CHAPITRE 2
LES PROCESSUS IMMUNITAIRES
Les réactions immunitaires ont pour but d’éliminer ou neutraliser des substances étrangères à
l’organisme.
On appelle antigène n’importe quelle substance capable de provoquer une réponse immunitaire
spécifique, soit par la formation d’anticorps circulants, soit par l’activation de LT cytotoxiques. (exemple :
bactérie, virus, mais aussi une protéine bactérienne ou virale ou simplement un fragment peptidique d’une
protéine bactérienne ou virale)
I. Les anticorps : agents du maintien de l’intégrité du milieu extracellulaire
A. Structure, propriétés et mode d’action des anticorps (schéma à connaître)
Exo Ac
- Les anticorps apparaissent à la suite de l’introduction dans l’organisme d’un antigène donné. La synthèse
d’anticorps est donc la signature d’une réaction de l’organisme à la présence d’un élément étranger. Ils
n’existent pas avant. Ils sont donc les effecteurs de l’ immunité acquise. (les anticorps anti-VIH
apparaissent trois à douze semaines après la contamination cf. fenêtre sérologique).
- Les anticorps sont des immunoglobulines, protéines circulants dans le milieu intérieur.
Ils sont formés de quatre chaînes polypeptidiques (2 lourdes et 2 légères 2 à 2 identiques), constituées
chacune :
- d'une partie constante : même séquence d’acides aminés pour tous les anticorps de l’individu)
- d'une partie variable : séquence des acides aminés varie d'un anticorps à l'autre. La spécificité des
anticorps est due à cette partie variable de la molécule.
Chaque anticorps possède donc deux sites identiques de liaison spécifique à un seul déterminant
antigénique. La liaison antigène-anticorps se fait par complémentarité de forme. Voir activité
pratique :réaction antigène/anticorps.
- Les anticorps agissent donc dans le milieu extracellulaire (ou milieu intérieur) en se liant spécifiquement
aux antigènes portant les déterminants antigéniques qui ont déclenché leur formation.
La liaison anticorps-antigène conduit à la formation d’un complexe immun. Celui-ci permet d’une part la
neutralisation de l’antigène et favorise d’autre part l’intervention de mécanismes innés d’élimination de ce
complexe par phagocytose . Les anticorps facilitent et accélèrent l’élimination des complexes immuns en
agglutinant les antigènes et en les fixant aux phagocytes. En effet, les macrophages possèdent des
récepteurs membranaires qui se fixent sur un domaine de la partie constante des anticorps ce qui
déclenche une phagocytose très efficace des complexes immuns. Doc p393
L’action des anticorps implique une collaboration étroite entre les mécanismes de l’immunité innée (les
macrophages sont présents avant même l’introduction dans l’organisme de l’antigène) et les mécanismes
de l’immunité acquise.
- Dans le cas du SIDA, différents anticorps sont sécrétés : certains reconnaissent les protéines gp 120,
d’autres les gp 41... Ils empêchent le virus de se lier à ses cellules cibles et facilitent la destruction des
particules virales par les cellules phagocytaires en agglutinant les particules virales
B. La sécrétion des anticorps : des lymphocytes B aux plasmocytes
- Chaque lymphocyte B possède sur sa membrane plasmique un seul type d’anti-corps capable de
reconnaître un antigène spécifique. Avant tout contact avec les antigènes, l’organisme possède environ
108lymphocytes B différents, caractérisés par leur anticorps membranaire. Cette très grande diversité
d’anticorps membranaires constitue le répertoire immunitaire. Il permet à l’organisme de faire face à
une très grande diversité d’antigène.
La reconnaissance d’un antigène donné par un lymphocyte B porteur d’un récepteur spécifique de cet
antigène entraîne sa sélection (doc p395 à connaître). Cette fixation anticorps membranaire-antigène
entraîne la multiplication de ce LB : c’est la phase d’amplification. Il se forme ainsi un clone de LB ayant
ayant la même spécificité : ce processus de sélection clonale a lieu dans les organes lymphoïdes
secondaires. Les LB obtenus se différencient en plasmocytes sécréteurs d’anticorps spécifiques de
l’antigène reconnu et en lymphocytes B mémoire. Les plasmocytes n'existant pas avant la première
pénétration de l’antigène, ce sont des éléments de l'immunité acquise. Un plasmocyte donné ne sécrète
qu'un seul type d'anticorps, spécifique d'un antigène.
Exo coop cR
La multiplication et la différenciation des LB impliquent une coopération avec les LT4. Ceux-ci sécrètent
des messagers chimiques, les interleukines qui stimulent la multiplication et la différenciation des LB
sélectionnés.
En réponse à la pénétration d’un élément étranger (porteur d’antigène différents), un grand nombre de
types différents de plasmocytes apparaissent. La durée de vie d'un plasmocyte est limitée (quelques
jours) ; durant toute la durée de l'infection ils seront donc renouvelés: les réactions immunitaires sont
permanentes.
II. Les lymphocytes T cytotoxiques (LT8) : agents du maintien de l’intégrité des
populations cellulaires.
A. Caractéristiques et rôle des LT cytotoxiques
Doc P396 et 397
Avec les anticorps, les LT cytotoxiques sont les effecteurs de l’immunité acquise. Ils détruisent les
cellules infectées ou anormales après un contact membranaire. Les cellules infectées expriment à leur
surface des fragments peptidiques issus des protéines du pathogène et que n’expriment pas les cellules
saines. Les lymphocytes T8, par leur récepteur T, reconnaissent ce fragment protéique. Cette
reconnaissance déclenche un mécanisme d’élimination des cellules infectées par ces LTc. (exocytose de
vésicules libérant des molécules de perforine qui s’insèrent dans la membrane de la cellule infectée en
formant un canal : de l’eau entre dans la cellule et provoque son éclatement).
Les LTc ont donc un rôle essentiel dans la lutte contre les agents pathogènes quand ils ne se trouvent plus
dans le milieu extracellulaire et sont ainsi inaccessibles aux anticorps.
Une réponse immunitaire acquise implique donc une coopération entre l’action des anticorps et celle des
LTc.
B. La production des LTc.
La production de LTc spécifiques à partir de lymphocytes pré-cytotoxiques repose sur des étapes
voisines de celles conduisant à la production des LB sécréteurs (ou plasmocytes) : sélection
multiplication - différenciation intervention des LT4.
III. Le rôle central des LT4 : pivots des réactions immunitaires spécifiques
A la suite de l’entrée d’un antigène dans l’organisme, des lymphocytes T4 spécifiques se différencient en
LT4 sécréteurs d’interleukines. Ces messagers chimiques stimulent la multiplication et la différenciation
des LTC et des LB sélectionnés.
Dans le cas du SIDA, la destruction des LT4 empêche la production d’anticorps et de lymphocytes T
cytotoxiques contre des agents microbiens variés : ce déficit de réaction immunitaire rend possible
l’apparition de maladies opportunistes. Les conséquences de cet effondrement des défenses immunitaires
prouvent qu’en permanence les mécanismes immunitaires sont à l’œuvre et montrent le rôle essentiel des
lymphocytes T4 dans la majorité de ces réactions.
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