Rapport intermédiaire du projet de recherche en réseau « Application du plasma froid au traitement des eaux de lavage » 1. Introduction Le domaine de la sécurité agroalimentaire est devenu pendant les dernières années un des thèmes prioritaires soumis à l’attention de plusieurs équipes de recherche spécialisées dans le monde entier, afin de trouver des solutions de traitement pour combattre les épidémies produites par différentes bactéries présentes habituellement dans l’eau potable. Pour répondre aux problèmes liés à la présence d’agents biologiques (bactéries, eucaryotes, virus) pouvant nuire à la santé humaine, de nouvelles techniques de décontamination des micro-organismes qui soient propres, efficaces et économiques sont recherchées. Cette problématique est encore plus d’actualité dans des pays comme la Roumanie et le Cameroun, qui doivent respecter des normes beaucoup plus strictes qu’auparavant du point de vue de la sécurité agroalimentaire. Parmi les méthodes envisagées pour le traitement de décontamination des eaux de lavage on peut signaler : les procédées physico-chimiques classiques, utilisation de la lumière pulsée et les procédées d’oxydation avancée à l’aide du plasma froid. Les dernières possibilités référent aux applications des décharges couronne, impulsionnelles, DBD ou GlidArc. Nous proposons d’explorer l’efficacité des réacteurs type GlidArc commandé. Les nouvelles normes de réglementation dans le domaine agroalimentaire offre une très bonne applicabilité de la technique de décontamination proposée, qui va bénéficier pleinement des résultats escomptés dans ce projet. 2. Objectifs du projet 1. Mise au point du réacteur adapté pour le traitement bactériologique (2008) – accompli Vérification de sa fonctionnalité et la mesure des paramètres électriques - accompli 2. Optimisation et validation de la technologie dédiée au traitement bactériologique (2009) Etapes Tests pour favoriser la synergie entre les conditions de fonctionnement électrique du réacteur et l’efficacité du traitement bactériologique. Appréciation des performances technico-économiques du traitement et comparaison avec d’autres procédées ; amélioration des expériences complémentaires en chimie du processus. Valorisation des résultats obtenus par la publication d’un article dans un journal de référence Elaboration du Rapport final du projet impliquant tous les partenaires du projet. 1 3. Bilan scientifique des travaux réalisés (4 – 6 pages) Le thème du projet est l’application des décharges électriques de type plasma froid (GlidArc), au traitement de décontamination des eaux usées issues du lavage des produits d’origine végétale (fruits, légumes). Nous avons confirmé pleinement la faisabilité d’un tel traitement à l’aide du plasma froid, dans les conditions d’une paillasse « bio » et un réacteur adapté, en tenant compte des expérimentations déjà réalisées par les chercheurs de l’équipe française et des compétences de l’équipe roumaine concernant la conception et le fonctionnement du réacteur. La technologie GlidArc utilise une décharge haute tension [10 kV] à courant alternatif [250 mA], entre au moins deux électrodes ayant une forme divergente. Son fonctionnement implique la formation des radicaux OH, des NOx, de l’ozone (O3+) et des électrons libres. Les réactions d’oxydation seront assurées, en majorité, par des produits primaires (radicaux OH et espèces azotées), mais également par des produits secondaires (H2O2 – acide nitrique). Ces réactions vont également modifier l’acidité (le pH) des solutions, qui diminue. L’ensemble de ces réactions entraîne une dégradation de polluants organiques et également le traitement bactériologique envisagé. Les investigations expérimentales pour l’année 2008, se sont déroulées à UMR BHM de Massy (INRA) en France, avec la participation de tous les partenaires et ont confirmé l’opportunité de l’usage du procédé GlidArc pour la décontamination microbiologique. Nous avons mis au point un réacteur adapté pour le traitement bactériologique. Les activités prévues en 2008 dans le cadre du projet (conception et réalisation du réacteur, vérification de sa fonctionnalité et caractérisation des paramètres du réacteur) ont été