Rencontre des webmasters 11 février 2006 Intro : ♦ Créer un site n’est pas une fin en soi. Le site n’est qu’un des supports d’un projet dans un plan de communication général de la paroisse ► synergie, complémentarité avec les autres supports, outils de communication (bulletins paroissiaux). ♦ Un site, pourquoi ? Que veut-on faire sur Internet : informer sur ses activités, se faire mieux connaître et reconnaître, échanger, créer des liens, … ♦ Un site, pour qui ? Les paroissiens, au-delà, les jeunes dont c’est davantage la culture ? ► précision du public visé et de ses attentes Charte éditoriale : ♦ Son contenu - Le préambule : orientations (documents du synode diocésains, plan pastoral de la paroisse, textes des évêques sur la communication, passages de la Bible, des Evangiles…) - L’histoire : historique, circonstances de la fondation du site et des différentes étapes de son évolution (« esprit d’origine ») - L’émetteur : qui sommes-nous ? qui écrit ? qui est responsable ? une équipe a-telle été mise en place ? - L’objectif : que voulons-nous faire par le biais de ce site ? - Le public visé : rappel de notre environnement ► du type de public, découlent le genre d’écriture Ecrire pour qui ? Comment ? : Tous les sites Internet ont pour objectif d’être visités par un maximum d’internautes possible et de toucher un public le plus large possible. Encore faut-il qu’ils soient pensés et écrits pour être lus et compris de ces internautes. ♦ L’écriture - La manière d’écrire a un lien direct avec le public visé - Une bonne communication passe par des messages clairs, un langage simple, direct, un vocabulaire accessible. - Nous ne sommes pas là pour faire de la littérature : un message par article, une information par phrase. - Il faut éviter les langages de « tribu » : mouvement, association, sensibilité (en particulier vrai pour les abréviations) - Ne rien tenir pour acquis ► expliquer, réexpliquer, fournir des éléments de compréhension… ♦ Les genres journalistiques - L’éditorial : article qui engage (auteur et équipe) et dans lequel l’auteur prend position (coup de colère, bravo, clin d’œil, merci…) ► nécessite une solide argumentation et a généralement une place privilégiée (page d’accueil) - La chronique : article qui revient à intervalles réguliers. Elle livre des réflexions personnelles sur un évènement d’actualité et a généralement pour moteur un sentiment personnel (déception, indignation, espoir, reconnaissance…). Elle a une grande liberté de ton et est souvent écrite à la première personne (souvent confiée à une seule et même personne « connue » ou qui le deviendra) - La brève : répondre, en un minimum de mots (10-12 lignes maximum) aux questions essentielles : qui ? quoi ? quand ? où ? (éventuellement comment ? et pourquoi ?) - Le billet : article court, incisif, en général humoristique, au titre accrocheur, surprenant. Il fait réfléchir et conduit là où on ne s’attend pas (« complicité » entre l’auteur et le lecteur). - Le compte rendu : article d’information rendant compte, sans commentaires, d’un évènement. Il rapporte les faits importants, nouveaux et intéressants et laisse le lecteur juge ; Ce n’est pour autant une simple énumération, sans sélection ni organisation, des informations (peut être accompagné et illustré de citations précises, d’une description du cadre dans lequel s’est déroulé l’évènement) - Le reportage : son objet est de donner à voir, à entendre, à sentir et ressentir au lecteur ce que le journaliste a vu, entendu, senti et ressenti lui-même dans un lieu donné. Il montre et restitue de manière très vivante un évènement de manière à ce que le lecteur ait vraiment l’impression d’y assister (= mise en scène) ► nécessairement une part de subjectivité mais exige de la rigueur. - L’enquête : article qui apporte une réponse à une question. Si le reportage montre, l’enquête démontre. L’enquête formule clairement la question, fait le point des connaissances sur cette question, formule des hypothèses, les vérifie en allant à la source et propose une conclusion. ► ce n’est pas une simple compilation de documents, de paroles de personnes ayant autorité, de points de vue mais une véritable démonstration (témoignages, exemples) - L’interview : démarche d'investigations qui a