Les méthodes de contraception masculines
Toute méthode contraceptive susceptible d'être largement diffusée doit satisfaire à un certain nombre de critères:
ne pas perturber la santé de l'individu ni affecter sa libido (désir sexuel), être efficace à près de100%, réversible
après arrêt du traitement et d'utilisation confortable (peu de contraintes).
Vers les années 90, la contraception masculine a fait l'objet de nombreux essais. Différentes possibilités
théoriques en matière de contraception masculine existent, particulièrement des méthodes hormonales freinant la
spermatogenèse (la production de spermatozoïdes). Ces méthodes utilisent des hormones stéroïdes gonadiques
(ovaires ou testicules). Elles agissent au niveau du complexe hypothalamo-hypophysaire, inhibant (bloquant) la
production des gonadostimulines hypophysaires (FSH et LH).
Méthode 1
Elle consiste à injecter des androgènes (propionate de testostérone) à la dose de 25 mg/ jour pendant plusieurs
mois. Elle entraîne une azoospermie ( pas de spermatozoïdes) sans perte de la libido.
L'oenanthate de testostérone (injection intramusculaire de 200mg/ semaine) freine la spermatogenèse. Celle -ci
se rétablit après arrêt du traitement
L'apport de dérivés de la testostérone compense la chute de testostérone de l'individu d'où un maintien de la
libido, mais les hormones de synthèse sont toxiques pour le foie (risques de cancer)
Avec l'injection intramusculaire d'androgènes retard , la concentration de testostérone n'est pas régulière :
présence de pics (après injections) ou de taux très faibles.
Les effets secondaires constituent un risque pour la santé: rétention d'eau et de sodium, risques de plaques de
graisse (athéromes) dans les artères, activation de l'érythropoïèse (production de globules rouges)
Méthode 2
Elle consiste à utiliser des hormones femelles (oestrogènes et progestatifs). Elles freinent la spermatogenèse,
mais aussi l'activité des cellules de Leydig et provoquent donc un arrêt de sécrétion de testostérone avec perte de
la libido, impuissance et modification des caractères sexuels (féminisation).
Méthode 3
Elle consiste à associer une hormone mâle (androgène) à une hormone féminine. L'association éthinyloestradiol
(féminine) et méthyl testostérone (mâle) freine la spermatogenèse . Pas de troubles de la libido mais féminisation
et augmentation des risques cardio-vasculaires (embolies)
L'association d'un androgène avec un progestatif (hormone féminine) paraît plus intéressante: prise par voie orale
(pilule) du progestatif et par voie percutanée (peau) pour la testostérone. La spermatogenèse est alors freinée.
Cependant certains individus s'avèrent réfractaires au traitement. D'autres ne subissent plus au bout d'un moment
les effets du traitement et produisent de nouveau des spermatozoïdes.
Ce traitement n' a pas d'effets secondaires sur le foie et le taux de cholestérol. On a constaté seulement une
augmentation de la pilosité des partenaires des hommes sous contraception. Les femmes présentaient un taux
élevé de testostérone. La prise d'une douche par les hommes après l'application a permis de ramener le taux à une
valeur normale.
Extraits adaptés d'un texte de J.F Guérin Encyclopédie Médico-chirurgicale 1989
Questions :
Première question : exploitation de documents
A partir des éléments du texte, montrez que ces méthodes hormonales de contraception masculine ne répondent
pas aux critères d’une contraception efficace et sans danger pour l’être humain
Deuxième question : mobilisation des connaissances
Décrivez les relations qui existent entre le complexe hypothalamo-hypophysaire et les testicules. Vous illustrerez
vos explications par un schéma. Vous préciserez aussi les effets d’une méthode de contraception hormonale