complètement réalisées. La construction du réacteur a été réalisée selon les schémas établis par les partenaires (Figures 1), en tenant compte des contraintes imposées par le positionnement du dispositif dans un poste de sécurité microbiologique de classe 2 (PSM2). Un premier dispositif de ce type a été réalisé et testé à UMR BHM de Massy et puis on a construit 2 autres, identiques, pour les partenaires roumain et camerounais. La géométrie que nous avons choisie pour le réacteur est plane, de type 2 + 2 (2 électrodes principales, alimentées par une alimentation haute tension et 2 électrodes auxiliaires alimentées par une source auxiliaire, de faible puissance). Les électrodes principales ont été réalisées en aluminium. Pour les expérimentations futures le matériel utilisé sera l’acier inox. En ce qui concerne les électrodes auxiliaires, on a testé 4 types de matériel : le cuivre, l’acier classique, l’acier 304 et le tungstène. La dernière solution a confirmé les meilleurs résultats du point de vue de la stabilité du fonctionnement. L’avantage de l’utilisation de la source auxiliaire consiste dans le fait qu’elle permet, par le biais de la décharge électrique auxiliaire de faible puissance, produite entre les électrodes auxiliaires, la commande et le réglage de la puissance électrique de celle principale. En même temps, par son utilisation, il est possible d’augmenter la distance minimale de l’amorçage entre les électrodes principales, et augmenter ainsi la surface « cible » à traiter. 2 Figure 1 - Réacteur à GlidArc en fonctionnement Le réacteur qu’on a utilisé pour commencer les tests est de type ouvert. La distance d’amorçage entre les électrodes était d’environ 10 mm. La partie qui doit être décontaminée pour chaque test en microbiologie est réduite à la taille d’une boîte Petri. La partie électronique de la paillasse a était perturbée par des parasites électromagnétiques, ce qui coupait l’alimentation électrique. Pour cette raison on a du utiliser un transformateur d’isolement pour l’alimentation électrique de son prise auxiliaire, et deux phases différentes du réseau pour l’alimentation, A1 et A2, Figure 2. Les expérimentations ont considéré 3 valeurs différentes de la phase des impulsions de commande, donc de la puissance électrique injectée dans le GlidArc. En ce qui concerne l’évolution de la puissance électrique par rapport au débit de gaz soufflé dans le réacteur, on observe dans la Figure 3 qu’il y a un maximum, qui correspond en fait à l’optimum du point de vue électrique et aérodynamique, pour une valeur de débit d’environ 1 m3/h. Le maximum de la puissance correspond à l’accord entre la source d’alimentation et la construction du module du réacteur. Pour mettre en évidence l’effet des espèces générées par le GlidArc dans un traitement microbiologique il faut s’assurer que l’effet est causé seulement par celui-ci et éviter l’effet thermique qui peut l’accompagner l’intervention du GlidArc. Par conséquent les tests effectués ont imposés comme contrainte de respecter une température dans le réacteur inférieure au seuil de 35 oC. Le traitement microbiologique a été effectué seulement en post-décharge (GlidArc arrêté). Dans ce but on a utilisé de l’eau activée, placée dans une boîte Petri. Autrement dit on a exposé le plasma produit par le GlidArc sur une surface liquide, pendant 5 minutes, qui a été ainsi activée et puis on a arrêté l’alimentation électrique et on a introduit les bactéries de Hafnia Alvei dans ce liquide. L’analyse des résultats a été faite par la technique de micro-spots. 3 Figure 2 – Schéma du PSM2 200 P[W] 150 100 50 0 0 0.5 1 1.5 Q[m3/h] Figure 3 - L’évolution de la puissance électrique en fonction du débit de gaz 4 Les premiers tests (version I) ont utilisé une enceinte ouverte pour un écartement minimum des électrodes d0 = 9.2 mm, une distance entre la partie supérieure des électrodes et l’eau de h = 10 cm et un débit de gaz Q = 0.5 m3 / h. La suspension du départ dans l’eau activée (pH = 6) contient 1.4 E+07 UFC/ml. Les résultats obtenus sont montrés dans le tableau I. Tableau 1 – Résultats du traitement microbiologique – version I Puissance électrique (W) Dénombrement sur 60 μl du -2 / neutralisant