Le NORMANDY :
Centre de Rééducation et de Réadaptation Fonctionnelles en Milieu Marin de Granville.
Le centre de rééducation le Normandy se situe au cœur d’un emplacement privilégié à double titre.
En effet, la ville de Granville au nord de la baie du Mont-Saint-Michel bénéfice d’un site géographique
exceptionnel, face aux îles Chausey dans un environnement maritime particulier puisque l’amplitude des marées
peut atteindre près de 13 mètres, auquel s’ajoute l’existence d’un micro climat côtier avec ensoleillement
particulier.
D’autre part, sa situation en plein centre ville surplombant la grande plage du casino et la promenade bien
nommée du Plat Gousset.
HISTORIQUE DU NORMANDY :
En 1828, la mode des bains de mer apparaît, il est alors créé un salon de bains, puis des établissements de jeux
qui vont remplacer la morte saison estivale liée à l’absence des terre-neuviers en une activité intense, renforcée
avec la création de la ligne ferroviaire Paris-Granville.
En 1910, la ville vend à un homme d’affaire Monsieur Bonheur, 1 600 de rochers pour construire un casino,
avec obligation d’édifier parallèlement un Hôtel sur le site : Le Normandy Hôtel naît en 1911.
Sa vocation hospitalière pointe au cours de la guerre de 1914-1918 avec ses trains de combattants blessés ;
l’hôpital hospice rapidement saturé, le Normandy Hôtel se transforme en annexe de l’hôpital et accueille les
grands blessés.
Dans l’entre deux guerres, il revient à sa fonction hôtelière, s’en suit une époque glorieuse où bons nombres de
têtes couronnées vont séjourner à l’hôtel, cette époque glorieuse se termine en 1936 et surtout pendant
l’occupation, puisque les troupes allemandes occuperont le bâtiment.
S’ensuit une longue période d’incertitude : abri temporaire de la Trésorerie Générale de Saint-Lô, mais il faut
attendre 1965 pour voir poindre un nouveau projet inspiré par un groupe de financiers et de médecins au savoir
faire reconnu à l’origine du Centre Hélio-Marin de Collioure.
Le 28 mars 1967, la Société d’Exploitation Sanitaire de la te d’Emeraude reçoit l’agrément du Ministère des
Affaires Sociales pour un établissement de 195 lits susceptible de recevoir des malades adultes des deux sexes
handicapés d’origine neurologique, traumatique et rhumatologique.
L’inauguration a lieu le 25 juin 1967, présidé par Monsieur Yvon BOURGES alors Secrétaire d’Etat, en
présence du Docteur BILLARD - Président du Conseil d’Administration, du Docteur LEBRETON Médecin
Chef et de Monsieur ELIE Directeur.
AUJOURDHUI :
Le Normandy est un établissement de 210 lits d’hospitalisation à temps complet, 101 places d’hospitalisation de
jour, doté d’un plateau de consultations externes et d’explorations fonctionnelles spécialisées : Urodynamique,
Electrophysiologie et Electromyographie, Orthoprothèse, Analyse dynamique du rachis.
Chaque année, environ 4 000 patients sont pris en charge avec une durée moyenne de séjour de l’ordre de 36
jours en hospitalisation complète, et de 18 séances en hospitalisation à temps partiel.
La répartition des pathologies traitées se fait pour 70 % environ en traumato-orthopédie , pour 15 % en
neurologie, et pour le reste en affections aiguës ou chroniques du rachis (Ecole du Dos), rhumatologie et
amputés.
L’équipe médicale comprend 9 médecins spécialisés en rééducation fonctionnelle, 1 rhumatologue, 1 psychiatre,
1 pharmacien.
L’équipe para-médicale est composée de 40 kinésithérapeutes, 7 ergothérapeutes, 23 infirmières, 37 aides-
soignants hospitaliers, 38 aides-soignants de rééducation et d’hydrothérapie, 1 orthophoniste, 1 ortho-prothésiste,
1 manipulateur radio, 1 assistante-sociale.
Enfin, un service d’animation avec 3 animateurs participe à la dynamique générale de revalidation et à la
réinsertion sociale des patients accueillis.
Plusieurs points caractérisent la politique de soins du Normandy :
1 La situation géographique exceptionnelle a conduit à une utilisation maximale de l’eau de mer et des
éléments du milieu marin avec individualisation d’un secteur de kinébalnéothérapie marine.
L’eau de mer utilisée est naturelle, non traitée grâce à un procédé utilisant d’une part le phénomène
d’hydraulicité inversé, et d’autre part, un circuit ouvert à renouvellement permanent.
