Bourg d’Oisans, à travers l’histoire…
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SOMMAIRE
DOMINATION ROMAINE
LES MINES DE BRANDES
MEROVINGIENS, CAROLINGINS : ROIS DE BOURGOGNE
LA LEGENDE DES SARRASINS
CONTES D’ALBON, DAUPHINS DE VIENNOIS
LE LAC SAINT LAURENT
LE LAC SAINT LAURENT, SUITE ET FIN
LA FOIRE, LES MARCHES
LA ROUTE DU LAUTARET
LE DAUPHINE DES ROIS
LES GUERRES D’ITALIE
LES GUERRES DE RELIGION
LE DAUPHINE ET LESDIGUIERES
LE MARQUIS DE VIENNOIS
MANDRIN
LES MINES DE L'OISANS A LA FIN DU XVIII EME SIECLE
- LA MINE DE CHALANCHES
- LA MINE DE LA GARDETTE
LA NAISSANCE DE LA REVOLUTION
LA PLAINE D’OISANS : DES INONDATIONS
LA REVOLUTION FRANCAISE
LA GRAVE ? : ISERE OU HAUTES ALPES
L’EMPIRE
LA RESTAURATION
LA ROMANCHE : SES CAPRICES…
LA III° REPUBLIQUE
LES VOIES FERREES DU DAUPHINE
LA MINE DE L’HERPIE
1939… 1945
V.F.D. : SUITE ET FIN
BOURG D’OISANS : SON IMPLANTATION
BOURG D’OISANS : SA MORPHOLOGIEPREFACE
Bourg d’Oisans, à travers l’histoire…
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Lutter contre la dévitalisation des centres et la destruction du tissu urbain est une
préoccupation de plus en plus actuelle. Les villes, les bourgs, les villages sont touchés ;
les contraintes économiques, l’éclatement des activités, les changements du mode de vie
transforment ces microcosmes actifs qu’étaient les centres, en des lieux destinés à
l’abandon et à la destruction : l’espace urbain est alors destiné à un délayage total. Un
anonymat quotidien envahit notre art de vivre, notre art d’habiter.
Un sursaut toutefois se fait jour devant cet appauvrissement de nos villes, bourgs et
villages, une volonté de mieux vivre notre espace, existant ou à créer, est apparue.
A la suite de la décentralisation, les programmes d’actions mis en place touchent, non
seulement les agglomérations importantes, mais également les petites communes. AINSI
Bourg d’Oisans, devant la dévitalisation de son centre et le mitage de son parcellaire
périphérique, s’est il engagé dans un ensemble d’opérations visant à enrayer une telle
situation.
Dans ce contexte, la municipalité nous a proposé l’étude d’un quartier en voie de
déstructuration.
Nous avons donc tenté de repenser l’espace en fonction de la réalité actuelle, tout en
évitant de projeter une reproduction systématique d’un espace ancien et passéiste
rassurant, mais non justifiable. La densité d’une ville ou d’un bourg doit donc être
analysée, réadaptée et non condamnée comme par le passé.
Afin de mieux appréhender la logique de formation de l’espace bâti et d’en saisir toute sa
richesse, une analyse complète a été effectuée, d’une part à l’échelle du bourg et d’autre
part à l’échelle du quartier traité.
La compréhension de la situation actuelle du bourg passe par l’histoire, préalable
nécessaire pour saisir les moments de développement de la morphologie du système
urbain, les périodes qui ont marqué et marquent encore le bourg et sa structuration…
L’économie reflet de la situation actuelle et des possibilités à venir.
L’analyse typologique particulière du quartier étudié sera abordée en seconde partie, ainsi
que nos propositions.L’Oisans, dès l’age du Bronze, (8 siècles avant J.C.), fut habité par
l’homme dans certaines zones élevées du massif, grâce à l’exploitation de ses mines de
cuivre. On retrouva la trace de cette occupation dans le nombreuses sépultures datant du
Bronze final qui jalonnaient, d’après A. Bocquet, l’antique voie commerciale reliant le bas
Dauphiné au Briançonnais.
Cette route, la seule praticable de Grenoble au Lautaret, empruntait la cluse de l’Isère, la
basse vallée du Drac, le plateau Matheysin, la vallée de la Bonne et la plaine de Bourg
d’Oisans ; de là, les gorges de l’Infernet étaient contournées par le sud, passant au Freney
d’Oisans, d’où, elle montait jusqu’au col du Lautaret.