Survivants dans l’eau activée (UFC / ml) Abattement microbien (log) 113.46 122.42 121.93 23 37 29 3.8 E+06 6.2 E+06 4.8 E+06 0.6 0.4 0.5 Température de l’eau activée après 5 min. 28.5 32.4 32.6 Nous avons mesuré également les pH de la solution après la durée d’activation de 5 minutes et nous avons constaté une diminution de l’ordre de 2 unités (pH ≈ 4), à la limite de l’initiation des processus électrochimiques. Par conséquent nous avons décidé d’utiliser la version II, représentée par une enceinte semi-ouverte, avec une cheminée placée entre la partie supérieure des électrodes et la boîte Petri, Figure 4. Les résultats obtenus dans ce cas sont présentés dans les Figures 5 et 6. Légende : 1 – débit de gaz, 2 – décharge électrique, 3 - électrodes principales, 4 – cheminée en pyrex, 5-radiateur en aluminium, 6 – échantillon de l’eau activée (boîte Petri), 7 – ventilateurs, 8 – agitateur magnétique Figure 4 – Réacteur semi-ouvert avec refroidissement 5 700000000 600000000 500000000 400000000 300000000 200000000 100000000 0 h [cm] UFC /cm2 1 2 3 7 9 11 367000000 467000000 700000000 Figure 5 – Dénombrement des bactéries viables cultivables après différents traitements par GlidArc – série I 1200000000 1000000000 800000000 600000000 400000000 200000000 0 h [cm] 1 2 3 4 5 7 9 11 UFC /cm2 417000000 883000000 967000000 1120000000 Figure 6 – Dénombrement des bactéries viables cultivables après différents traitements par GlidArc – série II Il est possible d’observer l’influence de la distance entre les électrodes et la cible à traiter sur les unités formant colonies, mais aussi le fait que l’efficacité microbiologique est inferieure au cas de l’exposition directe de la cible à GlidArc. Du point de vue chimique on a effectué seulement des tests qualitatifs concernant l’acidité de l’eau activée et respectivement de son potentiel redox. Concernant la variation de l’acidité, celle-ci a été mise en évidence par l’intermédiaire d’une solution de potassium en présence d’un indicateur chimique (le bromophénol). Suite au traitement par le GlidArc, au but de 5 minutes, l’indicateur est devenu pourpre / bleu. La diminution du pH était d’environ 3 unités (de 6 à 3), mais l’efficacité microbiologique du réacteur était moyenne. 6 Pour les tests redox nous avons utilisé une solution de l’iodure de potassium imbibé sur un papier filtre, positionné sur un support verre est directement exposé à l’action du GlidArc. Suite à la formation de I2 le papier est devenu jaune – brun. Les activités prévues pour la deuxième année considèrent les observations expérimentales physiques et électriques et seront orientées sur l’optimisation du traitement bactériologique. Au niveau des modèles bactériens, des souches précédemment utilisées avec un réacteur d’ancienne génération seront testées (Hafnia alvei, Staphylococcus epidermidis). L’évaluation de la décontamination se fera toujours selon des techniques classiques de dénombrement sur gélose. Les méthodes d’investigation chimiques pour identifier les espèces actives responsables pour l’efficacité du traitement microbiologique, seront plus complexes que celles de la première étape et vont faire appel à la spectroscopie. Plus exactement la production des nitrates et nitrites, des OH, O3 et H2O2, sera étudiée plus précis dans le projet l’année prochaine. Afin de valider la technologie proposée par ce projet pour le traitement de décontamination microbiologique on va évaluer aussi le prix de la méthode. Un article de synthèse, interdisciplinaire, avec les résultats des expérimentations du projet sera proposé dans un journal après les derniers tests prévus en 2009. On mentionne que les partenaires de ce projet ont déjà réalisé ensemble un ouvrage (un chapitre d’un livre) intitulé “Decontamination of Chemical and Microbial Targets using Gliding Electrical Discharge” qui a été accepté pour publication en 2009 dans une édition de référence aux Etats-Unis (NOVA SCIENCE PUBLISHERS). 