Cultures et mondialisation

publicité
Cultures et mondialisation
Les cultures dans la mondialisation. Problématique incontournable des RI contemporaines, même
si très peu traitées en France, beaucoup plus chez les anglo-saxons. Cela nous concerne pourtant avec le
fait colonial.
Problématique de la rencontre des cultures dans le cadre actuel d’une mondialisation accélérée,
perspective des RI avant tout mais pluridisciplinaire.
La mondialisation est un mot a la mode. Depuis 1980 il est très employé. C’est un concept flou
dans le langage commun, mais aussi scientifique. La mondialisation a plusieurs dimensions.
La plupart des définitions indiquent l’accroissement de l’inter-connectivité du monde,
augmentation des échanges mondiaux (nbx, vitesse, intensité) et dans plusieurs domaines (éco avec les
FMN, technologie par les moyens de communication modernes.
Elle a une dimension politique avec l’apparition des régimes, l’exportation d’instances internationales, les
OI, des systèmes de gouvernance internationale, la montée en puissance de nouveaux acteurs (ONG,
mafias...).
Dimension culturelle avec augmentation des échanges, circulation accélérée des biens culturels.
Augmentation des échanges entre population avec le tourisme de masse, migration, déplacements de
population.
Dimension communicationnelle avec accélération, échanges d’idées, symboles.
Leur point commun est qu’ils agissent au delà des frontières.
Il faut ajouter un phénomène transversal qui est celui de la prise en conscience de la
mondialisation elle-même => nouvelle lecture du monde. La mondialisation remonte avant les années 80,
mais là commence la prise de conscience. Il y a eu évolution du phénomène, surtout dans sa rapidité et
son intensité.
La population perçoit surtout la dimension culturelle = marques commerciales, icônes culturelles,
musique, ciné... cette dimension frappe la vie quotidienne. Intensité sans précédents pourtant le thème est
très peu étudiés en sciences sociales et sc po, et c’est fondamental pour la compréhension du monde.
La mondialisation est l’alpha = contexte de la mondialisation, permet de donner un sens,
d’interpréter.
La mondialisation est l’oméga = elle explique les conséquences des autres dimensions. Fortes
liaison des causes et conséquences.
Ce phénomène est difficile à saisir par les sc sociales. Il est fantasmatique plutôt qu’un objet
d’étude sérieux, donne lieu à controverses.
 uniformisation des cultures >occidentalisation>américanisation=vision pessimiste
 d’autres pensent qu’il s’agit d’un métissage mondial, qui transforme tout le monde.
Sur le plan plus politique, nbes conséquences et questions. La mondialisation va influencer le devenir
de l’ Etat, certains auteurs pensent qu’il est menacé de disparition ( Badie, Strong, Ohmae) d’autres que
c’est un acteur inégalé, un régulateur un facilitateur de la mondialisation (Cohen, Kramer), il est même
davantage demandé.
Conséquences sur la démocratie :
- pour certain elle est facilitée, mieux diffusée (Pye, Fukuyama) avec la progression des DI, TI, DH,
organismes juridictionnels internationaux comme la CPI.
- Mais aussi facilite les sectes, les « ismes » càd islamisme, altermondialisme, anarchisme...
- Reflet de l’expansion de capital mondial = pessimiste.
La mondialisation a des conséquences sur l’identité po, de plus en plus d’individus sont concernés par
la mondialisation, mixité, métissages, question de l’identité nationale, de la coexistence des cultures dans
un Etat, mais aussi au niveau transnational -> choc des civilisations ?
Chaque communauté humaine développe des spécificités culturelles et est amenée à échanger => phéno
d’inculturation, de mixité.
Fin XX ème, importance nouvelle, intensification sans précédents. Pendant la guerre froide, la guerre des
cultures a été reléguée au second plan, priorité à la stratégie, époque où 2/3 des pays étaient marxistes
comme les pays de l’est, identité culturelle gommée. Il y a un but d’unifier l’humanité, égalité du genre
humain. Pays avec des partis uniques comme en Afrique Noire.
A l’Ouest, défense de la démocratie, des libertés, les jeux d’alliance étaient ce qui comptait avant tout. On
passait sur les revendications culturelles qui étaient stratégiques.
 pendant la guerre froide, la question culturelle est secondaire.
Les théories de RI ont souvent reflété ce désintérêt pour la culture jusqu’à 1997 avec la publication par
J Capid et Kratochvil, à Londres du « retour de la culture et l’identité dans la théorie des RI ».
Changement de paradigme lié au déclin des grandes idéologies (marxisme). Apparition de théories
post-positionistes dans les 70 = théorie critique, constructivisme. Triomphe du libéralisme qui va
s’imposer à beaucoup de pays = effondrement du marxisme, conséquences de la crise de la dette du 1/3
monde ->FMI, banque mondiale = techniques libérales de redressement économique. Ils vont imposer
des recettes libérales => privatisations de la propriété, des grandes entreprises nationales.
Imposition de la démocratie dans ces mécanismes juridiques. Vague de libéralisation avec ouverture
de certaines questions, réapparition de revendications ethniques.
La question culturelle va devenir un enjeu majeur sur le terrain des politiques internationales au
20ème siècle, terrain des conflits. Apparition de revendications identitaires sur les ruines du bloc de l’Est =
Yougoslavie, Etats Baltes, Tchétchènie, question kurde.
 Contestation de la colonisation occidentale, même en Europe, chez les néomarxistes, désillusion
de l’échec du socialisme réel = les pays marxistes.
 Un autre volet de la contestation : démocratie et économie de marché.
 Enfin on assiste à des revendications identitaires au sein des espaces nationaux. La culture est
l’enjeux de conflits ethniques et culturels.
Fin 20ème =bond dans les évolutions technologiques => nouvelles possibilités de communication.
Grâce à ces évolutions, il y a plus d’augmentation de déplacement de voyages, plus l’apparition de
nouveaux acteurs sur la scène internationale.
Il y a de nouveaux phénomènes avec l’apparition d’acteurs non étatiques, des relations plus
importantes = ONG, individus, expressions culturelles (indiens des Chiapas 1994).
Le 11/09 a été une rupture fondamentale. Il y a eu changement de paradigmes dans les RI.
Réactions contre la domination occidentale, la mondialisation occidentale, or les terroristes ont utilisés des
techniques de la mondialisation. -> l’Etat est concurrencé par d’autres acteurs, qui peuvent exercer une
puissance réelle.
Revendications religieuses et ethniques qui peuvent s’exprimer de manière très forte. Exemple avec Al
Quaida qui est plus important que l’appartenance à l’Etat. Il y a possibilité de se créer des identités
composites.
 le facteur culturel est un élément incontournable de la compréhension des RI, po.
Alain Tourraine « un nouveau paradigme », po -> écosocial -> culturel.
Difficile de saisir l’objet de « la culture » en sc po. Liens avec la sociologie, l’anthropologie, l’histoire.
Urgence à se saisir de cette dimension, sécularisation de certaines sociétés = religion dans le domaine de la
vie privée et d’autres pas du tout.
PARTIE I Phénoménologie critique de la mondialisation culturelle
Chapitre 1 phénoménologie critique de la mondialisation culturelle.
A. Le concept de culture dans les sciences sociales.
Le facteur culturel a souvent été négligé en sciences politiques et en RI car c’est un concept flou,
polymorphe, objet peu rigoureux mais il est surtout étranger à a science politique et historiquement
provient de l’anthropologie.
Ce sont les anglo-saxons qui ont en grande partie étudié le concept, applique l’anthropologie à la
société moderne.
1) L’intérêt tardif des RI pour le facteur culturel.
 Avant les 90’ : désintérêt total.
Lapid-Kratockwil : « le retour de la culture et de l’identité dans les RI ».
Les grands courants du 20ème :
- Ecole réaliste, dominante en sciences politiques et RI au 20ème, s’attache à étudier la puissance des
Etats, le facteur naturel de cette puissance, mais certains auteurs ont pris en compte des facteurs
immatériels dans des calculs de puissance dans les années 60’, 70’ (Kenneth Bardling) mais la tendance
était de considérer ces facteurs culturels comme secondaires.
