
 
 
EPIDEMIOLOGIE, PREVENTION ET DEPISTAGE DES CANCERS 
Catherine Hill 
Institut Gustave Roussy 
 
L'épidémiologie est l'étude de la fréquence des maladies et des variations de cette fréquence 
en fonction de différents facteurs. 
Fréquence du cancer : environ 355 000 nouveaux diagnostics en 2012 et 152 000 décès en 
2011. 
Cancers les plus fréquents : en 2012, chez l'homme : prostate 53 000 cas, poumon 28 000, 
colon et rectum 23 000, bouche, pharynx, ou larynx  11 000, et vessie 9 500; chez la femme : 
sein  49 000,  colon  et  rectum  19 000,  poumon  11 000,  endomètre  7 300,  lymphome  non 
hodgkinien 7 100, thyroïde 5 900, mélanome et pancréas 5 700 chacun. Ces estimations sont 
tirées des données des registres départementaux couvrant 13% de la population française, puis  
extrapolées à la France entière. 
Cancers causant le plus de décès en 2011, chez l'homme : poumon 22 300 décès, colon et 
rectum  9 300,  prostate  8 800,  foie  5 700,  pancréas  4 700,  bouche,  pharynx  et  larynx 
4 300,vessie 3 900 et leucémie et rein 3 100 chacun ; chez la femme :  sein 11 500 décès, 
colon et rectum 8 400, poumon 7 600, pancréas 4 600, ovaire 3 500 et leucémie 2 500. 
Chez  l'homme, augmentation considérable de  la  mortalité  par  cancer du  poumon  jusqu'au 
début des années 1990 suivie d’une diminution nette, augmentation de la mortalité par cancer 
des voies aérodigestives supérieures et de l'œsophage de 1950 jusqu'à la fin des années 1970, 
puis diminution rapide, baisse régulière et importante de la mortalité par cancer de l'estomac 
et baisse de la mortalité par cancer colorectal depuis la fin des années 70, augmentation de la 
mortalité par cancer de la prostate jusqu’en 1990 puis diminution nette. 
Chez la femme, augmentation de la mortalité par cancer du sein jusqu'au début des années 
1990, puis baisse nette, diminution importante de la mortalité par cancer de l'estomac et par 
cancer  de  l'utérus  (col  et  corps),  diminution  nette  de  la  mortalité  par  cancer  colorectal, 
augmentation de la mortalité par cancer du poumon depuis les années 80 s’accélérant dans les 
années récentes, augmentation de la mortalité par cancer de l'ovaire jusqu'à la fin des années 
80, probablement due à l'amélioration du diagnostic. 
Facteur  de  risque  sauf  génétique  :  caractéristique  qui  augmente  le  risque  de  cancer. 
Exemple : âge élevé pour la plupart des cancers, tabagisme pour cancer du poumon, de la 
bouche, du pharynx et du larynx, alcool pour cancer de la bouche, du pharynx, du larynx, de 
l’œsophage,  du  foie,..    nulliparité  et  âge  élevé  au  premier  enfant  pour  cancer  du  sein. 
Exposition évitable : tabac, alcool ou exposition non modifiable : âge.  Populations à risque : 
fumeurs  (poumon,  vessie,…),  sujets  ayant  une  polypose  recto-colique  familiale  (côlon 
rectum), femmes ayant une dysplasie modérée du col utérin (cancer du col).  
Prévention primaire : réduction des expositions aux facteurs de risque, ne pas confondre 
avec  la  prévention  secondaire  qui  est  le  dépistage  et  le  traitement  d'états  précancéreux 
(dysplasie du col de l'utérus), ni avec le dépistage des cancers qui ne prévient pas les cancers 
(sein).  
Tabac  :  cause  24%  de  la  mortalité  par  cancer.  Plus  importante  cause évitable de  cancer.  
Décalage de 20 à 50 ans entre début du tabagisme dans une population jeune et conséquences 
sur la santé : aujourd'hui on observe la fin des effets du tabagisme des années 50 (3 cigarettes 
par adulte et par jour) et le début des effets du tabagisme des années 80 (6 cigarettes par adulte 
et par jour). L'augmentation des risques sera particulièrement importante chez les femmes. La 
consommation a baissé entre 1991 et 2004, de façon plus importante entre 1991 et 1997 puis 
entre 2003 et 2004, elle ne diminue plus depuis 2004. Le risque dépend beaucoup plus de la 
durée du tabagisme que de la dose et arrêter de fumer vaut donc énormément la peine.