Les huns et Attila. Aspects culturels [modifier] Ces tribus nomades

Les huns et Attila.
Aspects culturels [modifier]
Ces tribus nomades surpassèrent les autres dans la maîtrise du cheval, grâce à leur
promptitude et à leur étonnante mobilité, ainsi qu’à l’adresse de leurs cavaliers, entraînés dès
leur plus jeune âge. Cette habileté, associée à l’utilisation de l’arc court pouvant être utilisé
depuis le dos de la monture, fut un avantage lors des nombreuses batailles que livrèrent les
Huns.
Les Huns occidentaux sont décrits par les Romains et les Goths comme des hommes trapus,
de petite taille, avec une tête large, le cou épais et de larges épaules, le torse bombé et un
tronc épais sur des jambes courtes. Leurs traits sont décrits comme mongoloïdes et leur teint
brun, avec une absence de barbe. Selon nos connaissances actuelles, 20 à 25 % des Huns
retrouvés dans les tombes étaient de type mongoloïde, la majorité étant de type européen. Les
Huns et les Alains diffusèrent l’usage de la déformation crânienne parmi les Germains
orientaux, surtout chez les femmes. Ces derniers abandonneront cette pratique après la défaite
des Huns. La langue hunnique, jamais écrite, nous est peu connue. Les noms des rois huns
retranscrits approximativement par les Grecs et les Romains témoignent d’une langue turque
(liée au proto-bulgare et au mongol).
Les Huns furent des éleveurs consommant principalement de la viande (en abondance, qu’ils
mangent crue et qu’ils font aussi sécher) et des produits laitiers. La chasse avait également
une grande importance dans leur économie, notamment la chasse des grands-rois pour
l’alimentation de l’armée (cette chasse royale est une sorte de grande manœuvre préliminaire
à la guerre).
Leur bétail fournissait également le cuir, la laine et les os. Le cuir servait à la fabrication des
bottes, du harnachement, du carquois ; la laine à celle du feutre des tentes, des capes et peut-
être des tapis.
L’archéologie témoigne de l’arrivée et de la progression des Huns en Europe au IVe siècle.
D’importants vestiges hunniques ont été découverts dans plusieurs centres : dans la région de
Saratov et celle de Volgograd, sur les deux rives d’un gué important de la Volga ; dans la
région centrale du Caucase du Nord ; près de la Caspienne, au Daghestan ; dans la région du
bas Dniepr à la Crimée, (Dniepropetrovsk, Zaporojie, Kherson) ; également sur la presqu’île
de Crimée, entre le Bug méridional et le Prout, sur les bords du Dniestr et du Prout en
Moldavie et en Roumanie, dans la vallée du Buzăul qui relie les Carpates du sud-est et le
coude du Danube en Dobroudja, en Olténie enfin.
Art militaire [modifier]
Les Huns à la bataille de Chalons ; illustration de Neuville pour L’Histoire de France depuis
les temps les plus reculés jusqu’en 1789 de Guizot, vol. I, p. 135.
Aspect dominant chez les Huns, leur efficacité militaire était due à l’excellence de leurs
archers à cheval, à la résistance et au nombre de leurs chevaux, et à leurs qualités de cavaliers,
facilitées par l’emploi de selles à arcades hautes. La cavalerie hunnique était opérationnelle
été comme hiver. Sa rapidité lui permettait de prendre ses adversaires par surprise. La tactique
des Huns consistait à attaquer en groupes de cinq cents à mille cavaliers, convergeant de
diverses directions. Ils ouvraient la bataille de loin par des nuées de flèches au tir précis.
Quand leur adversaire ripostait, ils s’écartaient, comme s’ils fuyaient, et l’attiraient à
proximité d’autres groupes qui les attendaient embusqués. Dans d’autres cas, les troupes de
réserve attaquaient le camp ennemi pendant que son armée poursuivait les autres. L’ennemi
ainsi désorganisé, les Huns faisaient volte-face, et attaquaient l’adversaire de plusieurs
directions en même temps, les massacrant avec leurs longues épées. Les Huns employaient la
terreur pour briser toute résistance, par l’incendie et le massacre des populations civiles.
Les Huns utilisaient des arcs asymétriques « reflex » à raidisseurs d’os, des carquois en écorce
de bouleau ou en cuir et différents types de pointes de flèches : pointes en fer à trois ailettes
(les plus utilisées), plates losangiques et massives en forme de clous, et celles en os servant
pour la chasse.
