Question 113. Allergie, hypersensibilité – choc anaphylactique
Module 8. Immunopathologie clinique
Service des maladies respiratoires et allergiques (Pr Lebargy)
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
On éliminera sur les caractères cliniques :
les chocs d’autre nature
choc vagal : pâleur, hypotension artérielle,
syncope. La bradycardie et l’absence de signes
cutanés ou respiratoires associés redressent le
diagnostic
le choc cardiogénique sur le contexte de
cardiopathie (insuffisance coronaire,
valvulopathie…), les signes périphériques
d’insuffisance cardiaque, la dysfonction
ventriculaire gauche à l’échographie cardiaque.
hémorragique facilement évoqué lorsque le sang
est extériorisé (hématémèse, melaena,
métrorragies….). En l’absence de sang extériorisé, le
contexte clinique et le dosage de l’hémoglobine
orientent le diagnostic.
septique avec fièvre, frissons, localisations
infectieuses (pulmonaires, urinaires, abdominales) et
hémocultures positives
Les flush syndromes
Ménopause
Flush d’origine médicamenteuse (métronidazole,
vancomycine en IV directe et rapide))
Néoplasie (carcinoïdes, carcinome médullaire de la
thyroïde)
Syndrome du restaurant associant un flush, des
céphalées, des vomissements, une hypotension voire
un bronchospasme. Le rôle d’une intolérance au
glutamate (syndrome du restaurant chinois), aux
sulfites ou à la saurine des poissons contaminés est
généralement incriminé.
Les affections histamino-libératrices :
mastocytoses systémiques caractérisées par une
urticaire pigmentaire aggravée par la prise
d’opiacés ; leucémie à promyélocytes traitées par
trétinoïne ;
Le phéochromocytome qui peut s’accompagner
d’épisodes d’hypotension
L’œdème angioneurotique familial qui associe au
moment des poussées des douleurs abdominales, un
oedème cutané et muqueus, une dyspnée laryngée,
L'histoire familiale, la diminution de la fraction C2a et
l’effondrement de l’inhibiteur de la C1 estérase
permettent d’établir le diagnostic.
Les syndromes pseudo-anaphylactique de Hoigné
(dus à l’injection de procaïne) associant syncope,
hallucinations agressivité
Les attaques de panique.
LES ETIOLOGIES
Essentiel pour adapter le traitement préventif
Les chocs anaphylactiques IgE dépendant. Leur
diagnostic repose sur l‘anamnèse, les test cutanés
(pricks, IDR) et selon les cas les IgE spécifiques
Les trophallergènes (surtout chez l’enfant). En
France les allergènes alimentaires les plus fréquemment
en cause sont
Chez l’enfant : les œufs, l’arachide, le lait de vache,
la moutarde et la morue
Chez l’adulte les allergènes sont plus « dispersés » :
pomme, noisette, céleri, œufs, avocat, sésame, arachide.
Les réaction les plus sévères sont obtenues avec
l’arachide dont la sensibilisation a lieu dans la majorité
des cas avant 3 ans. Le problème principal est le
masquage des allergènes dans la préparation culinaire
nécessitant une grande vigilance et une véritable
éducation des patients
Les médicaments : antibiotiques ( lactames +++),
sulfamides, cytostatiques, immunosuppresseurs,
myorelaxants, anesthésiques (barbituriques tels le
thiopental®, non barbituriques tels le profolol®, les
curares) polypeptides, albumine, enzymes, globulines,
hormones, latex (gants), sérums.
Les venins d’hyménoptères (abeille, guêpe).
Les chocs anaphylactoïdes IgE indépendants
Inhibition de la cyclo-oxygénase (Aspirine®,
AINS)
Activation du complément :
complexes immuns : IgG-IgA chez les patients
polytransfusés, albumine, globuline agrégée,
membrane de dialyse
produits de contraste iodé
protamine
Histamino-libération directe : acétylcystéine,
dextran, gélatines, opiacés, polymyxine, produits de
contraste iodés, streptokinas, tubocurarine
TRAITEMENT
Traitement curatif
Les premiers soins de réanimation s’imposent
d’emblée en cas de forme mortelle ou particulièrement
sévère
Ventilation au masque ou au ballon en 02 pur
Voie veineuse périphérique si possible ou centrale
Massage cardiaque externe
Remplissage vasculaire
Durant la phase pré-hospitalière
Patient allongé, jambes surélevées
Adrénaline seringue auto-injectable (1 mg/1ml) :
Anahelp® ou Anakit : une injection sous-cutanée
Polaramine : 1 Ampoule IV
Solumédrol : 120 mg IVD