Groupe ORL Passy (74) l'ORL au service de la révision des textes année scolaire 2006-2007 Quand le professeur des écoles demande à un élève de se relire, a-t-il préalablement appris aux élèves à le faire ? Le problème que nous posons ici est le suivant : Qu'est-ce que se relire ? Peut-on apprendre à se relire ? Comment ? 1° se relire, pourquoi faire ? Il est sous-entendu que le fait de se relire après avoir écrit un texte – que ce texte ait été dicté ou qu'il ait été créé par celui qui écrit – permet d'améliorer le premier jet. Les chercheurs qui ont tenté de décrire l'acte de rédiger un texte l'ont découpé en trois actions : ¤ la planification (= la définition du projet et sa préparation) ; ¤ la mise en texte (= l'écriture) ; ¤ la révision, celle-ci n'intervenant pas seulement en fin de processus d'écriture mais aussi au fur et à mesure qu'on écrit. C'est l'activité de révision qui nous intéresse puisque c'est elle qui est attendue quand on donne la consigne de « se relire ». Les composantes de la révision, telles qu'elles sont définies par Claudine Fabre-Cols dans son ouvrage : « réécrire à l'école et au collège », sont les suivantes : a) la détection des dysfonctionnements : l'auteur avait un projet et il lui faut se mettre à la place d'un lecteur pour se rendre compte si le texte est recevable, à tous les niveaux (tout ce qui a trait au texte ; tout ce qui a trait à la grammaire de phrase et au choix du lexique ; tout ce qui concerne l'orthographe); Je pense qu'il faut bien s'entendre sur le terme « dysfonctionnement » ; en ce qui concerne l'orthographe, c'est assez clair : on va chercher à détecter les erreurs ; en ce qui concerne le vocabulaire, la grammaire de phrase et la grammaire de texte : on peut vouloir rectifier mais aussi améliorer ou modifier pour rendre le texte plus efficace par rapport au projet de départ. b) l'identification de ce qui ne va pas et donc nécessite une correction : cette phase peut être confondue avec la précédente dans certains cas, alors que dans d'autres, l'auteur n'est pas content de son texte, sent que quelquechose ne va pas, sans pouvoir l'identifier. Certains enseignants demandent aux élèves de souligner avec une ligne ondulée le mot ou le passage sur lequel l'élève hésite. c) la correction qui consiste à reprendre ce qui a été détecté et identifié comme inadéquat, soit par rapport au projet de l'auteur, soit par rapport aux normes de l'écrit. On distinguera trois niveaux dans cette activité de révision : 1° le toilettage orthographique : le cas le plus fréquent est celui de la relecture d'un texte dicté ou la dernière relecture d'un texte rédigé ; 2° la correction d'erreurs manifestes de construction (texte ou phrases) ou d'oublis (mots ; ponctuation...) ou de confusions (un mot pour un autre ; un temps pour un autre...): on pourrait considérer cela comme un nettoyage visant à rendre un texte lisible ; 3° la réécriture visant à donner une nouvelle version du texte, plus efficace par rapport au projet de départ : dans ce cas la révision ne se limite pas à corriger des erreurs concernant le texte, la syntaxe des phrases, l'orthographe lexicale ou grammaticale, elle chercher aussi à « améliorer » le texte dans son organisation, dans la manière de construire les phrases et de les articuler, dans le choix des mots ... La consigne de relire est donc donnée dans les trois cas, mais les moyens mis en oeuvre en seront pas nécessairement les mêmes. 