CHRONOLOGIE COMPARATIVE DES PUISSANCES EUROPÉENNES DE 1800 À 2010
La notion de puissance est consubstantielle à celle d’État. Elle qualifie, dans son acception française contemporaine, les rapports de
l’État avec ce qui échappe à sa souveraineté. Elle se distingue clairement, de la sorte, de la notion de pouvoir, qui s’exerce, à titre
principal, dans le périmètre de la souveraineté étatique. C’est là une singularité de la langue française : le terme de Power, en
anglais, de même que celui de Macht en allemand, se traduisent aussi bien par puissance que par pouvoir. La définition qu’en
donne Max Weber – « toute chance de faire triompher, au sein d’une relation sociale, sa propre volonté contre la résistance d’autrui
» -
s’applique aux relations entre États aussi bien qu’entre individus. La puissance est donc d’abord volonté.
Raymond Aron ne dit pas autre chose lorsqu’il propose sa définition de la puissance : « Peu de concepts ont été aussi couramment
employés et sont aussi équivoques que celui de puissance (…) j’appelle puissance sur la scène internationale la capacité d’une unité politique
d’imposer sa volonté aux autres unités. En bref, la puissance n’est pas un absolu, mais une relation humaine
. »
La notion de puissance a été déclinée en différentes qualifications : puissance régionale, grande puissance, superpuissance, et, pour
désigner les États-Unis des années 1990, après la chute de leur unique rival d'alors, l'URSS, hyperpuissance.
Quelles sont les logiques des puissances européennes de 1800 à 2010 ?
1.
Max WEBER, Économie et société, chap. I, § 16.
2.
Raymond ARON, Paix et Guerre entre les nations, Calmann-Lévy, Paris, 1962, p. 58.