Sociologie - Thème 1 – Classes, stratification et mobilité

A. Aoulmi Lycée Pierre Corneille
Sciences économiques & sociales
2013 - 2014
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Sociologie - Thème 1 Classes, stratification et mobilité sociales
Questionnement 1 : Comment analyser la structure sociale ?
Les attentes du programme officiel
Notions
Indications complémentaires
Inégalités économiques
Inégalités sociales,
Classes sociales,
Groupes de statut,
Catégories
socioprofessionnelles.
On mettra en évidence le caractère multiforme des inégalités économiques et sociales ainsi que leur aspect parfois
cumulatif. On procédera à des comparaisons aux niveaux européen et international en utilisant les principaux indicateurs
et outils statistiques appropriés. On présentera les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition
sociologique (Marx, Weber) ainsi que leurs prolongements contemporains et on s'interrogera sur leur pertinence pour
rendre compte de la dynamique de la structuration sociale. On mettra en évidence la multiplicité des critères de
différenciation sociale dans les sociétés post-industrielles (statut professionnel, âge, sexe, style de vie).
Acquis de première : salaire, revenu, profit, revenus de transfert, groupe social.
Le plan du cours
I. Comment caractériser les inégalités économiques et sociales aujourd’hui ?
A. Les inégalités sont-elles uniquement économiques ?
1. Qu’est-ce qu’une inégalité ?
2. Les différentes formes d’inégalités et leur mesure
B. L’aspect cumulatif des inégalités
1. Les inégalités économiques se renforcent entre elles
2. Les inégalités économiques et sociales cohabitent et se cumulent
II. Des inégalités à la stratification sociale
A. Comment la tradition sociologique analyse-t-elle structure sociale et stratification sociale ?
1. La vision de Karl Marx
2. La vision de M. Weber
B. Quels sont les prolongements contemporains des analyses sociologiques fondatrices ?
1. Bourdieu : Classes dominantes et classes dominées
2. Un outil pour l’analyse de la structure sociale : la nomenclature des PCS
C. Rendre compte de la structure sociale aujourd’hui.
1. Fin ou transformation des classes sociales ?
2. La multiplicité des critères de différenciation sociale
Quelques exemples de sujets possibles
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Dissertation
EC Partie 2
EC Partie 3
- Comment rendre compte
aujourd'hui de la structure
sociale en France ? (bac 2013)
- Vous analyserez la pertinence du
concept de classes sociales pour
comprendre la société
d’aujourd’hui.
- La multiplicité des critères de
différenciation sociale brouille-t-
elle les frontières de classe ?
- Comment expliquer le maintien
des inégalités dans les pays
développés ?
- Montrez à partir d'un exemple
comment les inégalités
économiques peuvent être à
l'origine d'inégalités sociales. (bac
2013)
- Montrez le caractère multiforme
des inégalités. (bac 2013)
- Quelles sont les caractéristiques
des groupes de statut selon Max
Weber ? (bac 2013)
- Comment Marx définit-il les
classes sociales ?
- Distinguez l’approche des classes
sociales chez Karl Marx et Max
Weber.
- Comment peut-on mesurer les
inégalités économiques ?
- Vous présenterez le document
puis vous caractériserez les
inégalités de patrimoine qu'il met
en évidence. (bac 2013)
- Vous présenterez le document
puis vous caractériserez les
inégalités qu'il met en évidence.
(bac 2013)
- Vous comparerez les structures
socioprofessionnelles de ces pays
européens.
- Vous montrerez en quoi le
document permet de caractériser
les inégalités d’accès au
logement.
- Vous montrerez que les
inégalités peuvent avoir un
caractère cumulatif. (bac 2013)
- Les classes sociales ont-elles
disparu ?
- Montrez que les inégalités sont
dues à des facteurs multiples.
- En quoi les inégalités peuvent-
elles se cumuler ?
1
Les sujets sont issus des premières sessions du baccalauréat ou des principaux manuels de SES de la classe de Terminale
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Sensibilisation
Document 1 - Approcher le caractère multiforme des inégalités
Vidéo mise en ligne par Médecins du monde autour des débats européens sur l’accès aux soins des migrants
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=3uNO9rTAevo
Questions :
1. Quelle est l’inégalité principale mise en évidence par ce reportage ?
Inégalités d’accès aux soins. Entre des personnes qui d’un côté sont dans une situation administrative régulière et de l’autre sont sans papier, et se trouvent donc
illégalement sur le territoire européen.
