une langue bizarre 23 une langue bizarre SYNAGOGUES ALLEMANDES EN 1170 selon Benjamin de Tudèle 24 une langue bizarre 5- de Tudèle à l'Alsace par les Ostrogoths LES OUBLIS DE BENJAMIN Dans "l'Itinéraire de Paris à Jérusalem", CHATEAUBRIAND cite Benjamin de Tudèle et sa liste des synagogues allemandes: A Andernach 11 km W Coblence B Bamberg 47 km NNW Nuremberg C Bengen (Bingen, 30 km SW Mayence ?) D Caub (Kaub 32 km SSE Coblence ?) E Coblentz F Creutznach ( Kreuznach, 31 km SW Mainz) G Freising 30 km N Munich H Gemersheim 20 km N Karlsruhe I Mantern (W Vienne ou NNW Graz ?) J Munster (N Dortmund ou W Colmar) K Reguenspurch Ratisbonne L Strasbourg Tsor introuvé Un ouvrage à l'AIU, (références non notées) ajoute: M Bonn, N Cologne, O Metz, P Nuremberg, Q Trèves, R Worms, S Würzburg, mais ni Caub, ni Tsor, ni Creutznach. Selon (SHATZMILLER 1331): "Voici les villes d'Allemagne où il y a des communautés, toutes généreuses: Metz, Trèves, Coblence, Andernach, Bonn, Cologne, Bingen, Munster, Worms, Mistran (?) Kaub, Kartania (?), Strasbourg, Minden (?) Bamberg Freising Duisbourg et Ratisbonne. Au-delà se trouve la Bohême et la ville appelée Prague, commencement du pays de la Slavonie. Les Juifs qui y habitent l'appellent Canaan, parce que les habitants vendent leurs fils et leurs filles à toutes les nations, de même que ceux de Russie..." Soit le tableau: Chateaubriand A.I.U Andernach Bamberg Bengen / Caub Coblentz / Creutznach / Freising Gemersheim / Mantern / / / Munster / Reguenspurch Strasbourg / Tsor / / Andernach Bamberg Bengen Bonn / Coblence Cologne / / Freising Gemersheim / Mantern Metz / / Munster Nuremberg Regensburg Strasbourg Trèves / Worms Würzburg Shatzmiller Andernach Bamberg Bingen Bonn Kaub Coblence Cologne / Duisbourg Freising / Kartania / Metz Minden Mistran Munster / Ratisbonne Strasbourg Trèves / Worms / Etranges divergences ! Mais ça ne fait que 24 villes, dont 8 font l'unanimité et au moins trois semblent très difficiles à identifier. On ne voit ni Spire, ni Magdebourg, Mayence ou Francfort. Comme Benjamin n'y est pas allé, il peut s'agir aussi bien d'oublis que de disparitions. Le même ouvrage nous apprend: (ibidem 1310): (à Constantinople) "des marchands viennent des pays de Babylone, de Sinéar,(qui me dira où il se trouvait ?) de Perse, de Médie et de tout le royaume d'Egypte, de la terre de Canaan, du royaume de Russie, de Hongrie, du pays des Petchènègues, de Khazarie, de Lombardie et d'Espagne". Ce qui prouve: a) que la Khazarie existait toujours (du Plan Carpin a vu des Khazars en 1246, sous le joug mongol) b) Benjamin a vu à Constantinople des musulmans, catholiques, karaïtes et Juifs, mais pas de Turcs. 25 une langue bizarre voyage en zig-zag Benjamin énumère les chefs de famille juifs (CHATEAUBRIAND 1325,29): "4 à Barcelone, 6 à Montpellier, 300 à Marseille, 1 à Corfou, 50 à Tibériade, 50 000 à Samarcant, 1 000 à Bagdad, 300 000 qui habitent les villes et autres lieux du pays de Théma, (Teymen, Yémen) 20 à Messine, 1 500 à Palerme.." On voit qu'en Chrétienté, les Juifs ne sont qu'une poignée, sauf à Palerme alors normande. Le trajet semble erratique, mais pas du tout: embarquement à Barcelone, escales à Palavas et Marseille, visites en Provence, Italie puis vers Corfou, Constantinople, la Palestine, détour par Samarcande et Bagdad (?), embarquement à Bassorah vers le Yemen, retour par l'Egypte et la Sicile. (BARNAVI) ne croit pas au Yemen, pourtant escale de la navigation de Bagdad à l'Egypte. Je