A. Aoulmi – Lycée Pierre Corneille
Sciences économiques & sociales
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Les inégalités sociales
Document 5 – Quelles sont les différentes formes d’inégalités sociales ?
Les inégalités sont nombreuses, même si les plus visibles sont économiques. À ces inégalités économiques se superposent d’autres types d’inégalités sociales
affectant n’importe quelle espèce de possessions (richesse, instruction, information, etc.), de qualités (prestige, âge, état de santé, etc.) et de réalisations (diplôme,
performance physique, autorité, etc.).
En termes clairs, on peut repérer les inégalités de statut entre hommes et femmes (dans le travail ou la politique), les inégalités scolaires et culturelles (selon les
milieux sociaux), les inégalités ethniques et raciales (pour l’accès à l’emploi et au logement), sans parler des inégalités face à la santé, à la mortalité, sans oublier
les inégalités affectives et enfin physiques, qui sont aussi réelles : les beaux, les affreux, les bien-portants, les handicapés 4. Tout cela pose le fondement même
de ce mot « égalité » !
Les inégalités sociales [traduisent] un phénomène social de différenciation entre les individus que chaque société interprète à sa manière : « Chacun commença à
regarder les autres et à vouloir être regardé » ; dès cet instant, « l’estime publique eut un prix ». Depuis Rousseau, Tocqueville, voire Karl Marx, le thème des
inégalités est au centre du débat tant en sociologie qu’en philosophie. Rousseau [se demande] « pourquoi les uns naissent avec une cuillère en or dans la bouche
et les autres dans la misère ? » (…) Si, au départ, ces inégalités sont nées suite à des accidents historiques et se sont maintenues par convention, c’est-à-dire par
un arbitraire social, Rousseau pense qu’elles peuvent disparaître parce que « ce que la société a fait, la société peut le défaire… »
D’après E. Prieur et E. Jovelin, « État providence, inégalités sociales et travail social en France. Un combat des titans », Pensées plurielles, n°10, 2005
Questions :
1. Etablissez la différence entre une inégalité sociale et une inégalité économique
Les inégalités sociales s’expliquent par des différences sociales qui se traduisent par des avantages ou des désavantages dans la société. On peut les définir comme
différences de conditions de vie entre les individus, en fonction du sexe, du travail, de la santé, du logement, de l’éducation, de la situation familiale…
Les inégalités économiques ne sont pas seules à exister. Il y a aussi des inégalités sociales qui peuvent prendre différentes formes : possessions (par exemple,
l’information sur la qualité des établissements scolaires), qualités (par exemple, la santé) ou réalisations (par exemple, détention d’un diplôme valorisé sur le
marché du travail).
2. Donnez des exemples pour les inégalités citées dans la première partie du texte
Inégalités de statut : les femmes sont sous-représentées à l’Assemblée nationale par rapport à leur poids dans le corps électoral.
Inégalités scolaires : les enfants issus des milieux défavorisés ont moins de chances d’obtenir un bac S que les autres.
Inégalités culturelles : les enfants issus des milieux supérieurs fréquentent davantage les théâtres que les autres.
Inégalités ethniques et raciales : le taux de chômage des enfants d’immigrés est plus élevé que celui des autres Français.
Document 6 – Les inégalités face à la santé - Manuel Hachette - Doc 4 – page 313 - Question 1 à 4
1. Comparaison cadre / ouvrier
Espérance de vie à 35 ans systématiquement supérieure pour les cadres par rapport aux ouvriers :
- Autour des 6 années d’espérance de vie supplémentaire pour les hommes
- Autour de 3 années d’espérance de vie supplémentaire pour les femmes
2. Facteurs
Plusieurs facteurs : Ces écarts s’expliquent, chez les ouvriers, par
- des conditions de travail plus pénibles physiquement (station debout, manipulation de charges lourdes, exposition au froid, à la chaleur)
- plus d’exposition aux risques (surdité, maladies respiratoires, cardiovasculaires, cancers),
- des modes d’alimentation différents, une consommation de tabac plus élevée dans les catégories populaires,
- une moindre attention à la santé et aux soins.
3. Explications de la montée des inégalités face à la santé
Les inégalités face à la santé s’accroissent avec le développement de la précarité. La précarité rend plus difficile l’accès aux soins en raison des faibles revenus. Par
ailleurs, les conditions de travail sont parfois aussi plus pénibles et plus dangereuses pour les travailleurs précaires que pour les travailleurs stables.
4. Vérification de l’augmentation des inégalités face à la santé
Relative stabilité des inégalités en termes d’espérance de vie à 35 ans
Document 7 - Les inégalités hommes-femmes - Manuel Hachette - Doc 5 – page 313 - Question 1, 2 et 4
1. Lecture de données
En France, en 2008, l’indice des femmes diplômées de l’enseignement supérieur s’élève à 123 pour un indice 100 concernant les hommes ; ainsi, le nombre de
femmes diplômées est supérieur de 23,3 % à celui des hommes. En 2009, les femmes représentent 19 % des élus du Parlement, et 10 % des élites dirigeantes des
entreprises cotées.
2. Lien sphère privée / insertion pro
Les femmes prennent largement en charge le travail domestique, l’éducation des enfants, ce qui peut expliquer un taux d’emploi plus faible pour les mères de
jeunes enfants, mais aussi le choix d’emploi à temps partiel (qui concerne plus d’un quart des femmes en emploi). Les carrières plus discontinues et le temps
partiel important contribuent à expliquer les écarts de rémunération entre hommes et femmes.
3. Performance de la France
Les performances françaises en matière d’inégalités hommes/femmes sont plutôt moyennes. On peut cependant relever que, en ce qui concerne les inégalités
salariales, c’est en France que ces dernières sont les plus faibles. En revanche, c’est aussi en France, en Hongrie et en Irlande que la représentation des femmes
en politique est la plus faible.
B. L’aspect cumulatif des inégalités
1. Les inégalités économiques se renforcent entre elles
Document 8 – Inégalités de revenus, épargne et inégalités de patrimoine
Le taux d’épargne progresse en fonction de son revenu : nul, voire négatif dans le premier quartile, il avoisine 20% dans le quartile le plus élevé. A ce phénomène
s’ajoute un effet de cycle de vie qui accroît encore la concentration du patrimoine. En effet, le patrimoine moyen croît avec l’âge de la personne de référence
pour atteindre un maximum vers 55 ans en 1998.
Les inégalités de patrimoine, rapport du CAE 2001
Question : Complétez le schéma ci-dessous, qui explicite les liens entre inégalités de patrimoine et inégalité de revenus. A partir du schéma, rédigez un paragraphe
explicatif.