Cultures et mondialisation Les cultures dans la mondialisation. Problématique incontournable des RI contemporaines, même si très peu traitées en France, beaucoup plus chez les anglo-saxons. Cela nous concerne pourtant avec le fait colonial. Problématique de la rencontre des cultures dans le cadre actuel d’une mondialisation accélérée, perspective des RI avant tout mais pluridisciplinaire. La mondialisation est un mot a la mode. Depuis 1980 il est très employé. C’est un concept flou dans le langage commun, mais aussi scientifique. La mondialisation a plusieurs dimensions. La plupart des définitions indiquent l’accroissement de l’inter-connectivité du monde, augmentation des échanges mondiaux (nbx, vitesse, intensité) et dans plusieurs domaines (éco avec les FMN, technologie par les moyens de communication modernes. Elle a une dimension politique avec l’apparition des régimes, l’exportation d’instances internationales, les OI, des systèmes de gouvernance internationale, la montée en puissance de nouveaux acteurs (ONG, mafias...). Dimension culturelle avec augmentation des échanges, circulation accélérée des biens culturels. Augmentation des échanges entre population avec le tourisme de masse, migration, déplacements de population. Dimension communicationnelle avec accélération, échanges d’idées, symboles. Leur point commun est qu’ils agissent au delà des frontières. Il faut ajouter un phénomène transversal qui est celui de la prise en conscience de la mondialisation elle-même => nouvelle lecture du monde. La mondialisation remonte avant les années 80, mais là commence la prise de conscience. Il y a eu évolution du phénomène, surtout dans sa rapidité et son intensité. La population perçoit surtout la dimension culturelle = marques commerciales, icônes culturelles, musique, ciné... cette dimension frappe la vie quotidienne. Intensité sans précédents pourtant le thème est très peu étudiés en sciences sociales et sc po, et c’est fondamental pour la compréhension du monde. La mondialisation est l’alpha = contexte de la mondialisation, permet de donner un sens, d’interpréter. La mondialisation est l’oméga = elle explique les conséquences des autres dimensions. Fortes liaison des causes et conséquences. Ce phénomène est difficile à saisir par les sc sociales. Il est fantasmatique plutôt qu’un objet d’étude sérieux, donne lieu à controverses. uniformisation des cultures >occidentalisation>américanisation=vision pessimiste d’autres pensent qu’il s’agit d’un métissage mondial, qui transforme tout le monde. Sur le plan plus politique, nbes conséquences et questions. La mondialisation va influencer le devenir de l’ Etat, certains auteurs pensent qu’il est menacé de disparition ( Badie, Strong, Ohmae) d’autres que c’est un acteur inégalé, un régulateur un facilitateur de la mondialisation (Cohen, Kramer), il est même davantage demandé. Conséquences sur la démocratie : - pour certain elle est facilitée, mieux diffusée (Pye, Fukuyama) avec la progression des DI, TI, DH, organismes juridictionnels internationaux comme la CPI. - Mais aussi facilite les sectes, les « ismes » càd islamisme, altermondialisme, anarchisme... - Reflet de l’expansion de capital mondial = pessimiste. La mondialisation a des conséquences sur l’identité po, de plus en plus d’individus sont concernés par la mondialisation, mixité, métissages, question de l’identité nationale, de la coexistence des cultures dans un Etat, mais aussi au niveau transnational -> choc des civilisations ? Chaque communauté humaine développe des spécificités culturelles et est amenée à échanger => phéno d’inculturation, de mixité. Fin XX ème, importance nouvelle, intensification sans précédents. Pendant la guerre froide, la guerre des cultures a été reléguée au second plan, priorité à la stratégie, époque où 2/3 des pays étaient marxistes comme les pays de l’est, identité culturelle gommée. Il y a un but d’unifier l’humanité, égalité du genre humain. Pays avec des partis uniques comme en Afrique Noire. A l’Ouest, défense de la démocratie, des libertés, les jeux d’alliance étaient ce qui comptait avant tout. On passait sur les revendications culturelles qui étaient stratégiques. pendant la guerre froide, la question culturelle est secondaire. Les théories de RI ont souvent reflété ce désintérêt pour la culture jusqu’à 1997 avec la publication par J Capid et Kratochvil, à Londres du « retour de la culture et l’identité dans la théorie des RI ». Changement de paradigme lié au déclin des grandes idéologies (marxisme). Apparition de théories post-positionistes dans les 70 = théorie critique, constructivisme. Triomphe du libéralisme qui va s’imposer à beaucoup de pays = effondrement du marxisme, conséquences de la crise de la dette du 1/3 monde ->FMI, banque mondiale = techniques libérales de redressement économique. Ils vont imposer des recettes libérales => privatisations de la propriété, des grandes entreprises nationales. Imposition de la démocratie dans ces mécanismes juridiques. Vague de libéralisation avec ouverture de certaines questions, réapparition de revendications ethniques. La question culturelle va devenir un enjeu majeur sur le terrain des politiques internationales au 20ème siècle, terrain des conflits. Apparition de revendications identitaires sur les ruines du bloc de l’Est = Yougoslavie, Etats Baltes, Tchétchènie, question kurde. Contestation de la colonisation occidentale, même en Europe, chez les néomarxistes, désillusion de l’échec du socialisme réel = les pays marxistes. Un autre volet de la contestation : démocratie et économie de marché. Enfin on assiste à des revendications identitaires au sein des espaces nationaux. La culture est l’enjeux de conflits ethniques et culturels. Fin 20ème =bond dans les évolutions technologiques => nouvelles possibilités de communication. Grâce à ces évolutions, il y a plus d’augmentation de déplacement de voyages, plus l’apparition de nouveaux acteurs sur la scène internationale. Il y a de nouveaux phénomènes avec l’apparition d’acteurs non étatiques, des relations plus importantes = ONG, individus, expressions culturelles (indiens des Chiapas 1994). Le 11/09 a été une rupture fondamentale. Il y a eu changement de paradigmes dans les RI. Réactions contre la domination occidentale, la mondialisation occidentale, or les terroristes ont utilisés des techniques de la mondialisation. -> l’Etat est concurrencé par d’autres acteurs, qui peuvent exercer une puissance réelle. Revendications religieuses et ethniques qui peuvent s’exprimer de manière très forte. Exemple avec Al Quaida qui est plus important que l’appartenance à l’Etat. Il y a possibilité de se créer des identités composites. le facteur culturel est un élément incontournable de la compréhension des RI, po. Alain Tourraine « un nouveau paradigme », po -> écosocial -> culturel. Difficile de saisir l’objet de « la culture » en sc po. Liens avec la sociologie, l’anthropologie, l’histoire. Urgence à se saisir de cette dimension, sécularisation de certaines sociétés = religion dans le domaine de la vie privée et d’autres pas du tout. PARTIE I Phénoménologie critique de la mondialisation culturelle Chapitre 1 phénoménologie critique de la mondialisation culturelle. A. Le concept de culture dans les sciences sociales. Le facteur culturel a souvent été négligé en sciences politiques et en RI car c’est un concept flou, polymorphe, objet peu rigoureux mais il est surtout étranger à a science politique et historiquement provient de l’anthropologie. Ce sont les anglo-saxons qui ont en grande partie étudié le concept, applique l’anthropologie à la société moderne. 