Dans les 90’, auteurs comme Posen (facteurs ethniques), Mearscheimer. Aujourd'hui l’école réaliste s’est
ouverte à cette dimension comme Buzan (facteur culturel dans la sécurité globale).
- Dans la perspective constructiviste, le comportement des Etats est guidé par les envies culturelles,
représentation de l’Autre, visage de l’ennemi, façon de lire la situation internationale à travers des prismes
culturels.
- Courant idéaliste et libéraliste est convaincu que le politique est le pendant des idées.
Pour les libéralistes (plus ancien), l’élément central est la liberté de l’individu, que l’Etat doit protéger, sa
sécurité, il faut donc lutter contre l’anarchie des RI, mise en place d’un DI (Kant), construction d’idées.
Les idéalistes (Bent et Hausen) militent surtout pour une organisation ? développe des idées de liberté et
de justice, choix de l’Homme, DI. Ce courant évolue dans les 70’ avec néolibéraux institutionnalistes
(Keohane, Nye) qui vont être fascinés par les ONG, les FMN, la CEE, le transnational, et beaucoup
soutiennent la thèse de la paix démocratique c'est-à-dire que les démocraties favorisent la paix donc il faut
répandre la démocratie.
Les néo-idéalistes (Aold et Bobbio) veulent la démocratie des RI où on donnerait place aux mots sociaux
internationaux.. Toutefois ce modèle tend à mettre de côté des spécificités culturelles et à valoriser les
idéaux universels.
- Courant marxiste et autres théories, c’est un courant universaliste donc peu d’importance au
culturel, c’est le facteur économique qui est privilégié, explique l’histoire c'est-à-dire le mode de production
qui conditionne les processus sociaux, rapport dominant-dominé, prédit l’unification du genre humain,
une fusion des classes sociales et l’Etat disparaît = étape finale du communisme. Durant la lutte des
classes, ce n’est pas l’appartenance çà une culture mais l’appartenance à une classe sociale internationale.
Cependant Gramsci a réintroduit le facteur culturel dans le marxisme. En effet, si la bourgeoisie domine,
c’est pour qu’elle impose ses propres valeurs. Le canadien Cox utilise le gramscisme et l’applique aux RI
car chaque nation dominante impose des valeurs ainsi qu’un consensus sur l’ordre mondial (« consensus
de Washington ») pour duper les PVD, il faut des normes libérales => on impose le libéralisme au 1/3
monde.
Aujourd'hui cette théorie n’est pas suffisante, Lipostrovski, il dégage l’hyperindividualisme tandis que
d’autres dégagent le retour du communisme.
- le constructivisme avec question de l’idée qui est très importante. Les « structures dettes »,
associations humaines sont déterminées par des idées partagées plutôt que par des forces matérielles. De
même les relations et les intérêts sont eux-mêmes construits par ces idées que l’on partage.
On étudie l’Etat autrement, en étudiant les idées des élites, la construction de leurs idées. Et comme les
post-modernes, les constructivistes pensent que les structures et les acteurs sont construits, décidés donc
par une culture qui construit le réel.
 ce qui caractérise le plus les 90’ dans les Ri, c’est l’ouverture à la pluridisciplinarité (philosophie et
sciences sociales).
2) Culture comme concept d’anthropologie.
a) Culture comme concept d’anthropologie.
La réflexion sur la culture des sciences sociales est parti de l’anthropologue britannique Tylor et
qui donne la première définition de culture « un tout complexa comprenant la naissance, les croyances,
l’art, la morale, le droit, la coutume et autres capacités aux habitudes acquises par l’homme en tant que
membre de la société » = c’est l’expression de la totalité de la vie sociale de l’homme.
Civilisation contre culture car Tylor veut rompre la théorie de dégénérescence des peuples premiers et à
montrer qu’il y avait une continuité entre les européens et le reste du monde : théorie évolutionniste
sociale, c'est-à-dire des différences dans le degré de développement.
B.Malchiowski = anthropologue de l’école britannique a perpétué la tradition de Tylor mais en
apportant le fonctionnalisme c'est-à-dire que tout élément culturel rempli une fonction répond à des
besoins aussi bien individuels que collectifs, et que les changements de culture tendent à se concevoir et
viennent plutôt de l’extérieur. Par ailleurs il a inventé la méthode ethnographique « l’observation
participante ».
F.Boas (1858-1942) = anthropologue américain, ne conçoit pas l’évolutionnisme, concept de
« relativisme culturel » c'est-à-dire que chaque culture est unique, il n’y a pas de système d’évolution, il
recommande la neutralité du chercheur, sans porter de jugements de valeur.
D’autres se sont intéressés au multiculturalisme américain, aux phénomènes d’émancipation
notamment la célèbre école de Chicago.
Ruth Benedict (1887-1947) a élaboré la théorie des « hypes culturels » soit que la diversité des
cultures se réduit à quelques grands types de schémas de culture, modèle. Son élève Margareth Mead
(1901-1978) a étudié la façon dont l’individu reçoit sa culture, les processus de transmission culturelle.
Ralph Luiton (1893-1853) a fondé l’école « culture et personnalisation » = dans chaque culture, il y
a une personnalité de base commune à tous les individus… » concept un peu obsolète.
Abraham Kardvieux (1891-1981) ajoute la personnalité de l’individu de base et que chaque
individu a une façon personnelle d’intérioriser sa culture selon ses besoins, son rôle, son statut.
 Important car avec la mondialisation les individus ont tendance à se forger une culture à la carte.
Whlerstein et son concept « d’économie monde », donc pour lui le facteur culturel est secondaire, ce
qui domine dans l’organisation du monde c’est le facteur économique.
b) Les théories critiques (école de Francfort des 30’).
Dans les 60’, idée des « sociétés unidimensionnelles » Marcuse c'est-à-dire avec la consommation
de masse on ne voyait plus vraiment de lutte des classes mais une majorité molle, plus d’alternative.
Changement d’univers culturel avec un rapprochement avec l’écologie.
Avec Habemas on passerai dans un système de communication plus directe , démocratie
renouvelée.
Les nouveaux marxistes dans les 80’ Waren, Ziegler, retour à l’œuvre originale de Marx car on l’a
mal lue. En effet il avait prédit que le capitalisme devait s’étendre au monde entier mais en s’étendant, il
portait les ferments de la révolution donc un développement des luttes de classes, donc nous sommes au
bord d’une rupture.
c) L’après 90’, l’après Guerre Froide.
Apparaissent des théories prenant en compte le système. L’aspect culturel est de plus en plus
systématique donc un changement de paradigmes. Apparition de nouveaux acteurs sur la scène
internationale, acteurs non étatiques se développent avec le progrès de la télécommunication.
- Apparition du courant post-positiviste où on rejette l’unité de la science prôné par Durkheim et
on va dire que les théories ne sont pas neutres et … car elles reflètent des valeurs donc que toutes les
théories seraient normatives que se soit conscient ou pas. On donne un large place aux aspects culturels,
les valeurs, représentations, sans cacher les idées et théories.
Ex : les théories féministes radicales dans le monde est dominé par des valeurs propres aux hommes, donc
nécessité d’imposer un point de vue féminin.
Selon Cox, « la théorie est toujours pour quelqu’un ( théorie critique toujours suit un but (un peu
parano) » = elles sont forcément subjectives, ainsi que les structures sociales qui sont construites (Etat) et
ne sont donc pas une réalité donnée.
La théorie critique est toujours centrée sur le pouvoir mais c’est ouverte à la construction sociale et
représentation réelle.
Pour la sociologie historique, comme les sociétés se développent dans l’histoire, les données
d’aujourd'hui se sont construites dans l’histoire, donc ne sont pas des données figées.
Ex : Thiesse et Pandersa ont fait un bouquin sur la construction de l’identité nationale.
-
- Le post-modernisme : école plutôt philosophique mais qui inspire les sciences sociales. Maffesoli,
Lyphaud, Lipotewstey, objectif d’avoir une méfiance…
Théorie de Michel Foucault philosophe : « le pouvoir ??? savoir= le savoir est utile au pouvoir », donc il
existe des vérités, il est même vrai qu’il n’existe pas de vérité, comme certains Etats dominent et pas
d’autres.
