Café-géo Besançon 10 novembre 2015 18h Café restaurant Mon Loup, 10 rue Pasteur, 25000, Besançon La politique de développement économique de l'Inde, un exemple l'industrie textile Duarte Barreto, directeur général de FEDINA Duarte Barreto, directeur général de FEDINA Foundation for Educational Innovations in Asia (http://fedina.org/) a un double cursus à la fois indien et français. FEDINA, association qui agit dans les états de l'Inde du sud, s'est fixée les priorités suivantes : droit au travail, accès à la terre, syndicalisation, lutte contre les discriminations et défense des droits des Dalits, violences et droits des femmes, accès aux programmes gouvernementaux de soutien aux populations démunies et marginalisées. Son projet est donc au cœur de l'économie Indienne avec la question agraire et la question textile. Pendant une dizaine d'années, le gouvernement SINGH (2000-2014) a mené une politique que l'on pourrait qualifier de « social-démocrate » et a mis en place des programmes d'emplois garantis et de santé dans les zones rurales, pour permettre un certain développement. Or, le nouveau gouvernement MODI, du BJP, parti nationaliste hindou, s'est lancé dans une politique de libéralisme économique. "Pour attirer les investisseurs et les grandes compagnies en Inde, il a lancé une réforme des lois du travail afin de les rendre plus souples, c’est-à-dire plus favorables aux entreprises. Il remet également en cause le NREGA (National Rural Employment Guarantee Act). La part consacrée à ce programme est désormais de 2% du budget total du pays contre 4 à 5% auparavant. Le nombre de districts en bénéficiant est également revu à la baisse. Il veut descendre à 4000 Rps/mois pour l’octroi des Below Poverty Line Cards (le plafond étant actuellement de 6000 Rps/mois – environ 86 Euros), le système de distribution d’eau est en voie de privatisation, etc Cette politique risque de toucher particulièrement les travailleurs de l'industrie textile. Celle-ci représente 4 % du PIB de l’Inde, 14 % de sa production industrielle et 17 % de ses revenus d’exportation. C’est le deuxième employeur du pays après l’agriculture. Elle fournit du travail à plus de 35 millions d’Indiens, parmi lesquels un nombre important de femmes et de membres des basses castes. Les usines de filatures, de tissage, et de couture sont pour l'essentiel localisées dans le plateau du Deccan et au sud de l'Inde, Andra Pradesh principalement, Karnataka, Tamil Nadu, états où agit FEDINA. La majorité des entreprises du secteur sont petites et ont été longtemps protégées par des lois qui leur accordaient le monopole de la production de tel ou tel type de vêtement. Mais, parallèlement à ces petites se sont développées structures quelques grandes entreprises, fortement automatisées, à forte valeur ajoutée et orientées vers l’exportation comme KPR ou Alok. Ce sont elles que la politique du gouvernement actuel veut favoriser par différentes mesures préjudiciables aux populations pauvres, en supprimant par exemple le monopole sur un vêtement, en libéralisant le code du travail. De plus il est question d'un traité commercial entre l'Inde et l'EU qui les rendrait encore plus puissantes. C'est cette politique dans son ensemble que nous envisagerons, illustrée par quelques exemples d'entreprises où FEDINA soutient des travailleurs fragilisés. Nous pourrons peut-être aussi ouvrir une discussion sur la situation en France et sur la situation mondiale.