2. A quel autre type d’inégalités ce reportage fait-il également référence ?
- Inégalité entre les hommes et les femmes (on parle principalement de l’accès aux soins des femmes, notamment pour les soins obstétriques)
- Inégalité économique qui semble être la matrice d’un grand nombre d’inégalités selon la députée grecque
- Inégalité en fonction de l’âge : entre d’une part les enfants et d’autre part les adultes
3. Quelle est la caractéristique des populations migrantes par rapport à l’ensemble des inégalités évoquées ?
Les populations migrantes ont pour caractéristiques de cumuler l’ensemble de ces inégalités :
- économiquement, ils sont plus pauvres
- politiquement, leur droit sont réduits
- socialement ils n’accèdent pas aux mêmes soins que les populations autochtones.
Les inégalités sont multiformes : elles peuvent être économiques, sociales, politiques, symboliques (ce que ce reportage ne nous a pas permis d’appréhender) et
ont un caractère parfois cumulatif. Définir ces phénomènes, les mesurer, en évaluer la réalité dans les sociétés développées et notamment en France… tel sera
l’un des objectifs de ce chapitre.
Nous verrons également que dès lors que ces inégalités se systématisent à l’échelle de groupes sociaux, de catégories sociales, leur appréhension nécessite d’être
capable d’analyser la structure sociale, c’est-à-dire de décoder l’organisation de la société en groupe. La sociologie traditionnelle nous sera ici d’une grande aide
et nous fournira des clés de lecture intéressantes, même si on pourra en discuter la pertinence contemporaine.
I. Comment caractériser les inégalités économiques et sociales aujourd’hui ?
A. Les inégalités sont-elles uniquement économiques ?
1. Qu’est-ce qu’une inégalité ?
Document 2 Différence ou inégali? Manuel Hachette - Doc 2 page 308 - Question 1, 2
1. Pourquoi diversité des apparences physiques = différences et non inégalités ?
Les différences physiques sont des caractéristiques individuelles qui relèvent de la loterie génétique. Elles ne sont pas a priori associées à des avantages ou à des
désavantages dans l’accès aux ressources valorisées.
Une inégalité est communément définie comme une différence d’accès à des ressources rares Une différence ne devient une inégalité que si elle concerne un
accès différencié à des ressources socialement valorisées. L’inégalité désigne la situation dans laquelle une différence entre deux individus est source
d’avantages ou de désavantages. Cette inégalité devient sociale lorsque des individus disposant de la même caractéristique différentielle partagent le même
avantage ou désavantage.
Une inégalité n’est donc pas simplement une différence. Il faut que cette différence ait des conséquences sur l’accès à certaines ressources, et si l’on va plus loin,
qu’une partie suffisante de la population juge cette différence comme intolérable, inacceptable. Par exemple, les enfants n’ont pas accès à la consommation
d’alcool. Il y a bien une différence (l’âge), qui entraîne des difficultés d’accès à certaines ressources, mais la société ne juge pas cela intolérable ce n’est pas
considéré comme une inégalité.
Cet exemple nous permet également de nous rendre compte que les idées sur ces sujets évoluent au cours du temps, ou d’une société à l’autre. Il existe une
dynamique des inégalités : les inégalités d’hier ne sont pas toujours celles d’aujourd’hui qui ne seront pas nécessairement celles de demain. Par exemple, la
couleur de peau aux Etats-Unis d'Amérique qui était source d’une inégalité politique avant les lois sur la fin de la ségrégation en 1968.
2. Que met en évidence le document ?
Le document montre que ces caractéristiques physiques ne sont pas neutres au regard de la réussite professionnelle : les salariés au physique disgracieux gagnent
15 % de moins que la moyenne, les hommes de petite taille 5 % de moins. Le physique apparaît ainsi comme la source d’inégalités qui s’apparentent ici à des
discriminations. Une discrimination suppose une différence de traitement entre individus placés dans des conditions comparables, à partir de critères interdits
par la loi (sexe, origine, handicap, apparence physique, orientation sexuelle…). Ces discriminations se traduisent par des inégalités. Mais toute inégalité n’est pas
forcément une discrimination.
