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La politique monétaire, Les taux bancaires, L’UEM, Le triangle des
incompatibilités de Mundell-Fleming, La théorie quantitative de la monnaie
(TQM) : l’équation MV = PT
La politique monétaire
La politique monétaire est l'action par laquelle l'autorité monétaire, en général la banque centrale,
agit sur l'offre de monnaie dans le but de remplir son objectif de stabilité des prix. En général, de
façon directe ou indirecte la PM à pour but d'atteindre les autres objectifs de la politique
économique, croissance, plein emploi, échanges extérieurs.
D'après la théorie économique moderne, le but de la banque centrale est de maximiser le bien être
économique des ménages (Mishkin). On attribue généralement deux objectifs principaux à la
politique monétaire ; la stabilisation des prix et la stabilisation de l'activité économique. Cependant,
selon la théorie quantitative de la monnaie, il n'existe pas d'arbitrage à long terme entre stabilité des
prix et activité économique car la monnaie est neutre à long terme. L'unique objectif de long terme
de la banque centrale doit donc être le maintien de la stabilité des prix, le niveau de croissance
potentiel dépendant de facteurs multiples (productivité, stock de capital...) sur lesquels la politique
monétaire n'a aucun impact.
Les outils de la politique monétaire
On distingue quatre niveaux au sein des dispositifs mis en place par les politiques monétaires : les
objectifs finaux, les objectifs intermédiaires, les indicateurs et les instruments :
Les objectifs
Les objectifs finaux sont les buts ultimes poursuivis par la politique monétaire (stabilité des prix ou
PIB nominal par exemple). La politique monétaire ne peut viser directement ces objectifs car les
banques centrales n'ont qu'un contrôle très indirect de ces grandeurs économiques, qui réagissent
avec des décalages assez longs et variables aux impulsions de la politique monétaire, et ne sont
observées qu'avec un retard important et une périodicité assez espacée.
Les objectifs intermédiaires, comme les agrégats de la monnaie ou les taux de change, sont donc
mis en place. Ces cibles intermédiaires n'ont pas de valeur en elles-mêmes, si ce n'est leur corrélation
avec les buts finaux avec lesquels elles entretiennent une relation causale. Elles sont mieux
contrôlables et plus rapidement observées que les objectifs ultimes.
Les indicateurs
Les indicateurs avancés sont des variables économiques qui fournissent à la banque centrale de
l'information sur l'état de l'économie (typiquement : les pressions ou les anticipations inflationnistes
ou bien l'orientation effective de la politique monétaire, le degré de son caractère expansif ou
restrictif).
Les instruments
Parfois appelés « objectifs opérationnels », ce sont des variables qui sont directement sous le contrôle
de la banque centrale. Le choix des instruments et les règles définies pour les manipuler déterminent
la politique monétaire au jour le jour. Il existe deux principaux moyens d'action pour la banque
centrale :
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L'action sur la liquidité bancaire, par laquelle la banque centrale agit sur les banques de second rang
en les alimentant plus ou moins en monnaie, et en modifiant le taux des réserves obligatoires.
L'action sur les taux, la banque centrale joue sur les trois taux directeurs qu'elle contrôle (taux de
facilité de prêt marginal, taux de facilité de dépôt, opérations d'open market). Les variations de ces
taux modifient le comportement des banques de second rang.
La plupart des banques centrales choisissent le taux d'intérêt à court terme comme instrument. C'est
le seul taux qu'une banque centrale peut effectivement contrôler de manière précise. En effet, les
actifs de très court terme sont très proches de la monnaie (liquidité), et la banque centrale a un
monopole pour l'émission de monnaie. En contrôlant les taux d'intérêt à court terme, la banque
centrale a une forte influence sur l'offre de liquidité. En revanche, au fur et à mesure que la maturité
augmente, les taux incorporent les anticipations du marché et échappent ainsi au contrôle de la
banque centrale.
Modalités de mises en oeuvre :
Les autorités monétaires n'étant pas à l'origine du processus de création monétaire, elles cherchent,
via la politique monétaire, à contrôler de manière indirecte ce processus en utilisant un certain
nombre d'instruments :
Le taux de l'escompte : l'État peut restreindre la création monétaire des institutions de crédit en
augmentant le loyer de l'argent (le taux d'intérêt) ce qui va entraîner une diminution des demandes
de crédit de la part des agents économiques.
Le montant des réserves obligatoires : elles sont proportionnelles au montant des crédits accordés
par les banques et doivent être déposées auprès de la Banque Centrale. Ces réserves ne sont pas
rémunérées. Si ce montant s'accroît, l'offre de crédit de la part des banques se retrouve limitée.
