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Groupe ORL Passy (74) l'ORL au service de la révision des textes année scolaire 2006-2007
Texte rédigé par Françoise Drouard 15-11-2006 (révision le 3-12-2006) C3 MDL ORL 17 relire 1/7
Quand le professeur des écoles demande à un élève de se relire, a-t-il préalablement appris aux élèves à le faire ?
Le problème que nous posons ici est le suivant :
Qu'est-ce que se relire ? Peut-on apprendre à se relire ? Comment ?
1° se relire, pourquoi faire ?
Il est sous-entendu que le fait de se relire après avoir écrit un texte – que ce texte ait été dicté ou qu'il ait été créé par
celui qui écrit – permet d'améliorer le premier jet.
Les chercheurs qui ont tenté de décrire l'acte de rédiger un texte l'ont découpé en trois actions :
¤ la planification (= la définition du projet et sa préparation) ;
¤ la mise en texte (= l'écriture) ;
¤ la révision, celle-ci n'intervenant pas seulement en fin de processus d'écriture mais aussi au fur et à mesure
qu'on écrit.
C'est l'activité de révision qui nous intéresse puisque c'est elle qui est attendue quand on donne la consigne de « se
relire ».
Les composantes de la révision, telles qu'elles sont définies par Claudine Fabre-Cols dans son ouvrage : « réécrire à
l'école et au collège », sont les suivantes :
a) la détection des dysfonctionnements : l'auteur avait un projet et il lui faut se mettre à la place d'un lecteur
pour se rendre compte si le texte est recevable, à tous les niveaux (tout ce qui a trait au texte ; tout ce qui a trait
à la grammaire de phrase et au choix du lexique ; tout ce qui concerne l'orthographe);
Je pense qu'il faut bien s'entendre sur le terme « dysfonctionnement » ;
en ce qui concerne l'orthographe, c'est assez clair : on va chercher à détecter les erreurs ;
en ce qui concerne le vocabulaire, la grammaire de phrase et la grammaire de texte : on peut vouloir rectifier mais
aussi améliorer ou modifier pour rendre le texte plus efficace par rapport au projet de départ.
b) l'identification de ce qui ne va pas et donc nécessite une correction : cette phase peut être confondue avec
la précédente dans certains cas, alors que dans d'autres, l'auteur n'est pas content de son texte, sent que
quelquechose ne va pas, sans pouvoir l'identifier.
Certains enseignants demandent aux élèves de souligner avec une ligne ondulée le mot ou le passage sur lequel l'élève
hésite. c) la correction qui consiste à reprendre ce qui a été détecté et identifié comme inadéquat, soit par rapport au
projet de l'auteur, soit par rapport aux normes de l'écrit.
On distinguera trois niveaux dans cette activité de révision :
1° le toilettage orthographique : le cas le plus fréquent est celui de la relecture d'un texte dicté ou la dernière relecture
d'un texte rédigé ;
2° la correction d'erreurs manifestes de construction (texte ou phrases) ou d'oublis (mots ; ponctuation...) ou de
confusions (un mot pour un autre ; un temps pour un autre...): on pourrait considérer cela comme un nettoyage visant à
rendre un texte lisible ;
3° la réécriture visant à donner une nouvelle version du texte, plus efficace par rapport au projet de départ : dans ce cas
la révision ne se limite pas à corriger des erreurs concernant le texte, la syntaxe des phrases, l'orthographe lexicale ou
grammaticale, elle chercher aussi à « améliorer » le texte dans son organisation, dans la manière de construire les
phrases et de les articuler, dans le choix des mots ...
La consigne de relire est donc donnée dans les trois cas, mais les moyens mis en oeuvre en seront pas nécessairement
les mêmes.
2° à quelles conditions peut-on se relire de manière efficace ?
Si on reprend les trois phases de la révision, on voit que pour réussir :
a) la détection des dysfonctionnements, il faudrait
avoir une conscience claire des finalités du texte ;
pouvoir se décentrer et examiner son texte comme si on était lecteur d'un texte qu'on lisait pour la première fois ;
avoir en mémoire des « modèles » de textes, de phrases, de mots qui fonctionnenent puisque le dysfonctionnement