2. Les différentes formes d’inégalités et leur mesure
Les inégalités économiques
A préparer si possible à la maison
Document 3 Les inégalités économiques en France
L’histoire de l’inégalité des salaires n’est pas un long fleuve tranquille. Que l’on utilise des indicateurs comme la part des hauts salaires (décile supérieur, centile
supérieur, …) dans la masse salariale totale ou comme le rapport entre le décile le plus élevé et le décile le plus bas de la distribution, on observe une longue
phase d’alternance de phases d’élargissement et de compression de la hiérarchie, au gré des ruptures économiques et politiques de l’histoire propre à chaque
pays. (…) Le phénomène le plus frappant est que chacune des phases [d’évolution du niveau des inégalités de salaires] a eu tendance à compenser les effets
de la précédente, si bien que l’on n’observe aucune tendance claire sur longue période. Par exemple, la part des 10% des salariés les mieux rémunérés (le
décile supérieur de la hiérarchie des salaires) a oscillé entre 25-28% de la masse salariale tout au long du 20ème siècle, sans trend de long terme, ni à la hausse
ni à la baisse. Il en va de même des autres indicateurs : la part des 10% les moins bien rémunérés (le décile inférieur) a toujours gravité autour des 4-5%, la
part des 1% les mieux payés (le centile supérieur) autour des 6-7%, etc. (…)
Cet exposé serait très incomplet si l’on omettait de mentionner le très rapide accroissement des inégalités salariales observé depuis la fin des années 1990. Si
l’on compare les différents fractiles de la hiérarchie des revenus, on constate en effet pour la première fois que les gains de pouvoir d’achat ont été répartis
de façon extrêmement inégalitaire entre 1998 et 2006. Pour les 90% des foyers les moins riches, la hausse cumulée de pouvoir d’achat sur toute la période a
atteint tout juste 10%. Mais si l’on monte à l’intérieur des 10% des foyers les plus riches, on constate des hausses de revenus de plus en plus importantes,
dépassant 60% pour les 0.01% des foyers les plus riches, soit 3500 foyers sur 35 millions, qui en 2006 disposaient d’un revenu moyen supérieur à 2 millions
d’euros.
T. Piketty, « Les inégalités économiques sur longue période », in P. Combemale (dir.), Les grandes questions économiques et sociales, La Découverte, 2013
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T. Piketty, « Les inégalités économiques sur longue période », in P.
Combemale (dir.), Les grandes questions économiques et sociales, La
Découverte, 2013
Source : Insee, « Enquête Patrimoine 2010 » France métropolitaine, 2010
Questions :
1. Quels indicateurs proposent T. Piketty pour analyser les inégalités de salaires ?
2 indicateurs sont proposés :
- La part d’un fractile de la population dans le revenu total, ou dans la masse des salaires distribués « la part des 10% des salariés les mieux rémunérés
(le décile supérieur de la hiérarchie des salaires) a oscillé entre 25-28% de la masse salariale tout au long du 20ème siècle »
- Le rapport entre le décile de revenu le plus haut et le décile de revenu le plus faible, que l’on appelle également le rapport interdécile L’auteur
n’évoque pas cet indicateur, mais il se lirait ainsi : les 10% les plus riches ont un salaire en moyenne 4.5 fois supérieurs aux 10% les plus pauvres.
TD : Fiche outil n°6 p. 432 (à préparer à la maison) pour que les élèves approfondissent les problématiques de mesure des inégalités
2. Quel constat T. Piketty fait-il sur l’évolution des inégalités de salaires ?
Le constat général lorsque l’on observe l’évolution des inégalités de salaire sur le long terme est une relative stabilité tout au long du 20ème siècle et un creusement
des inégalités au début du 21ème siècle. Ce constat est toutefois à préciser. Cette stabilité dans le long terme est en fait le résultat de période de montée des
inégalités et de baisse des inégalités, mais qui se sont compensées sur un siècle.
3. Donnez la signification des chiffres pour la période 1900-1910 et l’année 1997 dans le graphique 1. Le constat posé par T. Piketty dans le texte se vérifie-
t-il ? Comment l’expliquez-vous ?
En 1900-1910, selon T. Piketty, les 10% de ménages les plus riches percevaient environ 45% de l’ensemble des revenus en France. Ce chiffre est de 32% en 1997,
soit une baisse de 12 points de %.
Le constat de T. Piketty n’est clairement pas vérifié. Cela s’explique simplement par le fait que dans le texte, Piketty ne s’intéresse qu’aux inégalités de salaires,
alors que le graphique inclut l’ensemble des revenus, c’est-à-dire prend en compte les revenus du capital.
