UNEP(DEPI)/MED IG.17/4
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PROJET DE DÉCLARATION D’ALMERIA
Nous, Ministres de l’environnement et Chefs de délégation des Parties contractantes à la
Convention sur la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée (Convention de
Barcelone) et à ses Protocoles, réunis à Almeria, Espagne, du 15 au 18 janvier 2008;
Conscients qu’un environnement sain dans la zone de la mer Méditerranée contribue au
bien-être humain et constitue une ressource indispensable dont la protection, la planification
et la gestion avisées en application des principes du développement durable sont, par là
même, de la plus haute importance;
Notons, cependant, que les priorités environnementales de la Méditerranée ont évolué au fil
des décennies et que la prise de conscience des problèmes d’environnement, malgré l’essor
qu’elle a connu depuis l’adoption de la Convention et, en particulier depuis l’amendement de
celle-ci en 1995, ne s’est pas assez traduite en actions sur le terrain;
Observons avec inquiétude que la protection de l’environnement n’a pas encore été
suffisamment reprise et intégrée dans les autres politiques;
Conscients des défis multiples et imbriqués qui restent à surmonter pour combattre
efficacement la dégradation de l’environnement et promouvoir le développement durable
dans la zone de la mer Méditerranée et tenant compte des nouvelles menaces qui se sont
fait jour ces dernières années, à savoir notamment : niveaux élevés de pollution persistant
dans notre mer, nos eaux intérieures, dans l’air et les sols, aggravés par un développement
urbain et industriel non durables; poursuite de la surexploitation des ressources naturelles;
développement anarchique du littoral; essor de l’aquaculture; espèces exotiques
envahissantes; augmentation du trafic maritime; dégradation de paysages uniques; perte de
biodiversité; désertification; érosion côtière accélérée et autres effets du changement
climatique;
Reconnaissons en outre leurs causes sous-jacentes que sont la pauvreté, l’inégalité socio-
économique, la mauvaise appréciation du prix des ressources naturelles, les politiques
macroéconomiques mal formulées et l’échec du découplage entre croissance économique et
dégradation de l’environnement, les modes de production et de consommation non durables;
Réaffirmons notre détermination à assurer un avenir viable à la Méditerranée en favorisant
l’application de l’approche écosystémique en tant que stratégie principale pour réaliser le
développement durable conformément aux obligations qui nous incombent, en vertu de la
Convention de Barcelone et de ses Protocoles, de prévenir, réduire, combattre et, dans toute
la mesure du possible, éliminer la pollution de la zone de la mer Méditerranée, et de protéger
et améliorer son milieu marin et côtier;
Accueillant favorablement les travaux de la 13ème réunion des Parties contractantes à la
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et du Groupe
d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, et en particulier de son Rapport
d’évaluation et de son Rapport spécial sur le captage et le stockage du dioxyde de carbone;
Vivement conscients, à la lumière des travaux les plus récents du Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat, des implications, pour le milieu marin, du
changement climatique et de l’acidification des océans due à des concentrations élevées de
dioxyde de carbone dans l’atmosphère, et en particulier de leurs graves effets sur la zone
côtière méditerranéenne, ses écosystèmes et la biodiversité, et de l’extrême sensibilité de la
région aux modifications du climat;