- Méthode généalogique de déconstruction c'est-à-dire analyse des textes afin de comprendre
l’élaboration artificielle des grands concepts qui nous paraissent évidents, comme sont construites les
idées, imposées les croyances, les valeurs.
Théorie très critique car elle refuse la vérité scientifique, donc toute vérité se vaut, il n’y a pas de vérité
absolue.
Culture et mondialisation
27/02/06
3) La classification des concepts de culture.
Il n’y a pas de définition unique de la culture -> Kroeber et Kluchohk avaient découvert 150 définitions
de la culture sociale en 1952.
6 catégories de concepts :
- culture énumératif (celle de Tylor) càd culture comme un ensemble d’éléments composés de
religion, philosophie, codes moraux… c’est aussi toutes les aptitudes qu’un individu acquiert,
n’explique pas la cohérence de l’ensemble.
- de type historique où la culture est considérée comme un héritage social, processus d’hérédité
sociale ( Linton), insiste sur tout ce qui est socialisation càd processus d’acquisition de la
culture sociale, phénomène de reproduction sociale ( Bourdieu). Définition plutôt statique
insistant sur ce qui ne change pas.
- De type normatif avec la culture vue comme manière de vivre qui est commune aux individus
d’un groupe Klineberg, et Sarokin qui voie l’ensemble des règles et des idéaux conçus pour
pérenniser des interactions sociales, place au religieux et au sacré.
- Type psychologique, Ford insiste sur l’industrie, aux façons apprises par l’individu de
résoudre des problèmes dans une société donnée.
- Définition structurale, Klukcholm et Kelly qui voyaient la culture comme un système
historique formé de modèles de vie implicites ou explicites. Il n’y a pas d’addition d ‘éléments
mais logique unificatrice dans une société, au delà des comportements réels, définition
statique mais on peut envisager la variété.
- Définition de type génétique, la culture résulte d’un mode de communication qui unit les
acteurs d’une société. Niveau abstrait.
-
B Badie qui proposait la pespective semiotique càd science des signes apparue dans les 70
« Culture et po », Cliford Geertz : « l’homme est suspendu dans des toiles de significations
qu’il a lui même tissé », toiles comme structures de compréhension, les hommes vont y
donner forme grâce à leur expérience concrète.
Tomlison, « culture =façon dont les êtres humains construisent du sens à travers la pratique de
représentations symboliques ». Il suppose un code culturel ou un système de signification grâce auquel on
va pouvoir communiquer, met en place un degré de conséquences minimales entre les acteurs d’une
société sans laquelle il n’y aurait pas de ? . Système de code abstrait partagé entre tous. => plusieurs
propriétés de la culture = intégrative pour assurer une communication et une communauté entre les
acteurs, permet la perversité des actions dans une société. Elle est aussi cohérente, englobe tous les
secteurs de la vie sociale dans un même réseau de signification, ce qui en fait une unité.
C’est également l’attente, pas forcement des comportements explicites mais plutôt implicites.
Contrôle l’action et l’innovation sociale parce qu’elle donne un sens aux expériences. Elle définit le cadre
des solutions possibles, peut être appliquée aux changements.
 on privilégie la définition qui favorise le changement.
4) Le concept d’acculturation.
Roger Bastide, c’est un champ tardif en anthropologie, apparaît fin des 30’, on s’intéresse aux
contacts entre les cultures.
Melville Herksowits est l’inventeur de ce concept, analysant la culture des Noirs américains,
notamment avec le phénomène de synthèse au niveau culturel ( syncrétisme). Définition : ensemble des
phénomènes qui résultent d’un contact continu et direct entre des groupes d’individus de culture
différente et qui entraînent des modifications dans les modèles culturels initiaux de l’un ou des deux
groupes.
Ce n’est pas un phénomène culturel mais hexogène avec la rencontre de deux groupes.
Ce n’est pas non plus une assimilation, car disparition par absorption d’un des deux groupes.
Ce n’est pas non plus un concept de diffusion, origine commune de l’humanité, des traits culturels qui se
seraient répandus, bataille entre les diffusionnistes contre les évolutionnistes (selon le stade historique).
Ce n’est pas non plus une conversion, un groupe se convertit à la culture de l’autre. l’acculturation
n’entraîne pas la disposition d’un élément de culture, no modifie pas non plus sa logique interne. La
transformation de fait par une sélection d’éléments empruntés à l’autre mais selon sa logique personnelle.
L’acculturation est réciproque, modification des deux groupes d’origine, interaction réciproque.
Les lois de Badie :
- les éléments non symboliques ( matériels ou techniques) d’une culture sont ceux qui vont se
transférer plus facilement. Ex : nourriture… Mais les croyances et éléments psychologiques
sont moins facilement échangeables.
- Un trait culturel sera mieux intégré ou accepté si il prend une signification qui est en accord
avec la culture receveuse.
Etude des modes de résistance, de syncrétisme, de sélection, de contre acculturation, pour
Bastide entrecroisement des cultures, essaie de faire une typologie avec des phénomènes d’acculturation
selon trois critères :
- ouverture ou fermeture relative des sociétés
- relative homo ou hétérogénéité de chaque culture
- présence ou absence de manipulation des réalités sociales et culturelles ( acculturation
spontanée, organisée donc forcée > colonisation, planifiée>pays de l’Est avec installation de
prolétarisme systémique)
Bastide définit le processus de coupure càd comment les individus vivent dans un processus
d’acculturation. Les individus coupent les différents univers dans lesquels ils peuvent évoluer et passer de
l’un à l’autre.
Ex : Candombé au Brésil, contraire de la rationalité.
C’est utile pour expliquer l’immigration, il peuvent passer de l’un à l’autre, vivent dans les deux cultures à
la fois. Met en avant la créativité des humains qui sont dans ces deux univers, qui vivent avec cette
marginalité.
5) Le concept de civilisation.
=entité culturelle la plus vaste mais pose problème avec la notion de culture, pas très clair. Marcel
Mauss voulait réconcilier les deux, explique que la civilisation est commune à plusieurs sociétés, peut
englober plusieurs sociétés dans le temps et dans l’espace. Il y a succession dans un passé plus ou moins
long. Distinction qui se fait par un système de volume, longévité et quantité.
Brodel définit la « grammaire des concepts », culture et civilisation sont synonymes jusqu'au 19ème
puis séparation avec apparition de l’anthropologie anglaise. Culture devient un concept plus neutre que
civilisation. Pas de jugement dans l’étude des cultures. Mais vers 1819, nouveau sens de civilisation, en
l’utilisant au pluriel.
Civilisations qui englobent plusieurs cultures.
les civilisations sont des espaces, elles sont toujours liées à un espace à peu près stable,
contenu géographique qui impose des contraintes et les sociétés qui s’adaptent à
l’environnement.
Ex : civilisations fluviales (Inde, Vénitiens).
Ex : civilisations hélénocratiques comme les romains et les grecs.
-
-> espaces dans lesquels on trouve des traits culturels dominants, et aussi décomposables en unité de plus
en plus fines.
Les frontières sont perméables, exportation et reçu de culture, les civilisations ne sont pas fermées,
histoire.
Ex : modes vestimentaires.
La diffusion des biens culturels est accélérée dans les 60’ et Brodel se demandait si cela allait faire sauter
les frontières des civilisations. Cependant toutes les sociétés ne sont pas prêtes à assimiler, il y a des
phénomènes de refus.
Les civilisations sont des sociétés inséparables, la civilisation est une vision du monde qui
s’inspire des tensions sociales dominantes.
La société occidentale dépend de la société industrielle. Mais la civilisation est durable, permanente par
rapport à une société qui peut évoluer plus rapidement.
-
les civilisations sont des économies au sens large, condition matérielle et biologique qui pèsent
sur le destin des civilisations.
Ex : importance de la démographie, toute montée favorise l’essor des civilisations, la technologie aussi,
surtout au 18ème.
Elle est aussi fonction de la redistribution des richesses et de l’argent, façon de la redistribuer par les
dépenses d’art.
-
-
les civilisations sont des mentalités collectives (concept aujourd'hui décrié). Outillage mental
de Lucien Fèbre « les civilisations son des représentations du monde ». La religion est le trait
le plus fort mais pas dans les civilisations occidentales qui vont vers le séculier.
