
La libéralisation des services revêt une importance stratégique pour le transfert de
technologie et le développement. Faciliter l'établissement de succursales et de filiales d'entreprises
étrangères peut encourager l'investissement étranger direct (IED), lequel s'accompagne généralement
de compétences et de technologies nouvelles qui se diffusent dans les autres secteurs de l'économie de
différentes manières. Les employés nationaux acquièrent de nouvelles compétences et techniques qui
sont progressivement adoptées par les entreprises nationales. Un certain nombre de pays en
développement ont pu s'appuyer sur l'IED pour progresser sur les marchés internationaux des services
dans des secteurs tels que la conception de logiciels et la santé.
Dans certains secteurs comme la finance, les télécommunications et les transports, les avantages découlant de
la libéralisation peuvent avoir de vastes retombées. De nombreux faits indiquent que les politiques qui limitent
la concurrence pour ces services peuvent être très coûteuses. Inversement, la suppression des restrictions
peut apporter des gains importants.
Les services financiers sont essentiels pour les activités commerciales. L'innovation concernant les
produits, la coopération internationale en matière de réglementation et les nouvelles technologies de
communication ont multiplié les possibilités d'innovation financière. Tout indique, dans ce secteur, que
la concurrence permet d'améliorer la qualité et l'efficacité des produits proposés et de faire en sorte
que les marchés résistent mieux aux chocs extérieurs. Selon une étude menée sur un échantillon de
60 pays, les pays dont le secteur des services était totalement libéralisé ont connu une croissance
moyenne supérieure d'environ 1 point de pourcentage à celle des autres pays entre 1990 et 1999.
Les télécommunications sont les nouvelles autoroutes du commerce moderne. Les études qui ont
été faites s'accordent à reconnaître l'effet bénéfique d'un train de mesures incluant la privatisation des
monopoles d'État, l'introduction de la concurrence et la création d'organismes de réglementation
indépendants. Les pays qui ont engagé des réformes de grande ampleur dans ce secteur ont toujours
mieux réussi que ceux qui se sont contentés de changements partiels. Il est établi que les pays qui ont
libéralisé totalement leurs services financiers et leurs services de télécommunication ont obtenu de
meilleurs résultats, enregistrant une croissance économique supérieure de 1,5 point de pourcentage à
celle des autres pays.
La concurrence s'est révélée être un facteur crucial pour la restructuration et la
modernisation du secteur; la libéralisation des échanges puis l'arrivée d'opérateurs étrangers en sont
des éléments essentiels.
Les transports, enfin, rendent les échanges commerciaux possibles. Pendant des siècles, les plaques
tournantes du transport ont été les centres névralgiques du commerce. Les coûts du transport peuvent
aussi être un facteur majeur pour déterminer l'avantage comparatif et la compétitivité d'un pays. Par
exemple, un pays qui pratique des tarifs de transport aérien relativement bas jouit d'un avantage
concurrentiel pour la fourniture de denrées périssables telles que les fleurs ou les légumes. De même,
l'accès à des services portuaires fiables, efficaces et peu coûteux peut être un maillon déterminant de
la chaîne logistique et de distribution des producteurs de denrées non périssables en vrac.
Globalement, de nombreux pays ont constaté que la libéralisation des services de transport avait eu un
effet positif sur leur commerce en général. En abaissant considérablement leurs frais de transport
maritime, les petites et moyennes entreprises qui, autrement, seraient marginales, ont pu élargir leurs
activités d'exportation. Une étude sur l'impact économique probable des négociations du Cycle de
Mattoo, Aaditya, R. Rathindran and A. Subramanian (2001), Measuring Services Trade Liberalization and its
Impact on Economic Growth: An Illustration, World Bank Research Working Paper, No. 2655, Washington,
D.C.: Banque mondiale.
Idem.