2° à quelles conditions peut-on se relire de manière efficace ? Si on reprend les trois phases de la révision, on voit que pour réussir : a) la détection des dysfonctionnements, il faudrait avoir une conscience claire des finalités du texte ; pouvoir se décentrer et examiner son texte comme si on était lecteur d'un texte qu'on lisait pour la première fois ; avoir en mémoire des « modèles » de textes, de phrases, de mots qui fonctionnenent puisque le dysfonctionnement Texte rédigé par Françoise Drouard 15-11-2006 (révision le 3-12-2006) C3 MDL ORL 17 relire 1/7 Groupe ORL Passy (74) l'ORL au service de la révision des textes année scolaire 2006-2007 ne peut être apprécié implicitement que par comparaison automatique avec ce qui est dans la mémoire du lecteur ; b) l'identification des dysfonctionnements, il faudraitt : pouvoir se référer, soit dans sa propre mémoire, soit dans des outils disponibles ,à des exemples et des règles explicites qui permettent de cerner ce qui ne fonctionne pas ; c) la correction, il faudraitt : connaitre un répertoire d'actions possibles pour modifier le texte ; connaître des solutions de remplacement utilisables ; savoir utiliser les outils permettant de corriger les erreurs orthographiques. 3° les élèves sont-ils capables de se relire pour réviser leur texte ? peuvent-ils apprendre à le faire ? Nous envisageons ici le cas le plus complet de la révision, celui qui aboutit à une nouvelle version du texte (premier jet ou brouillon ; relectures ; réécriture) : Actions à faire Se décentrer Capacités des élèves C'est très difficile, et probablement illusoire, de le demander à des élèves de cycle 2 et même, dans certains cas, à des élèves de CE2 ; il faut pourtant habituer les élèves à le faire. Quand ces élèves relisent leur propre texte, ils ne voient pas le texte objectivement, tel qu'il est, mais ils continuent à « voir » le texte qu'ils imaginent. On conseille la relecture accompagnée par un adulte pour les élèves jeunes, seule technique efficace, même si elle est difficile à mettre en place. Avoir intériorisé un référent (connaissances implicites) On comprend bien que la capacité à détecter des dysfonctionnements va de pair avec le fait qu'on ait emmagasiné beaucoup d'exemples réussis de communication écrite. Identifier et corriger les dysfonctionnements : vue d'ensemble On passe à la phase explicite, ce qui suppose que les élèves aient déjà pratiqué des activités d'observation réfléchie de la langue nécessitant de prendre la langue pour objet et de pouvoir examiner son fonctionnement sans nécessairement se référer au sens. Possibilités d'apprentissage Pour apprendre à se décentrer, on peut : 1- différer la relecture ; quand on reprend le premier jet, au moins un jour plus tard, on a moins tendance à imaginer le texte et on le regarde avec un oeil neuf ; 2- relire plutôt le texte d'un autre élève que le sien propre ; 3- entendre les critiques et suggestions de ceux qui ont relu le texte qu'on a écrit. 4- relire le texte après qu'on ait vu collectivement des dysfonctionnements à corriger. Pour aider les élèves à intérioriser des modèles, on pourra : 1- éviter de mettre les élèves dans la situation de rédiger un type de texte qu'ils n'ont jamais pratiqué comme lecteurs et, au contraire, faire lire aux élèves des textes variés ; constamment leur faire remarquer Des élèves jeunes manquent de culture la relation entre le projet de l'auteur et les moyens ou bien leur culture est limitée à certains utilisés ; types de textes. 2- développer les situations d'apprentissage implicite de la grammaticalité des phrases et de la correction orthographique ; développer les listes analogiques ; développer la copie active. Bien entendu, il n'est pas possible de demander aux élèves de repérer et d'identifier des erreurs sur des faits de langue qu'ils n'ont pas étudiés ! Plus les élèves sont jeunes, plus la précorrection du maître ou la correction accompagnée par le maître est nécessaire. Au cycle 3, on pratique Texte rédigé par Françoise Drouard Pour apprendre à identifier les dysfonctionnements, on peut faire faire aux élèves collectivement : 1- des relectures successives avec un point de vue différent à chaque fois (exemple : s'il y a des dialogues dans le texte, est-ce qu'on identifie bien les paroles prononcées grâce à la ponctuation et est-ce qu'on identifie bien qui parle ?) 