doute de Samarcande. Il ne passa pas par l'Allemagne, se contentant d'ouï-dire. au pays des cours d'amour Ayant parlé toulousain avant le français, j'ai eu le cœur serré à lire les chiffres de Benjamin lorsqu'il passe en Occitanie: 4 à Barcelone, (linguistiquement cousine des Occitans) 6 à Montpellier ! Alors que j'étais persuadé que l'Occitanie était bien plus accueillante que le reste de la Chrétienté, on voit que 40 ans avant le début de la Croisade des Albigeois (1208 à 1250) la situation des Juifs ne devait pas y être brillante, sauf à Marseille. Or les Croisés reprochaient aux Albigeois d'être trop tolérants envers les Juifs ! digression polonaise Presque aux mêmes dates, Patatiah de Ratisbonne va à Bagdad par la Pologne, où pourtant la présence juive ne sera attestée que plus tard. (Wroclaw / Breslau: 1280). Comment fit-il pour le minian des veillles du Sabbat ? (assemblée de 10 mâles au moins) En 1500, (JOHNSON 273), estime le nombre de "polaks": 20 à 30 000 au plus. Pour atteindre 150 000 en 1575, qu'il suppose des expulsés d'Europe occidentale. La guerre de 30 ans, 1618 /1648, fut, selon (ibidem 276) un renouveau, grâce aux "princes marchands" de Prague, tels Marcus Meisel, qui finança la guerre de Rodolphe de Habsbourg contre les Turcs, et Jacob Bassevi, qui lui permit de reprendre Prague. Cette longue tuerie força Suédois et Allemands à recourir aux Juifs pour leur intendance, seuls neutres capables d'évoluer dans tous les camps. Financiers et courtiers juifs en profitent pour obtenir plus de tolérance. Les Juifs de Pologne s'enrichissent (les pans polonais plus encore) en fournissant les belligérants. Ce faisant, ils s'attirent la haine des paysans plus exploités que jamais. Or, les seigneurs (catholiques) rusés envoyaient "leurs" Juifs extorquer les récoltes aux paysans (orthodoxes) indignés contre ces "vampires malgré eux". Cause probable de la révolte cosaque de 1648. Et d'un antisémitisme tenace jusqu'à nos jours. hochepots voyageurs Mon dictionnaire yiddish à: hotseplots "lieu imaginaire au bout du monde, Fouillis-les-Oies". (Sholem Aleykhim écrit: hotseklots) Selon DA, en alsacien, Hotzeblotz: "plat réalisé avec des restes de viande" En slovaque, hocičo (hotsitsho): "n'importe quoi" Expliquant ces ressemblances curieuses à mon frère Jacques, il remarqua qu'un hochepot de chez nous ressemble fort à ce "hotzeblotz" (le Petit Robert 1990 ignore ce plat et le Petit Larousse 1990 explique: "Pot-au-feu à base de queue de porc, poitrine de bœuf & mouton & légumes divers, spécialité flamande" En allemand (Garnier 1942) hochepot se traduit: Hotschpott, Fleisch-ragoût mit Rüben und Kastanien (ragoût de viande avec navets et châtaignes) Or, en un récit de voyage, un anglais déguste un hotpot aux Falkland (Iles malouines) mais sans donner la recette. Je me précipite sur mon Webster's qui l'ignore mais indique: hotch-potch = fatras. Bien sûr, un dico Garnier récent le décrit "ragoût aux navets ou châtaignes". Un autre, anglais: hodge-podge: fouillis. Avouez que ce vocable, peu courant, ne manque pas de sources, où seuls, hot anglais et pot français sont compréhensibles, mais peu. Un vrai hotchpotch international anglo-slovaco-alsacogermano-flamando-franco-yiddish-auvergnat ! Dieu merci, l'espagnol ne connaît que hogaza, pan de salvados (pain perdu) autrement dit fait avec des restes rassis . Mais hoh poaz (prononcer: khokh pozz) breton, c'est un cochon cuit.. ("hog", cochon anglais, est proche cousin du "hoh" armoricain ) Si, à Dieu ne plaise, j'étais féru d'étymologies, je commencerais par un constat: les seuls mots qui fassent sens ensemble viennent du breton....dont mon dico ignore ce hochepot ! Et le plus proche (au son) de ce breton, c'est hochepot, français, qui doit avoir été adopté voici belle lurette, sans doute en pays gallo. Hélas, on ne peut reconstruire l'arbre généalogique de ce vocable voyageur car les mots n'ont pas d'ADN tant qu'ils ne sont pas sur papier. Quel romancier pourrait imaginer plus bizarres aventures, des forêts slovaques aux îles Malouines ? C'est bien la preuve que l'étymologie est un genre de poésie, on commence par vouloir donner un sens plus pur aux mots de la tribu, et on finit par se balader dans le Temps et l'Espace sur les ailes du rêve ! En se nourrissant d'un ragoût de châtaignes et de cochon désordonné. Tout en pensant que mes textes sont un vrai hotseplots ! 26 une langue bizarre LITUANIE Victoria Martsinkya Vitshute (Hippocrene, New-York 1997) complète mon yiddisho-européen: J'extrais quelques vocables. Commençons par les (rares) ressemblant au yiddish de ce langage "proche du sanscrit" ai-je lu jadis. Lituanien boba bobute bulvé garstyčia guo'lis kišene kilke lélé té 'tis français femme, épouse grand'mère pomme de terre moutarde lit poche sprat poupée père yiddish autre le plus proche bobe bulbe gorshitse geleger keshene kilkes lyalke tate biélorusse: babulya biélorusse: bulba russe: gorshitsa; gaulois: garua breton: gwele; gaulois: uolegion polonais: kieszen polonais: lalka alsacien, gaulois: tate, tatis Très peu nombreux (sauf erreurs dues à mon ignorance), mais souvent importants: père, grand'mère, lit. Les ressemblances sont bien plus nombreuses avec russe, biélorusse et polonais: seimy'na (famille) vient-il du russe siemya, du biélorusse siamya, de l'ukrainien simya, ou à l'inverse, du balto-slave originel ? ou de semina latin ? J'emploie le lexique de M. (RICOLFILS), dont j'ai retrouvé pas mal de mots dans l'ouvrage de Mr ( LAMBERT), un des meilleurs "gaulistes" actuels, qui me confirme sa pertinence. Les ressemblances gauloises semblent concerner des rapports assez sommaires, un vocabulaire de voyageurs en pays inconnu: gaulois et lituanien lituanien bala batas briauna büda draugas galia garstyčia kaminas kraujas ratas saul tauta vilkas yla gaulois balta bondos bariga bota drutos gallia garua camminos cruos rato saulo teutos ulcos ala français marais botte berge cabane ami vaillance moutarde cheminée sang roue soleil peuple, gens loup alène lituanien baseinas bebras brüzgai burbéti drütas gleivès guolis kat obuolys rudas slidus tétis vilna gaulois baccinon bibros bruscia br: bourboutal druto glutis uolegion cattos aballo rudos slimno tatis ulana français bassin castor broussaille grommeler épais, dru glu, viscosité lit chat pomme rouge glissant père laine Quelques uns s'expliquent par l'indo-européen. Mais ces "balto-slaves d'allure gauloise", peu nombreux semblent pourtant très voisins du gaulois. Je suppose qu'ils sont surtout emprunts, plutôt que d'une langue-mère, à marchands des vieilles routes de l'ambre: lit, pomme, grommeler, etc... Un sabir d'aubergistes. ambre balte Quel nom les Gaulois donnaient-ils à l'ambre ? Etait-il voisin du "gintaras" lituanien ? Rappelons qu'ambre viendrait sans doute de l'arabe anbar, d'où ambra russe et serbo-croate, omar gaélique, omra irlandais, amfer gallois, Bernstein allemand, bursztyn polonais et biélorusse, anbar hébr. mod. Mais le latin