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Cette voie permit aux indigènes des hautes vallées de
s’enrichir, grâce au portage de l’étain, métal précieux à cette
époque.LA DOMINATION ROMAINE
De la soumission des Alpes, le trophée de la Turbie, à la fin du 7eme. Siècle avant J.C.,
nous donne la liste des peuples vaincus dans les Alpes dont les Ucennis de l’Oisans, les
Caturiges et les Brigianü du Briançonnais.
L’absence d’unité qui caractérisait la période préromaine se perpétua sous l’empire
romain. Ces territoires conquis relevèrent de la province transalpine Narbonnaise ; le
vaste territoire des Allobroges dépendait tout entier de la ville de Vienne, il était subdivisé
en « pagi » ou cantons, qui avaient chacun pour centre en « vicus », petite ville comme
Cularo, (Grenoble), mentionné pour la première fois en ‘ » avant J.C. ou un gros village
comme Augustum, (Aoste).
Dans la période allant de 375 à 383, la cité de Vienne perd une parie de son territoire au
profit de Cularo à qui l’empereur Gratien accorda le rang de Civitas et donna son nom :
Grationopolis, le Gratianopolitanus Pagus sera le futur Grésivaudan.
Désormais le « Dauphiné » était partagé entre quatre provinces étirées du nord au sud :
la Viennoise, (l’axe rhodanien)
la Narbonnaise II, (les Préalpes)
les Alpes Maritimes
les Alpes Cottiennes, (qui avec la cité de Briançon dépendaient du diocèse d’Italie)
La domination romaine allait permettre le développement d’axe de communications où l’on
retrouve celui déjà cité, allant de Vienne à Briançon, traversant le territoire des UCENNIS
selon un trajet similaire à celui de l’actuelle Route Nationale 91 .
Sur les montagnes environnantes, déjà fertiles et cultivées vivaient une population
nombreuse ; ce territoire comptait plusieurs agglomérations qui aujourd’hui se nomment
Villard d’Arène, Mizn, Mont de Lans, la Garde et Gavet …
Le village qui devint plus tard celui du Bourg d’Oisans ne figurait pas encore parmi des
bourgades florissantes. Son origine remonterait avant l’ère chrétienne et il aurait été fondé
par une colonie de pécheurs qui exploitaient les nombreux petits lacs ou marais que
laissaient les torrents lors de leurs divagations.
La vitalité du commerce est particulièrement remarquable, ce qui accroît les activités de
portage et aussi la richesse des peuples des hautes vallées des Alpes … Les cantons de
montagne exportaient du bois pour la construction navale ; les ressources du sous-sol
sont exploitées jusqu’à de très hautes altitudes. Ainsi a-t-on repéré des mines d’or en
Oisans, à Villard Notre-Dame, au Freney d’Oisans, à Auris, dont le nom conserve de
souvenir de cette exploitation.
Sur le plateau d’Huez, les mines de BRANDES fournissaient, outre de
l’or, de l’argent et du fer…LES MINES DE BRANDES
Situées sur un immense plateau à une altitude de 1784 mètres, où seule l’aridité semblait
devoir exister, on découvre de vastes et magnifiques prairies, parsemées des ruines d’une
Bourg d’Oisans, à travers l’histoire…
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ville antique ; voilà ce que de nos jours, un promeneur pourrait admirer sur la montagne de
Brandes.
C’est sur ces montagnes appartenant à la chaîne des Rousses, que les romains
exécutèrent les grandes exploitations d’extractions. Les mines étaient riches et
nombreuses ; pour les utiliser, il fallut bientôt une usine où le minerai brut eut à subir
l’élaboration première ; celle-ci fut établie sur la montagne de Brandes.
Transformé en colonie pénitentiaire, l’établissement de Brandes recevait les individus
judiciairement condamnés aux mines et fut confié à la garde d’une troupe militaire. Le
nombre des travailleurs condamnés devait être considérable et leur travaux ne pouvait
être que longs et difficiles exécutés au moyen du feu et du pic.
Les gisements exploités, assez loin les uns des autres, furent reliés entre eux par un
chemin qui les rattachaient tous à l’usine de Brandes. Un autre grand chemin, partant du
même point, descendait la voie romaine ; celui-ci servait au transport du minerai pour les
fours de fusion de la vallée.
Ces mines témoignent de l’importance qu’eurent des exploitations et des avantages
qu’elles durent répandre sur la vallée de l’Oisans et la contrée elle-même.
Lors de l’arrivée des Dauphins, excités à leur tour par tant de trésors devenus leur
propriété, de nouveaux travaux furent commencés sur leurs ordres ; l’usine de Brandes,
tirée de ses ruines après plusieurs siècles d’abandon, fut agrandie et reçut tous les
développements dont elle était susceptible. Des travailleurs furent appelés à Brandes, des
habitations particulières vinrent se ranger autour de l’établissement principal et
l’agglomération, devenue assez considérable, prit le nom de « Ville de Brandes ».