2- une mise en relation des outils en place (affichages collectifs ; outils individuels en vigueur dans la classe) avec le point de vue adopté (dans l'exemple précédent, faire retrouver où sont les exemples de dialogues auxquels on peut se référer). Pour leur apprendre à corriger, il faut les entrainer collectivement à réviser un texte en faisant les opérations suivantes : remplacer ; ajouter ; supprimer 15-11-2006 (révision le 3-12-2006) C3 MDL ORL 17 relire 2/7 Groupe ORL Passy (74) l'ORL au service de la révision des textes encore la précorrection qui consistera : a) à corriger les dysfonctionnements que l'élève n'est a priori pas capable de corriger ; b) à signaler les dysfonctionnements que l'élève est capable de corriger parce qu'il y a dans ses outils un référent correspondant. Le mode de signalement varie en fonction de l'aide nécessaire (par rapport à l'erreur ou par rapport à l'élève) : signalement explicite pour l'ensemble du texte ; localisation précise ou large... Identifier et réaliser des améliorations : vue d'ensemble année scolaire 2006-2007 ; déplacer en suivant des conventions : la rature pour la suppression et le remplacement ; la bulle et la flèche pour l'ajout, le déplacement et le remplacement. Pour pouvoir faire ces opérations, le premier jet ou brouillon doit avoir une forme adaptée : laisser une marge ; écrire une ligne sur deux ; n'utiliser que le recto. Si l'élève manifeste une certaine insatisfaction et a envie d'améliorer son texte, il faut lui en donner les moyens. Par contre, si l'élève est content de sa production ou indifférent à une possibilité d'amélioration, il vaut mieux que le maitre se contente de signaler ou corriger des erreurs manifestes sans aller plus loin. C'est la multiplication des situations d'écriture et la satisfaction des lecteurs des textes produits qui pourront pousser les élèves à progresser aussi dans leurs propres exigences. On peut travailler collectivement sur un texte affiché au tableau et/ou distribué sous forme de photocopie, disposé comme un brouillon (marge laissée et lignes sautées), que ce soit un texte proposé par un élève, un texte individuel anonymé ou un texte composite, afin de voir ensemble comment l'améliorer, en réalisant : - l'identification des points améliorables (du point de vue de l'enseignant, qui joue le rôle de référent mais qui doit aussi rester ouvert à certaines propositions des élèves auxquelles il n'aurait pas pensé) nécessite l'utilisation d'une grille de relecture, établie collectivement, avec des données objectives tirées de l'observation de textes de Des situations dites décrochées, mais référence ; singulièrement bien « accrochées » aux - les différentes actions possibles sont la besoins manifestés par les textes suppression, l'ajout, le remplacement, le produits, permettent de traiter des déplacement. questions récurrentes, par exemple, en La classe de cycle 3 doit adopter des conventions de CE2, la ponctuation, les phrases traitement des brouillons ou premiers jets : la négatives, l'interrogation, la variation des rature pour la suppression et le remplacement ; la procédés de reprise... bulle et la flèche pour l'ajout, le déplacement et le remplacement. 4° comment faire le nettoyage orthographique ? comment apprendre à la faire ? Actions à faire Capacités des élèves Possibilités d'apprentissage Se décentrer C'est très difficile, et probablement illusoire, de le demander à des élèves de cycle 2 et même, dans certains cas, à des élèves de CE2 ; il faut pourtant habituer les élèves à le faire. Quand ces élèves relisent leur propre texte, ils ne voient pas le texte objectivement, tel qu'il est, mais ils continuent à « voir » le texte qu'ils imaginent. On conseille la relecture accompagnée par un adulte pour les élèves jeunes, seule technique efficace même si elle est difficile à mettre en place. Pour apprendre à se décentrer, on peut : 1- différer la relecture en cas de rédaction ; quand on reprend le premier jet, au moins un jour plus tard, on a moins tendance à imaginer le texte et on le regarde avec un oeil neuf ; 2- relire plutôt le texte d'un autre élève que le sien propre ; 3- entendre les critiques et suggestions de ceux qui ont relu le texte qu'on a écrit. 