Les civilisations sont des continuités historiques, permanence au delà de chaque époque,
articulées autour de structures qui elles sont assez permanentes, anciennes et originales face
aux contraintes de l’environnement.
Il estime que le rôle de la femme est toujours une structure de la civilisation. Il peut y avoir refus
d’emprunter si altérations de ces structures. -> chocs violents entre les civilisations.
-
Samuel Eisenstadt = civilisation est la combinaison de structures et de visions ontologiques ou
cosmogoniques càd conceptions divines ou terrestres de la réalité avec les régulations des scènes de la vie
sociale, et la construction et définition et de leurs interactions.
L’analyse peut faire apparaître des liens entre les structures sociales, l’activité humaine et la créativité
culturelle.
6) le concept d’identité.
La culture relève plutôt de processus inconscients, en revanche l’identité est consciente, fondée
sur des oppositions symboliques. L’identité est construite, elle s’élabore selon un processus d’opposition
aux autres = on sait qui on est par rapport aux autres.
L’identité est une construction sociale, relève d’une représentation, elle a cependant une base réelle, à
travers des cadres sociaux qui déterminent la position des acteurs. Elle a aussi des effets sociaux réels
(légitimation de pouvoir). Mais l’important est de voir quels éléments culturels sont mis en avant pour
affirmer son identité.
Il faut toujours altercation avec un autre groupe, l’identité n’existe pas en soi mais para rapport à l’autre.
L’identité est en perpétuelle évolution, en fonction des échanges sociaux, c’est toujours un compromis
entre l’auto identité (pour soi) et l’exo identité (définition que les autres ont d’une personne).
C’est un enjeu de lutte sociale, Bourdieu s’intéressait aux groupes qui sont au pouvoir et qui
imposent leur définition aux groupes.
Benedict Anderson et A-M Thienne sur les liens entre l’Etat-nation et l’identité. Milieu 18ème,
construction des identités nationales, à l’époque moderne l’identité à tendance à être à l’Etat-nation ->
l’Etat rigidifie la question identitaire (carte, passeport, droit du sol ou du sang), et moins de liberté aux
individus pour définir leur identité.
Identité monolithique en France mais combinaison aux EU avec l’ethnie, pire en Inde qui est un
Etat multiculturel. Avant les sociétés traditionnelles étaient plus souples., « à identité souple », J-L
Amselle.
Au niveau des individus, aucun groupe n’est enfermé a priori dans une unité unidimensionnelle,
elle est plus souvent un caractère fluctuant soumis à interprétations diverses, à manipulation.
 Comment l’individu fabrique son identité à partir de la combinaison ?
Concept de stratégies identitaires, moyens pour atteindre certains buts, il peut y avoir une marge de
manœuvre sur laquelle on peut jouer = « luttes sociales de classement » selon Bourdieu.
Aujourd'hui phénomène de récréation des phénomènes Niezon, mouvement pour la reconnaissance des
peuples premiers ( Jâmes-lapons, Grecs, Chiapas).
06/03/2006
B - La mondialisation culturelle : polémique – théorique.
Tout le monde n’est pas d’accord sur le terme de mondialisation, sur la réalité, contours, périodisation…
on verra la différence.
Définition : globalization qui est la traduction en français de mondialisation. Il existe aussi globalisation en
français mais ici on insiste sur l’uniformisation. Mondialisation est plus neutre.
 concept récent dans les sciences sociales, apparition vers fin 80’ avec la fin de la Guerre Froide, plus le
début des 90’.
Le système capitaliste s’est mondialisé. Le phénomène n’est pas nouveau, on parlait dans les 60’ 70’
d’interdépendance. Aujourd'hui on parle de mondialisation dans un sens très général, dans l’imaginaire
collectif également qui est double avec mondialisation prometteuse de libertés, de démocratie, de la paix,
qui serait sans barrière et une mondialisation dans un sens négatif càd comme la menace d’un Empire,
empire américain, de capitalisme, économique, celui des luttes aussi contre ma mondialisation =
beaucoup plus d’accès sur la lutte voire la révolution.
En France, 2ème moitié des 90’ a vulgarisé le terme de mondialisation, cf. auteurs Agrikolianski et
Mayer avec l’alter-mondialisation.
Chaque auteur fait sa propre définition de la mondialisation. Il faut garder en l’esprit que la mondialisation
est plurielle, lecture multifactorielle où on suppose que tout est lié.
 Différents facteurs sont liés, l’aspect culturel est un aspect central, à l’épicentre de la
mondialisation. Si on considère la mondialisation économique, elle va influer notre culture, de
même par la technologie.
 Il n’y a pas de lecture univoque de ce phénomène, il y a deux catégories.
a) Les tenants de la mondialisation.
Soulignent un certain nombre de dimensions de cette mondialisation :
 un phénomène concret et réel et non pas une pure construction idéologique.
Zaki Laïdi voit la mondialisation comme l’intensification des relations sociales planétaires, au delà des
nations et des frontières, y rajoute une dimension culturelle avec la mondialisation qui influence notre
manière de voir et de penser le monde.
La plupart des tenants insistent sur le développement des NTIC, le développement des flux financiers
et de leur accélération, prise de conscience de grands problèmes mondiaux, diffusion d’une culture
populaire => ensemble de processus intereliés mais chacun de ces processus évoluent à sa manière.
Chaque domaine agit sur les autres.
La dynamique de pouvoir est aussi central, cf. Held et Mac Grew qui proposent une grille d’analyse.
Ils insistent sur une définition de flux, « l’accroissement de l’échelle, de l’amplitude ainsi que l’accélération
et approfondissement de flux inter régionaux et des interactions sociales ». Pour eux, cela a une
conséquences en terme de pouvoir avec modification d’échelle des communautés humaines, des
organisations humaines. Il peut y avoir des phénomènes de pouvoir qui sont inter régionaux. Sentiment
national en concurrence avec le sentiment d’appartenance à un mouvement.
 Etat qui est trop grand pour les petits problèmes et trop petit pour les grands problèmes.
Tomlisen parle de connectivité complexe càd le développement rapide et sans fin de réseaux de
connexions qui sont toujours plus denses et complexes et qui forment le tissu social de la vie moderne,
implique pour lui la réduction dans l’espace et dans le temps. Idée aussi d’extension dans l’espace des
relations sociales.
C’est une question de proximité physique ou médiatisée => distance culturelle et sociale de cette
connectivité ?
Mondialisation sera achevée, abolie quand réduction ou abolition des distances physiques ira de paire
avec la distance culturelle.
La connectivité ne fait pas disparaître le local, càd l’expérience ordinaire que les citoyens ont de leur
propre vie. La population reste ancrée à une identité locale. Mais le fait que la connectivité soit complexe,
elle va modifier l’expérience du local, l’individu fait aussi l’expérience de la mondialisation à distance, peut
s’éloigner du local.
Ex : chômage = on peut subir localement une décision prise au niveau mondial.
Ex : brassage au niveau des produits.
Les médias sont déterminants, ils modifient le sentiment d’appartenance culturelle. L’aspect spatial de
la mondialisation est évalué en fonction des distances inter régionales et intercontinentales.
Aart Schole s’appuie sur la géographie sociale qui étudie les formes spatiales des relations sociales,
définit la mondialisation comme une supra territorialité, qui se caractérise par des flux mondiaux et des
relations sociales au delà des frontières.
Anthony Giddens travaille sur la modernité, la mondialisation est une intensification des relations
sociales qui relie des localités différentes de telle façon que des événements locaux influencent des
éléments à l’autre bout du monde et vice versa.
Ex : chinkuguya.
Le processus est complexe mais le résultat est comparable à Tomilson.
Arun Appadurai est anthropologue, il a une vision de la mondialisation plus sophistiquée. La
mondialisation est un univers déterritorialisé et composé de différents flux culturels globaux. Ces flux, ils
les appelle les « scapes » càd espaces qui sont à la fois disjonctifs mais peuvent se regrouper, le modèle de
mondialisation ne peut plus être compris comme « centre – périphérie ». il dit que le monde est bien plus
complexe. Les différents flux sont animés par des acteurs de nature très diverse, Etat, individu, FMN,
diasporas. En même temps il fait attention à la version imaginée du monde, fait référence à Benedict
Anderson, imaginaires situés historiquement et géographiquement, c’est le cas des mouvements religieux
et diasporas.
