
 Pyélonéphrites aiguës : mise au point, actualités 
 
Brigitte Llanas - Hôpital des enfants, place Amélie Raba-Léon, 33076 Bordeaux 
cedex   
 
 
L’infection urinaire (IU) est une pathologie fréquente chez l’enfant. Le diagnostic d’IU est ainsi porté 
chez 3,5% des enfants fébriles de tout âge consultant dans un service d’urgence, 5% des nourrissons 
de moins de 2 ans et jusqu’à 13,6% des nouveau-nés. Dans les premiers mois de vie, il existe une 
large prédominance masculine des IU avec un sex ratio entre 2 et 9 selon les études. Après l’âge de 1 
an,  l’incidence  des  IU  est  plus  élevée  chez  les  filles  chez  lesquelles  elle  est  estimée  entre  9  et 
14/1000 par an contre seulement 2/1000 chez les garçons. E.coli est responsable de 70 à 90 % des 
IU de l’enfant. 
  
 L’IU est  révélée par des tableaux cliniques divers. 
Chez le grand enfant elle se présente un peu comme chez l’adulte.  
Avant 18 mois, elle est beaucoup plus fréquente, son diagnostic est difficile du fait du polymorphisme 
clinique. 
 Le diagnostic repose sur la mise en évidence des germes dans les urines, soit indirectement à 
l’aide  de  bandelettes  urinaires,  soit  par  culture  des  urines.  Toutefois  l’interprétation  des  résultats 
microbiologiques est parfois délicate : une technique de recueil des urines inadaptée, en particulier 
chez les nouveau-nés et les jeunes enfants, est un écueil que le clinicien doit prendre en compte afin 
d’éviter de porter un diagnostic erroné d’IU, en règle par excès.  
 
La pyélonéphrite aiguë (PNA) est potentiellement grave.  
Les risques infectieux des PNA à la phase aiguë sont particulièrement importants chez les nouveau-
nés et les enfants de moins de 3 mois, chez qui les PNA peuvent être associées à une septicémie. Il 
s’agit le plus souvent de PNA à E.coli, avec une fréquence particulière du sérotype K1, impliquant un 
risque de méningite.  
Le pronostic fonctionnel rénal chez le nourrisson ou elle révèle souvent des uropathies sous jacentes. 
A tout âge, elle peut générer des cicatrices rénales irréversibles qui si elles sont étendues conduiront 
à une insuffisance rénale chronique à l’âge adulte. 
 Il  est  vraisemblable  que  la  qualité  de  la  prise  en  charge  initiale  conditionne,  au  moins 
partiellement le risque de cicatrice parenchymateuse à long terme. Les recommandations publiées à 
ce jour sont proches de notre pratique (cf. tableaux 1 et 2).   
La  réalisation  d’examens  complémentaires  (échographie  rénale,  scintigraphie,  cystographie 
rétrograde) est source de controverse, il convient toutefois de rester systématique chez le nourrisson 
et de proposer rapidement une échographie rénale et à distance une cystographie rétrograde. Chez le 
plus  grand  enfant  une  analyse  sémiologique  du  comportement  mictionnel  diurne  et  un  examen 
clinique  adapté  (sphère  uro-néphrologique,  examen  neuromusculaire  et  rachis  lombo  sacré) 
permettent de guider la prise en charge.