4- relire le texte après qu'on ait vu collectivement des dysfonctionnements à corriger. Identifier et corriger On passe à la phase explicite, ce qui Texte rédigé par Françoise Drouard L'apprentissage du nettoyage orthographique 15-11-2006 (révision le 3-12-2006) C3 MDL ORL 17 relire 3/7 Groupe ORL Passy (74) les erreurs d'orthographe l'ORL au service de la révision des textes suppose que les élèves aient déjà pratiqué des activités d'observation réfléchie de la langue nécessitant de prendre la langue pour objet et de pouvoir examiner son fonctionnement sans nécessairement se référer au sens. Bien entendu, il n'est pas possible de demander aux élèves de repérer et d'identifier des erreurs sur des faits de langue qu'ils n'ont pas étudiés ! Plus les élèves sont jeunes, plus la précorrection du maître ou la correction accompagnée par le maître est nécessaire. Au cycle 3, on pratique encore la précorrection qui consistera : a) à corriger les dysfonctionnements que l'élève n'est a priori pas capable de corriger ; b) à signaler les dysfonctionnements que l'élève est capable de corriger parce qu'il y a dans ses outils un référent correspondant. Le mode de signalement varie en fonction de l'aide nécessaire (par rapport à l'erreur ou par rapport à l'élève) : signalement explicite pour l'ensemble du texte ; localisation précise ou large... année scolaire 2006-2007 fait partie de l'apprentissage de l'orthographe. Autant dans l'écriture du premier jet il convient de ne pas se laisser bloquer à cause d'un doute orthographique, car on a à gérer beaucoup d'autres choses pour arriver à un texte lisible, autant il faut apprendre à réviser l'orthographe dans une relecture qui lui est entièrement consacrée et qui est la même que celle qu'on opère quand on relit une dictée. Pour apprendre aux élèves à nettoyer orthographiquement un texte, il faut les entrainer collectivement à se poser les questions suivantes : a) les mots pris un par un : l'orthographe lexicale (voir ci-dessous) ; b) les mots les uns par rapport aux autres : les accords en nombre et en genre dans le groupe du nom (voir ci-dessous) ; c) les verbes : les formes conjuguées et l'accord avec le sujet à la troisième personne (voir cidessous). Il faut avoir établi une convention pour les corrections : on barre le mot fautif (ou le morceau de mot ?) et on réécrit au-dessus (ou au-dessous ?). Pour pouvoir faire ces corrections, le premier jet doit avoir une forme adaptée (laisser une marge ; écrire une ligne sur deux). La dictée d'entrainement sous ses différentes formes est un bon instrument pour habituer les La relecture et la correction peuvent être élèves à expliciter les démarches à faire et individuelles ; s'il ne s'agit pas d'un a) rappeler à ceux qui l'auraient oublié où, quand et contrôle mais d'un travail d'entrainement, dans quel contexte on avait déjà vu tel ou tel mot ; tous les outils disponibles peuvent « inventer » l'orthographe d'un mot qu'on ne (doivent ?) être utilisés : outils élaborés en connait pas ; classe ; outils du commerce. b) identifier la structure et les marques orthographiques qui conviennent, par analogie avec des structures déjà vues ; c) vérifier l'orthographe d'un mot ou une conjugaison dans un référentiel de la classe ou du commerce... Dans la mesure où la possibilité d'effectuer un nettoyage orthographique d'un texte qu'on a rédigé soi-même ou qui a été dicté fait partie de l'apprentissage de l'orthographe, on va résumer dans ce qui suit ce qui concerne apprentissage de