1) L’intérêt tardif des RI pour le facteur culturel. Avant les 90’ : désintérêt total. Lapid-Kratockwil : « le retour de la culture et de l’identité dans les RI ». Les grands courants du 20ème : - Ecole réaliste, dominante en sciences politiques et RI au 20ème, s’attache à étudier la puissance des Etats, le facteur naturel de cette puissance, mais certains auteurs ont pris en compte des facteurs immatériels dans des calculs de puissance dans les années 60’, 70’ (Kenneth Bardling) mais la tendance était de considérer ces facteurs culturels comme secondaires. Dans les 90’, auteurs comme Posen (facteurs ethniques), Mearscheimer. Aujourd'hui l’école réaliste s’est ouverte à cette dimension comme Buzan (facteur culturel dans la sécurité globale). - Dans la perspective constructiviste, le comportement des Etats est guidé par les envies culturelles, représentation de l’Autre, visage de l’ennemi, façon de lire la situation internationale à travers des prismes culturels. - Courant idéaliste et libéraliste est convaincu que le politique est le pendant des idées. Pour les libéralistes (plus ancien), l’élément central est la liberté de l’individu, que l’Etat doit protéger, sa sécurité, il faut donc lutter contre l’anarchie des RI, mise en place d’un DI (Kant), construction d’idées. Les idéalistes (Bent et Hausen) militent surtout pour une organisation ? développe des idées de liberté et de justice, choix de l’Homme, DI. Ce courant évolue dans les 70’ avec néolibéraux institutionnalistes (Keohane, Nye) qui vont être fascinés par les ONG, les FMN, la CEE, le transnational, et beaucoup soutiennent la thèse de la paix démocratique c'est-à-dire que les démocraties favorisent la paix donc il faut répandre la démocratie. Les néo-idéalistes (Aold et Bobbio) veulent la démocratie des RI où on donnerait place aux mots sociaux internationaux.. Toutefois ce modèle tend à mettre de côté des spécificités culturelles et à valoriser les idéaux universels. - Courant marxiste et autres théories, c’est un courant universaliste donc peu d’importance au culturel, c’est le facteur économique qui est privilégié, explique l’histoire c'est-à-dire le mode de production qui conditionne les processus sociaux, rapport dominant-dominé, prédit l’unification du genre humain, une fusion des classes sociales et l’Etat disparaît = étape finale du communisme. Durant la lutte des classes, ce n’est pas l’appartenance çà une culture mais l’appartenance à une classe sociale internationale. Cependant Gramsci a réintroduit le facteur culturel dans le marxisme. En effet, si la bourgeoisie domine, c’est pour qu’elle impose ses propres valeurs. Le canadien Cox utilise le gramscisme et l’applique aux RI car chaque nation dominante impose des valeurs ainsi qu’un consensus sur l’ordre mondial (« consensus de Washington ») pour duper les PVD, il faut des normes libérales => on impose le libéralisme au 1/3 monde. Aujourd'hui cette théorie n’est pas suffisante, Lipostrovski, il dégage l’hyperindividualisme tandis que d’autres dégagent le retour du communisme. - le constructivisme avec question de l’idée qui est très importante. Les « structures dettes », associations humaines sont déterminées par des idées partagées plutôt que par des forces matérielles. De même les relations et les intérêts sont eux-mêmes construits par ces idées que l’on partage. On étudie l’Etat autrement, en étudiant les idées des élites, la construction de leurs idées. Et comme les post-modernes, les constructivistes pensent que les structures et les acteurs sont construits, décidés donc par une culture qui construit le réel. ce qui caractérise le plus les 90’ dans les Ri, c’est l’ouverture à la pluridisciplinarité (philosophie et sciences sociales). 2) Culture comme concept d’anthropologie. a) Culture comme concept d’anthropologie. La réflexion sur la culture des sciences sociales est parti de l’anthropologue britannique Tylor et qui donne la première définition de culture « un tout complexa comprenant la naissance, les croyances, l’art, la morale, le droit, la coutume et autres capacités aux habitudes acquises par l’homme en tant que membre de la société » = c’est l’expression de la totalité de la vie sociale de l’homme. Civilisation contre culture car Tylor veut rompre la théorie de dégénérescence des peuples premiers et à montrer qu’il y avait une continuité entre les européens et le reste du monde : théorie évolutionniste sociale, c'est-à-dire des différences dans le degré de développement. B.Malchiowski = anthropologue de l’école britannique a perpétué la tradition de Tylor mais en apportant le fonctionnalisme c'est-à-dire que tout élément culturel rempli une fonction répond à des besoins aussi bien individuels que collectifs, et que les changements de culture tendent à se concevoir et viennent plutôt de l’extérieur. Par ailleurs il a inventé la méthode ethnographique « l’observation participante ». F.Boas (1858-1942) = anthropologue américain, ne conçoit pas l’évolutionnisme, concept de « relativisme culturel » c'est-à-dire que chaque culture est unique, il n’y a pas de système d’évolution, il recommande la neutralité du chercheur, sans porter de jugements de valeur. D’autres se sont intéressés au multiculturalisme américain, aux phénomènes d’émancipation notamment la célèbre école de Chicago. Ruth Benedict (1887-1947) a élaboré la théorie des « hypes culturels » soit que la diversité des cultures se réduit à quelques grands types de schémas de culture, modèle. Son élève Margareth Mead (1901-1978) a étudié la façon dont l’individu reçoit sa culture, les processus de transmission culturelle. Ralph Luiton (1893-1853) a fondé l’école « culture et personnalisation » = dans chaque culture, il y a une personnalité de base commune à tous les individus… » concept un peu obsolète. Abraham Kardvieux (1891-1981) ajoute la personnalité de l’individu de base et que chaque individu a une façon personnelle d’intérioriser sa culture selon ses besoins, son rôle, son statut. Important car avec la mondialisation les individus ont tendance à se forger une culture à la carte. Whlerstein et son concept « d’économie monde », donc pour lui le facteur culturel est secondaire, ce qui domine dans l’organisation du monde c’est le facteur économique. b) Les théories critiques (école de Francfort des 30’). Dans les 60’, idée des « sociétés unidimensionnelles » Marcuse c'est-à-dire avec la consommation de masse on ne voyait plus vraiment de lutte des classes mais une majorité molle, plus d’alternative. Changement d’univers culturel avec un rapprochement avec l’écologie. Avec Habemas on passerai dans un système de communication plus directe , démocratie renouvelée. Les nouveaux marxistes dans les 80’ Waren, Ziegler, retour à l’œuvre originale de Marx car on l’a mal lue. En effet il avait prédit que le capitalisme devait s’étendre au monde entier mais en s’étendant, il portait les ferments de la révolution donc un développement des luttes de classes, donc nous sommes au bord d’une rupture. c) L’après 90’, l’après Guerre Froide. Apparaissent des théories prenant en compte le système. L’aspect culturel est de plus en plus systématique donc un changement de paradigmes. Apparition de nouveaux acteurs sur la scène internationale, acteurs non étatiques se développent avec le progrès de la télécommunication. - Apparition du courant post-positiviste où on rejette l’unité de la science prôné par Durkheim et on va dire que les théories ne sont pas neutres et … car elles reflètent des valeurs donc que toutes les théories seraient normatives que se soit conscient ou pas. On donne un large place aux aspects culturels, les valeurs, représentations, sans cacher les idées et théories. Ex : les théories féministes radicales dans le monde est dominé par des valeurs propres aux hommes, donc nécessité d’imposer un point de vue féminin. Selon Cox, « la théorie est toujours pour quelqu’un ( théorie critique toujours suit un but (un peu parano) » = elles sont forcément subjectives, ainsi que les structures sociales qui sont construites (Etat) et ne sont donc pas une réalité donnée. La théorie critique est toujours centrée sur le pouvoir mais c’est ouverte à la construction sociale et représentation réelle. Pour la sociologie historique, comme les sociétés se développent dans l’histoire, les données d’aujourd'hui se sont construites dans l’histoire, donc ne sont pas des données figées. Ex : Thiesse et Pandersa ont fait un bouquin sur la construction de l’identité nationale. - - Le post-modernisme : école plutôt philosophique mais qui inspire les sciences sociales. Maffesoli, Lyphaud, Lipotewstey, objectif d’avoir une méfiance… Théorie de Michel Foucault philosophe : « le pouvoir ??? savoir= le savoir est utile au pouvoir », donc il existe des vérités, il est même vrai qu’il n’existe pas de vérité, comme certains Etats dominent et pas d’autres. - Méthode généalogique de déconstruction c'est-à-dire analyse des textes afin de comprendre l’élaboration artificielle des grands concepts qui nous paraissent évidents, comme sont construites les idées, imposées les croyances, les valeurs. Théorie très critique car elle refuse la vérité scientifique, donc toute vérité se vaut, il n’y a pas de vérité absolue. Culture et mondialisation 27/02/06 3) La classification des concepts de culture. Il n’y a pas de définition unique de la culture -> Kroeber et Kluchohk avaient découvert 150 définitions de la culture sociale en 1952. 