pour but d'obtenir des informations originales, inédites, de la part d'une personne qui consent à ce que ses propos soient rapportés au grand public. Comme l'enquête, l'interview prend sa source dans les questions qu'un journaliste ou le public se pose sur un problème. Mais ici ces questions mènent à une personne qui détient des réponses ou dont l'opinion intéresse le public. Bien conduite, une interview doit amener l'interviewé à en dire plus qu'il n'a jamais dit ou qu'il ne souhaitait en dire. Elle est présentée le plus souvent sous forme de questions-réponses (dialogue entre le journaliste et la personne interviewée). - Le portrait : permet de faire mieux connaître quelqu’un qui a des responsabilités ou dont le nom est souvent cité ou de faire découvrir aux internautes quelqu’un de moins connu mais qui a des choses intéressantes à dire ► article qui décrit, dessine la personnalité de quelqu'un à travers ses caractéristiques (biographie, déclarations, manière d'être, apparence physique...). ♦ L’habillage des articles - Le titre : premier contact avec le lecteur. Il doit être : court, accrocheur… et donner au lecteur l’envie de poursuivre informatif et/ou incitatif (jeu de mots, humour, référence à un slogan) associé à un sur-titre et/ou à un sous-titre plus informatifs et qui l’explicitent ► Toute la difficulté est d’en dire suffisamment… mais pas trop. - Le chapô : présente les grandes lignes de l’article, il est en la vitrine, il résume le message essentiel. Il facilite le choix du lecteur, tout en lui donnant envie de lire l’article (résumé de l’information ou mise en appétit) Ce n’est pas le début de l’article (autonome) ► en général rédigé après l’article en lui-même - L’intertitre: est fait pour relancer l’attention du lecteur par une pause dans la lecture (extraits du paragraphe, citation courte, image forte, un chiffre frappant, une formule…) - L’attaque et la chute : première et dernière phrase Un article doit plonger d’emblée le lecteur dans le vif du sujet Pour être réussie, l'attaque doit être : - vive : prendre le lecteur ou la lectrice par surprise dès les premiers mots de la première phrase pour retenir son attention, aiguiser sa curiosité et l'intérêt qu'il peut avoir pour le sujet de l'article qu'on lui propose ; - concise : trois phrases maximum suffisent pour énoncer le problème ; - originale : dans le contenu et dans la forme. Citations, image forte, comparaison, affirmation, anecdote brève et significative forment des attaques La chute est ce que retiendra le lecteur de votre article (dernière impression qu’il gardera). Elle doit aussi être rapide et concise puisqu'il ne faut pas lasser le lecteur. Il faut le laisser partir sur une bonne impression. La chute peut être un résumé ou une reprise du titre de l'article ; elle peut se terminer par un jeu de mots, une formule brillante ; elle peut être une ouverture sur l'avenir, un détail intéressant de l'article ou une conclusion que l'on veut fixer dans la mémoire du lecteur… pour l'inciter à nous lire prochainement, par exemple. - La photo et sa légende : une photo, même parlante, parle encore mieux avec une légende (éléments nécessaires à la compréhension de la photo) Elle doit être incitative et donner envie de lire l’article : c’est souvent par la photo et sa légende que le lecteur entre dans l’article - L’encadré : c’est une sorte de gros plan, de zoom en annexe de l’article principal (vient ne complément) ► point sur lequel on veut attirer l’attention et que l’on veut mettre en exergue… qui n’a peut être pas de lien direct mais qui encore une fois vient compléter les informations transmises dans l’article. Ex : court portrait ou citation d’une personne dont on parle dans l’article, chiffres-clés, historique, vocabulaire, etc. Recenser et récolter les informations : ♦ Recenser les informations - Au préalable : Recenser les infos dont on dispose et qui sont susceptibles d’intéresser nos internautes (lieux de culte de la paroisse, agenda, formations, services-groupes-mouvements, coordonnées du secrétariat, équipe curiale, baptêmes-mariages-funérailles, bulletin paroissial, homélies du dimanche, …) - Recenser les informations qui, a contrario, ne sont pas en notre possession et qui sont elles aussi tout de même