Augustin souligne le symbolisme du Christ qui donne la vue, qui illumine (cf. sacrement de
l’illumination) celui qui est aveugle. C’est aussi une invitation aux catéchumènes à ne pas
retarder indéfiniment leur baptême : « …qu’ils se hâtent vers le baptême s’ils cherchent la
lumière » (Tr 44, 2).
Développement à propos de tous les symboles : principalement la nuit, la lumière, le jour…
boire (nuit des impies, le Seigneur qui est la lumière venue en ce monde, travailler pour les
œuvres de lumière – la charité, boire à la source de la lumière…) :
« Ce jour qui s’accomplit par la course du soleil n’a que quelques heures ; le jour de la
présence du Christ s’étend jusqu’à la consommation des siècles. » (Tr 44, 6, p. 23)
Le catéchumène (l’Aveugle-Né) se trompe sur Dieu. Il dit de Jésus « C’est un prophète » et
non pas encore « c’est le Fils de Dieu ». Augustin relève aussi dans les propos de l’Aveugle-
Né « Dieu n’écoute pas les pécheurs », et il commente cette limite de la réponse de l’Aveugle,
encore aveugle, c’est-à-dire la réponse de celui qui n’est pas encore « baptisé » : car Dieu
exauce aussi les pécheurs (cf. la prière du publicain).
Alors que les pharisiens chassent l’Aveugle, le Seigneur l’accueille et « lave le visage de son
cœur ». Augustin dépeint les « effets » du baptême :
« De fait, le visage de son cœur lavé, sa conscience purifiée, reconnaissant maintenant
qu’il était non pas seulement le Fils de l’homme, comme il l’avait cru auparavant, mais
le Fils de Dieu qui avait pris une chair, il dit : je crois, Seigneur. C’est peu qu’il dise :
Je crois, veux-tu savoir quel est celui en qui il croit ? Se prosternant, il l’adora. [Jn ,
38] » (Tr 44, 15, p. 39).
Le baptême et le lavement des pieds
Augustin donne un enseignement sur le baptême également à propos du Lavement des pieds :
A partir de « Jésus lui dit [à Pierre] : celui qui est baigné a besoin seulement de se laver les
pieds, il est pur tout entier. » [Jn 13, 10], Augustin commente :
« Mais qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Quelle nécessité y a-
t-il de le chercher ? Le Seigneur dit, la Vérité enseigne que même celui qui est baigné a
besoin de se laver les pieds. Que pensez-vous, mes frères, que pensez-vous sinon que,
dans le saint baptême, l’homme est sans doute lavé tout entier, sans excepter les pieds,
absolument tout entier, mais que cependant, lorsque l’on vit ensuite au milieu des
choses humaines, on foule évidemment de la terre ? Les dispositions de l’âme humaine
sans lesquelles on ne vit pas dans cette mortalité sont comme les pieds où nous sommes
affectés en raison des choses humaines, et nous sommes affectés de telle sorte que, si
nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous trompons nous-mêmes et la
vérité n’est pas en nous. [I Jn 1, 8] Chaque jour donc, celui qui intercède pour nous
nous lave les pieds et, chaque jour, dans la prière même du Seigneur, nous confessons
que nous avons besoin de laver nos pieds, c’est-à-dire de redresser le chemin de notre
marche spirituelle […] C’est pourquoi l’Eglise que le Christ purifie par un bain d’eau
dans la parole est sans tache ni ride [Eph. 5, 26-27] non seulement en ceux qui, aussitôt
après le bain de la régénération, sont enlevés aux contaminations de cette vie et ne
foulent pas la terre de façon à avoir besoin de se laver les pieds, mais également en ceux
à qui le Seigneur a accordé cette miséricorde de sortir de ce siècle en ayant aussi les
pieds lavés. Cependant, même si elle est pure en ceux qui demeurent ici parce qu’ils