6 catégories de concepts : - culture énumératif (celle de Tylor) càd culture comme un ensemble d’éléments composés de religion, philosophie, codes moraux… c’est aussi toutes les aptitudes qu’un individu acquiert, n’explique pas la cohérence de l’ensemble. - de type historique où la culture est considérée comme un héritage social, processus d’hérédité sociale ( Linton), insiste sur tout ce qui est socialisation càd processus d’acquisition de la culture sociale, phénomène de reproduction sociale ( Bourdieu). Définition plutôt statique insistant sur ce qui ne change pas. - De type normatif avec la culture vue comme manière de vivre qui est commune aux individus d’un groupe Klineberg, et Sarokin qui voie l’ensemble des règles et des idéaux conçus pour pérenniser des interactions sociales, place au religieux et au sacré. - Type psychologique, Ford insiste sur l’industrie, aux façons apprises par l’individu de résoudre des problèmes dans une société donnée. - Définition structurale, Klukcholm et Kelly qui voyaient la culture comme un système historique formé de modèles de vie implicites ou explicites. Il n’y a pas d’addition d ‘éléments mais logique unificatrice dans une société, au delà des comportements réels, définition statique mais on peut envisager la variété. - Définition de type génétique, la culture résulte d’un mode de communication qui unit les acteurs d’une société. Niveau abstrait. - B Badie qui proposait la pespective semiotique càd science des signes apparue dans les 70 « Culture et po », Cliford Geertz : « l’homme est suspendu dans des toiles de significations qu’il a lui même tissé », toiles comme structures de compréhension, les hommes vont y donner forme grâce à leur expérience concrète. Tomlison, « culture =façon dont les êtres humains construisent du sens à travers la pratique de représentations symboliques ». Il suppose un code culturel ou un système de signification grâce auquel on va pouvoir communiquer, met en place un degré de conséquences minimales entre les acteurs d’une société sans laquelle il n’y aurait pas de ? . Système de code abstrait partagé entre tous. => plusieurs propriétés de la culture = intégrative pour assurer une communication et une communauté entre les acteurs, permet la perversité des actions dans une société. Elle est aussi cohérente, englobe tous les secteurs de la vie sociale dans un même réseau de signification, ce qui en fait une unité. C’est également l’attente, pas forcement des comportements explicites mais plutôt implicites. Contrôle l’action et l’innovation sociale parce qu’elle donne un sens aux expériences. Elle définit le cadre des solutions possibles, peut être appliquée aux changements. on privilégie la définition qui favorise le changement. 4) Le concept d’acculturation. Roger Bastide, c’est un champ tardif en anthropologie, apparaît fin des 30’, on s’intéresse aux contacts entre les cultures. Melville Herksowits est l’inventeur de ce concept, analysant la culture des Noirs américains, notamment avec le phénomène de synthèse au niveau culturel ( syncrétisme). Définition : ensemble des phénomènes qui résultent d’un contact continu et direct entre des groupes d’individus de culture différente et qui entraînent des modifications dans les modèles culturels initiaux de l’un ou des deux groupes. Ce n’est pas un phénomène culturel mais hexogène avec la rencontre de deux groupes. Ce n’est pas non plus une assimilation, car disparition par absorption d’un des deux groupes. Ce n’est pas non plus un concept de diffusion, origine commune de l’humanité, des traits culturels qui se seraient répandus, bataille entre les diffusionnistes contre les évolutionnistes (selon le stade historique). Ce n’est pas non plus une conversion, un groupe se convertit à la culture de l’autre. l’acculturation n’entraîne pas la disposition d’un élément de culture, no modifie pas non plus sa logique interne. La transformation de fait par une sélection d’éléments empruntés à l’autre mais selon sa logique personnelle. L’acculturation est réciproque, modification des deux groupes d’origine, interaction réciproque. Les lois de Badie : - les éléments non symboliques ( matériels ou techniques) d’une culture sont ceux qui vont se transférer plus facilement. Ex : nourriture… Mais les croyances et éléments psychologiques sont moins facilement échangeables. - Un trait culturel sera mieux intégré ou accepté si il prend une signification qui est en accord avec la culture receveuse. Etude des modes de résistance, de syncrétisme, de sélection, de contre acculturation, pour Bastide entrecroisement des cultures, essaie de faire une typologie avec des phénomènes d’acculturation selon trois critères : - ouverture ou fermeture relative des sociétés - relative homo ou hétérogénéité de chaque culture - présence ou absence de manipulation des réalités sociales et culturelles ( acculturation spontanée, organisée donc forcée > colonisation, planifiée>pays de l’Est avec installation de prolétarisme systémique) Bastide définit le processus de coupure càd comment les individus vivent dans un processus d’acculturation. Les individus coupent les différents univers dans lesquels ils peuvent évoluer et passer de l’un à l’autre. Ex : Candombé au Brésil, contraire de la rationalité. C’est utile pour expliquer l’immigration, il peuvent passer de l’un à l’autre, vivent dans les deux cultures à la fois. Met en avant la créativité des humains qui sont dans ces deux univers, qui vivent avec cette marginalité. 5) Le concept de civilisation. =entité culturelle la plus vaste mais pose problème avec la notion de culture, pas très clair. Marcel Mauss voulait réconcilier les deux, explique que la civilisation est commune à plusieurs sociétés, peut englober plusieurs sociétés dans le temps et dans l’espace. Il y a succession dans un passé plus ou moins long. Distinction qui se fait par un système de volume, longévité et quantité. Brodel définit la « grammaire des concepts », culture et civilisation sont synonymes jusqu'au 19ème puis séparation avec apparition de l’anthropologie anglaise. Culture devient un concept plus neutre que civilisation. Pas de jugement dans l’étude des cultures. Mais vers 1819, nouveau sens de civilisation, en l’utilisant au pluriel. Civilisations qui englobent plusieurs cultures. les civilisations sont des espaces, elles sont toujours liées à un espace à peu près stable, contenu géographique qui impose des contraintes et les sociétés qui s’adaptent à l’environnement. Ex : civilisations fluviales (Inde, Vénitiens). Ex : civilisations hélénocratiques comme les romains et les grecs. - -> espaces dans lesquels on trouve des traits culturels dominants, et aussi décomposables en unité de plus en plus fines. Les frontières sont perméables, exportation et reçu de culture, les civilisations ne sont pas fermées, histoire. Ex : modes vestimentaires. La diffusion des biens culturels est accélérée dans les 60’ et Brodel se demandait si cela allait faire sauter les frontières des civilisations. Cependant toutes les sociétés ne sont pas prêtes à assimiler, il y a des phénomènes de refus. Les civilisations sont des sociétés inséparables, la civilisation est une vision du monde qui s’inspire des tensions sociales dominantes. La société occidentale dépend de la société industrielle. Mais la civilisation est durable, permanente par rapport à une société qui peut évoluer plus rapidement. - les civilisations sont des économies au sens large, condition matérielle et biologique qui pèsent sur le destin des civilisations. Ex : importance de la démographie, toute montée favorise l’essor des civilisations, la technologie aussi, surtout au 18ème. Elle est aussi fonction de la redistribution des richesses et de l’argent, façon de la redistribuer par les dépenses d’art. - - les civilisations sont des mentalités collectives (concept aujourd'hui décrié). Outillage mental de Lucien Fèbre « les civilisations son des représentations du monde ». La religion est le trait le plus fort mais pas dans les civilisations occidentales qui vont vers le séculier. Les civilisations sont des continuités historiques, permanence au delà de chaque époque, articulées autour de structures qui elles sont assez permanentes, anciennes et originales face aux contraintes de l’environnement. Il estime que le rôle de la femme est toujours une structure de la civilisation. Il peut y avoir refus d’emprunter si altérations de ces structures. -> chocs violents entre les civilisations. - Samuel Eisenstadt = civilisation est la combinaison de structures et de visions ontologiques ou cosmogoniques càd conceptions divines ou terrestres de la réalité avec les régulations des scènes de la vie sociale, et la construction et définition et de leurs interactions. L’analyse peut faire apparaître des liens entre les structures sociales, l’activité humaine et la créativité culturelle. 