l'orthographe. L'orthographe lexicale Au cycle 2, il est recommandé de rendre les élèves conscients de ce qu'ils savent et de ce qu'ils ignorent en matière d'orthographe lexicale : un élève de CP ou de CE1, quand on lui dicte un mot ou quand il veut écrire un mot, doit se demander s'il sait l'écrire (mémoire orthographique du mot) ; sinon, il doit se demander s'il sait où il peut le trouver pour le copier (affiches ; répertoire orthographique ; textes lus) ; sinon, il se demande comment il peut l'écrire phonétiquement, en utilisant les relations Texte rédigé par Françoise Drouard En ce qui concerne l'orthographe lexicale, on distingue : 1- la phase d'hypothèse - Elle se base au départ sur les relations phoniesgraphies mais aussi sur la fréquence : tout ce qui va faciliter la mise en évidence, implicite puis explicite, des graphies les plus fréquentes pour traduire ce qu'on entend sera profitable (listes analogiques qu'on établit, qu'on complète, qu'on utilise) ; - Progressivement, la découverte et la collection des familles de mots, des radicaux des verbes, des préfixes et des suffixes va conduire les élèves à considérer chaque mot non comme une entité intouchable mais comme un puzzle qu'on peut essayer de démonter afin d'identifier 15-11-2006 (révision le 3-12-2006) C3 MDL ORL 17 relire 4/7 Groupe ORL Passy (74) l'ORL au service de la révision des textes année scolaire 2006-2007 graphies-phonies apprises et repérées comme fréquentes. Dans ce dernier cas, il sait qu'il aura besoin de la révision orthographique par quelqu'un de plus compétent. des morceaux, morceaux que l'on sait peut-être écrire car ils existent dans d'autres mots de la même famille. De même, la transformation masculin-féminin permet souvent de penser à une lettre finale muette. - Enfin la mémorisation volontaire de mots de plus en plus nombreux doit être visée : on apprendra à copier On peut penser qu'en début de cycle 3 on activement (visualiser le mot ; puis l'écrire sans regarder ; puisse encore demander aux élèves de et enfin vérifier), ce qui se fera dans toutes les disciplines, procéder de la même manière ; on y et on encouragera l'apprentissage par coeur de ajoutera progressivement l'exigence de l'orthographe de mots, en particulier les mots-outils à chercher à décomposer le mot pour le orthographe invariable. relier à d'autre mots connus (familles – 2- la phase de vérification : préfixes et suffixes). Elle suppose le recours soit au correcteur orthographique Pour la vérification, le recours à un sur l'ordinateur (avec des limitations qu'il faut adulte ne sera plus indispensable quand comprendre), soit à un adulte ou à un autre élève plus l'usage du dictionnaire sera efficace compétent, soit au dictionnaire. Il conviendra donc (mais il faut avoir appris à faire des d'apprendre à faire une hypothèse orthographique et à hypothèses orthographiques, ce qui est vérifier dans un dictionnaire ou un répertoire essentiel et doit devenir une habitude). orthographique efficace. L'orthographe grammaticale les accords en genre et en nombre Les programmes 2002 fixent en objectifs du cycle 2 la maitrise des accords en genre et en nombre dans le groupe du nom et des accords en nombre dans la phrase à ordre syntaxique régulier. Cet objectif est rarement atteint et chacun sait que ce problème des accords va occuper tout le cycle 3 ainsi que le collège, avec des résultats encore mitigés en fin de troisième. La relecture ici doit être active : il ne suffit pas de regarder les mots un par un pour déterminer si les accords ont été ou non réalisés correctement. 