Avery et ses collaborateurs ont réalisé une expérience sur les pneumocoques. Son idée était de
voir ce qui rend les bactéries virulentes afin d’en créer des moins virulentes pour faire des
vaccins. Il a isolé des mutants de souche rugueuse (R) inoffensifs car non virulentes. Une
mutation survenue dans la souche R a fait perdre un gène permettant de fabriquer une paroi.
Un constituant de la souche S peut entrer dans la souche R pour corriger le défaut génétique
(voir figure 4). Une expérience a ensuite été réalisée pour déterminer quel constituant a rendu
la bactérie initialement inoffensive à nouveau virulente. On broie des bactéries de souche S et
on en sépare les différents constituants : polysaccharides, lipides, ARN, protéines, ADN.
Chaque constituant est incubé séparément avec des bactéries de souche R. C’est uniquement
avec l’ADN que la bactérie redevient virulente. L’ADN était déjà connu car présent en grand
nombre dans les êtres vivants (ex : en 1900 Frédéric Michet analysait le pus des bandages
riches en ADN), mais il est devenu très intéressant après cette découverte.
II) Structure de l’ADN
Dans sa structure il y a un électron délocalisé. La partie des bases est plane (fig6). La liaison
entre deux nucléotides se fait par liaison phosphodiester (fig7). Le sens de lecture est toujours
5’ 3’ (fig8). Il y a autant de A que de T et autant de G que de C (fig9). Ceci ne s’explique
pas par la structure linéaire de l’ADN. Grâce à un détecteur, on peut obtenir un spectre de
diffraction des rayons X (fig10) et on obtient une structure 3D de la molécule d’ADN.
L’image obtenue (fig11) est typique des structures en hélice α. Crick et Watson ont essayé de
construire des modèles. La partie sucre-phosphate ne peut pas être à l’intérieur de la double
hélice, ce sont les bases qui sont à l’intérieur. En effet le phosphate chargé négativement a une
répulsion électrique empêchant la stabilité s’il était à l’intérieur. Les bases sont plutôt
apolaires par rapport au squelette sucre-phosphate. De plus une hélice doit avoir un diamètre
constant. Si on met des bases identiques l’une face à l’autre, le diamètre varie. Mais les
liaisons T-A et G-C permettent d’avoir un diamètre constant (fig12 et 13).
La structure de l’ADN est donc une double hélice de 2 brins antiparallèles (fig14) ayant 10
paires de bases par tour soit 34 Å par tour. L’information génétique est contenue dans la
séquence des bases. Un bactériophage (virus mangeant des bactéries) a environ 3000 paires de
bases. Le colibacille a 3.106 paires de bases (livre de 500 pages, avec 1 lettre = 50 atomes).
L’homme a 2 x 3.109 paires de bases.
Plus les organismes sont complexes, plus le génome est gros. Mais à l’intérieur des
organismes complexes on a de l’ADN qui ne code pas. On a émis l’hypothèse d’ADN égoïste,
qui profite d’un organisme pour se faire reproduire sans rien apporter. On peut comparer les
organismes : levure = 6200 gènes, drosophile = 13000 gènes, C. elegans = 18000 gènes,
arabiodopsis = 26000gènes, homme 31000 gènes (fig15).
L’ADN du colibacille par exemple ferait 1mm de long, alors que escherichia coli a une
longueur d’à peine 2 µm. Chez l’homme on a 2m d’ADN par cellule soit 2.1010 km. Mais
l’ADN est une molécule très fine qui a tendance à se rompre, elle est empaquetée ce qui
permet de réduire sa longueur et les risques de cassures. Il existe un superenroulement (fig16)
chez les bactéries (pour expliquer le superenroulement il suffit de prendre une ficelle ou un
élastique, de tirer à 2 extrémités et de tourner, cet enroulement réduit la longueur). Mais celui-
ci ne suffit pas dans les noyaux plus complexes. Il existe un enroulement en superhélice
autour des histones (octamère de protéines histones 2x H2A, 2x H2B, 2x H3, 2x H4). Ceci
permet un gain de place et une protection. Les histones ont un grand nombre de charges
positives permettant de s’associer à l’ADN (fig17).