L'encadrement du crédit : les autorités monétaires fixent de manière autoritaire le montant des
crédits que les banques peuvent accorder sur une période déterminée et encadrent son évolution en
limitant son taux de variation.
L'open market : la banque Centrale intervient directement sur le marché monétaire pour accroître ou
restreindre la quantité de liquidités disponibles se qui se répercute sur le prix de l'argent (le taux
d'intérêt).
Le contrôle des prix : les autorités monétaires peuvent fixer elles-mêmes le prix de certain biens ou
services ou limiter leurs marges de variation.
Les taux directeurs
Les taux directeurs sont les taux d'intérêt au jour le jour fixés par la banque centrale d'un pays ou
d'une union monétaire, et qui permettent à celle-ci de réguler l'activité économique.
Il existe trois taux directeurs (qui peuvent prendre des noms différents en fonction des pays)
le taux de rémunération des dépôts
le taux de refinancement taux refi »)
le taux d'escompte ou taux du prêt marginal
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Le taux directeur de la Banque centrale européenne (et des autres banques centrales) est le taux de
refinancement minimum. C'est le principal outil dont dispose la BCE pour influer sur l'octroi de
crédits et moduler l'inflation dans la zone euro.
Cet instrument, utilisé lors des opérations hebdomadaires de refinancement par la BCE pour
alimenter les banques en liquidités, est le véritable baromètre du coût du crédit dans les quinze pays
qui ont adopté la monnaie unique européenne.
Les banques qui veulent se refinancer à court terme peuvent le faire en payant un intérêt sur la
somme qu'elles empruntent auprès des banques centrales de leurs pays respectifs. Cet intérêt est
calculé d'après le taux en cours à la BCE. Si ce taux d'intérêt est fort les banques vont limiter leurs
crédits sachant que le refinancement leur sera coûteux, elles auront le comportement inverse si ce
taux d'intérêt est faible.
Les banques répercutent ensuite, en principe, ce loyer sur les intérêts des crédits qu'elles accordent à
leurs propres clients. Plus le taux de la BCE est bas, plus le coût du crédit a des chances d'être bon
marché ce qui, en théorie, favorise la croissance.
C'est le raisonnement que fait cette fois la BCE, alors que la crise financière fait rage et que les
perspectives de croissance dans la zone euro sont de plus en plus sombres.
A l'inverse, une hausse du taux du crédit permet théoriquement de ralentir la demande et par
conséquent d'éviter une surchauffe génératrice d'inflation.
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Les taux et taux bancaires
Le taux de l'intérêt légal
Le taux de l'intérêt légal, fixé pour la durée de l'année civile, est égal à la moyenne arithmétique des
douze dernières moyennes mensuelles des taux de rendement actuariel des adjudications de bons du
Trésor à treize semaines. 2009 : 3,79%
Le taux de base bancaire
Le taux de base bancaire (TBB) est le taux d'intérêt annuel fixé par la banque et qui sert de base au
calcul du prix des crédits qu'elle consent.
Ainsi, le coût d'une ligne d'escompte commercial sera décomposé de la façon suivante : taux de base
de la banque + 1,10 %, soit un taux annuel de 8,10 % (dans l'hypothèse d'un taux de base de 7 %).
Le taux de base bancaire est en théorie fixé en fonction du taux du marché monétaire, qui dépend lui-
même des conditions du marché (loi de l'offre et de la demande).
Chaque banque fixe en principe librement son taux de base. De fait, toute décision en ce sens est le
résultat de concertations avec les autorités monétaires (notamment avec le ministère des Finances) ;
elle est liée à l'évolution des taux pratiqués sur le marché monétaire. On constate d'ailleurs que
beaucoup des banques appliquent le même taux de base et que celui-ci résulte souvent d'une
"entente" bancaire.
Le taux de base bancaire détermine, par différence avec le taux du marcmonétaire (qui est le taux
auquel les banques se procurent des capitaux), l'essentiel de la marge bénéficiaire des banques
résultant de l'octroi des crédits (dans la mesure le taux des crédits n'est pas fondé sur le taux du
marché monétaire, ce qui tend à se généraliser, surtout pour les grandes entreprises).
Les banques ne peuvent prêter, en principe, en dessous du taux de base bancaire.
Taux de base bancaire et taux du marché : De nombreux emprunts et concours bancaires accordés
aux entreprises sont aujourd'hui octroyés et négociés sur la base de taux indexés sur le taux du
marché monétaire. De plus, certaines grandes entreprises financent leur exploitation par des billets de
trésorerie au taux du marché monétaire auquel est appliquée une majoration.