1- Les accords en nombre Pour apprendre à se relire afin de relever et de corriger les erreurs orthographiques concernant les accords en nombre, les élèves sont invités à mettre en oeuvre ce qu'ils ont appris en grammaire et en orthographe grammaticale : « accordez le verbe avec le sujet ! dit le maitre ». L'injonction est rarement efficace. De mon point de vue, ce n'est généralement pas mauvaise volonté de la part des élèves mais bien inefficacité de l'enseignement en amont. Ce qui justifie une nouvelle stratégie d'apprentissage de l'accord en nombre basée sur a) la notion de signal à l'oral (correspondant aux marques à l'écrit), b) la limitation dans un premier temps aux phrases Si on déplore généralement le peu de canoniques à la troisième personne, réussite des élèves dans le domaine de c) la recherche active des signaux du singulier et du l'orthographe, on remet rarement en pluriel, cause les traditions d'enseignement des d) le traitement du problème dans la phrase entière (et non règles: « ils connaisent les règles, dit-on, séparément dans le groupe du nom et dans le relation sujet mais ils ne les appliquent pas » . Et si verbe), elles étaient parfois inapplicables ? e) l'accumulation de remarques concernant la terminaison -nt du verbe à la 3ème personne au pluriel, à tous les temps, f) des transformations de la phrase pour identifier le verbe... (voir fichiers spécifiques), g) la recherche du signal du singulier et du pluriel dans les cas où le verbe en est de plus en plus éloigné (groupe du nom très long, par exemple avec une relative ; verbe dans une phrase où le sujet est un pronom de reprise...); h) les cas où le signal de départ est au singulier,quand il y a plusieurs sujets... 2- Les accords en genre Là encore, les techniques de révision dépendront de la manière dont cette question du genre des noms et de la Texte rédigé par Françoise Drouard 15-11-2006 (révision le 3-12-2006) C3 MDL ORL 17 relire 5/7 Groupe ORL Passy (74) l'ORL au service de la révision des textes année scolaire 2006-2007 marque que prend l'adjectif (dans le groupe du nom ou après les verbes d'état) a été abordée et sur quels outils elle a débouché. L'orthographe grammaticale Le rapprochement des homonymes grammaticaux, fait habituellement dans les manuels, ne conduit-il pas à la les homonymes confusion ? Beaucoup de pédagogues le grammaticaux pensent. Ne faudrait-il pas privilégier l'apprentissage implicite de structures syntaxiques bien identifiées qui isolent au contraire les homonymes grammaticaux ? Là aussi la méthode d'apprentissage va influer sur les techniques de révision. Si l'enseignement a rapproché les homonymes grammaticaux, les élèves ont tendance à mettre l'un ou l'autre (a/à ; ou/où ; et/est ...). S'ils en ont mis un au hasard dans le premier jet, le signalement de l'erreur les fait remplacer l'un par l'autre : l'erreur est corrigée mais sans que cela serve à l'apprentissage. Par contre, si la correction implique qu'on associe la phrase fautive à une phrase modèle ou exemple (tête d'une collection établie en observation réfléchie de la langue), la structure qui appelle tel ou tel homonyme s'en trouve renforcée. L'orthographe grammaticale Chaque type d'erreur sera traitée de manière adaptée. En ce qui concerne l'apprentissage de la révision des formes conjuguées des verbes, il convient de montrer aux élèves : a) que les formes conjuguées des verbes sont concernées par les problèmes d'orthographe lexicale (« déneiger » doit me faire penser à neige et je sais alors comment écrire le /E/ et le /J/) ; b) comment on identifie la forme conjuguée (par exemple, par utilisation du présentatif , etc. - voir le fichier spécifique) c) que les travaux d'observation réfléchie sur les formes conjuguées ont mis en évidence des régularités qu'il convient de mémoriser et d'utiliser. Sur un verbe conjugué, les erreurs peuvent avoir de multiples causes : a) l'élève peut ignorer la forme conjuguée les formes (« il *metta » au lieu de « il mit »), ce conjuguées des n'est pas une erreur d'orthographe mais verbes bien un problème de lexique qui ne se résoudra que par la multiplication des situations de lecture et d'oral permettant d'employer cette forme ; b) il peut faire une erreur d'orthographe lexicale (« il *nagait » au lieu de « il nageait ») ; c) il peut faire une erreur grammaticale (« il sait *nagé ; il *mis) En ce qui concerne la correction ou la vérification, il faut apprendre à se servir des outils de la classe et des outils du commerce dont les tables de conjugaison des verbes. 