7 4. Missions/ stages menés dans le cadre du projet Missions/stages menés dans le cadre du projet en 2008 Hnatiuc Bogdan (U.T. « Gh. Asachi » Iasi) – Mission de longue durée d’un chercheur titulaire d’un doctorat à UMR BHM de Massy (INRA), France Todirasi Gabriel (U.T. « Gh. Asachi » Iasi) – Stage d’un doctorant à UMR BHM de Massy (INRA), France Doubla Avaly (Université de Yaoundé, Département de Chimie Inorganique) – Mission d’un chercheur titulaire d’un doctorat à UMR BHM de Massy (INRA), France Missions/ stages prévues pour le projet en 2009 Naitali Murielle (INRA Massy) – Mission de courte durée d’un chercheur titulaire d’un doctorat à U.T. « Gh Asachi » Iasi, Roumanie Jean – Marie Herry (INRA Massy) – Mission de courte durée d’un chercheur titulaire d’un doctorat à U.T. « Gh Asachi » Iasi, Roumanie Hnatiuc Bogdan (U.T. « Gh. Asachi » Iasi) – Mission de courte durée d’un chercheur titulaire d’un doctorat à UMR BHM de Massy (INRA), France – juillet 2009 Hnatiuc Eugen (U.T. « Gh. Asachi » Iasi) – Mission de courte durée d’un chercheur titulaire d’un doctorat à UMR BHM de Massy (INRA), France – juillet 2009 Laminsi Samuel (Université de Yaoundé, Département de Chimie Inorganique) – Stage à UMR BHM de Massy (INRA), France – juillet 2009 5. Problèmes rencontrés - difficultés pour obtenir les documents signés nécessaires au projet (conventions internes) du partenaire camerounais (causées apparemment par la bureaucratie au niveau local) ; - difficultés pour la communication avec le partenaire camerounais (causées apparemment par la logistique au niveau local) ; - difficultés avec l’accès des chercheurs camerounais dans un laboratoire français de microbiologie avec niveau 2 de sécurité dans l’absence des certains documents officiels signés par leurs responsables ; - difficultés de communication entre les responsables de l’A.U.F. et le responsable du projet (je trouve qu’il n’est pas logique à préparer et envoyer les rapports scientifique et financier du projet en décembre 2008, comme prévu, et avoir le feed-back 2 mois plus tard par une demande d’un autre rapport, différemment structuré) ; - le décès du responsable du partenaire camerounais, M. Avaly Doubla, au début de cette année. 8 6. Chronogramme des activités à mener sur la deuxième année du projet Nom et prénom / partenaire bénéficiaire Hnatiuc Bogdan (U.T. « Gh. Asachi » Iasi) Hnatiuc Eugen (U.T. « Gh. Asachi » Iasi Laminsi Samuel (Université de Yaoundé I) Hnatiuc Eugen, Todirasi Gabriel (U.T. « Gh. Asachi » Iasi) Période Organisme d’accueil Activités Montant Du 12.07 au 24.07 Du 12.07 au 24.07 Du 12.07 au 24.07 Du 26.07 au 31.07 INRA Massy Optimisation et validation de la technologie dédiée au traitement bactériologique Optimisation et validation de la technologie dédiée au traitement bactériologique Optimisation et validation de la technologie dédiée au traitement bactériologique Participation à une conférence internationale ISPC 19, Bochum, Germany Dépenses pour la valorisation des résultats de la recherche Elaboration du rapport final d’activité Réalisation d’un article de synthèse avec les résultats obtenus Elaboration du rapport final d’activité Réalisation d’un article de synthèse avec les résultats obtenus Achat du matériel microbiologique Achat du petit matériel et fournitures diverses 1300 € - 6700 € INRA Massy INRA Massy International Symposium on Plasma Chemistry Naitali Murielle (INRA Massy) Du 17.09 au 23.09 U.T. « Gh. Asachi » Iasi Jean – Marie Herry (INRA Massy) Du 17.09 au 23.09 U.T. « Gh. Asachi » Iasi INRA Massy - - U.T. « Gh. Asachi » Iasi Université de Yaoundé I Total - - - - 9 1300 € 1300 € 550 € 650 € 650 € 750 € 200 € 7. Bilan financier + pièces justificatives en annexe Catégorie de dépenses Stage Document justificatif Partenaire 17075/29.07.2008 Stage 17076/29.07.2008 Stage 1379/19.09.2008 Participation à la conférence SFE2008 GR08/550-02.07.2008 Achat du matériel microbiologique Achat d’un système de commande et contrôle Achat du matériel pour la réalisation des 2 réacteurs 13F0802029/27.10.2008 U.T. « Gh. Asachi » Iasi (B. Hnatiuc) U.T. « Gh. Asachi » Iasi (G. Todirasi) Université de Yaoundé (A. Doubla) U.T. « Gh. Asachi » Iasi (B. Hnatiuc et G. Todirasi) INRA Massy FF12617.12.2008 U.T. « Gh. Asachi » Iasi FF1080171/02.09.2008 U.T. « Gh. Asachi » Iasi Montant prévue (Euro) 2200 Montant réel (Euro) 2200 900 900 2200 1015 250 236.6 1000 1055 55.07 400 285.77 6950 5747.44 Université de Yaoundé Total 10