La loi de modernisation sociale : 17 janvier 2002
Pour lutter contre le développement de ces licenciements qui intervenaient même dans les
entreprises économiquement saines (Renault, Michelin, Canon, Mark & Spencers…), le
législateur a considérablement modifié la procédure de licenciement en renforçant le rôle de
l’administration du travail et celui des représentants du personnel. Il a institué un congé de
reclassement et substitué un plan de sauvegarde de l’emploi au plan social.
Le licenciement pour motif économique suppose à présent toute une procédure:
- la consultation du CE
- l’information auprès de l’administration
- Obligation de proposer aux salariés soit un congé de reclassement, soit un pré-
PARE (plan d’aide de retour à l’emploi)
- un plan de sauvegarde de l’emploi
- droit d’action des syndicats par substitution au salarié
- déclenche la compétence d’une chambre spéciale du conseil des prud’hommes
- puis notification du licenciement (ou pas)
La partie relative aux licenciements économiques de la loi dite de modernisation sociale de
janvier 2002 était un texte de circonstance. Il ne règle, bien au contraire, aucune des questions
relatives aux licenciements économiques, sujet sur lequel il faut trouver un équilibre entre la
nécessaire adaptation des entreprises et les intérêts légitimes des salariés.
Le droit du licenciement économique se caractérise par sa complexité et l’accent mis sur le
respect formel des procédures. Il dissuade entreprises et syndicats de négocier et il offre aux
représentants du personnel comme seule arme, que le retardement ou le blocage de la
procédure de consultation.
Ainsi, les entreprises sont confrontées tout au long de la procédure, à des risques contentieux
et à une remise en cause des décisions prises ou des accords conclus.
Conclusion : en imposant de nouvelles procédures de recours à un expert ou à un médiateur,
la loi a donc encore accru l’insécurité juridique pesant sur les entreprises.
Par ailleurs, cette loi n’a réglé aucune des véritables questions qui se posent :