succinum, le grec elektron, le breton goularz, l'ukrainien et le russe yantar ? Pour (CHEVALLIER Raymond, 360) selon Tacite, les Barbares disaient glesum, d'où l'allemand Glas (verre) 27 une langue bizarre yiddish hongrois et goths de Crimée Le yiddish du Sud-Est, Hongrie, Roumanie, Ukraine, est le plus "bavarois" de tous. (Jean JOFEN, DYL 36):"Hungarian yiddish shows a number of exclusively characteristics words... has preserved many words of German origin for which the rest of the speech territory has other words of German or Slavic origin e. e.g. tsveibm, (raisins) festn, rags (haillons), tsvikl, beet (betterave), krimt, limp, (boîter) dorn, splinter (épine), tsushpays, (dessert) gerbm, yeast (levure), gedinkekhts, gravy (sauce), shtimpik, stammer (bredouiller)" (Le yiddish hongrois a préservé bien des mots allemands pour lesquels le reste du territoire linguistique a d'autres mots d'origine allemande ou slave) Pour qu'ils soient preuve, il faudrait les dater: la Hongrie a reçu beaucoup de Souabes et Saxons. (ibid, DYL 42): "The old dual which has been given up in almost all German dialects was retained in the personal pronouns in Gothic and Norse... Gothic duals of the second person are still preserved in the modern Bavarian dialects: os (you nom.) enk (you acc.) enker (your) are duals from a historical standpoint...The dual forms ez, enk, enker are also found in Hungarian and Southeastern Yiddish" (le vieux duel, abandonné par presque tous les dialectes allemands fut conservé en ostique et en norse. Les duels ostiques de la 2e personne subsistent en bavarois: os, enk, enker et en yiddish hongrois et sud-oriental) Comment sont-ils passés au yiddish hongrois ? Certes, (AH 113), les Ostrogoths y ont régné de 493 à 533, mais peu nombreux, alors que l'Ukraine fut 300 ans gothe. L'Autriche fut d'abord Ostarrikki, royaume de l'Est, que je suis tenté de lire: Royaume des Ostgoten, des Ostrogoths. Puisqu'Alains et Khazars sont devenus karaïtes ou juifs et qu'il y eut des Goths de l'Ukraine à l'Italie, imaginons des Goths, ariens, juifs ou non, servant Théodoric, puis les Khazars et les Magyars, installés en Bavière, vers Linz et Passau: Aux environs de la montagne Grosse Rachel, (KÖNIG) signale des mots ostiques (pp.92, 146: enk; 155: eam; 169: Eidem, Oim; 189: Pfingstag; 211: Geiss) De là à réintroduire leur duel chez les germanophones locaux, c'est de la "linguisticfiction", certes, mais cela expliquerait de façon crédible cette particularité et quelques mots du yiddish sudoriental. 6 Mars 2004: sur Arte, on apprend qu'un grand cimetière ostrogoth vient d'être trouvé en Carinthie, non loin des zônes où je soupçonnais leur influence, mais plus au sud ! Goths et Khazars ? Je me demandais si le "Hildebrand", plus vieux poème allemand, qui retrace les aventures d'un compagnon de Théodoric l'Ostrogoth, n'aurait pas été apporté par des Goths, ambassadeurs, espions, interprètes ou gardiens d'esclaves pour le compte des Khazars. Un gros livre m'apprend que le poème (68 vers seulement) découvert. à Fulda (juste à mi-chemin entre Lübeck et Innsbruck) est daté de 830, 70 ans avant l'installation des Hongrois en Pannonie. Supposons qu'à l'époque de Louis le Pieux, la route khazare par l'Elbe soit en activité. Qui envoyer chez ces Francs et Saxons, sinon des germanophones ? Les Goths de Crimée (dont certains purent rester ariens) ne sont pas une vue de l'esprit. Ils ont survécu jusqu'au 16e siècle, donc, al akhas kamo vkhamo (a fortiori) au 