Tous les patients néficient ainsi d’une rééducation individuelle, analytique, quotidienne en eau de mer sous
contrôle direct des kinésithérapeutes qui sont dans l’eau avec leurs patients, ceci permet d’amplifier les bénéfices
de la rééducation conventionnelle effectuée à sec le reste du temps.
Le caractère non traité de l’eau de mer oblige pour répondre aux contraintes sanitaires à
doucher systématiquement tous les patients quel que soit le handicap avant et après cette
balnéothérapie marine.
2 L’outil informatique est au cœur de l’organisation des soins et de la prise en charge du patient ,ce qui
permet d’avoir en temps réel :
- le planning de soins de tous les patients
- le planning individuel des thérapeutes
- le suivi des charges de soins au sein des unités d’hospitalisation
- la programmation des séjours et des consultations
- un dossier médical accessible à tous, avec gestion sélective des droits d’accès.
3 Depuis 1997, le centre s’est engagé dans une démarche qualité, ce qui a permis
d’obtenir la certification ISO 9002 pour l’ensemble des services au mois de janvier 2001. La
deuxième étape de cette dynamique de qualité est l’engagement dans la procédure
d’Accréditation qui est planifiée pour 2002.
Enfin, il faut souligner que le Normandy est un établissement privé rattaché à la F.I.E.H.P.
(Fédération Intersyndicale des Etablissements d’Hospitalisation Privée). Il a été racheté
majoritairement par une société d’actionnaires salariés de l’établissement.
Comme de nombreux établissements, le CRFA de CHARLEYILLE MEZIERES se
prépare à l'accréditation. Dans cette démarche, nous avons répertorié nos
outils, nos écrits, nos procédures et nos protocoles. Cette prospection nous a
amenés à découvrir de multiples supports divers et variés, au sein des
différents services de l'établissement Il nous a donc semblé important de
redéfinir avec précision certains de nos écrits, afin de parler le même
langage, et d'uniformiser nos pratiques et nos outils. Dans cet esprit, j'ai
proposé un résumé sur la notion de 'protocole" qui a été transmis à
l'ensemble des acteurs de soins du Centre. C'est ce travail que je vous livre
PROTOCOLE, quelques notions
générales
Définition : Le mot protocole vient du grec Protos : premier et Rolla : colle.
Un "Protokollon" était le premier feuillet collé sur des rouleaux et qui servait aux
byzantins de formulaire dans les lettres officielles adressées à des rois ou des ministres.
Dans un protocole scientifique, chaque action , chaque geste est pensé, réfléchi et fait
l'objet d'une recherche pour montrer son efficacité, sa logique interne, sa cohérence avec
l'ensemble.
Son utilisateur doit pouvoir justifier de son efficacité et de son efficience (validité
interne), il doit aussi pouvoir dire pourquoi ce protocole est meilleur ou moins bon qu'un
autre (validité externe)
Objectifs des protocoles
Sortir des habitudes , Formaliser des connaissances empiriques, Améliorer la qualité,
Rationaliser, Scientifiser l'action, les soins.
Autant que la construction d'un protocole, ses indications, ses objectifs, les avantages
acquis par son utilisation demandent réflexion et bon sens.
II faut donc concevoir le protocole comme une construction non définitive, comme une
norme provisoire qui nécéssite un réajustement et qui au
besoin peut être abandonné au profit d'un protocole meilleur ou mieux adapté. II est
donc indispensable d'évaluer périodiquement le protocole afin de s'assurer qu'il n'y a pas
eu dérapage en quoi que ce soit.
Elaboration des protocoles : Elle comprend 4 phases:
1) La problématisation : Le problème doit être objectivable, identifiable (fréquence,
logique, contexte d'apparition ).
2) La documentation : Aucune approche scientifique ne peut se passer de phase
documentaire.
3) La construction méthodologique
Protocole basé sur un protocole existant, Protocole basé sur des études comparatives,
Protocole basé sur des connaissances théoriques
4) L'évaluation : Elle porte sur la fiabilité, la validité et l'efficacité des processus et/ou des
résultats. Elle utilise des outils d'évaluation. Elle est pratiquée immédiatement après la
mise en oeuvre du protocole sur une population cible. Elle est répétée à des périodes
régulières.
Présentation d'un protocole : Bases invariantes que l'on doit trouver dans tous les
protocoles écrits Un protocole doit toujours comporter
- Un titre et une définition
-Ses objectifs et résultats escomptés
- La population à qui il est destiné
- Le matériel requis
- Le descriptif précis du déroulement de l'action ou pour un protocole ouvert, le
référentiel de l'action.