Il propose 5 scapes :
- l’ethnoscape formé par les individus qui constituent le monde mouvant dans lequel nous
vivons -> touristes, travailleurs, immigrés, exilés… fin 20ème début 21ème.
- Le technoscape qui désigne la technologie qui elle aussi se déplace au delà des frontières, cf.
usines chinoises en Afrique, en Amérique Latine. Il y a des relations entre l’ethnoscape et
technoscape. Répartition illégale de la technologie, selon les flux monétaires, les opportunités
politiques, la disponibilité de main d’œuvre.
- Le financescape lié aux précédents paysages.
- Le mediascape qui est à la fois la distribution des moyens de produire l’information et les
images produites par les outils, par ces médias, ces images n’étant pas tout le monde. Les gens
peuvent se faire une représentation du monde, des récits de l’Autre.
- L’idéoscape décrit comme des chaînes d’idées de concepts et d’images dont il dit qu’ils sont le
plus souvent politique, en rapport avec des idéologies et contre idéologies orientées surtout
vers la prise de pouvoir, le bien être économique, welfare. Il remarque que le contenu de ces
idées est bien souvent occidental mais aujourd’hui brouillé car contenus utilisés à divers
endroits de la planète avec repropriation. Problématique pratiques en fonction de contexte.
Ces scapes peuvent interagir les uns des autres, ruptures entre eux aussi, disjonctions qui sont un
phénomène naturel. Les Etats peuvent se trouver face à des populations qui ont leur ethnoscape
 chamboule tous les scapes.
 La dimension temporelle de la mondialisation.
A plus ou moins long terme, phénomène profond dans la longue durée. Beaucoup d’auteur ont essayé
de définir des périodisations, il y a deux écoles. La mondialisation correspond à un phénomène occidental
récent et l’autre qui dit que pas forcément occidental et beaucoup plus ancien.
Phénomène occidental récent.
Roland Robertson (Pittsburg) décrit 5 phases de la mondialisation. Phases qui ressemblent à Rostoff :
- phase germinale en Europe début 15ème, moitié 18éme, on y voit l’émergence des
communautés nationales plus l’évolution des idées sur l’individualisme occidental,
l’humanisme qui aboutit à voir l’humanité comme un tout.
- Phase de la naissance, 1850 à 1870, toujours en Europe principalement, il y a eu une évolution
radicale dans la formulation d’idée d’Etat-Nation. Conception rationalisée des relations
internationales, le « concept des nations ».
- Phase de décollage, entre 1870 et 1920 (notion utilisée par Rostoff) phase cruciale puisque
montée dans un consensus sur ce que devait être la société internationale => la SDN, le
Droit devait remplacer la Guerre. On élargit le système à des Etats non européens, Chine
membre de la SDN. Les communications se multiplient, voyages par avions, transport en
général. Apparition des premiers mouvements internationaux avec les jeux olympiques, prix
Nobel, unité de mesure du temps.
- Phase de la lutte pour l’hégémonie, entre 20’ et 60’. Période de conflit pour gagner
l’hégémonie mondiale. Création de l’ONU avec l’idée de l’intégration internationale qui
évolue aussi.
- Phase de l’incertitude qui se développe aussi depuis la 2ème moitié des 60’. Conscience
mondiale qui se développe, de nombreuses organisations internationales à partir des 60’,
même dès 50’. Progression de l’idée de société civile internationale avec les ONG. Le système
mondial des médias se consolide, phase d’incertitude avec émiettement des problématiques,
multiculturalité dans de nombreux pays du monde, dissémination des armes nucléaires,
montée des terrorismes.
Il y a une longue période pour laquelle l’imaginaire mondial va naître jusqu’au 18ème. Premières
manifestations avec les grandes religions à partir des 6-8ème siècles. Bouddhisme, Christianisme sont déjà
des mondialisation, mais avant le 19ème, l’idée de mondialisation n’est pas encore concrète, il faut attendre
le développement des transports.
2ème phase avec la mondialisation naissante entre 1850 et 1950 avec émergence et renforcement des
technologies de communication, des marchés internationaux. A partie de 1850 tout va pouvoir démarrer
en matière de mondialisation concrète.
3ème phase avec mondialisation à large échelle qui débute dans les 60’, correspond à la création
d’espaces supra territoriaux, plus variés et intenses, mieux institutionnalisés.
I.Wallerstein avec théorie du système monde. Version marxiste de la mondialisation. Il y a un système
monde capitaliste qui émerge en Europe, début 16ème siècle. Le système s’étend au monde entier à partir
de l’épicentre européen. Il en résulte une division mondiale du travail. Le centre exploite la périphérie.
Théories des 60’ qui ne correspondent plus à la mondialisation actuelle.
Phénomène ancien.
Janet Abu Lughod pour laquelle il existait un monde eurasien entre les 13 et 14ème siècles grâce à
l’Empire Mongol qui a établit des liens commerciaux en Eurasie et l’Océan Indien. Apogée du système au
14ème, période où le continent est bien intégré. Or au 14ème siècle l’Europe était encore marginale, il n’y
avait aucune nécessité historique inhérente au développement.
Milieu 15ème, crise économique profonde de la Chine et renonce à sa flotte commerciale maritime, il y
a 2 causes = la peste et la perte de la Chine par les Mongols.
Jack Goody « L’orient en occident » où il montre que le commerce international a existé avant le
système européen.
 Remettent en cause l’idée de production asiatique selon Marx, aussi Wallerstein, l’Europe de
caractère unique selon Weber (protestantisme).
 On a reproché à Abu Lughod de n’avoir pris en compte que la Chine, elle aurait du parler de
l’Egypte, des relations entres les grandes civilisations d’Amérique Latine.
 Goody parle de l’Inde, du mensonge des explorateurs, c’eatit un pays industrialisé au 15ème siècle.
Jan Nederveen Pieterse est anthropologue, anthroposociologue américain. Il remarque que la
mondialisation est une tendance très ancienne vers l’intégration humaine, mouvements de populations (les
Celtes du Nord vers le Sud de l’Europe). L’archéologie montre les échanges culturels, feuilles de coca dans
les momies, les religions ont été des phénomènes de mondialisation = extension dans des territoires
étendus.
Diffusion des technologies, voir l’agriculture néolithique, Mésopotamie vers l’Ouest, technologie de la
roue avec une exportation presque mondiale, guerre, culture, science, philosophie, maths…
 Les peuples ont bougé dans l’histoire.
 On est loin de la vision eurocentrique de Giddens = la modernité a unifié le monde.
 Il existe 4 dimensions très occidentales : le capitalisme, l’industrialisme, la surveillance de l’Etat
Nation, la puissance militaire.
Pour Nederveen, vision trop chauviniste, eurocentrée et pessimiste = fin des autres cultures. La culture
moderne est la reproduction de tous les autres universalismes. Pour lui il faut contextualiser la
mondialisation, retrouver la mémoire collective des migrations, les chemins perdus de l’identité… il y a
plusieurs périodes de mondialisation au delà de la période moderne ( 16ème).
Pour les tenants de la mondialisation il n’y a pas de logique perpétuelle, la mondialisation n’est pas un
phénomène déterminé. C’est le produit d’une conjoncture. C’est une combinaison de forces et de facteurs,
il n’existe pas d’étude historiciste nécessaire. La mondialisation est pleine de contradictions,
fragmentations, désordre même si coopération possible.
 Il n’y a pas d’origine historique précise.
Cette mondialisation est la reconfiguration de l’ordre social mondial. Elle transforme les schémas
d’organisations économiques et sociales et entraîne de nouvelles formes d’organisation sociale, les réseaux
mondiaux de production, les régimes internationaux de régulation, mais il y a aussi des organisations
terroristes ou mafieuses. Les réseaux seraient différents de ceux du passé car plus denses et vitesse de
réaction beaucoup plus rapide.
