
Evaluation d’un réseau de santé : Antibiolor     3             
Ce phénomène présente une double origine.  
Tout d’abord, les professionnels de santé ont eu à faire face, vers le milieu des années 1980, à des 
situations sanitaires et  sociales de plus  en  plus complexes,  ne trouvant  plus  de solutions  dans les 
cadres de soins traditionnels.  
Ainsi, médecins, pharmaciens, infirmiers ont créé, à cette époque, des réseaux « informels » de prise 
en charge de patients toxicomanes, atteints du VIH ou encore de l’hépatite C.  
Ces professionnels de terrain, confrontés à de nouveaux besoins, ont expérimenté et généralisé des 
pratiques  coordonnées  et  coopératives  pour  concourir  au  mieux-être  des  patients  (site  Internet 
coordination nationale des réseaux, 2005). 
Ensuite, les patients aspirent à être placés au centre du système de soins et à devenir de véritables 
acteurs d’une prise en charge médicale globale. 
La loi du 4 mars 2002 (dite loi Kouchner), relative aux droits des malades et à la qualité du système de 
santé (site Internet service public de la diffusion du droit, 2005), découlant des états généraux de la 
santé réalisés à la fin des années 90, en est un exemple probant. 
Créés à l'initiative du Secrétariat d'Etat à la Santé, les Etats Généraux de la Santé sont une consultation 
et un dialogue avec les citoyens. Ils sont l'occasion d'expliquer les enjeux, de promouvoir le débat, de 
mettre en perspective l'évolution de notre système de santé. Ils visent à donner la parole aux citoyens, 
à  recueillir  leur  opinion  et  à  leur  fournir  des  informations  accessibles  sur  les  perspectives  de  la 
recherche, sur l'organisation des soins et de la prévention, sur le coût du fonctionnement du système de 
santé ou sur des problèmes éthiques (site Internet la documentation française, 2005). 
Au cours de ces états généraux, est apparu le concept de « démocratie sanitaire ». 
La  démocratie  sanitaire  est  la  possibilité  offerte  au  patient  de  se  transformer  en  acteur,  d’où  la 
nécessité absolue d’information, de consentement, de co-décision et de participation active du malade 
à son traitement (site Internet URCAM Haute-Normandie, 2005).  
Pour répondre aux attentes fortes des patients et citoyens mises en évidence au cours des états 
généraux de la santé, la loi Kouchner fût élaborée.  
Elle traite aussi bien des droits attachés à la personne dans ses relations avec le système de santé, 
que des droits des usagers. Elle consacre ainsi le droit à un consentement libre et éclairé, ainsi que le 
droit  de  chacun d'accéder  directement  à  son  dossier médical.  Les  associations d'usagers se voient 
reconnaître un rôle accru dans le système de santé.  
Cette loi, modifiée et complétée par la loi du 30 décembre 2002 sur la responsabilité civile médicale, 
est  également  intervenue  sur  la  délicate  question  de  l'indemnisation  de  l'aléa  thérapeutique. 
En  outre,  la  loi  du  22  avril  2005  est  venue  encadrer  la  fin  de  vie,  et  en  particulier  l’arrêt  ou  la 
limitation de traitement (site Internet URCAM Auvergne, 2005) 
Finalement, l’émergence des réseaux de santé est intervenue car, d’une part, les professionnels de 
santé  étaient  confrontés  à  une  prise  en  charge  complexe  de  patients,  et  d’autre  part,  les  malades 
aspiraient à devenir de véritables acteurs au sein du système de santé. 
2.2. Fonctionnement des réseaux de santé 
Les  ordonnances Juppé  de 1996 ont inscrit  le  concept de  réseaux  de  santé dans  le  code  de la 
sécurité sociale et dans celui de la santé publique, en impliquant la ville et l'hôpital, les secteurs public 
et privé, sanitaire et social. 
Les  réseaux  de  santé  ont  3  objectifs  principaux  :  décloisonner  le  système  de  santé,  accroître  les 
compétences des acteurs et revaloriser les professionnels, situer le patient au cœur du système d'offres 
de soins (ANAES, 07/07/1999). 
La loi du 4 mars 2002 introduit, au sein du code de la santé publique, l'article L.6321-1 qui donne 
une définition unique et relativement souple des réseaux de santé (site Internet service public de la 
diffusion du droit, 2005). 
 
Les réseaux de santé ont pour objet de favoriser l'accès aux soins, la coordination, la continuité ou 
l'interdisciplinarité des prises en charge sanitaires, notamment de celles qui sont spécifiques à certaines 
populations, pathologies ou activités sanitaires.  
Ils assurent une prise en charge adaptée aux besoins de la personne concernant l’éducation à la santé, 
la prévention, le diagnostic et les soins. Ils peuvent participer à des actions de santé publique.