Réunion du 17.06.2010 (préparation de la Visioconférence) Présents : Cristelle, Francis, Agnès, Iva 1. Discussion autour du tertium comparationis de l’étude linguistique multilingue, suite à la décision de la réunion du 25.05.2010 que je rappelle : Il en ressort que la première idée de procéder par racines prédicatives devrait être un peu modifiée en vue de l’objectif final, à savoir établir des cartographies fines des lexies d’émotion. Nous ne l’abandonnons pas complètement, mais reportons cela à plus tard, c.à.d. à l’étape didactique (CR du 25.05.2010) Partir des listes PPF que je vous joins, et des 40N_sentiment dans notre article dans Langue française (LF), faire des tableaux avec les verbes et les adjectifs de sentiments correspondant morphologiquement (ça va tout de même dans le sens des racines prédicatives mais non pas par champs (pré)définis notionnellement comme proposés au début par ex. surprise, respect, dépit pour l’étude pilote). (CR du 25.05.2010) 2. Il a été aussi signalé qu’une des raisons pour lesquelles à la dernière réunion nous avions décidé d’abandonner les champs notionnels, c’est que souvent les noms du même champ (par ex. étonnement vs surprise, angoisse vs inquiétude, joie vs gaité n’ont pas les mêmes propriétés linguistiques. 3. Francis rappelle que méthodologiquement partir des 40 noms d’émotion (étude dans LF) et leur équivalents morphologiques verbaux et adjectivaux, comme décidé à la réunion du 25.05.2010, n’est pas pertinent pour une étude multilingue. Leurs équivalents dans les autres langues seraient forcément des traductions, ce que l’on pourrait nous reprocher. Il se peut que l’équivalent d’un nom français dans une autre langue ne soit pas forcément un nom, mais un verbe ou autre type de construction (comme en russe bojatsja (verbe) et emu strašno (à lui peur). Ce qui pose problème c'est de partir des 40 noms d'émotion en français (même si on est tous d'accord que le français est la langue pivot), la démarche méthodo ne doit pas biaiser l'analyse contrastive 4. Les 40 N_sent les plus fréquents ne seront pas forcément les mêmes dans les autres langues (Remarque : l’étude de l’aspectualité des 7 N_sent étudiés par Elena dans sa thèse a montré qu’ils ont pratiquement les mêmes fréquences dans les deux langues (joie, bonheur, angoisse, peur, colère etc, mais est-ce généralisable ?) 5. Francis rappelle aussi qu’étudier les verbes et les adjectifs, en parallèle des noms, serait le point fort de notre étude (Cf. les travaux d’Anscombre sur les noms, de Mathieu sur les verbes), et ce dans 5 langue. Notre apport sera donc une étude transcatégorielle (nomsverbes-adjectifs) multilingue. 6. La décision vers laquelle nous nous acheminons (après quelques tâtonnements d’ordre méthodologique, ce qui est normal à ce stade de l’étude linguistique) c’est de revenir aux classes notionnelles qui constituent notre tertium comparationis . On ajustera le nombre des classes (au nombre de 27 dans le PPF ). La date de « livraison » de ces classes devra être discutée lors de la visioconférence du 31.06.20100 7. En ce qui concerne les adjectifs, on ne retiendra que les agentifs (cf. par ex. pitoyable ou plaisant (causatifs) vs inquiet, méfiant (agentifs, émotion ressentie et non pas causée) 8. Les classes notionnelles serviront de base pour les autres langues. On se basera sur le critère de fréquence des lexies : on gardera celles qui ont une fréquence absolue > ou = à 100 dans les corpus des 5 langues, c’est-à-dire qui apparaissent plus de 100 fois dans les corpus (par ex. du champ de RESPECT, on éliminera révérence et déférence, Cf. nouveau tableau des fréquences établi par notre vacataire Edmée Marazel dans le cadre de l’étude-pilote RESPECT, SURPISE , DEPIT) Comme ça, on aura des choses « comparables ». 9. A partir donc des classes notionnelles préalablement établies dans les 5 langues, nous appliquerons les traits linguistiques (communs pour les 5 langues) afin d’établir le profil syntaxique et lexical des lexies (à partir des corpus comparables) et procéderons à l’établissement de cartographies des N_sent pour chaque langue. Nous allons faire des comparaisons ponctuelles entre les langues (grâce aux corpus parallèles). 