Emmanuelle ROZIER Cours Terminales / Le sujet
COURS TERMINALES
La religion / Les croyances
PLAN DU COURS
I Qu’est-ce que la religion ?
1) L’objet de la foi
2) L’idée de Dieu et la raison
3) Foi et existence
II Qu’est-ce qu’une croyance ?
1) Croyance et disposition à agir
2) Croyance et intentionnalité
3) Grammaire de l’assentiment
PROBLEMATIQUE GÉNÉRALE DU COURS
Comment une réalité qui ne nous est pas accessible peut-elle avoir tant d’importance sur
notre existence ? Faut-il penser deux plans de réalité et comment s’articulent-ils ?
AUTEURS ABORDÉS
Descartes, Spinoza, Kant.
REPÈRES et VOCABULAIRE
Transcendant/Immanent
Relatif/absolu
(Sacré/profane)
TEXTES ELEVES
DEFINITION
Du latin relegere = recueillir, rassembler, et religare = lier, relier.
1) Ensemble de croyances et de pratiques institutionnalisées relatives à un domaine
sacré distingué du profane, liant en une même communau morale tous ceux qui
adhérent ; exprime les modalités du rapport des hommes à Dieu.
2) Ensemble de croyances à travers lesquelles se vit et s’énonce la foi individuelle en
Dieu. Domaine du mystère, ce dont on ne peut pas rendre raison et à quoi on
attribue pourtant une réalité effective enveloppant la destinée des êtres ; à distinguer
de la superstition.
3) Sentiment de crainte et se soumission à l’égard d’une puissance surnaturelle décrite
par des récits traditionnels ; actes rituels exprimant cette dépendance acceptée et
traduite en obligations.
4) Chez Kant, la connaissance de nos devoirs comme commandements divins, religion
compris comme moralité. Hors religion instituée, le sens même du mot
transcendance.
5) Par extension : tout système de croyances en une perfection suprême ou en un but
éminent auquel tous les êtres doivent concourir. Ce terme peut s’étendre hors du
champ traditionnel de la religion et désigner le progrès, l’art, la politique comme
visées de nos existences.
PHILOSOPHIE / LA RELIGION
Emmanuelle ROZIER Cours Terminales / La Culture
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Vocabulaire et distinctions préliminaires
Quand on parle de « religion » il faut en distinguer les composantes :
Il y a une dimension sociale : un groupe humain qui suit des règles, des rites, une
morale, cette dimension a un lien avec la politique
Il y a aussi une dimension dogmatique : l’ensemble de thèses à admettre sans
condition, le DOGME, ex. la Trinité, Le fait que le Coran a été dicté par Dieu, etc.
Enfin, il y a la dimension métaphysique, la foi, qui se situe par rapport à un
rapport à l’existence, à la finitude humaine.
Ces trois composantes engagent des problématiques différentes :
- Question de la cohésion sociale, faire société
- Question théologique : la théologie ou science de Dieu comme rationalisation
- Question du rapport à la condition humaine de cette existence ou position du divin
PHILOSOPHIE / LA RELIGION
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I Qu’est-ce que la religion ?
Ce qui fait problème : La religion est le lieu d’une affirmation paradoxale
- Toute réalité accessible par l’homme (par ses sens, sa raison) n’est qu’apparence
- Il est une réalité plus substantielle qui est hors de sa portée.
Il y a une différence majeure entre l’ici-bas et l’au-delà. A la bassesse de la dimension
humaine, la religion oppose la valorisation d’espaces métaphysiques.
Cf. La Bible, L’Ecclésiaste, « tout est vanité »
Sujet possible : « Accroitre sa science, est-ce accroitre sa douleur ? ».
Il y au une réalité hors de la mesure de l’homme et dont il doit se soucier.
Jean 20 : raconte la rencontre de Jésus et de Thomas, qui dit « je ne crois que ce que je
vois », autrement dit je ne crois pas. Et jésus de dire « heureux ceux qui ont cru et qui n’ont
pas vu ».
= Valorisation de la croyance au détriment de la preuve. La croyance oblige a aller
au-delà et elle frappe notre réalité d’inconsistance.
On parle ici de la matrice de la croyance, car on peut en avoir de terrestres :
- Les paysannes qui amenaient leur enfant malade à Staline
- Les fans qui faisaient de même avec les Beatles
QUESTION : quelles raisons peut-il y avoir à affirmer quelque chose d’aussi bouleversant ?
Quelle place la religion laisse-t-elle aux autres pensées du réel que sont
- La science
- L’esthétique
- La philosophie
1) L’objet de la foi
A - PARTONS DE LA PHENOMENOLOGIQUE DE LA RELIGION : QUAND ON VOIT UN
CROYANT, QUE VOIT-ON ? On voit quelqu’un dans une attitude de soumission et
d’insuffisance, prosterné, agenouillé.
