
Apparentés aux primates primitifs, les lémuriens  se placent dans  l’évolution  avant  le singe. 
Cela  ne  signifie  pas  nécessairement  qu’ils  ont  moins  évolués  que  ces  derniers,  mais  plutôt 
qu’ils ont subi une évolution différente pour des raisons qui  restent   mal connues. Certains 
pensent  qu’ils  vivaient  à  Madagascar  avant  que  l’île  ne  se  sépare  de  la  plaque  africaine. 
D’autres affirment qu’ils seraient arrivés à Madagascar sur des bois flottés. 
Quoi qu’il en soit, les lémuriens semblent avoir survécu sur la Grande île grâce à l’absence de 
singes, qui les ont éliminés presque partout ailleurs. C’est d’un  autre primate qu’ils doivent 
maintenant  se  méfier :  une  quinzaine  d’espèces  de  lémuriens  ont  en  effet  disparu  depuis 
l’arrivée de l’homme à Madagascar, dont le babakotia, le Paleopropithecus et l’Archeoindris, 
qui aurait pesé plus de 160 kg. Flacourt mentionne vers 1650 la présence d’un « animal grand 
comme  un  veau  de  deux  ans  qui  a  la  tête  ronde  et  une  face  d’homme… ». De nos jours, 
certaines espèces, objets de superstitions, sont encore chassées. 
Mammifères et frugivores, les lémuriens se nourrissent de feuilles et de fruits. Des lémuriens 
nocturnes ajoutent des insectes à ces régimes. Arboricoles, ils quittent rarement l’abri naturel 
que leur procurent les arbres, aussi bien dans les zones de végétation sèche qu’humide.  
On a dénombré une trentaine d’espèces de lémuriens sur l’île (chiffre pouvant encore varier). 
Elles  sont  divisées  en  cinq  familles :  les  lémuridés  (lémurs,  hapalémurs  et  varis),  les 
lépilémuridés (lépilémurs,  sept  espèces), les  indriidés ( avahis, propithèques et  indris),  les 
chéirogalidés (chirogales, microcèbes et phaners) et les daubentoniidés. Cette dernière famille  
ne compte qu’un unique représentant : l’aye-aye. 
Selon les espèces, les lémuriens sont diurnes ou nocturnes (ces derniers étant en général de 
petite  taille)  et  vivent  soit  en  solitaires  soit  en  groupe.  Les  plus  petits  ne  mesurent  que 
quelques centimètres, le plus grand peut atteindre 90 cm. Parmi leurs autres caractéristiques, 
citons leur incisives en forme de peignes, leur période de   reproduction unique dans l’année – 
à la différence de la majorité des autres  primates- et le fait que certaines espèces marquent 
leur territoire soit par leur urine, soit grâce à une substance odorante sécrétée dans la paume 
de leurs mains. 
Maki catta (Lemur catta). Caractéristique du Sud, ce lémurien diurne à la longue queue 
rayée  d’anneaux  blancs  et  noirs  et  l’un  des  plus  familiers.  C’est  également  l’un  des  plus 
faciles à observer car il s’acclimate bien en captivité et passe beaucoup de temps au sol. Les 
makis  catta  habitent  en  nombre  dans  les  réserves  du  Sud  de  l’île,  celle  de  Berenty en  tête. 
Natifs des zone arides du Sud, ils se  déploient de la forêt épineuse des environs  de Fort-
Dauphin  (Taolagnaro)  jusqu’au  parc  national  de  l’Isalo.  Sociables,  les  makis  catta  se 
déplacent  en  groupes  de  12  à  25  individus  et  s’organisent  selon  une  hiérarchie  sociale 
complexe. Leurs mains comportent une glande sécrétant une odeur qui servirait aux mâles à 
éloigner leur rivaux lors de la saison des amours, extrêmement courte chez cette espèce. Une 
griffe, sur le deuxième doigt de pied, est utilisée pour la toilette. 
Maki brun (Lemur fulvus).  Ces  lémuriens  diurnes  se  divisent    en  de  nombreuses  sous-
espèces relativement faciles à distinguer. La variété la plus commune, le  maki à front roux 
(L.F rufus), occupe en masse les réserves de Berenty et d’Analamazaotra (ex-Périnet), le parc 
national de Ranomafana et les forêt arides de l’Ouest. Ils évoluent en bandes d’une quinzaine 
d’individus, dominées en général par une femelle. Le mâle, de couleur gris clair, possède un 
museau noir et des anneaux blanc autour des yeux. La femelle est reconnaissable à sa fourrure 
brune, à sa tête grise et à ses joues orangées. 
La  variété  simplement  désignée  sous  le    nom  de  lémur  brun  (L.F  fulvus)  se  compose 
d’animaux  au  pelage  gris-brun  et  à  la  face  noire,  visibles  essentiellement  dans  la  moitié 
septentrionale  de  l’île.  Vous  pourrez  les  observer  dans  les  réserves  d’Ampijoroa  et 
d’Analamazaotra, ainsi qu’aux environs du lac Alaotra.  
Avec sa tête claire et son bas-ventre blanc, le mâle du maki à front blanc (L.F. albifront) est 
l’un des plus reconnaissable de cette espèce. La  femelle, brune, se repère moins facilement.