Quelques rappels :
4. A partir du graphique 1, déterminez 5 périodes dans l’évolution des inégalités de revenus en France.
- De 1900 à 1935, les inégalités, bien que subissant des fluctuations importantes, se maintiennent à un niveau très élevé. La part des 10% les plus riches
dans l’ensemble des revenus oscille entre 40 et 46%
- De 1935 à 1945, on constate une très forte baisse des inégalités, la part des 10% les plus riches dans l’ensemble des revenus chute de 17 points pour
atteindre 29%
- De 1950 à 1968 : dispersion des salaires s’est accrue dans la mesure où le SMIG était indexé sur l’évolution des prix (et non sur celle de la croissance)
et que les retraités ne bénéficiaient que de pensions limitées.
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- De 1968 et 1984, les inégalités se réduisent sous les effets de l’indexation du SMIC sur la croissance économique, de l’augmentation des pensions
retraites et de la mise en place de minima sociaux.
- A partir de 1984, les inégalités se remettent à croître lentement. La part des 10% les plus riches dans l’ensemble des revenus atteint 32% en 1997
En synthèse, on peut dire que si on prend en considération l’ensemble des revenus, les inégalités économiques se sont clairement réduites au cours du 20ème
siècle. Les inégalités de salaires étant restées stables, cette réduction des inégalités s’explique principalement par les chocs subis par les revenus du capital au
cours du 20ème siècle (guerre, inflation...)
5. Donnez la signification des trois valeurs entourées dans le tableau statistique.
En 2009, selon l’Insee le niveau de vie moyen des 10% d’individu dont le niveau de vie est le plus faible est de 7 910 euros. Pour les 10% d’individus dont le niveau
de vie est le plus élevé, celui-ci atteint en moyenne 53 220 euros, soit 6.73 fois plus que les premiers cités.
Point rapide sur la notion de niveau de vie :
Pour mesurer les inégalités, on ne peut pas se contenter de connaître le revenu disponible d’un ménage. Avec un revenu identique, un ménage composé d’un
couple et de trois enfants n’aura pas le même niveau de vie qu’un ménage sans enfants. C’est pourquoi il faut calculer le revenu par unité de consommation. Dans
un ménage, un certain nombre de biens et services sont consommés collectivement (automobile, logement…). L’arrivée d’une personne supplémentaire dans la
famille n’entraînera donc pas une diminution du niveau de vie par personne d’une unité supplémentaire. C’est la raison pour laquelle, les économistes attribuent
des coefficients à chaque membre du ménage :
- Coefficient 1 pour le premier adulte ;
- Coefficient 0,5 pour les autres adultes et les enfants de 15 ans et plus ;
- Coefficient 0,3 pour les enfants de moins de 15 ans.
Ainsi, avec un revenu annuel de 40 000 €, une famille composée d’un couple et d’un enfant de 10 ans aura un niveau de vie par individu de (40 000/1,8) 22 222 €
alors qu’avec le même revenu une famille de deux enfants de plus de 15 ans et d’un enfant de moins de 15 ans disposera de (40 000/2,8) 14 285 € par individu.
6. Ce tableau vous paraît-il confirmer la thèse d’une hausse des inégalités au début du 21ème siècle ? Justifiez votre réponse.
Entre 2003 et 2009, le rapport interdécile D9/D1 a augmenté de 11%, ce qui corrobore la vision défendue par T. Piketty, même si on n’est pas exactement sur le
même indicateur.
7. A partir du graphique intitulé « Courbe de Lorenz », donnez la signification du chiffre 14.
En 2010, selon l’Insee, les 60% des ménages français les moins bien dotés en patrimoine possèdent 14% de l’ensemble du patrimoine. Patrimoine : C’est l’ensemble
des actifs possédés (biens immobiliers, entreprise, actifs financiers…) par un individu ou un ménage à un moment donné. Le patrimoine peut être mesuré en valeur
nette c’est-à-dire après déduction de la valeur des actifs possédés celui des dettes, ou brut, c’est-à-dire sans déduction de la valeur des dettes (exemple de l’achat
d’un logement)
8. Montrez que ce graphique met en évidence une répartition inégale du patrimoine des français.
D’après cette courbe, on peut tirer une première conclusion forte : les 10% des ménages français les mieux dotés en patrimoine possèdent près de la moitié du
patrimoine total (48% = 100-52). Les 50% des ménages les moins bien dotés en patrimoine possèdent eux environ 7% du patrimoine total. On voit donc bien que
le patrimoine total est très inégalement réparti entre les ménages.