L’épée longue et relativement mince, à double tranchant et souvent munie d’une garde de fer,
était l’arme offensive principale des cavaliers huns avec l’arc et les flèches. Elle était
accompagnée d’un coutelas à un seul tranchant, spécifiquement hunnique et de lances.
Il n’y a pas de trace, écrite ou archéologique, de l’utilisation de boucliers. Des cuirasses à
écailles de fer se trouvent déjà dans les tumuli kourganes d’époque hunnique d’Asie centrale
de Ketmentöbe-Aktchikarassou ; des fragments de cottes de mailles (à Fiodorovka) et de
cuirasse (à Pokrovsk-Voskhod) ont été retrouvés. Le seul casque hunnique oriental connu, de
type composite fait de plaques de fer, a été retrouvé dans une tombe de Kichpek.
Attila naît en 406[réf. nécessaire]. Il est fils du roi d'une tribu hunnique, Moundzouk, qui meurt à la
guerre en 408. Orphelin, il est adopté et élevé avec son frère aîné Bleda par son oncle, le roi
hun Ruga (ou Rua/Ruas).
En 434, Ruga partage l'Empire hunnique entre ses deux neveux, Attila et Bleda, avant de
mourir. De 435 à 440, le règne de Bleda est marqué par le triomphe des Huns face à l'Empire
romain d'Orient. Ce triomphe est avant tout diplomatique et la politique de Bleda à l'égard des
Romains est pacifique. Un doublement du tribut versé par l'empire romain d'Orient de
Constantinople et la promesse impériale de ne plus s'allier aux Barbares ennemis des Huns
(aux peuples germaniques restés indépendants) laissent les mains libres à Bleda. Aussi les
Huns étendent-ils leur empire jusqu'aux Alpes, au Rhin et à la Vistule.
La prise de pouvoir d'Attila [modifier]
Pourtant, dès 440, profitant de l'occasion qu'offre l'invasion de l'Arménie romaine par les
Perses sassanides, invasion qui détourne momentanément l'attention de Constantinople des
Huns, Bleda attaque à nouveau l'empire romain d'Orient. À ce moment, Attila n'aide son frère
qu'en dernier recours, ayant entamé de son côté des pourparlers avec l'Empire. Il ne le fait
sans doute que pour éviter d'être lésé sur le partage du butin.
La politique séparée d'Attila lors de la guerre de 441-442 s'explique principalement par sa
volonté de négocier avec les Romains la remise des princes héritiers huns qui s'étaient
réfugiés dans l'empire à la mort de Ruga, dès 435. Ceux-ci auraient hérité du royaume en cas
de décès de son frère.
Fin 444 ou début 445, aidé par ses vassaux germaniques, Attila fait assassiner son frère ainé
Bleda et devient le seul roi des Huns. Deux Germains soumis aux Huns, le roi des Skire Edika
et le roi des Gépides Ardaric, fournirent en effet les forces nécessaires pour l'assassinat de
Bleda qui eut lieu dans l’ordu de ce dernier.
Son règne dure huit ans et est marqué, à sa mort, par un effondrement de la puissance des
Huns, jusque-là patiemment bâtie sur les alliances militaires entre l'empire hunnique et
l'empire romain d'Orient et sur la manne financière des tributs et rançons versés par
Constantinople.
En réalité, il semble que dès le lendemain de l'assassinat, les alliés germaniques d'Attila aient
influencé celui-ci en favorisant la propension qu'il avait de se croire destiné à régner sur
l'univers tout entier. Ainsi, avec la collaboration d'une vache et de son gardien, ils trouvent
pour Attila l'épée du dieu de la guerre, Mars, pointant hors de terre. Or, dans l'engrenage qui
va mener les Huns à acquérir plus de puissance, Attila se trouve rapidement contraint à de
nouvelles guerres pour récompenser et surtout garder ses fidèles Germains.
Aussi Attila se fait-il désigner Europæ Orbator (empereur d'Europe) et s'empare-t-il dès 445-
446 de la province romaine de Pannonie-Savie (le reste de la Pannonie étant déjà tenu par les
Huns). Pour maintenir la fiction de l'administration romaine, il est quand même nommé
maître de la milice par l'empereur romain Valentinien III.
Attila et l'empire romain [modifier]
Depuis la cuvette danubienne où il est durablement installé, Attila menace alors l'empire
romain.
