Service de presse de Travail.Suisse – No 15 – 25 octobre 2010 – Environnement
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tique, nettement plus sévères ou ambitieuses. En effet, il faut se souvenir que lorsque la
Suisse faisait encore partie des pays leaders en matière de technologies propres, elle avait
aussi des conditions-cadres environnementales qui étaient, en moyenne, plus sévères que
celles de l’UE.
Or, on constate aujourd’hui qu’en matière d’économie verte, les conditions-cadres de la
Suisse s’alignent tout juste sur celles de l’UE ou sont même moins sévères dans certains
domaines.
Pour Travail.Suisse, les principales mesures à prendre qui permettront à la Suisse de re-
trouver un rôle de leader dans le développement des cleantech sont les suivantes :
Avoir des conditions-cadres environnementales et énergétiques légèrement plus
sévères que celles de l’UE et pas l’inverse, comme c’est le cas actuellement ! Par
exemple, la réduction des émissions de gaz à effet de serre devrait être de 30%
d’ici 2020. Cela obligera l’économie à investir davantage dans les technologies
propres et favorisera l’innovation. Il en résultera plus d’emplois aussi. Comme, de
toute manière, il faudra, dans une phase ultérieure, continuer à réduire fortement
les émissions de gaz à effet de serre, autant le faire le plus vite possible. On tirera
alors pleinement profit de la position du « first mover » en renforçant la compétiti-
vité de la Suisse et en créant des dizaines de milliers d’emplois supplémentaires en
Suisse. La diminution plus rapide des importations de produits fossiles qui en ré-
sultera permettra aussi d’économiser des milliards de francs. Les ménages dispo-
seront ainsi de revenus supplémentaires, ce qui favorisera la consommation et
créera aussi de nouveaux emplois dans l’ensemble de l’économie.
Affecter plus de moyens pour la recherche énergétique et le développement dans
leur phase initiale des nouvelles technologies propres. La Suisse doit développer
une véritable politique industrielle en la matière pour faire face à la concurrence
européenne et internationale dans le domaine des cleantech. Ainsi l’UE a augmen-
té fortement les fonds alloués à la recherche énergétique. La Suisse doit en faire de
même si elle ne veut pas perdre de sa capacité concurrentielle. Or, ces vingt der-
nières années, les fonds alloués à la recherche énergétique ont été réduits dans
notre pays, sauf pour l’énergie nucléaire. Maintenant, cette tendance doit être in-
versée.
Si l’on veut que la Suisse retrouve sa position de pointe dans les cleantech, il est nécessaire
aussi de soutenir l’initiative Cleantech qui permettrait de créer environ 100'000 nouvelles
places de travail grâce aux énergies renouvelables. Couvrir d’ici 2030 la moitié de la con-
sommation énergétique par des énergies renouvelables, comme le demande l’initiative,
est tout-à-fait possible si l’on met rapidement en place les conditions-cadres nécessaires
telles que préconisées ci-dessus. L’objectif de l’initiative fait d’ailleurs aussi figure de véri-
table programme de renouvellement de la place économique et industrielle suisse basé
sur l’innovation et jouant un rôle de premier plan pour le maintien et le développement
de la prospérité de la Suisse.
Denis Torche, responsable de la politique énergétique, Travail.Suisse