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Sami A. Aldeeb Abu-Sahlieh
Introduction au droit musulman et arabe
www.sami-aldeeb.com Bucarest
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Introduction
Importance numérique
On estime le nombre des musulmans à 1200 millions, ce qui en fait 20% de la population mondiale.
Asie: 780'000'000
Afrique: 380'000'000
Europe: 32'000'000
Amérique nord: 6'000'000
Amérique latin: 13'000'000
Océanie: 3'000'000
Suisse
Année Musulmans Population totale
1970 16'353 6'269'783
1980 56'625 6'365'960
1990 152'217 6'873'687
2000 310'807 7'204'055
France
C'est la deuxième religion après le catholicisme, et avant le protestantisme et le judaïsme.
Leur nombre exact est inconnu en raison de l'interdiction de faire un recensement sur la base de
l'adhérence religieuse.
Ils sont estimés entre trois et sept millions sur environ 60 millions d'habitants.
Importance géographique
Carte indiquant le pourcentage des musulmans dans le monde
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Carte indiquant le pourcentage des musulmans en Europe
Importance de la religion
Organisation de la conférence islamique: 57 pays
22 pays arabes:
Algérie Arabie saoudite Bahrain
Djibouti Égypte Émirats arabes unis
Iraq Jordan Kuwait
Liban Libye Maroc
Mauritanie Oman Palestine
Qatar Somalie Soudan
Syrie Tunisie Union des Comores
Yémen
Dans les constitutions de la plupart de ces pays arabes, l'Islam est mentionné comme religion d'État
et/ou le droit musulman comme une des sources principales, voire la source principale du droit. Le
seul pays qui ne mentionne pas l'Islam est le Liban.
35 Pays non arabes
Afghanistan Albanie* Azerbaïdjan*
Bangladesh Benin* Brunei
Burkina Faso* Cameroun* Côte d'Ivoire*
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Gabon* Gambie* Guinée*
Guinée Bissau* Guyana* Indonésie
Iran Kazakhstan* Kirghizstan*
Malaysia Maldives Mali*
Mozambique* Niger* Nigeria*
Uganda* Ouzbékistan* Pakistan
Sénégal Sierra Leone Suriname
Tadjikistan* Tchad* Togo*
Turkménistan* Turquie*
Parmi les 35 pays non-arabes, 24 pays (avec *) mentionnent dans la constitution la laïcité de l'État
sous une forme ou une autre.
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Partie I. Les fondements du droit musulman
Chapitre I. Le législateur
La première question est de nature théologique et philosophique: qui fait la loi? La réponse à cette
question conditionne la pensée des musulmans et elle est à la base des revendications des
musulmans dans le monde musulman et en Occident.
Section I. Le pouvoir législatif appartient à Dieu
Un chauffeur français va en Grande-Bretagne: il conduit à gauche
Un chauffeur britannique vient en France: il conduit à droite
Une famille malienne vient en France: elle circoncit ses filles
Une famille marocaine vient en France: elle revendique le voile pour ses filles.
Pourquoi? La réponse: il y a une différence dans la conception de la loi.
I. Trois conceptions de la loi
- en tant qu'émanation d'un dictateur.
- en tant qu'émanation du peuple, par voie démocratique directe ou indirecte.
- en tant qu'émanation de la divinité, soit directement à travers la révélation transmise à un
prophète, soit indirectement à travers les autorités religieuses censées représenter la divinité sur
terre.
La conception de la loi en tant qu'émanation de la divinité se trouve chez les juifs et les musulmans,
mais presque inexistante chez les chrétiens.
1) Conception juive du droit
Cher les juifs, la loi est dans la Bible, notamment les cinq premiers livres attribués à Moïse, appelée
la Torah.
Moïse était chef d'État.
La bible est à compléter principalement par
- La Mishnah (écrite entre 166 et 216I et son commentaire
- the Talmud (celui de Jérusalem, écrit à Tibériade et terminé vers la fin du 4`me siècle; et celui de
Babylone, écrit à Babylone vers le cinquième siècle).
Le Talmud et la Mishnah sont considérés comme la bible orale. Ils comprennent l'enseignement des
autorités religieuses juives.
On lit dans la Bible:
Tout ce que je vous ordonne, vous le garderez et le pratiquerez, sans y ajouter ni en retrancher
(Dt 13:1).
Les choses révélées sont à nous et à nos fils pour toujours, afin que nous mettions en pratique
toutes les paroles de cette loi (Dt 29:28).
C'est une loi perpétuelle pour vos descendants, où que vous habitiez (Lv 23:14).
Maïmonide (mort en 1204)
Invoquant ces versets, il écrit:
"C'est une notion clairement explicitée dans la loi que cette dernière reste d'obligation éternelle et
dans les siècles des siècles, sans être sujette à subir aucune variation, retranchement, ni
complément". Celui qui prétendrait le contraire devrait être, selon Maïmonide, "mis à mort par
strangulation".
Ce châtiment est prévu aussi à l'encontre de celui qui "abolit l'un quelconque des commandements
que nous avons reçus par tradition orale", comme à l'encontre de celui qui en donne une
interprétation différente de l'interprétation traditionnelle, même s'il produit un signe affirmant qu'il
est un prophète envoyé par Dieu.
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