Question complémentaire à l’oral : quelle allure aurait la courbe dans une société complètement égalitaire ? Ce serait la bissectrice (représentation rapide au
tableau)
9. A partir de l’ensemble de ces documents, quelle définition pouvez-vous proposer d’inégalités économiques ?
Les inégalités économiques sont les inégalités l’accès aux ressources proprement économiques (revenu et patrimoine notamment, mais aussi emploi par
exemple).
Document 4 - L’évolution des inégalités de revenu dans les pays riches
Questions :
1. Donnez la signification des valeurs pour la France et
l’Allemagne
2. Comment ont évolué les inégalités au sein des pays de
l’OCDE sur les 25 dernières années ? Justifiez votre
réponse et comparez le cas de la France à celui de
l’Allemagne.
La dynamique de réduction des inégalités économiques s’arrête à
compter du milieu des années 80 dans la quasi-totalité des pays de
l’OCDE. Elle se manifeste toutefois à des niveaux et à des rythmes
différents. L’accentuation des inégalités est en particulier plus
précoce parmi les pays anglo-saxons. Les inégalités de revenu sont
plus faibles parmi les pays nordiques et les pays d’Europe
continentale et plus élevées parmi les pays anglo-saxons et les pays
du Sud de l’Europe. En France, les inégalités sont inférieures à la
moyenne de l’OCDE, et progressent moins vite depuis 1995 qu’en
Allemagne par exemple
NB : Le coefficient de Gini se calcule à partir de la courbe de Lorenz,
qui elle représente la concentration d’une ressources (revenus,
patrimoine) au sein d’une société.
- Plus le coefficient de Gini est proche de 1, plus les
inégalités dans la répartition de la ressource analysée
sont fortes.
- Plus le coefficient de Gini est proche de 0, plus les
inégalités sont faibles.
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Les inégalités sociales
Document 5 Quelles sont les différentes formes d’inégalités sociales ?
Les inégalités sont nombreuses, même si les plus visibles sont économiques. À ces inégalités économiques se superposent d’autres types d’inégalités sociales
affectant n’importe quelle espèce de possessions (richesse, instruction, information, etc.), de qualités (prestige, âge, état de santé, etc.) et de réalisations (diplôme,
performance physique, autorité, etc.).
En termes clairs, on peut repérer les inégalités de statut entre hommes et femmes (dans le travail ou la politique), les inégalités scolaires et culturelles (selon les
milieux sociaux), les inégalités ethniques et raciales (pour l’accès à l’emploi et au logement), sans parler des inégalités face à la santé, à la mortalité, sans oublier
les inégalités affectives et enfin physiques, qui sont aussi réelles : les beaux, les affreux, les bien-portants, les handicapés 4. Tout cela pose le fondement même
de ce mot « égalité » !
Les inégalités sociales [traduisent] un phénomène social de différenciation entre les individus que chaque société interprète à sa manière : « Chacun commença à
regarder les autres et à vouloir être regardé » ; dès cet instant, « l’estime publique eut un prix ». Depuis Rousseau, Tocqueville, voire Karl Marx, le thème des
inégalités est au centre du débat tant en sociologie qu’en philosophie. Rousseau [se demande] « pourquoi les uns naissent avec une cuillère en or dans la bouche
et les autres dans la misère ? » (…) Si, au départ, ces inégalités sont nées suite à des accidents historiques et se sont maintenues par convention, c’est-à-dire par
un arbitraire social, Rousseau pense qu’elles peuvent disparaître parce que « ce que la société a fait, la société peut le défaire… »
D’après E. Prieur et E. Jovelin, « État providence, inégalités sociales et travail social en France. Un combat des titans », Pensées plurielles, n°10, 2005
Questions :
1. Etablissez la différence entre une inégalité sociale et une inégalité économique
Les inégalités sociales s’expliquent par des différences sociales qui se traduisent par des avantages ou des désavantages dans la société. On peut les définir comme
différences de conditions de vie entre les individus, en fonction du sexe, du travail, de la santé, du logement, de l’éducation, de la situation familiale…
Les inégalités économiques ne sont pas seules à exister. Il y a aussi des inégalités sociales qui peuvent prendre différentes formes : possessions (par exemple,
l’information sur la qualité des établissements scolaires), qualités (par exemple, la santé) ou réalisations (par exemple, détention d’un diplôme valorisé sur le
marché du travail).