6) le concept d’identité. La culture relève plutôt de processus inconscients, en revanche l’identité est consciente, fondée sur des oppositions symboliques. L’identité est construite, elle s’élabore selon un processus d’opposition aux autres = on sait qui on est par rapport aux autres. L’identité est une construction sociale, relève d’une représentation, elle a cependant une base réelle, à travers des cadres sociaux qui déterminent la position des acteurs. Elle a aussi des effets sociaux réels (légitimation de pouvoir). Mais l’important est de voir quels éléments culturels sont mis en avant pour affirmer son identité. Il faut toujours altercation avec un autre groupe, l’identité n’existe pas en soi mais para rapport à l’autre. L’identité est en perpétuelle évolution, en fonction des échanges sociaux, c’est toujours un compromis entre l’auto identité (pour soi) et l’exo identité (définition que les autres ont d’une personne). C’est un enjeu de lutte sociale, Bourdieu s’intéressait aux groupes qui sont au pouvoir et qui imposent leur définition aux groupes. Benedict Anderson et A-M Thienne sur les liens entre l’Etat-nation et l’identité. Milieu 18ème, construction des identités nationales, à l’époque moderne l’identité à tendance à être à l’Etat-nation -> l’Etat rigidifie la question identitaire (carte, passeport, droit du sol ou du sang), et moins de liberté aux individus pour définir leur identité. Identité monolithique en France mais combinaison aux EU avec l’ethnie, pire en Inde qui est un Etat multiculturel. Avant les sociétés traditionnelles étaient plus souples., « à identité souple », J-L Amselle. Au niveau des individus, aucun groupe n’est enfermé a priori dans une unité unidimensionnelle, elle est plus souvent un caractère fluctuant soumis à interprétations diverses, à manipulation. Comment l’individu fabrique son identité à partir de la combinaison ? Concept de stratégies identitaires, moyens pour atteindre certains buts, il peut y avoir une marge de manœuvre sur laquelle on peut jouer = « luttes sociales de classement » selon Bourdieu. Aujourd'hui phénomène de récréation des phénomènes Niezon, mouvement pour la reconnaissance des peuples premiers ( Jâmes-lapons, Grecs, Chiapas). 06/03/2006 B - La mondialisation culturelle : polémique – théorique. Tout le monde n’est pas d’accord sur le terme de mondialisation, sur la réalité, contours, périodisation… on verra la différence. Définition : globalization qui est la traduction en français de mondialisation. Il existe aussi globalisation en français mais ici on insiste sur l’uniformisation. Mondialisation est plus neutre. concept récent dans les sciences sociales, apparition vers fin 80’ avec la fin de la Guerre Froide, plus le début des 90’. Le système capitaliste s’est mondialisé. Le phénomène n’est pas nouveau, on parlait dans les 60’ 70’ d’interdépendance. Aujourd'hui on parle de mondialisation dans un sens très général, dans l’imaginaire collectif également qui est double avec mondialisation prometteuse de libertés, de démocratie, de la paix, qui serait sans barrière et une mondialisation dans un sens négatif càd comme la menace d’un Empire, empire américain, de capitalisme, économique, celui des luttes aussi contre ma mondialisation = beaucoup plus d’accès sur la lutte voire la révolution. En France, 2ème moitié des 90’ a vulgarisé le terme de mondialisation, cf. auteurs Agrikolianski et Mayer avec l’alter-mondialisation. Chaque auteur fait sa propre définition de la mondialisation. Il faut garder en l’esprit que la mondialisation est plurielle, lecture multifactorielle où on suppose que tout est lié. Différents facteurs sont liés, l’aspect culturel est un aspect central, à l’épicentre de la mondialisation. Si on considère la mondialisation économique, elle va influer notre culture, de même par la technologie. Il n’y a pas de lecture univoque de ce phénomène, il y a deux catégories. a) Les tenants de la mondialisation. Soulignent un certain nombre de dimensions de cette mondialisation : un phénomène concret et réel et non pas une pure construction idéologique. Zaki Laïdi voit la mondialisation comme l’intensification des relations sociales planétaires, au delà des nations et des frontières, y rajoute une dimension culturelle avec la mondialisation qui influence notre manière de voir et de penser le monde. La plupart des tenants insistent sur le développement des NTIC, le développement des flux financiers et de leur accélération, prise de conscience de grands problèmes mondiaux, diffusion d’une culture populaire => ensemble de processus intereliés mais chacun de ces processus évoluent à sa manière. Chaque domaine agit sur les autres. La dynamique de pouvoir est aussi central, cf. Held et Mac Grew qui proposent une grille d’analyse. Ils insistent sur une définition de flux, « l’accroissement de l’échelle, de l’amplitude ainsi que l’accélération et approfondissement de flux inter régionaux et des interactions sociales ». Pour eux, cela a une conséquences en terme de pouvoir avec modification d’échelle des communautés humaines, des organisations humaines. Il peut y avoir des phénomènes de pouvoir qui sont inter régionaux. Sentiment national en concurrence avec le sentiment d’appartenance à un mouvement. Etat qui est trop grand pour les petits problèmes et trop petit pour les grands problèmes. Tomlisen parle de connectivité complexe càd le développement rapide et sans fin de réseaux de connexions qui sont toujours plus denses et complexes et qui forment le tissu social de la vie moderne, implique pour lui la réduction dans l’espace et dans le temps. Idée aussi d’extension dans l’espace des relations sociales. C’est une question de proximité physique ou médiatisée => distance culturelle et sociale de cette connectivité ? Mondialisation sera achevée, abolie quand réduction ou abolition des distances physiques ira de paire avec la distance culturelle. La connectivité ne fait pas disparaître le local, càd l’expérience ordinaire que les citoyens ont de leur propre vie. La population reste ancrée à une identité locale. Mais le fait que la connectivité soit complexe, elle va modifier l’expérience du local, l’individu fait aussi l’expérience de la mondialisation à distance, peut s’éloigner du local. Ex : chômage = on peut subir localement une décision prise au niveau mondial. Ex : brassage au niveau des produits. Les médias sont déterminants, ils modifient le sentiment d’appartenance culturelle. L’aspect spatial de la mondialisation est évalué en fonction des distances inter régionales et intercontinentales. Aart Schole s’appuie sur la géographie sociale qui étudie les formes spatiales des relations sociales, définit la mondialisation comme une supra territorialité, qui se caractérise par des flux mondiaux et des relations sociales au delà des frontières. Anthony Giddens travaille sur la modernité, la mondialisation est une intensification des relations sociales qui relie des localités différentes de telle façon que des événements locaux influencent des éléments à l’autre bout du monde et vice versa. Ex : chinkuguya. Le processus est complexe mais le résultat est comparable à Tomilson. Arun Appadurai est anthropologue, il a une vision de la mondialisation plus sophistiquée. La mondialisation est un univers déterritorialisé et composé de différents flux culturels globaux. Ces flux, ils les appelle les « scapes » càd espaces qui sont à la fois disjonctifs mais peuvent se regrouper, le modèle de mondialisation ne peut plus être compris comme « centre – périphérie ». il dit que le monde est bien plus complexe. Les différents flux sont animés par des acteurs de nature très diverse, Etat, individu, FMN, diasporas. En