susceptibles d’intéresser et de rendre service à nos internautes (histoire et patrimoine de la paroisse, jumelages, accompagnement des malades, témoignages et comptes rendus du camp des jeunes de l’aumônerie, etc.) - Organiser ces informations par thèmes ou rubriques ♦ Rassembler les informations - Le cahier de bord, de liaison du secrétariat - L’animation d’un réseau de correspondants - Feuille de transmission - Les publications diocésaines et nationales La hiérarchie de l’information : Qui : le sujet de l'action ; Quoi : l'action, les faits proprement dits ; Quand : la période pendant laquelle se sont déroulés (ou vont se dérouler) l'action, les faits ; Où : le lieu où ils se sont ou vont se produire Pourquoi : leurs raisons d'être ; Comment : leur manière d'être. Le principe de la pyramide inversée est que les faits sont développés dans le corps de l'article par ordre d'importance décroissante. De telle sorte que, si le lecteur décidait d'interrompre la lecture avant d'avoir atteint la fin de l'article, il aura quand même déjà en sa possession l'essentiel des éléments qui se rapportent au sujet. L’intéressant et l’important « Le journaliste doit évaluer ce qui est important et le rendre intéressant ». C’est une des belles définitions du métier + notion de vérité. ► Qu’est ce qui est important ? Existe-t-il de l’important « en soi » ? Exemple : DC d’une personne. La mort d’une personne est toujours et partout « importante », fondamentalement. Mais pour un journal comme pour un site, cette mort va être évaluée sur différents critères relatifs mais déterminants : - Cette personne était-elle connue des lecteurs, dans quelle proportion ? - Aurait-elle du être connue davantage (force du témoignage, d’une œuvre ?) - Sa disparition modifie-t-elle une situation (association, entreprise, collectivité locale… ou nationale) qui peut toucher les gens ? Les lois de proximité Ce qui « peut toucher les gens » renvoie à ce que les médias, Internet compris, notamment locaux, appellent les lois de proximité. Elles résultent d’un constat, et non d’un jugement : - Proximité géographique : est proche ce qui se passe près de moi, dans mon quartier, ma ville, mon pays… C’est la proximité géographique, qui a son expression la plus cynique dans la règle du « mort kilomètre ». Un accident de bus qui fait un mort dans ma ville me touche plus qu’un accident de train qui fait 300 morts en Inde - Proximité chronologique : est proche ce qui vient de se passer. - Proximité affective ou thématique : est proche, surtout, ce qui a rapport à mon métier, à ma vie, à l’humanité, à mes idées, à mes valeurs. La mort, l’amour, l’argent, la violence, mes intérêts m’incitent à lire. Conclusion : L’écriture sur Internet demande des exigences particulières car la lecture sur écran est différente de la lecture sur du papier imprimé. Par conséquent, il importe de tenir compte de plusieurs facteurs dont les plus importants sont : La lisibilité du texte : l'impératif de clarté et de précision est encore beaucoup plus marqué ici. Il ne faut pas fatiguer l'œil et l'esprit du lecteur : la lecture à l'écran lasse vite, à fortiori lorsqu'on a devant soi un texte mal écrit, truffé de tournures lourdes. Il faut chercher à faciliter au maximum la tâche du lecteur en écrivant des phrases simples, des propositions indépendantes de préférence. Le confort dans la lecture du texte doit être l'un des premiers soucis du rédacteur, la fluidité dans le fond et dans la forme grâce à sa bonne aération et à son bon découpage en paragraphe en fonction des idées développées. La concision du texte : Écrire le plus court possible est une règle d'or lorsqu'on publie sur le web. En plus de la lassitude causée par la lecture à l'écran, que nous avons déjà évoquée, il faut tenir de la taille de l'écran. S'il est possible d'éviter au rédacteur d'utiliser l'ascenseur qui se trouve à droite de votre écran, c'est tant mieux. Au cas contraire, il importe quand même de veiller à ce qu'il ne soit pas obliger de défiler longuement le texte avant de retrouver le début ou la fin de celui-ci. Si tel est le cas, souvent, ou bien il n'a pas la patience de lire tout le texte, ou bien il ne fait que le survoler quand il ne se borne pas tout bonnement à lire l'attaque et la chute.