9e, au temps des Khazars. Qui n'ont pas dû hésiter à employer leurs compétences et leur prestige. Que de tels interprètes goths aient chanté les exploits de Dietrich, Hildebrand et Hadebrand, non seulement à Fulda1, mais plus tard, comme je l'ai supposé supra, là où étaient rassemblés les Allemandes prises par les Hongrois.. voilà qui expliquerait les survivances ostiques en bavarois et yiddish hongrois et la passion de nos ancêtres pour les aventures de Théodoric, protecteur des Juifs. Pourtant, les livres sur la littérature allemande que j'ai consultés ne le mentionnent qu'en passant, très loin derrière les Nibelungen. Si ça se trouve, ce sont ces Goths-Khazars qui ont incité les Magyars à s'installer en Pannonie, évacuée par les Avars depuis 796 ! (Là , je fantasme). Goths et Islande Lorsqu'il y a belle lurette, en culottes courtes, je lisais les sagas islandaises, je me demandais comment ces îliens ont pu savoir la destruction par les Huns de l'empire Ostrogoth, mille ans plus tôt. Le poème de Leconte de Lisle : Angantyr, Angantyr, c'est Hervor qui t'appelle, O, chef qui labourait l'écume de la mer... s'inspire de cette saga d'Angantyr qui décrit la ruine de l'Empire ostrogoth d'Ukraine. Qui pouvait mieux que ces Goths descendre l'Elbe, faire un tour au Danemark, puis, dans leur pays d'origine, conter leur destin (et vendre quelques bricoles) S'il y eut commerce entre Khazars et Scandinaves, ils étaient les mieux placés. Y compris pour garder les routes khazares, si tentantes et embaucher les cousins suédois de Gotland: "Venez nous visiter, goûter les charmes de la mer Noire, on vous en indiquera le chemin, la route des Varègues aux Grecs, par exemple !" Sacrés Goths ! Pure Histoire-fiction, mais ça tient debout. Quand j'écrivis ce paragraphe, "l'Islande médiévale" du grand "sagalogue" Régis BOYER (Les belles lettres 2001) où il s'étonne des pérégrinations (très) lointaines des Islandais et des ressemblances frappantes entre leurs armes et les hongroises n'était pas encore édité. Donc, mes fantasmes avaient raison: Goths et Magyars ont collaboré, d'abord à garder les routes khazares dont ils avaient le plus grand besoin. Puis aux razzias quand les Carolingiens déclinent. 1 Fulda est presqu'exactement au milieu du trajet Brenner-Lubeck, la route des Cheveux, des Zibelines et de l'Islande ! 28 une langue bizarre ALSACIEN "GOY" YIDDISH ! Du premier coup d'œil, le yiddish alsacien différe du lituanien. L'alsacien "goy" comporte, lui, maintes ressemblances, quoiqu'en réalité, il y ait plusieurs dialectes, le même mot se traduisant de trois ou quatre façons selon les endroits: Alsace bossue, Sundgau, Haute-Alsace, Lorraine, etc... Sans oublier le "schwob" (le "souabe" ou: "bon allemand", ou: "hochdeutsch"). N'empêche qu'écoutant les clientes bavarder avec les charcutiers de Strasbourg, mes oreilles entendirent des accents jadis familiers pour quelques mots épars, comme yo, glik, ikh... (Ja, Glück, Ich en schwob) Malgré ces similitudes, les dialectes alsaciens sont "alémaniques". Alors qu'en dépit des ressemblances, le yiddish est francique, autre langue, presqu'aussi différente par sa syntaxe de l'allemand que l'anglais. Comparons: "Fuer vorwärts ze kumme", alsacien, et "far tsugeyn foroys" (pour aller de l'avant) La syntaxe est différente. Vient-elle d'ailleurs que du roman ? J'ai donc demandé à un prof si l'ordre des phrases en hébreu est comme en yiddish SVC, Sujet, Verbe, Complément. Bien sûr que non. Autrement