même temps il fait attention à la version imaginée du monde, fait référence à Benedict Anderson, imaginaires situés historiquement et géographiquement, c’est le cas des mouvements religieux et diasporas. Il propose 5 scapes : - l’ethnoscape formé par les individus qui constituent le monde mouvant dans lequel nous vivons -> touristes, travailleurs, immigrés, exilés… fin 20ème début 21ème. - Le technoscape qui désigne la technologie qui elle aussi se déplace au delà des frontières, cf. usines chinoises en Afrique, en Amérique Latine. Il y a des relations entre l’ethnoscape et technoscape. Répartition illégale de la technologie, selon les flux monétaires, les opportunités politiques, la disponibilité de main d’œuvre. - Le financescape lié aux précédents paysages. - Le mediascape qui est à la fois la distribution des moyens de produire l’information et les images produites par les outils, par ces médias, ces images n’étant pas tout le monde. Les gens peuvent se faire une représentation du monde, des récits de l’Autre. - L’idéoscape décrit comme des chaînes d’idées de concepts et d’images dont il dit qu’ils sont le plus souvent politique, en rapport avec des idéologies et contre idéologies orientées surtout vers la prise de pouvoir, le bien être économique, welfare. Il remarque que le contenu de ces idées est bien souvent occidental mais aujourd’hui brouillé car contenus utilisés à divers endroits de la planète avec repropriation. Problématique pratiques en fonction de contexte. Ces scapes peuvent interagir les uns des autres, ruptures entre eux aussi, disjonctions qui sont un phénomène naturel. Les Etats peuvent se trouver face à des populations qui ont leur ethnoscape chamboule tous les scapes. La dimension temporelle de la mondialisation. A plus ou moins long terme, phénomène profond dans la longue durée. Beaucoup d’auteur ont essayé de définir des périodisations, il y a deux écoles. La mondialisation correspond à un phénomène occidental récent et l’autre qui dit que pas forcément occidental et beaucoup plus ancien. Phénomène occidental récent. Roland Robertson (Pittsburg) décrit 5 phases de la mondialisation. Phases qui ressemblent à Rostoff : - phase germinale en Europe début 15ème, moitié 18éme, on y voit l’émergence des communautés nationales plus l’évolution des idées sur l’individualisme occidental, l’humanisme qui aboutit à voir l’humanité comme un tout. - Phase de la naissance, 1850 à 1870, toujours en Europe principalement, il y a eu une évolution radicale dans la formulation d’idée d’Etat-Nation. Conception rationalisée des relations internationales, le « concept des nations ». - Phase de décollage, entre 1870 et 1920 (notion utilisée par Rostoff) phase cruciale puisque montée dans un consensus sur ce que devait être la société internationale => la SDN, le Droit devait remplacer la Guerre. On élargit le système à des Etats non européens, Chine membre de la SDN. Les communications se multiplient, voyages par avions, transport en général. Apparition des premiers mouvements internationaux avec les jeux olympiques, prix Nobel, unité de mesure du temps. - Phase de la lutte pour l’hégémonie, entre 20’ et 60’. Période de conflit pour gagner l’hégémonie mondiale. Création de l’ONU avec l’idée de l’intégration internationale qui évolue aussi. - Phase de l’incertitude qui se développe aussi depuis la 2ème moitié des 60’. Conscience mondiale qui se développe, de nombreuses organisations internationales à partir des 60’, même dès 50’. Progression de l’idée de société civile internationale avec les ONG. Le système mondial des médias se consolide, phase d’incertitude avec émiettement des problématiques, multiculturalité dans de nombreux pays du monde, dissémination des armes nucléaires, montée des terrorismes. Il y a une longue période pour laquelle l’imaginaire mondial va naître jusqu’au 18ème. Premières manifestations avec les grandes religions à partir des 6-8ème siècles. Bouddhisme, Christianisme sont déjà des mondialisation, mais avant le 19ème, l’idée de mondialisation n’est pas encore concrète, il faut attendre le développement des transports. 2ème phase avec la mondialisation naissante entre 1850 et 1950 avec émergence et renforcement des technologies de communication, des marchés internationaux. A partie de 1850 tout va pouvoir démarrer en matière de mondialisation concrète. 3ème phase avec mondialisation à large échelle qui débute dans les 60’, correspond à la création d’espaces supra territoriaux, plus variés et intenses, mieux institutionnalisés. I.Wallerstein avec théorie du système monde. Version marxiste de la mondialisation. Il y a un système monde capitaliste qui émerge en Europe, début 16ème siècle. Le système s’étend au monde entier à partir de l’épicentre européen. Il en résulte une division mondiale du travail. Le centre exploite la périphérie. Théories des 60’ qui ne correspondent plus à la mondialisation actuelle. Phénomène ancien. Janet Abu Lughod pour laquelle il existait un monde eurasien entre les 13 et 14ème siècles grâce à l’Empire Mongol qui a établit des liens commerciaux en Eurasie et l’Océan Indien. Apogée du système au 14ème, période où le continent est bien intégré. Or au 14ème siècle l’Europe était encore marginale, il n’y avait aucune nécessité historique inhérente au développement. Milieu 15ème, crise économique profonde de la Chine et renonce à sa flotte commerciale maritime, il y a 2 causes = la peste et la perte de la Chine par les Mongols. Jack Goody « L’orient en occident » où il montre que le commerce international a existé avant le système européen. Remettent en cause l’idée de production asiatique selon Marx, aussi Wallerstein, l’Europe de caractère unique selon Weber (protestantisme). On a reproché à Abu Lughod de n’avoir pris en compte que la Chine, elle aurait du parler de l’Egypte, des relations entres les grandes civilisations d’Amérique Latine. Goody parle de l’Inde, du mensonge des explorateurs, c’eatit un pays industrialisé au 15ème siècle. Jan Nederveen Pieterse est anthropologue, anthroposociologue américain. Il remarque que la mondialisation est une tendance très ancienne vers l’intégration humaine, mouvements de populations (les Celtes du Nord vers le Sud de l’Europe). L’archéologie montre les échanges culturels, feuilles de coca dans les momies, les religions ont été des phénomènes de mondialisation = extension dans des territoires étendus. Diffusion des technologies, voir l’agriculture néolithique, Mésopotamie vers l’Ouest, technologie de la roue avec une exportation presque mondiale, guerre, culture, science, philosophie, maths… Les peuples ont bougé dans l’histoire. On est loin de la vision eurocentrique de Giddens = la modernité a unifié le monde. Il existe 4 dimensions très occidentales : le capitalisme, l’industrialisme, la surveillance de l’Etat Nation, la puissance militaire. Pour Nederveen, vision trop chauviniste, eurocentrée et pessimiste = fin des autres cultures. La culture moderne est la reproduction de tous les autres universalismes. Pour lui il faut contextualiser la mondialisation, retrouver la mémoire collective des migrations, les chemins perdus de l’identité… il y a plusieurs périodes de mondialisation au delà de la période moderne ( 16ème). Pour les tenants de la mondialisation il n’y a pas de logique perpétuelle, la mondialisation n’est pas un phénomène déterminé. C’est le produit d’une conjoncture. C’est une combinaison de forces et de facteurs, il n’existe pas d’étude historiciste nécessaire. La mondialisation est pleine de contradictions, fragmentations, désordre même si coopération possible. Il n’y a pas d’origine historique précise. Cette mondialisation est la reconfiguration de l’ordre social mondial. Elle transforme les schémas d’organisations économiques et sociales et entraîne de nouvelles formes d’organisation sociale, les réseaux mondiaux de production, les régimes internationaux de régulation, mais il y a aussi des organisations terroristes ou mafieuses. Les réseaux seraient différents de ceux du passé car plus denses et vitesse de réaction beaucoup plus rapide. Il y a de nouvelles formes de politiques mondiales = « Etats et autres acteurs ». Transformation du type territorial, du rapport entre politique et territoire. Le principe de l’Etat Nation se trouve bouleversé. La thèse de disparition de l’Etat ne fait pas l’unanimité, même si il est vrai