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Mali : L’insécurité s’accroît au Sahel
(MFI / 18.12.12) Une semaine après la démission forcée de Cheick Modibo Diarra, le
nouveau Premier ministre Diango Cissoko a nommé son gouvernement. Et sur la
scène régionale et internationale, les interpellations à ces nouvelles autorités se
multiplient. Pendant ce temps, la situation sécuritaire se détériore au Sahel.
Une semaine après la démission forcée de Cheick Modibo Diarra, le nouveau Premier
ministre Diango Cissoko a nommé dans la soirée de samedi les membres de son
gouvernement - en grande partie dans la continuité du précédent... La tache qui l’attend
est double : reconquérir le Nord du pays et organiser des élections transparentes...
Pendant ce temps, sur la scène régionale, les réactions se multiplient. Après les
déclarations du président béninois Boni Yayi, président en exercice de l’Union africaine,
Macky Sall a interpellé les autorités maliennes...
En visite à Conakry, le président sénégalais a regretté le départ forcé du Premier ministre
Cheikh Modibo Diarra, contraint de démissionner par les ex-putschistes menés par le
capitaine Sanogo. Le chef de l'Etat a demandé à Bamako de s'accorder avec l'Union
africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour
parler d'une même voix au sujet de cette opération militaire...
Le nécessaire contrôle de l'armée par le pouvoir civil
Une intervention qui attend toujours le feu vert de l'ONU - qui devrait autoriser ou non le
déploiement des troupes de la CEDEAO contre les groupes armés dans le Nord-Mali.
Certains Etats-membres ne sont pas convaincus par cette option, notamment les
Américains, qui ont jusqu'ici exprimé leur doute concernant les capacités militaires
prévues et le financement des opérations. La France de son côté insiste sur la nécessité
d'une telle intervention.
Laurent Fabius, invité de l'émission Internationales sur RFI ce dimanche, a cependant
assuré qu'un accord allait être trouvé avec les Etats-Unis à l'ONU pour l'envoi de cette
force... Le chef de la diplomatie française a indiqué qu'une résolution serait d’ailleurs
déposée ces jours-ci au Conseil de sécurité... Recevant ce lundi son homologue malien
Tieman Coulibaly, il a évoqué les perspectives de dialogue avec les groupes rebelles non
terroristes et insisté sur la consolidation politique à Bamako et donc sur le nécessaire
contrôle de l'armée par le pouvoir civil. Les agissements des islamistes représenteraient,
selon lui, un risque pour tout le continent.
Pour s’en convaincre, il suffit de lire la réaction du groupe Ançar Dine à la démission
forcée de Cheik Modibo Diarra. Ce jeudi, dans un communiqué envoyé à nos confrères de
Sahara Medias, le mouvement islamiste armé a parlé d'un « acte positif qui montre que
les gouvernants de Bamako se sont rendus compte qu'ils faisaient fausse route », allusion
à l'intervention militaire envisagée dans le Nord du pays et réclamée à plusieurs reprises
par l’ancien Premier ministre.