à l'encre brune, avec corrections d'une autre main, de plus gros calibre à l'encre plus foncée,
couverture d'attente de papier, avec titre à l'encre brune: « Singes. 1er cah[ier] ». Dimensions:
308 x 200 mm [suivi de] Mise au propre du manuscrit décrit ci-dessus augmenté de la
continuation, sans doute le texte du «2e cahier », pour l'heure non retrouvé, cahier de 32 + [8]
pp., même fine écriture à l'encre brune que la première version annotée et corrigée, couverture
d'attente avec inscrit à l'encre: « Cahiers à copier pour Abel ». Dimensions: 342 x 220 mm.
Ce premier cahier (de deux) et sa mise au propre (contenant la continuation) contient
une dissertation sur les singes par Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, à replacer dans le
contexte des mémoires sur les primates ou « quadrumanes » composés par le naturaliste,
seul ou en commun avec Georges Cuvier, d'abord dans les années 1795-1798, puis
jusque dans les années 1830.
Nous n'avons pas trouvé trace de ce projet de dissertation parmi les papiers de Geoffroy
Saint-Hilaire, ni dans les bibliographies spécialisées recensant ses travaux. Notons que
nous nous situons une trentaine d’années avant la parution de l’Origine des espèces de
Charles Darwin en 1859.
Grâce à un faisceau d'allusions présent dans le texte, ce mémoire peut être daté
approximativement. Premièrement, à la fin du cahier 1 (p. 24), répété dans la mise au propre
(p. 22), l'auteur renvoie à une dissertation publiée par lui-même et Cuvier en 1795. Il s'agit de
l'article paru sous le titre “Histoire naturelle des orangs-outangs. Des caractères qui peuvent
servir à diviser les singes”, in Magasin Encyclopédique ou Journal des sciences et des arts, I
(n. 3), 1795, pp. 451-463, effectivement publié par Georges Cuvier et Étienne Geoffroy Saint-
Hilaire, reparu avec peu de modifications en 1798 (voir bibliographie ci-dessous). Les auteurs
explorent les caractères choisis pour la détermination des singes et leur classification. La
classification des singes, adoptée par Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire, était principalement
fondée sur la considération de l'angle facial.
Un second indice de datation est fourni par l'auteur du texte : « Le voyage de M[essieurs]
Diard et Duvaucel est venu procurer d'autres especes... » (cahier 1, p. 10; mise au propre, p.
10). Nous connaissons bien les circonstances et les dates de ce voyage, décrit entre autres
dans la Revue des deux mondes (1833, tome II, pp. 601-604). Ainsi le présent manuscrit fut-il
copié bien après les premières dissertations de 1795-1798, mais aussi après les voyages de
Diard et Duvaucel dans les années 1818-1824. Nous pensons qu'il fut composé peut-être à la
fin des années 1820, en tout cas après 1823 où le jeune Abel Adam, dont il sera question ci-
après, suit encore les cours à l'Athénée royal de Paris.
Grand naturaliste français, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire est né à Étampes en 1772. Destiné
plutôt à une carrière d'ecclésiastique, le jeune Étienne devint un des auditeurs les plus assidus
de Fourcroy au Jardin des Plantes et suit les cours de minéralogie de Daubenton au Collège de
France, dont il devient rapidement le protégé. Il est nommé sous-garde et sous-démonstrateur
du Cabinet d'histoire naturelle en 1793, adjoint de Daubenton. Professeur de zoologie des
mammifères et des oiseaux au jeune âge de 21 ans, dès la création du Muséum d’histoire
naturelle, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire conservera sa chaire jusqu'en 1841, alors atteint de
cécité. Il meurt en 1844, et sera enterré au Père Lachaise. Si Étienne Geoffroy Saint-Hilaire a
effectivement beaucoup publié, on conserve à la Bibliothèque du Muséum un fonds important
de manuscrits et papiers – souvent inédits – de l'érudit naturaliste, longtemps propriété de son