qu’il est concurrencé au niveau international ( demandes internes). Transformation aussi du pouvoir politique, c’est une préoccupation centrale des tenants de la mondialisation. Le tout est de savoir si le pouvoir peut s’exercer au niveau mondial. La réorganisation mondiale pourrait entraîner l’avènement de l’Asie. 13/03/2006 b) Les sceptiques de la mondialisation. Le concept de mondialisation est lui-même flou et non opératoire. Qu’est ce qui est mondial ? différent de régional ? références géographiques floues. Held, Mac Grew feront une grille d’analyse sur la mondialisation. La contestation de l’importance historique de la mondialisation. Hirst et Thompson « la mondialisation en question » EU = remise en question du concept. La phase actuelle de la mondialisation est moins intense que entre 1880 et 1914. il y avait deux Empires coloniaux (France et RU) contrôlant 96% de la surface du globe. Depuis il y a eu la dépression, 2GM, décolonisation. La mondialisation actuelle n’aurait pas que renversé cette tendance à la fragmentation. Le nombre de firmes réellement transnationales est très faible. C’est surtout la dimension économique qui est prise en compte. Le caractère idéologique du concept de mondialisation. Un mythe bâti pour justifier le projet néolibéral de domination du monde, de création d’un marché global = justification aux politiques menées. Le thème de mondialisation s’est généralisé en même temps que le consensus de Washington = déréglementation, libéralisme économique, ajustement structurel dans le 1/3 monde. Cela est souvent dû au courant marxiste : logique expansionniste du capitalisme vers de nouveaux marchés. Samir Amin avec idée partagée par l’école marxiste, logique expansionniste porte les ferments de la réaction. La mondialisation est vue comme une nouvelle forme d’impérialisme capitaliste qui passe par les grandes industries financières mondiales = les FMI. L’économie est dominée par un impérialisme occidental, un monde inégalement rationalisé. La mondialisation est un mythe = on fait comme si elle était inévitable alors que c’est une idéologie. Dialectique de l’altermondialisme = Ulrich Beck, argument marxiste développé par Kees Van Der Pijl. Samir Amin « eurocentrisme », « pour un monde multipolaire » = la culture européenne est source de capitalisme, la mondialisation justifie ses conquêtes. C’est une triple mondialisation collective = EU, Europe, Japon. Domination des EU en terme de puissance militaire. Justin Rosenberg est marxiste américain. Pour lui c’est un concept qui souffre d’une contradiction fondamentale, vue comme cause et conséquence. Cause de la transformation de la société, conséquence expression de la transformation. Concept qui met trop l’accent sur le changement. Le monde n’a pas changé, il y a toujours la domination du capitalisme. La mondialisation agit aussi sur le social car il sert l’idéologie libérale (phénomène pas seulement descriptif).il accuse le concept de ne pas être scientifique. Hardt et Negri « Empire » = la mondialisation est décrite comme l’Empire. C’est un système de régulation mondiale sans frontières, mais qui implique des relations de domination. Cet empire, cette mondialisation est une nouvelle forme de souveraineté. Elle unit les acteurs nationaux et supranationaux sous une même logique de gouvernement, qui règle les échanges mondiaux. 4 caractéristiques : - a-historique = fige l’Etat présent dans l’éternité. - Fonctionne à différents niveaux de l’ordre social l’empire crée la vie sociale elle-même. - Déterritorialisation, sans limites (tout le monde civilisé englobé). - Dédié à la paix même si forces de destruction possibles. Nouvelles possibilités pour des forces de libéralisation et d’opposition. Kenneth Waltz montre que l’internationalisation de relations internationales est due au jeu international par les grandes puissances qui seules peuvent maintenir un ordre international (1979). Robert Gilpin a repris cette idée, la puissance américaine est à la source de l’ordre mondial libéral, sans cette puissance, la mondialisation s’effondrerait. Mais aucun système dans l’histoire n’ a duré, donc système libéral qui n’a pas beaucoup de chance pour durer car les Etats sont en lutte pour le pouvoir (compare avec 19-1939). Stanley Hoffmann la mondialisation est le projet d’une élite américaine, élite internationaliste, elle a élaboré de projet de mondialisation après la 2GM. Pour lui, le 11 septembre a montré que la conceptualisation de la mondialisation est exagérée, l’Etat Nation est toujours important, le facteur de la puissance militaire est toujours indispensable pour le maintien de l’ordre mondial -> équilibre avec la mondialisation de la terreur et la mondialisation occidentale qui fournit les infrastructures et motivations à la première. La guerre contre le terrorisme est la nouvelle limite à la mondialisation. On pourrait rentrer dans une post-mondialisation, pourrait être temporaire. Joseph Nye, relation entre mondialisation et puissance américaine, pour lui, c’est une invention menée aux EU mais pense que ce processus à sa propre dynamique, caricatural de dire que c’est l’œuvre des EU, ils en tirent les bénéfices mais d’autres régions du monde aussi, et cela pourrait même diluer la puissance américaine (Chine – Inde). c) Les points de consensus. En matière de phénomènes internationaux, il n’est pas évident de faire une analyse des faits. Les différentes analyses cependant portent sur des facteurs différents. - - les pro-mondialistes se focalisent souvent sur des chiffres d’augmentation du commerce international, des échanges culturels, des problèmes communs (environnement, finances) ; => il existe une mondialisation et une humanité unifiée. Les sceptiques insistent sur le maintien de la souveraineté des Etats, émergence de nationalismes, notion d’impérialisme économique. Mais il y a aussi des points communs, on assiste bien au développement donc approfondissement de phénomènes d’interdépendance, surtout économique. Il y a une concurrence inter régionale qui s’accroît dans tous les domaines ( politique, culture..) et qui entraîne des phénomènes d’inégalité nouveaux, problèmes nouveaux qui ont des dimensions mondiales (trafic, terrorisme, environnement…) et qui questionnent le rôle des Etats Nations. Le fait aussi que la gouvernance mondiale progresse (OI, renforcement des plus anciennes, CI, DI public et pénal). Consensus sur le fait que ces évolutions entraînent un changement sur la façon d’analyser le monde et la réaction des élites pour mettre au point des régularisations mondiales. Le phénomène de mondialisation est réel mais plutôt un changement de degré et d’intensité plutôt qu’un changement de nature. Ces phénomènes ont d’anciennes racines qu’on a eu tendance à ignorer, l’histoire a évolué. Avant l’Europe, l’Asie était le centre mondial (5000ans), découvertes grâce à l’archéologie, la paléontologie => l’humanité a toujours bougé et continuera. Ex : Wallerstein -Spécialité =histoire de l’économie -Paradigme = marxiste -Objectif = présenter une alternative à la pensée dominante, expliquer le sous développement (1/3 monde) et responsabilité du Nord, d’où le choix de commencer la mondialisation au 16ème avec montée de l’occident en le responsabilisant pour la période actuelle, or Wallerstein pensent que le capitalisme et démocratie sont des inventions de l’occident qui ont appauvrit le 1/3 Monde qui doit alors s’en détourner par le marxisme (60’). Ex : Christiane Desroche-Noblecourt -Spécialité = égyptologue, la civilisation occidentale a une origine égypto-chrétienne, elle est archéologue -Paradigme = égyptologie, exemple avec le calendrier solaire, la médecine, la religion et la Trinité qui se trouve déjà avec Isis, Osiris et Orus, enjeu de la connaissance. -Objectif = de message humanitaire, celui de la connaissance, il faut protéger la culture égyptienne dont nous sommes les héritiers. Les échanges culturels et commerciaux ne sont pas nouveaux, aujourd’hui la différence est l’intensité des échanges, son accélération. A l’époque prémoderne il y avait des contacts, mais que les élites. Fin du 15ème, début 16ème on voyageait énormément. Société cosmopolite au 18ème siècle cf. Casanova, mais restreint aux élites, aux compagnons aussi. Les voyages étaient longs et dangereux => phénomènes de mondialisation très lents, on les vivaient différemment. Aujourd’hui, rupture car le phénomène