Mais, le 27 janvier 447, un tremblement de terre détruit une grande partie de la muraille
théodosienne de Constantinople et provoque une famine importante. Cette faiblesse de
l'empire romain d'Orient permet à l'empire romain d'Occident d'être momentanément épargné
par les visées d'Attila.
La perte de l’empire romain d’Orient [modifier]
Attila, profitant de l'événement, jette son armée sur l'empire romain d'Orient. Il s'y embourbe :
en réalité, l'empire ne paye pas son tribut et les versements des sommes précédemment dues
sont interrompues. Les négociations de paix durent plusieurs années, sans aucun bénéfice
pour les Huns.
Or, au moment même où elles vont aboutir, les tributs versés par l'Orient se tarissent
définitivement. L'empereur Théodose II meurt dans un accident de cheval et le « parti des
bleus » (parti des sénateurs et des aristocrates) triomphe : il est farouchement opposé à l'idée
de payer les barbares pour acheter la paix.
N'ayant pu envahir ni soumettre l'Orient, Attila se retrouve pris dans le jeu diplomatique
d'Occident en 450.
La co-impératrice romaine Honoria [modifier]
L'épisode concerne Honoria, co-impératrice d'Occident qui veut épouser Attila pour s'allier à
lui et que son frère cadet Valentinien III force à prendre le voile pour préserver l'unité
impériale. En 449, un scandale éclate et Honoria est envoyée à Constantinople dans un
couvent chrétien pour que sa « virginité » soit mieux gardée.
Celle-ci envoie alors sa bague à Attila pour lui demander de l'aide. Attila prend l'affaire au
sérieux et accepte le bijou comme « dot », avant de demander la Gaule en tant qu'héritage
impérial dû à sa « fiancée ».
Ses exigences se heurtent naturellement à un refus.
Bloqué en Orient, face au refus de Valentinien et à la disparition de Honoria, Attila se trouve
contraint à l'automne 450 de déclarer la guerre à l'empire romain d'Occident, ce qui met un
terme également au tribut versé par l'Occident.
L’invasion de la Gaule [modifier]
Itinéraires probables des Huns lorsqu'ils ont envahi la Gaule, montrant le destin des villes
principales dans leur chemin.
À la tête d'une armée coalisée hunno-germanique, Attila se lance au printemps 451 dans une
campagne contre la Gaule. Cette armée réunit les peuples Gépides (les plus nombreux),
Ostrogoths (dirigés par trois rois frères dont le père du futur Théodoric Ier (Théodoric le
Grand)), Skires, Suèves, Alamans, Hérules, Thuringes, Francs, Burgondes, Alains, Sarmates,
elle est majoritairement germanique et les Huns n'en composent qu'une infime partie. Les
tactiques qui ont précédemment fait leur succès contre les « civilisés » ne sont donc plus à
l'ordre du jour. Le 7 avril, Attila brûle Metz. (invasions barbares)
La Gaule lui résiste, d'abord à Paris sous l'impulsion de sainte Geneviève, puis à Orléans, à
l'instigation de saint Aignan d'Orléans avec l'appui des légions romaines de Flavius Aetius.
À Orléans, où il compte franchir la Loire, Attila combat les Wisigoths de Théodoric Ier et les
légions romaines de Flavius Aetius, en réalité composées de tous les peuples établis en Gaule
à cette époque : Alains, Francs, Burgondes, Sarmates, Saxons, Lètes (colons barbares),
Armoricains et même des Bretons venus d'outre-Manche
Les Huns sortent vainqueurs et c'est en Champagne que la bataille des champs catalauniques
finale a lieu, sans doute moins d'une quinzaine de jours plus tard. Certains auteurs localisent
cette bataille à 5 milles romains (7,5 km) de Troyes dans des champs près du village de
Maurica ou Mauriacus (latin campus mauriacus). D'autres, plus anciens, la situent près de
Châlons-en-Champagne, l'antique Catalaunum d'où dérive le substantif attribué aux « champs
catalauniques », à l'emplacement de l'oppidum gaulois de La Cheppe, improprement appelé
"le camp d'Attila".
À la suite du carnage, Attila reste un moment en Gaule puis se retire vers le Rhin.
Attila aux portes de Rome [modifier]
Au printemps 452, il attaque à nouveau en Italie. Son armée prend Aquilée, Padoue, Vérone,
Milan, Pavie et se dirige vers Rome. L'empereur Valentinien III décide de négocier.
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