I. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
1) APERÇU GENERAL
1. Depuis son premier examen de ses politiques commerciales en 1998, le Mali a changé son
programme pour le développement du pays, ayant adopté en 2002 un Cadre Stratégique de Lutte
contre la Pauvreté (CSLP (Chapitre II 3) i))
, révisé début 2003 afin de tenir compte de l'impact de la
crise ivoirienne.
Le Mali a également poursuivi son programme de stabilisation macro-économique
et de réformes structurelles, soutenu par une Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la
croissance (FRPC) du FMI; le renouvellement de celle-ci a été demandé. Les objectifs principaux de
son CSLP sont la maîtrise des finances publiques, le soutien à la politique monétaire commune de
l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA), et l’accélération des reformes structurelles (secteur
coton et administration des finances publiques pour 2003). Le Mali a pu satisfaire, en 2002, à deux
des quatre critères de convergence de premier rang, sujets de surveillance multilatérale au sein de
l'Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), mais aurait du les respecter tous en
2003.
2. La croissance économique dépend surtout de l’évolution de l’activité dans le secteur primaire,
très sensible aux aléas climatiques. Depuis le premier examen, l’augmentation de la production et des
exportations de l’or, devenu la première source de recettes de l'exportation du Mali, ont permis la
réalisation d’un taux de croissance économique moyen de l'ordre de 5,2 pour cent (1998-02). Les
autorités maliennes reconnaissent toutefois que l’activité aurifère ne peut constituer une base durable
à l’activité économique car les ressources en or ne sont pas renouvelables et l’activité minière ne
représente qu’un faible niveau de valeur ajoutée. Atteindre les objectifs du CSLP, dont une
croissance économique moyenne de 6,7 pour cent à l’horizon 2015, demandera une dynamisation du
secteur rural, de l’activité industrielle, et des services commerciaux.
3. La crise en Côte d’Ivoire, qui a éclaté en septembre 2002, a mis en évidence l’importance
pour l’économie malienne de l’accès aux ports de la sous-région; pays enclavé, le Mali doit assumer
les surcoûts liés au transport des marchandises.
Toutefois, l’impact adverse de la crise sur la
croissance économique a été atténué par le fait que les opérateurs économiques aient pu diversifier les
circuits, et le fait que les résultats de la campagne agricole 2003-04 soient meilleurs qu’initialement
prévus ; ces résultats sont comptabilisés en 2003. Les autorités maliennes tablent sur une croissance
de 5,6 pour cent en 2003, et une accélération de celle-ci à 6,7 pour cent en 2004.
4. Selon le PNUD, le Mali figure parmi les plus pauvres des "Pays moins avancés (PMA)", et
occupe la 172ième position sur 175 pays en ce qui concerne son niveau de développement humain
; la
pauvreté touchait 63,8 pour cent de la population en 2001. Un allégement de la dette extérieure du
Les sources principales consultées pour la rédaction de ce chapitre sont: Commission de l’UEMOA
(2003); FMI (2003a); FMI (2004)..
La réalisation des objectifs du CSLP est construite sur trois axes d’action prioritaire: le
développement institutionnel et l’amélioration de la gouvernance et de la participation du secteur privé; le
développement humain et le renforcement de l’accès aux services sociaux de base; le développement des
infrastructures et des appuis aux secteurs productifs (Gouvernement du Mali (2002)).
"Mali-Letter of Intent, Memorandum of Economic and Financial Policies, and Technical
Memorandum of Understanding", 13 février 2003 [En ligne]. Disponible sur: http://www.imf.org
[7 novembre 2003].
Selon les informations fournies par les autorités maliennes, 72 pour cent des importations et
79 pour cent des exportations en volume étaient transportés sur l’axe d'Abidjan en 2001, tandis que ces parts
sont retombées à 15 pour cent et 32 pour cent respectivement en 2003.
PNUD (2003).