La médecine et les médecins en Chine
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LA MÉDECINE CHINOISE
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Quand on parcourt les vieux ouvrages sur la Chine, on est
frappé par les éloges démesurés qu'on y trouve à chaque page :
mœurs, institutions, administration, commerce, industrie, arts,
sciences, etc., tout est vanté, magnifié. De telles appréciations
s'expliquent aisément : lorsque, au XVIe siècle, les premiers
missionnaires vinrent en Chine, l'Europe était très loin d'être ce
qu'elle est aujourd'hui. Par contre, l'Empire Céleste se trouvait à
l'apogée de sa prospérité. Il était donc bien naturel que la
civilisation qui s'offrit à leurs yeux excitât leur admiration et que les
comparaisons qu'ils firent avec la nôtre, dans les relations qu'ils ont
publiées, fussent souvent à l'avantage de la première.
La médecine chinoise qu'ils étudièrent à leur façon bénéficia tout
naturellement de cet optimisme général ; mais, fait assez curieux,
alors que presque tout ce qu'on a tant loué a aujourd'hui beaucoup
perdu de son crédit, l'empirisme Céleste est resté sur son piédestal,
non seulement dans l'esprit des Chinois modernes, mais encore
chez bon nombre d'auteurs européens : je parle des auteurs
sérieux, ayant longtemps vécu dans ce pays, et non de ces
touristes de passage qui, n'ayant rien vu, rien compris, ont trouvé
plus simple de tout ridiculiser en faisant des peintures avec des
couleurs empruntées à leur propre imagination.
« Je puis affirmer, dit Dabry
, que j'ai vu, de mes veux
vu, des cures faites par les médecins chinois qui m'ont
paru miraculeuses. Aussi, en présence des nombreux cas
de guérison que j'ai pu constater, j'ai acquis la conviction
profonde que, sous ce rapport, la science moderne aurait
quelque chose à emprunter à l'antique civilisation
chinoise. Il existe une source précieuse d'où peuvent
Dabry, La médecine chez les Chinois, 1863.