les Fragments restent attachés à l’étoffe et dispersés. Tout ceci fait penser à une femme qui jette le fruit
de son enfantement dans les immondices. Ces manières de faire étaient autrefois considérées comme
sacrilèges. Pourquoi plus maintenant ?
I. Ou ils ne croient pas que chaque Fragment est Jésus-Christ entier et sont donc hérétiques.
II. Ou ils y croient et par là sont sacrilèges.
Nous, catholiques, croyons à la ‘transsubstantiation’, terme qui signifie le passage d’une substance à
une autre. Par exemple, si le plomb devenait de l’or, il changerait sa substance en celle de l’or, de Pb il
deviendrait Au, évidemment au niveau de l’atome, c’est à dire, de l’infiniment petit. Tout le monde sait
qu’un milligramme d’or ou un quintal d’or, c’est toujours de l’or.
C’est ce qui se passe à la Messe, lors de la consécration: de la substance du pain, on passe à la substance
du Corps du Seigneur, et la science nous aide justement à comprendre qu’un tel passage advient au
niveau de l’infiniment petit.
C’est là la foi qu’a toujours gardée l’Église catholique. Dogme de foi qu’on ne pourra jamais changer
parce que le dogme est l’éternelle Vérité révélée.
Comment peut-on alors justifier des nouveautés aussi négatives ? D’où est venue une manière de faire
aussi irrévérente, sinon d’un rite qui conduit à ce triste résultat ?
Voilà pourquoi j’ai dû m’éloigner d’un rite qui, de tant de manières, profane le Très-Saint Sacrement
(communion sur la main, tabernacles déplacés et oubliés, l’Eucharistie dans la main de tous les
‘ministres extraordinaires’, hommes et femmes, rite de la messe inventés, inculturés, etc…)
Il est absolument impossible de suivre une telle anarchie et prétendre en même temps refléter la foi
catholique constante. Un choix s’impose donc : repousser toutes ces nouveautés, pour l’amour de la
Vérité, de l’Eucharistie, de l’Église, de vos âmes qui ont droit au salut par le moyen de la grâce.
Vous vous demanderez pourquoi je suis arrivé aussi tardivement à ces conclusions. J’ai cherché à
communiquer la foi catholique à travers ce nouveau rite, j’ai essayé pendant deux ans de dire la
Messe face au peuple dans l’espoir d’exprimer même ainsi la foi catholique. Mais la Messe face au
peuple devient par la force des choses offrande au peuple, dans sa langue, avec ses chants. Elle
devient un banquet, un repas de fête fraternel, une assemblée chaleureuse, dynamique, joyeuse,
pour le partage, en somme une chose de la terre. J’ai assisté à certaines célébrations si joyeuses et
pleines d’entrain, que vraiment, même si elles sont sympathiques, il est impossible d’y voir,
renouvelé, le drame terrible du Calvaire.
Nous avons donc affaire à deux réalités totalement différentes:
A- La Messe officielle actuelle qui ressemble à un banquet, à une communion fraternelle entre les
présents pour prier ensemble en faisant mémoire du dernier repas de Jésus avec ses disciples, par quoi
Jésus est présent spirituellement au milieu des fidèles. (art. 7 du Missel Romain).Ce rite étant adressé
aux fidèles, il est logique qu’on dise à haute voix, dans une langue compréhensible, au besoin en
dialecte, un texte souvent inventé ou improvisé, variable selon le lieu, l’heure, la saison, l’âge des
présents, leur qualité. Ne parlons pas de la musique ! Mais êtes-vous bien sûrs que dans toutes ces
variations, caprices, évolutions, improvisations, fantaisies, soit toujours exprimé intégralement le
dogme, la Vérité catholique ? Êtes-vous sûrs d’en recevoir la plénitude de la grâce qui nous vient du rite
parfait défini par l’Église à l’occasion du Concile de Trente ?
De cette anarchie, désordre, créativité, confusion liturgique, découle tout naturellement la confusion
spirituelle du peuple chrétien qui s’est créé une religion de commodité : on entre dans l’église en
vêtements indécents, on bavarde sans vergogne devant le Saint Sacrement sans même une génuflexion,
un salut, comme s’il n’existait pas. Et surtout on prend l’Hostie dans la main comme si c’était un
morceau de pain, sans se soucier de recueillir les Fragments, sans s’être confessé, tout le monde
communie sans aucune discipline morale et spirituelle, souvent en état de péché mortel, dont on dit
d’ailleurs qu’il n’existe plus. Que de surprises devant le tribunal de Dieu ! Il y a de quoi frémir.
Le fait que même des protestants, surtout de tendance anglicano-calviniste (autel face au peuple)
célèbrent selon le rite de cette Messe, démontre qu’il n’exprime plus le dogme catholique.
Ecoutez ce que dit Luther de la Messe catholique : « J’affirme que tous les bordels, les homicides, les
vols, les adultères sont moins mauvais que cette abominable Messe…» (Sermon du 1er dimanche de
l’Avent). « Quand la Messe aura été renversée, je pense que nous aurons renversé toute la
papauté» (Traité contra Henricum).