohamed Yahya Ould Mohamed
MAHMOUD, Directeur Général du Centre AGRHYMET et Abou HATCHABI,
Secrétaire Permanent du CONACILSS du Niger.
7. Le discours d’ouverture a été prononcé par le Secrétaire Exécutif du CNEDD, qui s’est
réjoui de cette initiative du CILSS conduite en étroite collaboration avec le CNEDD
dont les missions ont été élargies au CC depuis 2011. Il a insisté sur la pertinence du
thème de cette formation qui est au cœur des préoccupations du Gouvernement
Nigérien et a exprimé sa reconnaissance aux différents partenaires techniques et
financiers pour leurs appuis multiformes et émis le vœu que le partenariat avec le
CILSS puisse être renforcé pour une meilleure résilience de nos populations. Après un
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tour de table des participants, l’agenda a été adopté (cf annexe 2).
8. Le Module 0 : Introduction générale de cette formation a été présenté par Dr Benoît
SARR du Centre AGRHYMET qui a rappelé le contexte de la tenue de cet atelier, les
objectifs et les résultats attendus. Cette formation s’inscrit dans l’appui du CILSS aux
pays de la zone CILSS-CEDEAO et sera bientôt suivie de celle des négociateurs. Il a
passé en revue les différentes initiatives conduites par le CILSS depuis quatre
décennies d’existence.
9. Le Module 1, Comprendre le CC et ses liens avec le développement a été présenté par
Dr Benoît SARR du Centre AGRHYMET qui a débuté par des travaux de groupe sous
forme de quiz. Cet exercice a permis de passer en revue les principaux concepts en
matière de CC, ses causes et ses effets. Pour ce qui concerne plus particulièrement le
Niger, Dr SARR a expliqué que l’on note une tendance à la hausse des températures
minimales (en moyenne + 1,5°) plus que celle des températures maximales (0,8% en
moyenne) depuis les années 80, les années 2000 étant les plus chaudes. Par ailleurs on
note une baisse de la pluviométrie en Afrique de l’Ouest de manière nérale. Une
étude de la Banque Mondiale (2012) sur les risques pesant sur la production (végétale
et animale) au Niger fait ressortir six risques prioritaires qui ont été hiérarchisés
comme suit (1) la sécheresse (cultures), (2) la sécheresse (bétail), (3) les invasions
acridiennes, (4) le risque associé aux prix à la consommation, (5) les maladies du
bétail, et (6) l’instabilité politique. Ces risques vont peser sur la production. Des
simulations des impacts de la hausse du CC au Niger montrent qu’il y aura une faible
baisse des rendements des mils/sorghos en 2020 et une baisse de 10 à 15 % en 2050.
10. A l’issue de cette présentation, les échanges ont permis de clarifier certaines notions et
les participants ont encouragé le CILSS à jouer un rôle plus incisif en matière d’appui
aux pays dans le domaine des CC.