5° corriger les erreurs ou améliorer un texte (grammaire et vocabulaire) La grammaire Le sentiment de grammaticalité d'une au niveau de la phrase est une compétence implicite qui phrase s'acquiert naturellement quand on apprend une langue. Tous les travaux d'observation réfléchie, de classement des types de phrases, tous les exercices qui consistent à placer une nouvelle phrase dans le classement, tous les exercices d'écriture courte par imitation... concourent à renforcer l'intuition de la grammaticalité et à savoir vers quels modèles se tourner si on hésite ou si on veut corriger. On peut, par exemple, demander à un élève une lecture à voix haute de son texte, une relecture silencieuse mais différée ou une relecture par un autre élève. On demande aux élèves si ce qui est écrit veut dire quelque chose ; on travaille aussi sur les groupes de souffle et de sens. Si les phrases incorrectes ne sont pas perçues, il n'y a plus que le recours à des phrases types pour comparaison. La grammaire Tous les travaux de lecture, Organiser un texte et le rendre cohérent Texte rédigé par Françoise Drouard 15-11-2006 (révision le 3-12-2006) C3 MDL ORL 17 relire 6/7 Groupe ORL Passy (74) au niveau du texte l'ORL au service de la révision des textes en utilisant la mise en page, la ponctuation, les connecteurs et les procédés de reprise est très difficile et sera un des objectifs du collège; année scolaire 2006-2007 - qui montrent que des textes diffèrent par leur fonction et que ces différences se traduisent dans des organisations différentes, - qui montrent les procédés utilisés par l'auteur pour produire un effet sur le lecteur, conduisent à construire chez les élèves une représentation de l'efficacité des textes. On peut apprendre à relire un texte en utilisant une grille qui permet, en fonction du type de texte, de se poser les bonnes questions : ce travail peut être fait collectivement sur un texte au tableau pour apprendre à relire sur un critère, à juger s'il est bien ou mal rempli et, au cas où il ne serait pas rempli, à trouver les moyens de modifier le texte pour qu'il le remplisse. Le vocabulaire Utiliser les mots justes suppose qu'on les possède dans son vocabulaire actif et c'est cette nécessité qui va le plus souvent bloquer les élèves. L'exigence du mot juste, dans un emploi correct est plus importante que le souci d'une originalité qu'on peut considérer comme un luxe que peu de classes peuvent se permettre. Par contre, des situations d'écriture (jeux avec les mots ; à la manière des surréalistes ou de l'oulipo) permettent de prendre conscience qu'on peut ne pas se limiter à des utilisations traditionnelles et convenues... Tous les travaux en amont qui servent à améliorer qualitativement et quantitativement le vocabulaire des élèves sont utiles. Pour un texte particulier, on pourra fournir ou mettre en commun un lexique spécifique (l'enseignant est au tableau et note ces mots ou bien il est à l'ordinateur avec un groupe d'élèves et la liste imprimée est distribuée ensuite à tous). On peut aussi utiliser une banque de mots existante, par exemple dans un manuel. L'interrogation sur l'emploi d'un mot ou la question de savoir si on pourrait trouver un mot plus précis, plus fort, plus nuancé... conduit à utiliser le dictionnaire de langue et le dictionnaire de synonymes. Le fait d'avoir collectionné des expressions toutes faites permet souvent d'avoir à disposition des stéréotypes réutilisables. ******* Texte rédigé par Françoise Drouard 15-11-2006 (révision le 3-12-2006) C3 MDL ORL 17 relire 7/7