2. Donnez des exemples pour les inégalités citées dans la première partie du texte
Inégalités de statut : les femmes sont sous-représentées à l’Assemblée nationale par rapport à leur poids dans le corps électoral.
Inégalités scolaires : les enfants issus des milieux défavorisés ont moins de chances d’obtenir un bac S que les autres.
Inégalités culturelles : les enfants issus des milieux supérieurs fréquentent davantage les théâtres que les autres.
Inégalités ethniques et raciales : le taux de chômage des enfants d’immigrés est plus élevé que celui des autres Français.
Document 6 Les inégalités face à la santé - Manuel Hachette - Doc 4 page 313 - Question 1 à 4
1. Comparaison cadre / ouvrier
Espérance de vie à 35 ans systématiquement supérieure pour les cadres par rapport aux ouvriers :
- Autour des 6 années d’espérance de vie supplémentaire pour les hommes
- Autour de 3 années d’espérance de vie supplémentaire pour les femmes
2. Facteurs
Plusieurs facteurs : Ces écarts s’expliquent, chez les ouvriers, par
- des conditions de travail plus pénibles physiquement (station debout, manipulation de charges lourdes, exposition au froid, à la chaleur)
- plus d’exposition aux risques (surdité, maladies respiratoires, cardiovasculaires, cancers),
- des modes d’alimentation différents, une consommation de tabac plus élevée dans les catégories populaires,
- une moindre attention à la santé et aux soins.
3. Explications de la montée des inégalités face à la santé
Les inégalités face à la santé s’accroissent avec le développement de la précarité. La précarité rend plus difficile l’accès aux soins en raison des faibles revenus. Par
ailleurs, les conditions de travail sont parfois aussi plus pénibles et plus dangereuses pour les travailleurs précaires que pour les travailleurs stables.
4. Vérification de l’augmentation des inégalités face à la santé
Relative stabilité des inégalités en termes d’espérance de vie à 35 ans
Document 7 - Les inégalités hommes-femmes - Manuel Hachette - Doc 5 page 313 - Question 1, 2 et 4
1. Lecture de données
En France, en 2008, l’indice des femmes diplômées de l’enseignement supérieur s’élève à 123 pour un indice 100 concernant les hommes ; ainsi, le nombre de
femmes diplômées est supérieur de 23,3 % à celui des hommes. En 2009, les femmes représentent 19 % des élus du Parlement, et 10 % des élites dirigeantes des
entreprises cotées.
2. Lien sphère privée / insertion pro
Les femmes prennent largement en charge le travail domestique, l’éducation des enfants, ce qui peut expliquer un taux d’emploi plus faible pour les mères de
jeunes enfants, mais aussi le choix d’emploi à temps partiel (qui concerne plus d’un quart des femmes en emploi). Les carrières plus discontinues et le temps
partiel important contribuent à expliquer les écarts de rémunération entre hommes et femmes.
3. Performance de la France
Les performances françaises en matière d’inégalités hommes/femmes sont plutôt moyennes. On peut cependant relever que, en ce qui concerne les inégalités
salariales, c’est en France que ces dernières sont les plus faibles. En revanche, c’est aussi en France, en Hongrie et en Irlande que la représentation des femmes
en politique est la plus faible.
B. L’aspect cumulatif des inégalités
1. Les inégalités économiques se renforcent entre elles
Document 8 Inégalités de revenus, épargne et inégalités de patrimoine
Le taux d’épargne progresse en fonction de son revenu : nul, voire négatif dans le premier quartile, il avoisine 20% dans le quartile le plus élevé. A ce phénomène
s’ajoute un effet de cycle de vie qui accroît encore la concentration du patrimoine. En effet, le patrimoine moyen croît avec l’âge de la personne de référence
pour atteindre un maximum vers 55 ans en 1998.
Les inégalités de patrimoine, rapport du CAE 2001
Question : Complétez le schéma ci-dessous, qui explicite les liens entre inégalités de patrimoine et inégalité de revenus. A partir du schéma, rédigez un paragraphe
explicatif.
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