11. Le Module 2 : Intégrer le CC dans les politiques et stratégies nationales a été introduit
par un exposé sur le contexte institutionnel des CC au Niger par Monsieur Abdoulaye
ISSA du Secrétariat Exécutif du CNEDD. Ainsi le CNEDD dépend directement du
cabinet du premier Ministre et est le point focal de la mise en œuvre des 3 conventions
de RIO. Le CNEDD est constitué de 2/3 de membres de la société civile, institutions
de recherche et du secteur privé et d’1/3 des structures de l’Etat. Chaque programme
de travail est constitué de commissions techniques issues des divisions techniques. Il
existe des démembrements au niveau des régions. Les principales initiatives dans le
domaine de CC sont :
a. la 2ème communication nationale en 2009, la mise en place d’un réseau de
parlementaires nationaux sur le CC en 2010 ;
b. Elaboration des méthodologies d’Intégration de la dimension changement
climatique dans les PDC, politiques et stratégies de développement; et
c. Elaboration d’une Politique Nationale en matière de Changement Climatique
(PNCC)- 2013
12. Mr. ISSA a également mentionné un grand nombre d’initiatives des bailleurs et des
ONGs dans ce domaine (voir présentation de Mr. Abdoulaye ISSA) ce qui fait d’eux
des acteurs incontournables au Niger. Enfin, parmi les principales difficultés relevées
par Mr. ISSA, on note sur le plan institutionnel, une faiblesse dans l’implication de
certains acteurs, le cadre juridique, le partenariat et la collaboration entre les différents
acteurs. Sur le plan financier, la lourdeur des procédures de mobilisation des fonds liés
au CC ; la faiblesse de moyens pour l’élaboration rapide de projets de « moyenne » et
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« grande taille » liés au CC; faible contribution de l’Etat dans les projets CC et le
fonctionnement des Commissions Techniques sur les Changements et Variabilités
climatiques (CTCVC). Sur le plan humain, faible capacité des acteurs à formuler des
projets éligibles particulièrement dans les domaines d’intervention du FEM ; mobilité
et/ ou la non disponibilité de certains experts nationaux formés. Enfin sur le plan
technique, les projets et programmes se suivent et se ressemblent, parfois sans une
véritable cohérence dans la continuité; les données de terrain, à de rares exception
près, ne sont ni collectées, ni gérées efficacement et, ne sont pas disponibles au
niveau central.
13. Cette dernière insuffisance a été relevée par la majorité des participants qui ont déploré
le difficile accès à l’information et aux données scientifiques notamment pour les
instituts de recherche. Cependant, malgré la lourdeur des conditions d’accès des fonds
climat, le Niger entame son 4ème projet CC financé par le fonds des PMA tandis que
son allocation FEM 4 est allouée en grande partie à la biodiversité et à la
désertification.
14. Le Module 2, Intégrer le CC dans les politiques et stratégies nationales sectorielles a
été présenté par Philippe Zoungrana du CILSS qui a expliqué les différents points
d’entrée de l’intégration du CC dans les politiques et stratégies nationales.
15. Au cours de la discussion, les participants ont partagé leur expérience. Ainsi le NIGER
a entamé un processus d’intégration du CC de manière systémique aux plans national,
régional et local. A ce titre, les documents de politiques et stratégies nationales
intègrent effectivement les CC ; Des guides pour l’intégration des changements
climatiques au niveau sectoriel ont été conçus et validés par les différents acteurs. Au
niveau local, un guide annexe présentant la démarche d’intégration des CC dans les
plans communaux de développement a été élaboré et mis à la disposition des
collectivités ; des formations ont été conduites à l’endroit des cadres du ministère du
plan, des cadres des ministères du secteur rural, des élus locaux, les parlementaires qui
interpellent de plus en plus le gouvernement pour la prise en compte des CC dans les
politiques. Cependant les données ne sont pas toujours disponibles à titre gracieux
pour permettre aux acteurs (universitaires, étudiants et autres techniciens) de faire les
analyses sur les effets et impacts des changements climatiques.
16. Deux des principales conclusions de cette session sont que (1) tous les acteurs sont
complémentaires et doivent développer une synergie d’action dans la prise en compte
du CC dans les Politiques/Programmes ; et (2) le renforcement des capacités et le
développement de partenariat constituent des éléments de réussite dans le processus
d’intégration.
17. Le Module 3 : Outils de sensibilisation et d’analyse de la vulnérabilité, des impacts
et l’adaptation / atténuation (VI2A) a été présenté par Dr. Benoit Sarr et Dr. Maguette
Kaire. L'objectif principal du module est de faire comprendre aux participants (i)
comment sensibiliser et procéder à l’évaluation des risques et leur hiérarchisation, (ii)
évaluer la vulnérabilité. En introduction, les participants ont été amenés à se prononcer
sur leur compréhension des deux notions clés à savoir l’atténuation et l’adaptation.
18. Au cours des échanges, les participants ont soulevé la question du Mécanisme de
Développement propre (MDP) en Afrique. En effet, la première formation de MDP au
Niger a eu lieu en 2002, depuis il n’y a toujours pas de projet MDP au Niger en grande
partie due à la non implication du secteur privé et la complexité des méthodologies
(exp. domaine forestier, on est passé de 12 méthodologies à 2 méthodologies)
19. En conclusion de cette session, une des actions préconisées est de développer un plan
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de communication de plaidoyer sur la sensibilisation des effets et impacts du CC.
