-Âtre et -iatre
On confond parfois les suffixes -âtre et -iatre, dont la graphie est proche. Les sens de ces suffixes sont
toutefois bien différents; on peut donc les distinguer aisément et éviter ainsi des erreurs d'orthographe
liées à l'emploi de l'accent circonflexe.
Le suffixe -âtre, qui prend un accent circonflexe, vient du latin -aster, -astrum. Ce suffixe peut exprimer
l'approximation ou la dépréciation et il a parfois une valeur péjorative. Lorsqu'on l'accole à un adjectif de
couleur, il permet de créer un nouvel adjectif désignant une couleur qui tire sur la couleur de base.
Exemples :
- Son pantalon était blanchâtre.
- On aperçoit au loin le sable rougeâtre de la plage.
- Les murs de la salle de bain sont d'une couleur jaunâtre qui me déplaît au plus haut point.
- Son teint verdâtre ne présageait rien de bon.
Outre des adjectifs de couleur, le suffixe -âtre permet de créer quelques adjectifs et substantifs.
Exemples :
- L'ambiance folâtre qui régnait était réjouissante.
- Son oncle est un vieil homme acariâtre qui n'a que des regrets.
- On ne peut jamais convaincre Monique, elle est trop opiniâtre.
- Son nouvel amant n'est qu'un bellâtre.
Le suffixe -iatre, qui s'écrit sans accent circonflexe, a un tout autre sens. Il vient du grec iatros, qui signifie
« médecin ». On trouve ce suffixe dans des noms désignant des médecins spécialistes. On peut le
rapprocher du suffixe -iatrie, qui permet de former des noms désignant des spécialités de la médecine,
comme gériatrie et psychiatrie.
Exemples :
- Louis a pris rendez-vous avec un pédiatre pour sa fille.
- Renée songe sérieusement à devenir psychiatre.
L'accent circonflexe dans les formes verbales
Dans les formes verbales, l'accent circonflexe a presque toujours une fonction distinctive, c’est-à-dire qu’il
permet de distinguer des verbes différents ou des temps verbaux spécifiques.
On trouve d'abord l'accent circonflexe dans certaines formes verbales à l'infinitif, notamment dans
connaître, croître, naître, paître, paraître et leurs dérivés; l’accent est la marque ici d’un s qui a disparu.
Dans les formes conjuguées de ces verbes, l'accent circonflexe demeure uniquement lorsque la voyelle
accentuée est suivie d'un t.
Exemples :
- David ne connaît pas encore Louise, mais je parie qu'ils s'entendront bien.
- Elle pensait que son intérêt pour la musique croîtrait avec le temps.
- Sabine aura trois ans lorsque son petit frère naîtra.
Il y a également un accent circonflexe à la troisième personne du singulier des verbes clore, gésir et
plaire et ses dérivés (dont déplaire et complaire) au présent de l'indicatif.
Exemples :
- C'est toujours lui qui clôt la discussion.
- Pourrais-tu m'aider, s'il te plaît?
- Estelle se complaît à garder son emploi qui ne la satisfait pas.
- Ci-gît le premier maire de la ville.