Les exploitations principalement suivies étaient celles de la montagne de Brandes, du Lac
Blanc, de l’Herpie, de la Cochette et de la mine d’or de la Demoiselle. La quantité dargent
obtenue entrait pour une si forte proportion dans les bénéfices de l’exploitation que
l’établissement ne tarda pas à prendre le nom d’Argenterie.
Après les Dauphins, les mines de Brandes, tombées dans le
domaine de la féodalité, languirent pendant plus d’un siècle et
s’arrêtèrent enfin. Dès lors, les immenses excavations de
Brandes devinrent les retraites où se cachèrent des familles
entières de faux monnayeurs, pour s’y livrer à leurs
« industries ».MEROVINGIENS, CAROLINGIENS :
ROIS DE BOURGOGNE
Les invasions barbares en Dauphiné mirent fin à la pais romaine ; les Vandales, les
Wisigoths et les Alains ravagèrent le bas Dauphiné, ils furent suivis des Burgondes,
(d’origine scandinave), qui au V eme. Siècle quittèrent Genève, leur première capitale,
pour Lyon.
Leurs voisins, les Francs, avides de pouvoir tentèrent en l’an 500 d’envahir Vienne ; après
un second échec en 524 près de Morestel, ils vainquirent les Burgondes à Autun en 532.
Le royaume burgonde passait sous la domination Franque en 534.
A la mort de Clovis, le royaume fut partagé entre ses quatre fils.
Bourg d’Oisans, à travers l’histoire…
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Pendant la fin du VI eme. Siècle la région fut déchirée par les luttes de la monarchie
mérovingienne ; l’unité ne fut retrouvée qu’au début du VII eme. Siècle sous les règnes de
Clotaire II et de Dagobert.
Au début du VII eme. Siècle, la région connut des incursions de la part des Sarrazins.
La dynastie Mérovingienne prit fin avec son dernier représentant Pépin II, qui mourut en
714.
Sous le règne de Carolingiens, l’ancien royaume burgonde demeura une province
lointaine, peu soumise au pouvoir central. Au partage de l’empire de Charlemagne en 839,
Louis le Pieux, seuls fils survivant le l’empereur donna la Burgondie à son fils Charles le
Chauve.
En 843, le « Regnum Burgundia » fut attribué à Lothaire ; à sa mort en 855, le partage se
fit entre ses trois fils, le plus jeune, Charles de Provence recevant les territoires situés
entre le Rhône et les Alpes ; son frère Lothaire II lui succéda.
En 879, réunis en concile, six archevêques et vingt et un évêques confièrent la couronne
au comte Boson.
En 888, la partie nord du royaume échut à Rodolphe et devint le royaume de Bourgogne
Transjurane.
Au X eme. Siècle, toutes les terres des Bosonides passèrent sous la souveraineté des
Rodolphiens et constituèrent le second royaume de Bourgogne, où allaient naître trois
états féodaux distincts :
-la Provence
-la Savoie
-le Dauphiné
Sous les rois bourguignons, le mouvement de la grande voie, arrêtée au-delà des monts fit
place à une fâcheuse inertie pour la contrée ucénienne. Cette contrée, presque réduite à
elle-même, sembla alors être tombée dans l’oubli ; cet isolement fit se tourner les
habitants, avec plus d’intérêt vers le village, (Bourg d’Oisans), qui était venu se fixer en
son centre.
A cette époque, l’idiome de la province changea avec les maîtres ; de l’antique
dénomination d’UCENNIS donnée à la peuplade, il fut remplacé tour à tour par :
UÏSSAN UISSON UÏSAN VISAN …
VISAN fut celui que porta la contrée jusqu’au XV eme. Siècle, où fut
définitivement adopté celui d’OISANS.LA LEGENDE DES SARRASINS ET
DU CALIFE ABOUL-JEID
« A l’abri de ses remparts naturels, le pays d’Uïssan eût pu sûrement se croire protégé
contre les hordes sarrasines qui avaient menacé la France. Mais cette situation, qui
semblait devoir le sauver, fut précisément ce qui lui attira l’ennemi. Fuyant devant l’épée
victorieuse de Charles Martel et n’ayant plus de patrie, les Sarrasins dispersés
cherchèrent en grand nombre un refuge dans les montagnes du Dauphiné, qui eurent le
triste privilège d’attirer la plupart d’entre eux. On croit même qu’ils s’y établirent par droit
de conquête et traitant en vaincus les paisibles possesseurs du sol, ils purent vivre et se
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