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Programme de soins et de surveillance des patients sous traitement par stimulation du nerf vague (SNV), stimulation profonde cérébrale (SPC) et stimulation
magnétique transcrânienne (SMT) de la clinique de neuromodulation du CHUM
2017-04-17 3
Historique des traitements
La stimulation magnétique transcrânienne
En 1985, Barker et al. ont développé une technique non-invasive qui stimule le cortex
cérébral et modifie les fonctions corticales et sous corticales (1). Cette technique, basée
sur les découvertes de Faraday en 1831, est un champ magnétique, appliqué sur une
région du crâne, qui induit un courant électrique local. Ce courant modifie l’activité des
neurones et ainsi l’activité de la région cérébrale visée. Son potentiel thérapeutique est
étudié dans de nombreux troubles neurologiques et psychiatriques. En 1993, Höflich et
al. (2) ont étudié son effet sur la dépression majeure réfractaire et depuis 2001, la rTMS
est un traitement reconnu au Canada. Dans les années 1990, plusieurs chercheurs ont
étudié son effet dans la schizophrénie (3). Ce traitement peut être utilisé pour plusieurs
troubles psychiatriques majeurs dont les troubles de l’humeur, les troubles anxieux et la
schizophrénie
La stimulation du nerf vague
C’est un traitement utilisé depuis plusieurs années afin de réduire la fréquence des
crises convulsives chez les patients épileptiques réfractaires. On nota chez cette
clientèle une amélioration de l’humeur indépendamment de la fréquence et intensité de
leurs crises convulsives. Certains chercheurs se sont donc interrogés sur l’efficacité du
stimulateur du nerf vague pour traiter la dépression réfractaire (Rush et al.,2000) (4).
Suite à plusieurs études européennes et américaines, cette technique est acceptée par
Santé Canada depuis avril 2001 pour le traitement de la dépression réfractaire.
La stimulation cérébrale profonde
La «psychochirurgie» a, depuis plusieurs décennies, intéressé les psychiatres et les
neurochirurgiens pour le traitement des maladies psychiatriques. Nonobstant les abus
malheureux historiquement associés à ces techniques, le développement des
instruments spécifiques, comme les techniques stéréotactiques par Spiegel et Wycis en
1940 et l’imagerie par résonance magnétique, ont permis d’améliorer et préciser les
traitements psychochirurgicaux. Toutefois, ce sera le développement de la stimulation
cérébrale profonde des années 1990 qui donnera un regain d’intérêt au traitement
chirurgicaux pour les troubles psychiatriques. La stimulation cérébrale profonde est
utilisée en santé mentale pour le traitement du syndrome de Gilles-de-la-Tourette, du
trouble obsessionnel-compulsif (TOC) et de la dépression réfractaire (Larson P.S, 2008)
(5). Depuis 2009, le traitement par la stimulation profonde cérébrale du TOC réfractaire
est accepté aux Etats-Unis, et sur une base «off-label» au Canada par décision
chirugicale dans les cas réfractaires.