Il y a de nouvelles formes de politiques mondiales = « Etats et autres acteurs ». Transformation du type
territorial, du rapport entre politique et territoire. Le principe de l’Etat Nation se trouve bouleversé. La
thèse de disparition de l’Etat ne fait pas l’unanimité, même si il est vrai qu’il est concurrencé au niveau
international ( demandes internes).
Transformation aussi du pouvoir politique, c’est une préoccupation centrale des tenants de la
mondialisation. Le tout est de savoir si le pouvoir peut s’exercer au niveau mondial. La réorganisation
mondiale pourrait entraîner l’avènement de l’Asie.
13/03/2006
b) Les sceptiques de la mondialisation.
 Le concept de mondialisation est lui-même flou et non opératoire. Qu’est ce qui est mondial ?
différent de régional ? références géographiques floues.
Held, Mac Grew feront une grille d’analyse sur la mondialisation.
 La contestation de l’importance historique de la mondialisation.
Hirst et Thompson « la mondialisation en question »
EU = remise en question du concept. La phase actuelle de la mondialisation est moins intense que entre
1880 et 1914. il y avait deux Empires coloniaux (France et RU) contrôlant 96% de la surface du globe.
Depuis il y a eu la dépression, 2GM, décolonisation. La mondialisation actuelle n’aurait pas que renversé
cette tendance à la fragmentation. Le nombre de firmes réellement transnationales est très faible. C’est
surtout la dimension économique qui est prise en compte.
 Le caractère idéologique du concept de mondialisation.
Un mythe bâti pour justifier le projet néolibéral de domination du monde, de création d’un marché
global = justification aux politiques menées.
Le thème de mondialisation s’est généralisé en même temps que le consensus de Washington =
déréglementation, libéralisme économique, ajustement structurel dans le 1/3 monde.
Cela est souvent dû au courant marxiste : logique expansionniste du capitalisme vers de nouveaux
marchés.
Samir Amin avec idée partagée par l’école marxiste, logique expansionniste porte les ferments de la
réaction.
La mondialisation est vue comme une nouvelle forme d’impérialisme capitaliste qui passe par les grandes
industries financières mondiales = les FMI.
L’économie est dominée par un impérialisme occidental, un monde inégalement rationalisé. La
mondialisation est un mythe = on fait comme si elle était inévitable alors que c’est une idéologie.
Dialectique de l’altermondialisme = Ulrich Beck, argument marxiste développé par Kees Van Der Pijl.
Samir Amin « eurocentrisme », « pour un monde multipolaire » = la culture européenne est source de
capitalisme, la mondialisation justifie ses conquêtes. C’est une triple mondialisation collective = EU,
Europe, Japon. Domination des EU en terme de puissance militaire.
Justin Rosenberg est marxiste américain. Pour lui c’est un concept qui souffre d’une contradiction
fondamentale, vue comme cause et conséquence. Cause de la transformation de la société, conséquence
expression de la transformation. Concept qui met trop l’accent sur le changement. Le monde n’a pas
changé, il y a toujours la domination du capitalisme. La mondialisation agit aussi sur le social car il sert
l’idéologie libérale (phénomène pas seulement descriptif).il accuse le concept de ne pas être scientifique.
Hardt et Negri « Empire » = la mondialisation est décrite comme l’Empire. C’est un système de
régulation mondiale sans frontières, mais qui implique des relations de domination. Cet empire, cette
mondialisation est une nouvelle forme de souveraineté. Elle unit les acteurs nationaux et supranationaux
sous une même logique de gouvernement, qui règle les échanges mondiaux. 4 caractéristiques :
- a-historique = fige l’Etat présent dans l’éternité.
- Fonctionne à différents niveaux de l’ordre social  l’empire crée la vie sociale elle-même.
- Déterritorialisation, sans limites (tout le monde civilisé englobé).
- Dédié à la paix même si forces de destruction possibles. Nouvelles possibilités pour des
forces de libéralisation et d’opposition.
Kenneth Waltz montre que l’internationalisation de relations internationales est due au jeu
international par les grandes puissances qui seules peuvent maintenir un ordre international (1979).
Robert Gilpin a repris cette idée, la puissance américaine est à la source de l’ordre mondial libéral, sans
cette puissance, la mondialisation s’effondrerait. Mais aucun système dans l’histoire n’ a duré, donc
système libéral qui n’a pas beaucoup de chance pour durer car les Etats sont en lutte pour le pouvoir
(compare avec 19-1939).
Stanley Hoffmann la mondialisation est le projet d’une élite américaine, élite internationaliste, elle a
élaboré de projet de mondialisation après la 2GM. Pour lui, le 11 septembre a montré que la
conceptualisation de la mondialisation est exagérée, l’Etat Nation est toujours important, le facteur de la
puissance militaire est toujours indispensable pour le maintien de l’ordre mondial -> équilibre avec la
mondialisation de la terreur et la mondialisation occidentale qui fournit les infrastructures et motivations à
la première. La guerre contre le terrorisme est la nouvelle limite à la mondialisation. On pourrait rentrer
dans une post-mondialisation, pourrait être temporaire.
Joseph Nye, relation entre mondialisation et puissance américaine, pour lui, c’est une invention menée
aux EU mais pense que ce processus à sa propre dynamique, caricatural de dire que c’est l’œuvre des EU,
ils en tirent les bénéfices mais d’autres régions du monde aussi, et cela pourrait même diluer la puissance
américaine (Chine – Inde).
c) Les points de consensus.
En matière de phénomènes internationaux, il n’est pas évident de faire une analyse des faits. Les
différentes analyses cependant portent sur des facteurs différents.
-
-
les pro-mondialistes se focalisent souvent sur des chiffres d’augmentation du commerce
international, des échanges culturels, des problèmes communs (environnement, finances) ;
=> il existe une mondialisation et une humanité unifiée.
Les sceptiques insistent sur le maintien de la souveraineté des Etats, émergence de
nationalismes, notion d’impérialisme économique.
Mais il y a aussi des points communs, on assiste bien au développement donc approfondissement
de phénomènes d’interdépendance, surtout économique. Il y a une concurrence inter régionale qui
s’accroît dans tous les domaines ( politique, culture..) et qui entraîne des phénomènes d’inégalité
nouveaux, problèmes nouveaux qui ont des dimensions mondiales (trafic, terrorisme, environnement…)
et qui questionnent le rôle des Etats Nations. Le fait aussi que la gouvernance mondiale progresse (OI,
renforcement des plus anciennes, CI, DI public et pénal).
Consensus sur le fait que ces évolutions entraînent un changement sur la façon d’analyser le monde et la
réaction des élites pour mettre au point des régularisations mondiales.
Le phénomène de mondialisation est réel mais plutôt un changement de degré et d’intensité plutôt
qu’un changement de nature. Ces phénomènes ont d’anciennes racines qu’on a eu tendance à ignorer,
l’histoire a évolué.
Avant l’Europe, l’Asie était le centre mondial (5000ans), découvertes grâce à l’archéologie, la paléontologie
=> l’humanité a toujours bougé et continuera.
Ex : Wallerstein -Spécialité =histoire de l’économie
-Paradigme = marxiste
-Objectif = présenter une alternative à la pensée dominante, expliquer le sous
développement (1/3 monde) et responsabilité du Nord, d’où le choix de commencer la mondialisation au
16ème avec montée de l’occident en le responsabilisant pour la période actuelle, or Wallerstein pensent que
le capitalisme et démocratie sont des inventions de l’occident qui ont appauvrit le 1/3 Monde qui doit
alors s’en détourner par le marxisme (60’).
Ex : Christiane Desroche-Noblecourt -Spécialité = égyptologue, la civilisation occidentale a une origine
égypto-chrétienne, elle est archéologue
-Paradigme = égyptologie, exemple avec le calendrier solaire, la
médecine, la religion et la Trinité qui se trouve déjà avec Isis, Osiris et Orus, enjeu de la connaissance.
-Objectif = de message humanitaire, celui de la connaissance, il faut
protéger la culture égyptienne dont nous sommes les héritiers.
Les échanges culturels et commerciaux ne sont pas nouveaux, aujourd’hui la différence est
l’intensité des échanges, son accélération. A l’époque prémoderne il y avait des contacts, mais que les
élites. Fin du 15ème, début 16ème on voyageait énormément. Société cosmopolite au 18ème siècle cf.