Le taux effectif global
Le taux effectif global est un indicateur, calculé de la même manière et sur des bases identiques par
les banques et les établissements de crédit, devant permettre : - au futur emprunteur de pouvoir
comparer le coût des financements proposés ; - de s'assurer que ce taux reste en deçà du taux d'usure.
Le taux effectif global est un taux annuel, obtenu en multipliant le taux de période par le rapport
entre la durée de l'année civile et celle de la période unitaire, à terme échu et exprimé pour cent
unités monétaires.
Exemple : A un taux mensuel de 1 %, correspond un taux effectif global annuel de 1 % x 12 mois :
12 %. Le taux de période est calculé actuariellement, à partir d'une période unitaire correspondant à
la périodicité des versements effectués par l'emprunteur. Il assure, selon la méthode des intérêts
composés, l'égalité entre, d'une part, les sommes prêtées et, d'autre part, tous les versements dus par
l'emprunteur au titre de ce prêt, en capital, intérêts et frais divers, ces éléments étant, le cas échéant,
estimés.
La période peut correspondre au semestre, au trimestre, mais ne peut être inférieure au mois.
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Lorsque la périodicité des versements est irrégulière, la période unitaire est celle qui correspond au
plus petit intervalle séparant deux versements. Le taux de période et la durée de la riode doivent
être expressément communiqués à l'emprunteur, car un même taux effectif global peut être le produit
de différents taux de période et nombre de périodes.
Le taux d'usure
Depuis le 1er juillet 1990 est considéré comme usuraire tout prêt conventionnel consenti à un taux
effectif global qui excède, au moment il est consenti, de plus d'un tiers le taux effectif moyen
pratiqué au cours du trimestre précédent par les établissements de crédit pour les opérations de
même nature comportant des risques analogues.
Les taux d'usure sont désormais calculés chaque trimestre par la Banque de France à partir
d'enquêtes sur les taux réellement pratiqués par les établissements de crédits dans chaque catégorie
de crédit. Le ministère de l'Économie a ainsi défini une grille de 11 taux d'usure, dont 5 pour les
entreprises. Un décret du 26 octobre 1992 autorise une hausse des taux effectifs moyens pratiqués
par les banques en cas de variation exceptionnelle du coût des ressources des établissements de
crédit.
Taux européens et internationaux
L'Euribor
L'Euribor est, avec l'Eonia, l'un des deux principaux taux de référence du marché monétaire de la
zone euro. Son nom est formé à partir de la contraction des mots anglais Euro interbank offered rate,
soit en français : taux interbancaire offert en euro (Tibeur). Il fait partie des nombreux taux IBOR.
L'Euribor 3 mois sert de base au deuxième plus grand marché de taux d'intérêt de la zone euro, où se
traitent des maturités pouvant aller jusqu'à 50 ans, le marché des swaps. Euribor est parfois traduit en
français, par exemple dans certains contrats de prêts à taux indexés, par Tibeur.
L'Euribor est, pour une échéance donnée (par exemple : trois mois, souvent noté EUR3M) le fixing
calculé chaque jour ouvà 11h, heure française, publié par la Fédération Bancaire Européenne
(FBE), d'un taux moyen auquel un échantillon de 57 grandes banques établies en Europe prêtent en
blanc (c'est-à-dire sans que le prêt ne soit gagé par des titres) à d'autres grandes banques.
Les échéances publiées sont : 1 semaine, 2 semaines, 3 semaines, 1 mois, 2 mois, 3 mois, et ainsi de
suite jusquà 12 mois.
Les taux sont pour un départ comptant (spot), c'est-à-dire deux jours ouvrés après la date de calcul,
établis avec un décompte des jours exact et sur une base annuelle de 360 jours.
La liste des banques constituant l'échantillon est connue à l'avance et, est plutôt stable dans le temps.
Les taux relevés les plus extrêmes sont écartés du calcul, afin de protéger l'indice d'éventuelles
erreurs ou d'une crise de liquidité qui affecterait telle ou telle banque de l'échantillon.
Rappelons que le taux EURIBOR côté est un taux linéaire, c'est à dire que la valeur de 1€ aujourd'hui
est de (1+R*T) à échéance T.
Il ne faut pas confondre l'Euribor avec l'Eonia (European overnight index average), également publié
par la FBE et dont les données sont fournies par le même panel de banques. L'Eonia est une mesure
du taux au jour le jour (TJJ), le taux interbancaire appliqué d'un jour sur le lendemain.
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