3. Bassin aux ablutions d'un temple hindou (pour agrandir ces deux photos cliquer dessus)
(autres photos d'ablutions: Mahâ Kumbh Melâ)
Souvent à l’intérieur d’un territoire sacré, il y a une zone de sacralité maximale où
l’accès est soumis à des restrictions plus sévères encore.
Au centre des temples hindous, il y une cella où se trouve la statue de la divinité, c’est
le garbhagriha (ou saint des saints, en sanskrit). Pour pouvoir y pénétrer, il faut être
prêtre, c-à-d brahmane, c-à-d être soumis à des rites de pureté plus exigeants que pour
le commun des mortels (végétarisme). Pour entrer dans le reste du temple, les
restrictions sont au contraire minimales : il suffit d’être hindou.
Dans le christianisme, la restriction ne se fait pas au niveau du sanctuaire, mais du rite.
Dans le catholicisme, seul un prêtre peut célébrer la messe ; or le prêtre est, lui aussi,
soumis à des exigences de pureté plus grande que le reste des fidèles (célibat).
Pour participer au rite central du culte chrétien, l’Eucharistie, il faut être chrétien, c-à-d
être passé par le baptême qui, lui, a aussi un aspect de purification, par l’eau du baptême
et le Saint-Esprit. Le rituel chrétien commence par la confessions des péchés, qui est une
purification intérieure.
Plus un territoire est sacré, plus il y a des restrictions d’accès : si, à la rigueur, on permet
en général à des non-musulmans d’entrer dans une mosquée (en dehors des heures de
prière), l’accès au haram de La Mecque, où se trouve la Ka’ba, le sanctuaire central de
l’islam, est réservé aux seuls musulmans.
En résumé, on peut dire qu’un espace sacré est un endroit où un jour il y eu une
hiérophanie quelconque et qui est caractérisé par des restrictions d’accès.
Autrement dit pour l’homo religiosus, l’espace n’est pas homogène, il présente des
ruptures et des cassures.