Casanova, mais restreint aux élites, aux compagnons aussi. Les voyages étaient longs et dangereux =>
phénomènes de mondialisation très lents, on les vivaient différemment.
Aujourd’hui, rupture car le phénomène est immédiat grâce aux évolutions technologiques, leur
volume, la diversité des matières échangées (idées, images, savoir…) et migrations à plus grande échelle
=> impact culturel plus profond que dans les périodes antérieures.
La mondialisation c’est aussi la deterritorialisation, càd faire des contacts sans voyager à travers la
presse, les médias et effacement de la distance culturelle qui se produit, expérience de la différence
culturelle, éducation, consommation A Giddens = « disembedding » = relations sociales internationales
actuelles qui décollent des contextes locaux et se retrouvent dans des structures non définies de l’espace
temps.
Orientalisme au 18ème, colonialisme sous IIIème République avec son imaginaire. Aujourd’hui
phénomène de masse, l’offre d’image est magnifiée avec un réalisme inédit. Envahissement du local par le
mondial.
 beaucoup de choses sont à relativiser, replacer les choses dans un contexte plus large, seulement
intensification et accélération qui ont pour conséquences une rupture que nous avons de la
perception de l’ordre mondial, c’est la seule mutation avec compression du temps et de l’espace
avec de nouvelles possibilités dans les voies et donc de les vivre. Provient de notre ignorance su
passé et d’une autre utilisation du passé.
II. Les liens entre mondialisation et culture.
a) La mondialisation est un phénomène culturel fondamental.
Définition sémiotique de la culture = structures de compréhension, càd façon dont les êtres
humains donnent du sens au monde à travers la pratique de représentations symboliques.
Question avec Zaiki Laidi : Comment expliquer que la mondialisation soit perçue comme un phénomène
nouveau ?
 La mondialisation est un imaginaire social (partagé par beaucoup de personnes) avec 5
dimensions :
- le semblable dans le monde = formes communes de modernité comme les aéroports, centres
urbains =>peur de la différence.
- La naissance d’une ère quotidienne mondiale = grands environnements que tous partagent,
grandes catastrophes mais pas forcément de projets de vie commune. Actualité mondiale
commune, aboutit à une phénoménologie du présent = dévalorisation du temps long au
profit du médiat.
- Les médias ont un grand rôle dans la « mondialisation des affects », émotion autour de
l’événement.
- Le marché de type capitaliste = libre choix, principe de relativisme. Maximisation des profits
et des préférences personnelles. La société est de plus en plus identifiée à un marché, refus de
la médiation, consommation directe.
- De nature discursive = au niveau du discours, où se développent des mots d’ordre, des
slogans, des « agendas », des priorités. Il y a de plus en plus de conférences mondiales, de
journées mondiales… phénomènes qui structurent des discours jusque là locaux.
Il voit un caractère normatif de la mondialisation. Ces 5 composantes n’ont pas la même intensité dans le
monde avec accès au médias, les résistances.
Jacques Assayag « la mondialisation vue d’ailleurs » parle surtout de l’Inde, définit la
mondialisation comme un icône de notre temps càd une catégorie de pensée.
La mondialisation a toujours fait partie de l’humanité mais aujourd’hui changement dans la perception de
ces événements, 50’ 60’ on parlait de modernisation, d’internationalisation, on utilise mondialisation qu’à
partir de 90’ et 2000. permet de souligner des connexions qu’on n’avait pas l’habitude de faire sur le plan
empirique => apparition de convergences qui autrefois passaient inaperçues.
Ce concept de mondialisation se décline en plusieurs paradigmes. Sur le plan de l’action politique,
c’est aussi un enjeu où les acteurs politiques y voient un espoir de prospérité, de démocratie mais aussi de
menace, complot ou machination des riches contres les pauvres. Enjeux pour ceux qui ont une stratégie
particulière.
Suit les concepts de type mana (Marcel Mauss) c'est-à-dire notions qui sont vides de sens, on peut y mettre
ce qu’on veut. « Représentations magiques pour qualifier un objet non connu ou qui s’explique mal » Levi
Strauss.
Durkheim les appelaient les « pré-notions » c'est-à-dire notions utilisées de tous mais du mal à les
définir.
Ex : l’Etat.
Wolton voit qu’une dimension fondamentale de la mondialisation est la communication,
technologies qui permettent de voir le monde, plus librement aussi.
Ex : intérêts en Iran.
Technologies qui donnent à voir l’omniprésence des autres, il pense que c’est un forme nouvelle de
mondialisation.
3 étapes connues par la mondialisation :
- Politique avec la création de l’ONU = politique et juridique. ONU va émettre des valeurs
universelles, cf. les chartes et les principes démocratiques., DUDH en 1946.
- Economique et suit les « 30 glorieuses » = période où les frontières vont s’ouvrir et marche
vers mondialisation rapide.
- Culturelle 90’-2000 avec cohabitation culturelle mondialisation = naissance d’un nouvel
espace politique mondial avec des questions qui deviennent mondiales comme
l’environnement, la santé… espace qui est d’emblée mondial et complexe.
Il pense qu’il y a un décalage entre la place de la mondialisation économique, la difficulté à mettre en
œuvre une organisation politique à échelle mondiale et les enjeux liés à la mondialisation culturelle.
Cette interdiction obligation de cohabitation de cultures est un défi politique majeur. Cohabitation qui
pourrit être dangereuse car la mondialisation de la communication est assez illusoire, c’est majoritairement
le reflet de l’occident qui possède les médias => en réalité illusions au profit de l’occident. L’abolition de
la distance physique par les médias, mais pas de mesure de la différence culturelle.
Peut déclencher des conflits, des frustrations.
 La mondialisation est affaire de perceptions, de l’imagination des 90’-2000, mais peut être y a-t-il
encore des évolutions ?
C’est un discours qui est aussi flou, polymorphe, politique. En même temps il est unanimement partagé,
mais aussi agissant pour une utilité politique ( pour ou contre) => phénomène culturel fondamental.
b) la culture comme dimension fondamentale de la mondialisation.
La culture serait centrale, mais est une des dimensions de la mondialisation. Toutes les dimensions
de la mondialisation conduisent à la culture, suppose une rencontre des cultures, une rencontre de l’Autre.
Culture = façon dont les humains organisent leur vie individuellement ou collectivement et façon dont il
lui donne un sens par la communication.
Les pratiques reposent sur la culture, l’économie sur les échanges, donc le type de monnaie, le
troc.
 dimension culturelle détermine les pratiques
 la culture est centrale.
Held et Mac Grew « Global Transformation » proposent une grille d’analyse scientifique de la
mondialisation dans toutes ses dimensions -> extension et approfondissement des pratiques culturelles.
Mondialisation culturelle date de fin 20ème siècle, n’a pas d’équivalent historique mais a des racines
anciennes.
Ex : diffusion des grandes religions.
Pour l’ère moderne, mondialisation autour du 18ème siècle, les formes modernes de mondialisation
ne sont pas occidentales.
Mondialisation qui tourne autour de l’Etat Nation, industries culturelles nationales, idéologies séculières…
culture avec l’ Etat Nation pendant deux siècles jusqu’à maintenant.
Fin 20ème = évolution technologiques qui va faire évoluer ce schéma (digitalisation, web,…),
consolidation des FMN de communication => flux culturels globaux qui sont d’une intensité sans
précédents, d’une grande portée mais aussi d’une grande variété.
 Aujourd’hui cette mondialisation culturelle remet en cause le lien entre culture et nation,
transformation du contexte. Affaiblissement du lien entre l’individu et son identité nationale, mais
difficulté à mesurer car diffusion d’une culture populaire liée à consommation de masse, à de
millions d’acteurs.
 Nouveauté de la mondialisation par le bas, phénomène de reproduction active, inconsciente.
Phénomènes rapides ou lents (cf. situations impériales de contact de culture avec une autre).
 Aujourd'hui phénomène rapide et commercial qui va être mis en avant.
 Mondialisation culturelle ne touche pas uniformément tout le monde, pays qui en ont moins
l’accès ( pauvreté…).