SACRE = Ce qui a trait au divin, au culte et ne peut être mêlé au profane. Son importance
est primordiale. Aucune religion n’a pas de dimension sacré.
Par extension : ce qui a valeur absolue pour un groupe d’hommes, ce qui est digne d’un
respect absolu. On peut appeler sacré ce qui a plus de valeur que la vie et pour lequel on
accepterait le sacrifice.
PROFANE = Ce qui est extérieur au sacré, ce qui n’implique pas les interdits et les
précautions rituelles qu’impose la proximité du sacré.
Le profane par extension est le non-initié d’une discipline quelconque.
La religion affirme qu’une réalité nous dépasse et que nous en dépendons. Mais la croyance
religieuse est une espèce de la croyance en général : on peut croire en de pures fictions, en
Alpha du Centaure par exemple. Pourquoi n’est-ce pas équivalent à croire en Dieu ? la
croyance en Dieu génère une forme de dépendance.
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DISTINCTION SUPERSTITION / religion
* Superstition : on peut manipuler le divin en bien et en mal, faire trouver ex. aux élèves
* Religion : on ne peut pas faire de mal à Dieu.
PB : la religion est-elle une évolution de la religion ? la superstition est-elle la religion en
langue populaire ?
B CE QUE SUPPOSE LIDEE DU TRANSCENDANT
Dogme de l’insuffisance de l’homme : on est en défaut, régime de la dette. Mais cela
entraine des obligations pour compenser ce défaut ou cette dette :
- Alimentaires
- Sexuelles
- Corporelles
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- Rapports à autrui (charité)
- Obligation vis-à-vis de soi-même
Cette insuffisance nous marque, il y a un prix à payer. Pourquoi se paie-il d’abord dans le
corps, la terre et le matériel ? Par qu’il se paie d’abord sur ce qui est périssable. La vraie
substance, le sacré n’est pas périssable, mais immobile, il y a un ordre des réalités.
C’est cela la métaphysique, distinguer des ordres du réel et les valoriser.
C IL Y A AUSSI UNE VISION DU MONDE PROPRE A LA FOI
On distinguera le monde comme mystère du monde comme problème.
Dans la pensée rationnelle, le monde est un problème, qui peut se résoudre, le monde est ce
qui peut être connu à force d’efforts et de connaissances. Dans la foi, le monde est mystère,
c’est de droit que nous ne pouvons tout en connaitre, des vérités sont hors de portée de
notre intelligence.
Kant sur Dieu : pas qu’il n’existe pas, mais qu’il n’est pas un objet de connaissance pour
notre raison.
2) L’idée de Dieu et la raison
Sont-ils incompatibles ?
Il y a des différences fortes entre ces approches. Mais on va aller ici vers l’intelligibilité de la
religion, montrer qu’elle n’est pas l’autre de la raison.
Le monothéisme est un opérateur de rationalité (Debray). Il a fait de Dieu une cause,
abstraite et logique de l’existence du monde, a sorti le religieux de son ancrage local comme
c’est le cas dans les religions primitives ou l’animisme.
Il faut donc dépasser le conflit Eglise Science.
La croyance ne s’oppose pas totalement à la raison.
Objectif, faire comprendre la différence entre l’image de Dieu et l’idée de Dieu.
A CRITIQUE DE LANTHROPOMORPHISME ET DE LANTHROPOCENTRISME A
PROPOS DE DIEU
Spinoza qui reprend Anaximène qui affirmait que si les chevaux avaient des Dieux, ils
auraient forme de chevaux.
Cf. Appendice du livre I de l’Ethique.
L’image de Dieu est magnifiée : père, vengeur, coléreux, il punit, il s’énerve.
L’image n’est qu’une projection de nous-mêmes et n’épuise en rien l’idée, le sens du divin.
B COHERENCE DES TEXTES SUR DIEU, PEUT-ON DIRE QUILS SONT
IRRATIONNELS ?
La raison de ces textes est grande, montre Spinoza quand il analyse la Bible en détails dans
le Traité Théologico-politique au chapitre IV. Ces textes ont pour enjeu
- Le salut de l’âme
- La cohésion du peuple
et ils y parviennent bien. Le texte établit de l’ordre et de la pensée pour les ignorants. Mais
le texte n’a pas le sens d’une vérité objective, il parle sous la forme d’un récit, d’une
parabole, d’images et de métaphores. Quand on en a terminé la lecture, on n’a rien appris
sur l’univers, mais on a saisi comment politiquement faire tenir un monde ensemble.
= le sens est l’objet du texte religieux.
Quel intérêt pour la raison à poser Dieu ? Descartes, Dieu permet de garantir toute vérité
possible, garantir la raison. Il est aussi cause de l’univers. 2eme et 3eme Méditation
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