dit, entourés de Slaves et Germains, étudiant l'hébreu, les Ashkenazes tournent les phrases à la française ! (et préférent l'anglais au taytsh) Le yiddish alsacien ménage des surprises: Mon "dialectionnaire" (DA) cite des judéo-alsaciens introuvés en mes dicos yiddish (YF) Par contre, l'alsacien goy contient des mots voisins du "vrai" yiddish. Et nombre d'hébraïsmes. Les graphies diffèrent, mais la prononciation est souvent pareille, ex: stroi & shtroy. J'ai mis = devant les 32 mots (sur 50) se prononçant exactement de même façon qu'à Kovné ou Vilné. Comparons ces deux petits tableaux: a goy vos redt vi a yid, an elzaser ! (un goy qui parle comme un Juif: un Alsacien) alsacien =a =amol ass =beret =breesele =butell doifes =freid ganfe gassle =glick =harz =hoor kapores kingele maidel =make =mandl =more =nodel =pomeranz =schlof =sind =tate yeddefleisch yiddish a amol az beret breyzl butl tfise frayd ganvenen gesele glik harts hor oysgeshpilt kinigl meydl make mandl moyre nodl pomerants shlof zind tate gefiltefish Hochdeutsch alsacien yiddish ein mal als,wenn Baskenmütze Krümchen Flasche Gefängnis Freude klauen gäßchen Glück Herz Haar zerbrochen Kaninchen Mädchen Macke Mandel Angst Nadel Apfelsine Schlaf Sünde Vati Karpfen abrahams garte besoylem aso azoy =barg barg =bissele bisele =bubbele bubele doches tukhes =ebbes epes =ganef ganev garkich gorkikh =gfîhl gefil =jo yo =hiettel hitl =johr yor kejele (bille) kaylekh (boule) koilhopf koyletsh maistiwle (bavarder) mayse =mame mame =mid mid =mir mir pleite pleyte =scheen sheyn =schof shof =stroi shtroy trottwar trotuar =zores tsores Hochdeutsch Friedhof also Berg ein bißchen Bübi Arsch etwas Dieb Garküche Gefühl Ja Mütze Jahr Murmeln Kugelhopf plaudern Mutti müde wir Pleite schön Schaf Stroh Gehsteig Ärger (un, cimetière, une fois, ainsi, lorsque, mont, béret, peu, miette, bébé, bouteille, cul, prison, quelque peu, joie, voleur, voler, restaurant kosher, ruelle, sentiment, chance, oui, cœur, casquette, chevelure, an, foutu, bille, lapin, brioche, fille, bavarder, défaut, maman, amande, fatigué, peur, nous, aiguille, banqueroute, orange, beau, sommeil, mouton, péché , paille, papa, trottoir, carpe à la juive, ennuis) – Les Alsaciens goys, bien qu'anti-juifs trop souvent, emploient au moins 8 mots venus de l'hébreu: doifes, ganef, ganfe, kapores, maistiwle, make, more, pleite, zores. "kapore" existe en yiddish mais au sens: bouc émissaire, mea culpa. Un autre mot,"kapoyer" veut dire: à l'envers. En anglais, capsize, c'est chavirer, sans doute coïncidence, mais assez curieuse, je serais curieux de connaître l'étymologie de ce mot, peu germanique, vient-il de l'occitan cap virar, tourner la tête, selon mon dico ? De cap virar à capsize, ça paraît drôle. . 29 une langue bizarre JUDEO-ALSACIEN ET YIDDISH a yid vos redt nit vi a yid, an elzaser (un Juif qui ne parle pas comme un Juif: un Alsacien) judéo-alsacien yiddish français judéo-alsacien yiddish français afeldaulebeks almer afikaumen aufel bajetz barres-makes berches bonem omschener broche cretaierle faunt glüwes hakel-bakel kaaf kies kratsifis mache lewayes malauche nauscht schauwe tischtüech psomim almen matse ? ovl beys koym-koym matses ? fotograf brokh nebekhdik kind gelt mish-mash metsye gelt lashtshen z. kvure dreyen ? groyp tishtekh boîte à épices veuf azyme de seder en deuil maison grand-peine alberches almener ätt,edde, ausgewe balboss pain au pavot estrade synagogue. père doter sa fille patron photographe fric carne affaire