- La surveillance , si nécessaire
- Les risques encourus (et leurs préventions éventuelles) dans le cas de certains
protocoles
- La date de son élaboration et ses évaluations successives
- Ses auteurs
Un protocole doit être synthétique, mais peut comporter des schémas, etc. II doit être
rédigé sur la base de données précises et non d'informations floues.
II est évident que les personnes qui utilisent les protocoles se sentent davantage
concernées et impliquées, et les respectent mieux lorsqu'elles ont participé à leur
élaboration.
R.MENNESSIER, Janvier 2001
Martine GROSDIDIER, cadre infirmier hygiéniste, travaille dans un centre de rééducation
fonctionnelle et est attachée à la cellule régionale d'hygiène de Nancy-Vandieuvre à Brabois (
région Lorraine) . Référente pour sa région, elle se propose de nous faire bénéficier des
travaux menés avec ses collègues chargées des missions de prévention des infections
nosocomiales.
La lutte contre les infections nosocomiales est un véritable objectif de santé publique
pour les années à venir; cette lutte doit monopoliser tous les acteurs d'activités médicales et
para-médicale. Tout est affaire de bonnes pratiques et celles-ci doivent s'enseigner; c'est ainsi
que l'infirmière hygiéniste joue un rôle prépondérant, assurant à la fois l'enseignement et la
vérification de la mise en œuvre de ces pratiques.
L’infection nosocomiale est un véritable fléau de santé publique aux conséquences majeures .
Chaque année, 600 000 à 1 100 000 patients hospitalisés sont victimes d’infections nosocomiales entraînant 10
000 décès. Sur le plan économique, le coût global est estimé entre deux et cinq milliards de francs.
Le ministère de la Santé a déclenché un plan de lutte dès 1995, mais il ne peut se réaliser que si tous les
professionnels de santé qui interviennent dans toutes les structures de soins prennent conscience de la situation et
se mobilisent. La lutte contre les infections nosocomiales est une activité interdisciplinaire ; si une catégorie
professionnelle ne s’y intéresse pas , elle peut réduire à néant les efforts de toutes les autres. L’infection
nosocomiale est un indicateur de non qualité des soins pour un établissement
C’est pourquoi les rééducateurs et les réadaptateurs doivent s’engager dans la prévention et la
lutte contre l’infection nosocomiale. Malheureusement, ils ont pris un certain retard dans ce domaine. Le
manque de référence dans la littérature de rééducation est symptomatique ;
Le risque infectieux est important et reconnu à l’hôpital. Cependant la situation des réadaptateurs au
sein de l’hôpital paraît plus ambiguë que celle d’autres professionnels. L’infirmier(e) a un rôle bien déterminé ; il
exerce dans une seule unité, accueillant le même type de patients et se réfère à des protocoles de soins précis en
matière de prévention des infections nosocomiales. A l’inverse, le rôle du réadaptateur est plus complexe. Le
faible effectif le conduit à une activité dans divers services voire différents sites. Les soins prodigués au cours
d’une journée s’adressent à des patients de tous âges et atteints de pathologies variées. Pour l’application de ses
techniques, le réadaptateur un matériel divers et parfois complexe.
En centre de réadaptation le risque d’infections nosocomiales paraissait plus faible mais avec
l’apparition et la progression des bactéries multirésistantes, les données sont modifiées. D’après différentes
enquête de prévalence, le taux des BMR stagne et augmente dans les unités de soins de réadaptation et de soins
de longue durée. Le risque infectieux est sournois dans ces structures ;Les séjours de plus en plus courts à
l’hôpital avec transfert rapide vers les centres de moyen ou long séjour favorisent la dissémination des BMR . La
concentration de patients, au statut infectieux souvent inconnu ( ils peuvent être colonisés) qui cohabitent dans
les salles de traitement et dans toutes les activités de la vie journalière, l’augmentation des patients fragiles
(immunodéficients, âgés, cancéreux), les aller-retour des patients entre les centres et l’hôpital accroissent le
risque de transmission des BMR.
Contrairement à l’infirmier (e) et à l’aide-soignant(e), le kinésithérapeute, l’ergothérapeute et
l’orthophoniste ne recevaient pas ou peu de formation initiale à la prévention des infections nosocomiales. C’est
pourquoi il est important que tous acteurs de la réadaptation, quel que soit leur lieu d’exercice, puissent se référer
à des recommandations, d’autant plus que la pratique de ces différentes professions expose à un risque
infectieux.
Quels sont les dangers potentiels microbiens pour le malade en rééducation à l’hôpital ou au
centre ?
1 . L’activité transversale
Les kinésithérapeutes n’ont pas d’unité de lieu de travail, ils passent de chambre en chambre, de service en
service et peuvent ainsi être des vecteurs de l’infection nosocomiale.
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