10. Les traits linguistiques proposés pou l’étude des lexies faisant partie des champs notionnels : Pour les noms : le faisceau de traits lingustiques (cf. LF) sera forcément plus riche pour les N (leur combinatoire est plus riche). Les traits polarité, intensité, aspect, causativité, structures actancielles sont valables aussi pour les verbes et les adjectifs (traits transversaux). Pour les noms, l’aspect sera étudier à partir du verbe support, des structures binominales (accès de joie) et de la détermination) En revanche, les manifestations, la verbalisation, le contrôle ne sont pas des « transversaux »(ils sont valables plutôt pour les noms). Pour les verbes : à part les structures actancielles, les rôles sémantiques des arguments et l’aspect, la causativité, il serait peut-être pertinent d’ajouter les adverbes comme éléments de la combinatoire lexicale (appelés prédicats appropriés dans le Lexique-grammaire et les Classes d’objets). Les adverbiaux peuvent être un indice linguistique pour l’aspect (ponctuels vs duratif).Réfléchir aussi sur les marqueurs linguistiques qui pourraient permettre d’identifier pour les verbes les traits polarité et intensité pour les verbe s(cf. le Doc Résultats de l’étudepilote). Un autre poste d’observation pour les verbes : les constructions passives et plus généralement les diathèses : (en lien avec la dimension discursive) X tracasse Y, Y se tracasse Y est tracassé par Y. Les nominalisations ( ?) : La lecture dégoûte Léa. Léa éprouve du dégoût pour la lecture. Pour les adjectifs . la combinatoire avec les adverbes pourrait être aussi intéressante, ainsi que les constructions attributives (être, demeurer stupéfait) et l’aspect. 11. Réfléchir sur l’opportunité d’inclure le trait aspect collectif de l’émotion comme sous-trait ex. terreur ou les SN prép de type adverbial par amour, à ma grande surprise (l’article de D. Leeman et aussi celui de Blumenthal dans le Lexique des émotion) pour voir comment les incorporer dans l’étude. Dans l’étude-pilote de SURPRISE par ex., le TLFi donne par surprise (attaque, baiser ( ??) par surprise qui ici n’est pas émotion) mais pour d’autres noms ça pourrait être intéressant. 12. L’établissement des cartographies nécessite un nombre important de traits. En même temps, l’étude linguistique sur le français pourra être plus approfondie et poussée. Les applications didactiques ne retiendront que certains aspects de l’étude linguistique. 13. Lorsqu’on aura les corpus, la recherche des marqueurs correspondant aux différents trais se fera automatiquement. On fera des grammaires. Les structures actancielles seront plus difficiles à extraire. A discuter avec les informaticiens au moment venu. 14. En même temps, il faut être vigilent de ne pas trop s’éparpiller, vu le grand nombre de lexies que nous aurons à étudier et ce multiplier par 5 langues. Comme nous avons pas mal travailler sur les noms, ne pas refaire de nouveau tout le travail, en revanche nous n’avons pas travaillé sur les verbes et peu sur les adjectifs, il faudrait donc concentrer nos efforts (à Grenoble) dans cette direction. 15. Le problème de la désambiguïsation : je rappelle le point 12 du CR précédent: La désambiguïsation se fera à partir des critères linguistiques que nous sélectionnerons en définitive pour l’étude linguistique (automatiquement, le plus possible, par exemple on retiendra des occurrences du type exploser de colère, explosion de colère, mais pas se laisser surprendre ou pochette-suprise. On affinera cela au fur et à mesure de l’avancement des travaux. Autrement dit, une désambiguïsation par la combinatoire. Agnès va chercher dans ses archives les corpus désambiguïsés sur lesquels nous avions travaillé pour Langue Française (pas la peine de recommencer pour les noms que nous avons faits) 16. Voir comment et à quel stade de l’étude linguistique pourra-t-on faire des statistiques sur les co-occurrents typiques. Cet aspect statistique manquait dans notre étude LF. Eventuellement, dans une étape ultérieure, lorsque nous aurons nos corpus (littéraires et journalistiques) , procéder à des statistiques pour chiffrer, par exemple dans combien de cas colère ou joie se combinent avec le classifieur explosion, bonheur avec années, etc (voir avec Olivier et les Colonais, leur échelonnement multidmensionnel et les calculs qu’ils font pour par ex ; établir le/les classifieur(s) les plus fréquents, ce qui nous permettra de définir encore mieux les propriétés aspectuelles des noms respectifs (nous avions dégagé des tendances sans les chiffrer). 17. Inclure la dimension discursive (par ex. par l’étude des passif : X surprend Y, Y est surpris par/de Y. A quel moment on va l’intégrer ?