est immédiat grâce aux évolutions technologiques, leur volume, la diversité des matières échangées (idées, images, savoir…) et migrations à plus grande échelle => impact culturel plus profond que dans les périodes antérieures. La mondialisation c’est aussi la deterritorialisation, càd faire des contacts sans voyager à travers la presse, les médias et effacement de la distance culturelle qui se produit, expérience de la différence culturelle, éducation, consommation A Giddens = « disembedding » = relations sociales internationales actuelles qui décollent des contextes locaux et se retrouvent dans des structures non définies de l’espace temps. Orientalisme au 18ème, colonialisme sous IIIème République avec son imaginaire. Aujourd’hui phénomène de masse, l’offre d’image est magnifiée avec un réalisme inédit. Envahissement du local par le mondial. beaucoup de choses sont à relativiser, replacer les choses dans un contexte plus large, seulement intensification et accélération qui ont pour conséquences une rupture que nous avons de la perception de l’ordre mondial, c’est la seule mutation avec compression du temps et de l’espace avec de nouvelles possibilités dans les voies et donc de les vivre. Provient de notre ignorance su passé et d’une autre utilisation du passé. II. Les liens entre mondialisation et culture. a) La mondialisation est un phénomène culturel fondamental. Définition sémiotique de la culture = structures de compréhension, càd façon dont les êtres humains donnent du sens au monde à travers la pratique de représentations symboliques. Question avec Zaiki Laidi : Comment expliquer que la mondialisation soit perçue comme un phénomène nouveau ? La mondialisation est un imaginaire social (partagé par beaucoup de personnes) avec 5 dimensions : - le semblable dans le monde = formes communes de modernité comme les aéroports, centres urbains =>peur de la différence. - La naissance d’une ère quotidienne mondiale = grands environnements que tous partagent, grandes catastrophes mais pas forcément de projets de vie commune. Actualité mondiale commune, aboutit à une phénoménologie du présent = dévalorisation du temps long au profit du médiat. - Les médias ont un grand rôle dans la « mondialisation des affects », émotion autour de l’événement. - Le marché de type capitaliste = libre choix, principe de relativisme. Maximisation des profits et des préférences personnelles. La société est de plus en plus identifiée à un marché, refus de la médiation, consommation directe. - De nature discursive = au niveau du discours, où se développent des mots d’ordre, des slogans, des « agendas », des priorités. Il y a de plus en plus de conférences mondiales, de journées mondiales… phénomènes qui structurent des discours jusque là locaux. Il voit un caractère normatif de la mondialisation. Ces 5 composantes n’ont pas la même intensité dans le monde avec accès au médias, les résistances. Jacques Assayag « la mondialisation vue d’ailleurs » parle surtout de l’Inde, définit la mondialisation comme un icône de notre temps càd une catégorie de pensée. La mondialisation a toujours fait partie de l’humanité mais aujourd’hui changement dans la perception de ces événements, 50’ 60’ on parlait de modernisation, d’internationalisation, on utilise mondialisation qu’à partir de 90’ et 2000. permet de souligner des connexions qu’on n’avait pas l’habitude de faire sur le plan empirique => apparition de convergences qui autrefois passaient inaperçues. Ce concept de mondialisation se décline en plusieurs paradigmes. Sur le plan de l’action politique, c’est aussi un enjeu où les acteurs politiques y voient un espoir de prospérité, de démocratie mais aussi de menace, complot ou machination des riches contres les pauvres. Enjeux pour ceux qui ont une stratégie particulière. Suit les concepts de type mana (Marcel Mauss) c'est-à-dire notions qui sont vides de sens, on peut y mettre ce qu’on veut. « Représentations magiques pour qualifier un objet non connu ou qui s’explique mal » Levi Strauss. Durkheim les appelaient les « pré-notions » c'est-à-dire notions utilisées de tous mais du mal à les définir. Ex : l’Etat. Wolton voit qu’une dimension fondamentale de la mondialisation est la communication, technologies qui permettent de voir le monde, plus librement aussi. Ex : intérêts en Iran. Technologies qui donnent à voir l’omniprésence des autres, il pense que c’est un forme nouvelle de mondialisation. 3 étapes connues par la mondialisation : - Politique avec la création de l’ONU = politique et juridique. ONU va émettre des valeurs universelles, cf. les chartes et les principes démocratiques., DUDH en 1946. - Economique et suit les « 30 glorieuses » = période où les frontières vont s’ouvrir et marche vers mondialisation rapide. - Culturelle 90’-2000 avec cohabitation culturelle mondialisation = naissance d’un nouvel espace politique mondial avec des questions qui deviennent mondiales comme l’environnement, la santé… espace qui est d’emblée mondial et complexe. Il pense qu’il y a un décalage entre la place de la mondialisation économique, la difficulté à mettre en œuvre une organisation politique à échelle mondiale et les enjeux liés à la mondialisation culturelle. Cette interdiction obligation de cohabitation de cultures est un défi politique majeur. Cohabitation qui pourrit être dangereuse car la mondialisation de la communication est assez illusoire, c’est majoritairement le reflet de l’occident qui possède les médias => en réalité illusions au profit de l’occident. L’abolition de la distance physique par les médias, mais pas de mesure de la différence culturelle. Peut déclencher des conflits, des frustrations. La mondialisation est affaire de perceptions, de l’imagination des 90’-2000, mais peut être y a-t-il encore des évolutions ? C’est un discours qui est aussi flou, polymorphe, politique. En même temps il est unanimement partagé, mais aussi agissant pour une utilité politique ( pour ou contre) => phénomène culturel fondamental. b) la culture comme dimension fondamentale de la mondialisation. La culture serait centrale, mais est une des dimensions de la mondialisation. Toutes les dimensions de la mondialisation conduisent à la culture, suppose une rencontre des cultures, une rencontre de l’Autre. Culture = façon dont les humains organisent leur vie individuellement ou collectivement et façon dont il lui donne un sens par la communication. Les pratiques reposent sur la culture, l’économie sur les échanges, donc le type de monnaie, le troc. dimension culturelle détermine les pratiques la culture est centrale. Held et Mac Grew « Global Transformation » proposent une grille d’analyse scientifique de la mondialisation dans toutes ses dimensions -> extension et approfondissement des pratiques culturelles. Mondialisation culturelle date de fin 20ème siècle, n’a pas d’équivalent historique mais a des racines anciennes. Ex : diffusion des grandes religions. Pour l’ère moderne, mondialisation autour du 18ème siècle, les formes modernes de mondialisation ne sont pas occidentales. Mondialisation qui tourne autour de l’Etat Nation, industries culturelles nationales, idéologies séculières… culture avec l’ Etat Nation pendant deux siècles jusqu’à maintenant. Fin 20ème = évolution technologiques qui va faire évoluer ce schéma (digitalisation, web,…), consolidation des FMN de communication => flux culturels globaux qui sont d’une intensité sans précédents, d’une grande portée mais aussi d’une grande variété. Aujourd’hui cette mondialisation culturelle remet en cause le lien entre culture et nation, transformation du contexte. Affaiblissement du lien entre l’individu et son identité nationale, mais difficulté à mesurer car diffusion d’une culture populaire liée à consommation de masse, à de millions d’acteurs. Nouveauté de la mondialisation par le bas, phénomène de reproduction active, inconsciente. Phénomènes rapides ou lents (cf. situations impériales de contact de culture avec une autre). Aujourd'hui phénomène rapide et commercial qui va être mis en avant. Mondialisation culturelle ne touche pas uniformément tout le monde, pays qui en ont moins l’accès ( pauvreté…). Il est intéressant de mesurer son impact sur le politique. Les dimensions retenues : - les infrastructures globales comme le nombre de satellites, chaîne de TV, communications téléphoniques, le nombre de langues utilisées… - les multinationales