Il est intéressant de mesurer son impact sur le politique. Les dimensions retenues :
- les infrastructures globales comme le nombre de satellites, chaîne de TV, communications
téléphoniques, le nombre de langues utilisées…
- les multinationales et les marché de la culture les fusions, les liens entre les secteurs de la
culture.
- Le tourisme avec étude des flux touristiques, analyse matérielle de la mondialisation.
- Internationalisation des élites, des échanges entre universités mais aussi le monde des ONG
où on échange beaucoup.
- Dimensions de mouvements populaires mondiaux, mouvements qui sont religieux (impact du
pentecôtisme), les mouvements sociaux (altrermondialistes).
 conclusion :caractère inédit de la mondialisation par la vitesse et intensité des échanges culturels
= importance fondamental du contrôle des symboles et savoirs. NTIC utilisés pour e commerce
mais la nouveauté est l’aspect de création de culture populaires qui s’adressent aux masses, au
grand public.
La stratification de la mondialisation évolue rapidement, au début de la modernité occidentale =
ouest vers le reste du monde. Ces flux existent toujours mais maintenant à l’intérieur de l’occident on
trouve des fractures. Les flux culturels commencent aussi à se renverser, le Sud vers l’occident, flux
culturels apportés par l’émigration mais aussi la musique, nourriture, croyances et idées, phénomène de
New Age ( Asie qui a influence sur l’occident).
Le fait de parler de mondialisation est également un changement en soi, si on parle de
mondialisation, on parle de monde finit, un monde que nous partageons tous, phénomène unique jusqu’à
présent. Conséquences même si on vit dans le local, tous les êtres humains globalement vivent dans son
local mais de plus en plus difficile d’échapper à la mondialisation, au fait que le local est culturellement
connecté au reste du monde.
 Quelles sont les interactions entre la mondialisation et le local ?
Elles sont étudiées par les anthropologues, les actions locales peuvent avoir des conséquences mondiales
comme un style de vie qui a des conséquences sur l’environnement, l’économie.
ex : achat d’un vêtement fabriqué en Chine qui a délocalisé sa production en Afrique ou en Amérique
Latine.
Achat dicté en fonction de la mode, de l’identité de l’acheteur et de la division du travail.
Achat qui a des conséquences au niveau de l ‘environnement car le coton est une culture polluante et achat
qui voyage le long de sa production…
Actions qui sont pourtant menées au niveau local, d’où le discours des alter mondialistes d’acheter
localement de produire localement.
 La mondialisation va aussi modifier le local, la mondialisation va modifier la façon dont nous
pensons la culture, traditionnellement attachée à un lieu fixe, lié à l’intégral social, marker d’un groupe
culturel donné. Or la mondialisation coupe les liens, non pas par le voyage mais par le phénomène de
déterritorialisation, on vit dans le local mais conscience de la mondialisation par les médias, les touristes,
les marchandises.
La mondialisation offre des ressources nouvelles culturelles au local, dont on ne disposait pas auparavant,
augmentation du savoir qui est possible, une nouvelle conscience culturelle mondiale qui se créée. La
mondialisation existe de plus en plus en tant que phénomène dans notre horizon culturel.
Conséquences politiques et sociales, identité nationale qui peut être affectée par le mondial, la
mondialisation pourrait être une menace pour le modèle français actuellement, ouvre une perspective
nouvelle au niveau mondial, celles qui protègent l’environnement, le droit pénal, permet de nouvelles
formes d’action politiques par les réseaux (bas) et pas les OI (haut).
PARTIE II Les grands paradigmes de la mondialisation culturelle
3 paradigmes, le phénomène de mondialisation ne fait pas l’unanimité, plusieurs optiques
différentes : - l’uniformisation du monde,
- l’hybridité du monde,
- les conséquences.
Paradigmes analytiques mais aussi des ressources pour l’action politique c'est-à-dire que proposent des
solutions pour s’adapter ou résister à la mondialisation.
I. Le paradigme de l’uniformisation du Monde.
A un double visage, contemporain plutôt négatif qui considère que la mondialisation gomme la
diversité des cultures humaines, dominations, impérialismes. Version de l’unification culturelle par le
marché (capitalisme, consommation de masse,…) Benjamin Barber, Kenichi Ohmae et Serge Latouche
unification comme occidentalisation ou américanisation.
Pour le positif, mondialisation qui a des racines anciennes avec le cosmopolitisme (depuis la
Grèce antique, voire avant) rêve d’un monde unifié car débarrassé des conflits, des règles…Ulrich Beck.
1) L’approche négative : l’unification par le marché et l’occidentalisation.
a) Unification par le marché.
Barber est un politologue américain, conseiller de Mme Clinton, représente une gauche
américaine, « Djihad vs. Mac World » en 1995. Il considère que la mondialisation est le développement
d’un marché sans contraintes et qui ne connaît pas non plus de système de contre poids.
Système de marché qui est en danger pour la démocratie pluraliste et une menace contre la diversité
culturelle.
Voit Mac World comme un vaste parc à thème style Dysney, unifié par des échanges commerciaux, la
technique de communication et un système de vie, celui de l’amusement =>américanisation du monde.
Il dit qu’il est mondial américain, pour base de ses affirmations, il développe beaucoup les chiffres sur la
concentration des multinationales dans le domaine de la culture, « réussite des marques ( Coca, Nike…) le
cinéma. En même temps tout cela est synonyme de mondialisation.
En ce qui concerne le Djihad, dans son esprit il ne s’agit pas de la guerre sainte, c’est une métaphore qui
désigne tous les mouvements à base ethnique ou religieux, les mondes anti-occidentaux, anticosmopolites
=>vaste nébuleuse car on y trouve de tout, mouvements autonomistes jusqu’au néonazisme allemand,
mouvements post modernes, réactionnaires (replis sur les traditions).
C’est une réponse à l’impérialisme du capitalisme, au colonialisme.
La dynamique de Mc World entraîne le Djihad, en cela c’est une critique du Mac World car on peut
entraîner des mouvements violents.
Cependant il reconnaît certains aspects positifs du capitalisme, utilité économique en terme de
productivité et de rentabilité, hostile à la guerre, à l’isolement. Les marchés tendent à atténuer les clivages
religieux.
Il ne condamne pas non plus les nouvelles technologies qui peuvent être utiles à la société civile à
condition de ne pas être anesthésié par l’esprit Mac World.
En revanche danger pour la démocratie pluraliste car il n’y a pas de responsabilisation collective des
marchés, ils ne seraient intéressés que par les résultats économiques, or le danger est ici.
Ex : Baladeurs, informatique coupent les gens, les isolent, ce sont des conséquences sociales à la
consommation. Se désintéresser des conséquences est irresponsable. Tout particulièrement dans le
domaine de la culture, domaine de l’information spectacle qui aura le plus de conséquences idéologiques et
politiques. Or ce sont des domaines qui échappent le plus souvent qu contrôle de la démocratie.
Danger aussi pour l’individu puisque dans Mac World, individu va devenir un consommateur dont les
désirs sont manipulés, et qui va devenir incapable de penser lui-même. Le consommateur est dépossédé de
sa culture au profit d’une culture de masse, populaire mondiale unifiée. Le pire est que dans Mac World
l’individu croit qu’il est libre mais en réalité libre de choisir entre plusieurs marques qui le manipulent.
Le Djihad est tout aussi dangereux car réactions violentes.
 celui qui va l’emporter à long terme est le Mac World. Les mouvements ethnicistes utilisant euxmêmes des éléments de Mac World.
On se rapproche de la théorie du complot avec mondialisation comme objectif économique en terme de
résultats, ceux qui vont hériter du pouvoir sont les dirigeants de grosses entreprises de communication.
On se démarque tout de même du complot car on dit que ce n’est pas une conspiration mais une prise de
pouvoir par inadvertance, conséquence du mécanisme de la logique de marché. « les hommes sont
gouvernés par leurs appétits ».
Critique.
On trouve des défauts dans la démarche de Barber, l’argumentation n’est pas toujours bien fondée, il dit
que le marché va nuire à la diversité culturelle mais il y a des signes du contraire, cela permet de libérer les
expressions culturelles, toujours grâce aux technologies.
Il dit que le contenu du cinéma et de la TV sont unifiés, même dans les pays où subsistent les deux
industries,
Téléchargement