20. La présentation du module 4 sur les outils de sélection et de priorisation a été faite par
Dr. Maguette Kaire et Dr. Bilgo Ablassé du centre Agrhymet. Ce module a pour
objectif de comprendre comment estimer, évaluer et sélectionner les mesures
d’adaptation et d’atténuation au CC en utilisant les outils d’analyse coûts-avantages
(ACA) ; analyse coûts-efficacité (ACE), retour sur investissement (RSI), analyse
multicritères (AMC) et l’évaluation des services des écosystèmes.
21. L’analyse coûts avantages (ACA) valorise tous les coûts et avantages (avantages
« positifs » ou pertes « évitées ») additionnels découlant de la prise en compte des
effets du CC. En général cet outil est utilisé lorsque l’on a des coûts et avantages en
termes monétaires. Cependant la valorisation d’éléments n’ayant pas de valeur de
marché (ex. avantages en termes de santé, ou dégradation d’écosystèmes et de services
écosystémiques) pose des problèmes méthodologiques. Cette analyse utilise
l’actualisation à savoir la conversion des coûts et avantages futurs à leur valeur
actuelle. Les indicateurs utilisés dans l’ACA sont :
le ratio coûts-avantages (RCA) qui est le ratio coûts sur avantages calculées à leur
valeur actualisée (plus il est faible, mieux c’est)
la valeur actualisée nette (VAN) qui représente la différence entre les avantages et
les coûts à leur valeur actualisée (plus la VAN est élevée, mieux c’est)
le taux de rentabilité interne (TRI) qui est le taux d’actualisation auquel la VAN
est égale à zéro
22. L’analyse coûts efficacité (ACE) valorise les coûts en termes monétaires, mais ne
quantifie les avantages qu’en unités «physiques», sans tenter de les valoriser mais en
identifiant une mesure commune unique qui englobe la totalité des avantages. A
l’instar de l’ACA, l’ACE utilise également l’actualisation.
23. Le retour sur investissement (RSI) mesure le taux annuel de gain sur investissement,
en ratio ou en pourcentage. Cet outil a été appliqué dans le cas de quelques techniques
d’adaptation et d’atténuation en zone sahélienne. Ainsi les principaux résultats
montrent que le taux de retour annuel au Niger est de : 40% pour les demi-lunes ; 46%
pour le zai ; 12% pour les cordons pierreux ; 15% pour la régénération naturelle
assistée et 36% pour le zai combiné aux cordons.
24. La valeur totale des services des écosystèmes est un outil en développement malgré les
difficultés méthodologiques d’évaluation. Il s’agit de valoriser les différents services
des écosystèmes à savoir les services d’approvisionnement, les services de gulation
et les services culturels rendus par les écosystèmes sur l’état et l’évolution des
conditions de vie des ménages de l’occupation des sols, de la productivité des terres,
de la couverture végétale et la biodiversité (animale et végétale) etc..
1
.
25. Enfin, l’analyse multicritères est une méthode d’appui à la décision qui combine des
critères financiers, économiques, techniques, environnementaux et sociaux pour
évaluer les performances et classer les diverses options ou interventions. Cet outil
s’utilise en complément avant ou après l’ACA, l’ACE ou le RSI.
26. Au cours de la discussion, les participants ont beaucoup apprécié la présentation de
plusieurs options de techniques agricoles et leur coût en utilisant le RSI car cela leur
1
Services d’approvisionnement: produits agricoles et sous produits fourragers, bois, produits forestiers non
ligneux (gomme par ex.), eau pour le bétail (si construction d’impluviums et vente de l’eau)
Services de régulation: séquestration du carbone (foresterie, parcs agroforestiers, plantes de couverture,
paillages, haies vives…)- Pompe à nutriment- Purification de l’eau (difficile à valoriser)
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