et les marché de la culture les fusions, les liens entre les secteurs de la culture. - Le tourisme avec étude des flux touristiques, analyse matérielle de la mondialisation. - Internationalisation des élites, des échanges entre universités mais aussi le monde des ONG où on échange beaucoup. - Dimensions de mouvements populaires mondiaux, mouvements qui sont religieux (impact du pentecôtisme), les mouvements sociaux (altrermondialistes). conclusion :caractère inédit de la mondialisation par la vitesse et intensité des échanges culturels = importance fondamental du contrôle des symboles et savoirs. NTIC utilisés pour e commerce mais la nouveauté est l’aspect de création de culture populaires qui s’adressent aux masses, au grand public. La stratification de la mondialisation évolue rapidement, au début de la modernité occidentale = ouest vers le reste du monde. Ces flux existent toujours mais maintenant à l’intérieur de l’occident on trouve des fractures. Les flux culturels commencent aussi à se renverser, le Sud vers l’occident, flux culturels apportés par l’émigration mais aussi la musique, nourriture, croyances et idées, phénomène de New Age ( Asie qui a influence sur l’occident). Le fait de parler de mondialisation est également un changement en soi, si on parle de mondialisation, on parle de monde finit, un monde que nous partageons tous, phénomène unique jusqu’à présent. Conséquences même si on vit dans le local, tous les êtres humains globalement vivent dans son local mais de plus en plus difficile d’échapper à la mondialisation, au fait que le local est culturellement connecté au reste du monde. Quelles sont les interactions entre la mondialisation et le local ? Elles sont étudiées par les anthropologues, les actions locales peuvent avoir des conséquences mondiales comme un style de vie qui a des conséquences sur l’environnement, l’économie. ex : achat d’un vêtement fabriqué en Chine qui a délocalisé sa production en Afrique ou en Amérique Latine. Achat dicté en fonction de la mode, de l’identité de l’acheteur et de la division du travail. Achat qui a des conséquences au niveau de l ‘environnement car le coton est une culture polluante et achat qui voyage le long de sa production… Actions qui sont pourtant menées au niveau local, d’où le discours des alter mondialistes d’acheter localement de produire localement. La mondialisation va aussi modifier le local, la mondialisation va modifier la façon dont nous pensons la culture, traditionnellement attachée à un lieu fixe, lié à l’intégral social, marker d’un groupe culturel donné. Or la mondialisation coupe les liens, non pas par le voyage mais par le phénomène de déterritorialisation, on vit dans le local mais conscience de la mondialisation par les médias, les touristes, les marchandises. La mondialisation offre des ressources nouvelles culturelles au local, dont on ne disposait pas auparavant, augmentation du savoir qui est possible, une nouvelle conscience culturelle mondiale qui se créée. La mondialisation existe de plus en plus en tant que phénomène dans notre horizon culturel. Conséquences politiques et sociales, identité nationale qui peut être affectée par le mondial, la mondialisation pourrait être une menace pour le modèle français actuellement, ouvre une perspective nouvelle au niveau mondial, celles qui protègent l’environnement, le droit pénal, permet de nouvelles formes d’action politiques par les réseaux (bas) et pas les OI (haut). PARTIE II Les grands paradigmes de la mondialisation culturelle 3 paradigmes, le phénomène de mondialisation ne fait pas l’unanimité, plusieurs optiques différentes : - l’uniformisation du monde, - l’hybridité du monde, - les conséquences. Paradigmes analytiques mais aussi des ressources pour l’action politique c'est-à-dire que proposent des solutions pour s’adapter ou résister à la mondialisation. I. Le paradigme de l’uniformisation du Monde. A un double visage, contemporain plutôt négatif qui considère que la mondialisation gomme la diversité des cultures humaines, dominations, impérialismes. Version de l’unification culturelle par le marché (capitalisme, consommation de masse,…) Benjamin Barber, Kenichi Ohmae et Serge Latouche unification comme occidentalisation ou américanisation. Pour le positif, mondialisation qui a des racines anciennes avec le cosmopolitisme (depuis la Grèce antique, voire avant) rêve d’un monde unifié car débarrassé des conflits, des règles…Ulrich Beck. 1) L’approche négative : l’unification par le marché et l’occidentalisation. a) Unification par le marché. Barber est un politologue américain, conseiller de Mme Clinton, représente une gauche américaine, « Djihad vs. Mac World » en 1995. Il considère que la mondialisation est le développement d’un marché sans contraintes et qui ne connaît pas non plus de système de contre poids. Système de marché qui est en danger pour la démocratie pluraliste et une menace contre la diversité culturelle. Voit Mac World comme un vaste parc à thème style Dysney, unifié par des échanges commerciaux, la technique de communication et un système de vie, celui de l’amusement =>américanisation du monde. Il dit qu’il est mondial américain, pour base de ses affirmations, il développe beaucoup les chiffres sur la concentration des multinationales dans le domaine de la culture, « réussite des marques ( Coca, Nike…) le cinéma. En même temps tout cela est synonyme de mondialisation. En ce qui concerne le Djihad, dans son esprit il ne s’agit pas de la guerre sainte, c’est une métaphore qui désigne tous les mouvements à base ethnique ou religieux, les mondes anti-occidentaux, anticosmopolites =>vaste nébuleuse car on y trouve de tout, mouvements autonomistes jusqu’au néonazisme allemand, mouvements post modernes, réactionnaires (replis sur les traditions). C’est une réponse à l’impérialisme du capitalisme, au colonialisme. La dynamique de Mc World entraîne le Djihad, en cela c’est une critique du Mac World car on peut entraîner des mouvements violents. Cependant il reconnaît certains aspects positifs du capitalisme, utilité économique en terme de productivité et de rentabilité, hostile à la guerre, à l’isolement. Les marchés tendent à atténuer les clivages religieux. Il ne condamne pas non plus les nouvelles technologies qui peuvent être utiles à la société civile à condition de ne pas être anesthésié par l’esprit Mac World. En revanche danger pour la démocratie pluraliste car il n’y a pas de responsabilisation collective des marchés, ils ne seraient intéressés que par les résultats économiques, or le danger est ici. Ex : Baladeurs, informatique coupent les gens, les isolent, ce sont des conséquences sociales à la consommation. Se désintéresser des conséquences est irresponsable. Tout particulièrement dans le domaine de la culture, domaine de l’information spectacle qui aura le plus de conséquences idéologiques et politiques. Or ce sont des domaines qui échappent le plus souvent qu contrôle de la démocratie. Danger aussi pour l’individu puisque dans Mac World, individu va devenir un consommateur dont les désirs sont manipulés, et qui va devenir incapable de penser lui-même. Le consommateur est dépossédé de sa culture au profit d’une culture de masse, populaire mondiale unifiée. Le pire est que dans Mac World l’individu croit qu’il est libre mais en réalité libre de choisir entre plusieurs marques qui le manipulent. Le Djihad est tout aussi dangereux car réactions violentes. celui qui va l’emporter à long terme est le Mac World. Les mouvements ethnicistes utilisant euxmêmes des éléments de Mac World. On se rapproche de la théorie du complot avec mondialisation comme objectif économique en terme de résultats, ceux qui vont hériter du pouvoir sont les dirigeants de grosses entreprises de communication. On se démarque tout de même du complot car on dit que ce n’est pas une conspiration mais une prise de pouvoir par inadvertance, conséquence du mécanisme de la logique de marché. « les hommes sont gouvernés par leurs appétits ». Critique. On trouve des défauts dans la démarche de Barber, l’argumentation n’est pas toujours bien fondée, il dit que le marché va nuire à la diversité culturelle mais il y a des signes du contraire, cela permet de libérer les expressions culturelles, toujours grâce aux technologies. Il dit que le contenu du cinéma et de la TV sont unifiés, même dans les pays où subsistent les deux industries,