église grand-mère cas douteu x grand-père patelin, bled désaccord yom kippour faillite prendre ancêtres tricher juste, exact bartsef melochener blüwes boser bschor defle frale *godelkosch harle kaf kippes lange daa macholle melochene mariage non juif ofesagesejns grain schummle nappe yoscher pains de Pesakh photographe chance chétif enfant argent pêle-mêle occasion fric, argent flatter enterrement tricher lekekh ? ? foter oysrikhten balebos fotograf gelt padle metsye tifle bobe sofekdik zeyde khiter broyges yom kipur pleyte nemen oves dreyen genoy ETYMOLOGIE : CRIME CONTRE L'HUMANITE ? Nul des ouvrages que j'aie lus sur Hitler ne donne l'origine de ce patronyme peu courant. Ou n'importe quoi. Sans être expert, je ne trouve que "hitl" yiddish (casquette) ou "Hiettel" alsacien (petit chapeau) qui s'en rapprochent. Bien sûr, un casquetier juif n'a jamais été un "hitler" mais un "hitlmakher". N'empêche que "hitler" aurait été compris en Yiddishland. Je suppose qu'un dialecte rhénan ou danubien utilise un terme voisin. Mon frère André me dit qu'aucun livre sur Hitler ne parle de "hitl" mais que le dictateur adorait les casquettes, d'un modèle interdit à tout autre que lui. Coïncidence ? Supposons que cet antijuif forcené, arrivé au pouvoir apprenne d'une bonne âme que son nom veut dire "casquetier juif", ou peu s'en faut. Quelles seront ses réactions ? Dingue comme il l'était, il ne pouvait que souhaiter exterminer tous ceux qui auraient pu le ridiculiser à si peu de frais. Il le put. Ça semble n'avoir aucun rapport avec commerce antique et Rhadanites, mais je n'en suis pas très sûr. Etymologie: Langues régionales, histoire ancienne ou récente, si la médecine était enseignée de même, il faudrait redouter de rencontrer un médecin la nuit au coin d'un bois ! Dieu merci, restent les dictionnaires, tant qu'ils ne se mêlent pas de ma bête noire, l'origine des mots. Le pire, souvent, les auteurs, de bonne foi, recopient fidèlement les trucages haineux d'un Herr Professor bismarckien prêt à remonter à l' 'Indogermanisch pour une gauloise miette de pain et de noircir un quart de page sur Samstag (samedi) sans nulle allusion à l'hébreu. On l'a vu, étambot, pluches, galop, abbé, avarie, reluquer, besoin, camion, gêne, pucelle et bien d'autres sont tout aussi maltraités en France, accusés de venir de norse, *latin pop., onomatopées, *francique ou orig. inc., alors qu'occitan, breton ou hébreu auraient aidé nos ignares ou menteurs *éthymologes. Qui osera soutenir que ces enseignements truqués de dignes professeurs qui n'auraient pas fait de mal à une souris (ils auraient eu trop peur) n'ont eu aucune incidence sur la connerie sadique de tant de Boches, Lettons, Lituaniens, Pétinistes, Roumains, Russes, Ukrainiens, etc.. ? (Je suis gentil, j'omets les "résistants" qui ne levèrent pas le petit doigt pour sauver ne serait-ce qu'un bébé juif) Honneur aux Justes ! Honte aux autres ! (*godelkosch, vient de l'hébreu: gadol kashe, grande question, posée au début de la Paque, pesakh) Etonnons-nous que (KÖNIG) n'ait remarqué aucun hébraïsme, ni ce cousinage d'alsacien et yiddish. Cécité ou parti-pris ? Je me demande si des Juifs expulsés des bords du Rhin ont parlé "alsacien goy" en Pologne, plus de 138 mots, alors qu'ukrainien, polonais, russe ou biélo-russe n'en ont fourni au plus qu'une ou deux centaines chacun, sauf erreur ! Par contre, les Alsaciens juifs parlent un yiddish assez différent. Exemple: "frale", grand'mère, très thuringien. 30