- Ensuite, il faut savoir que la différence apparaît uniquement chez les
mâles (aucune différence dans le taux de cancer chez les femelles),
uniquement pour ceux qui ont été exposés aux radiations CDMA et
uniquement pour deux types de cancer, le neurinome (une tumeur
bénigne dans le cœur) et le gliome malin (dans le cerveau). Et encore,
pour ce dernier, la différence est tout juste à la limite de ce que les
chercheurs en médecine considèrent « significatif » : un écart de 5 %.
- Il y a aussi une anomalie statistique : dans le groupe contrôle, aucun rat
n’a développé de cancer. La loi de la moyenne fait qu’au moins un ou
deux (environ 2 %) auraient dû en avoir.
- Or, ont fait remarquer quelques experts depuis vendredi, si l'on émet
l’hypothèse que cette anomalie statistique est en réalité une erreur, c’est-
à-dire qu’un des rats « normaux » a bel et bien eu un cancer, mais qu’il
n’a pas été diagnostiqué, alors la différence statistique entre le groupe
contrôle et les groupes exposés s’efface. Au moins un des réviseurs de
l’article (leurs commentaires ont aussi été mis en ligne) a avancé cette
hypothèse d’une erreur de diagnostic.
- Les chercheurs n’ont pas dévoilé les données complètes, ni sur le taux de
survie à la fin de l’étude, ni sur les différences entre mâles et femelles, les
deux points jugés cruciaux par les critiques.
- Enfin, c’est une étude unique. Et ce ne serait pas la première fois qu’une
étude unique arrive à des conclusions surprenantes par rapport au reste
de la littérature, conclusions qui sont ensuite invalidées lorsque d’autres
chercheurs essaient d’en reproduire les résultats. Cette étude sur des rats
n’est d’ailleurs qu’une partie d’un plus vaste programme de recherche qui
doit être complété l’an prochain, et qui inclura aussi des souris.
Il faut aussi se rappeler que bien que les téléphones cellulaires soient devenus
omniprésents dans les pays occidentaux au cours des 25 dernières années, le
nombre de cancers n’a pas augmenté. De nombreuses études indépendantes des
pouvoirs financiers n’ont rien trouvé, notamment l’étude du « million de
femmes » en Grande-Bretagne suivies pendant sept ans, ou encore celle du
Danemark sur 350 000 usagers.
Lien vers l’article original :
http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2016/05/29/telephones-cellulaires-
augmentent-lesperance-vie-rats